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Critiques de Lina Bengtsdotter (151)
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Beatrice

Après un soupçon d’hésitation à l’aéroport de Keflavic, je venais de faire connaissance avec les filles qui mentent de Eva Björg Ægisdóttir, je me suis dis pourquoi pas un vol pour Stockholm , j’avais raté Annabelle et Francesca, Beatrice de Lina Bengtsdotter me tendait les bras !



Petite pause dans Östermalm , le quartier le plus huppé de la capitale suédoise où réside l’inspectrice Charlie Lager avant de partir pour Karlstad, une petite localité dans l’Ouest de la Suède. Elle qui pensait suivre une formation de profileuse en Allemagne y est envoyée en renfort suite à la disparition de Beatrice, un nourrisson de neuf mois et de son landau lors d’une sieste sur la terrasse de la maison familiale. Une très belle propriété qui témoigne du pouvoir, de la richesse et de la réussite de la famille. Après deux années passées en Russie où le père a réussi un coup de maître avec ses associés, le retour aux sources avec cet enlèvement tourne au cauchemar. La police s’attend à une éventuelle demande de rançon mais les heures passant aucun interlocuteur ne se manifeste.



L’absence d’indices ne permet pas de suivre une piste privilégiée, les interrogatoires menés au près des parents, des amis, des maîtresses du père, des domestiques, des associés sèment le trouble. Les vérifications des alibis sont chronophages, des obstructions à l’enquête sont soupçonnées, les appels à témoin lancés ne donnent pas de résultats, les zones d’ombres persistent. Charlie Lager à cran en vient à se pencher sur les réseaux sociaux en quête d’ informations. La pression des journalistes aux abois sur l’affaire de la disparue de Karlstad est à son comble. Charlie Lager n’ a pas le choix et doit redoubler de perspicacité face à l’urgence de la situation: chaque heure qui s’écoule peut-être fatale au devenir de Beatrice, un petit être sans défense, fragile et désarmée. Rapt d’un psychopathe, vengeance ou psychose périnatale autant de possibles tour à tour envisagés.



La construction narrative joue sur une succession de chapitres courts apportant une dynamique à l’image de l’urgence de la situation et des déplacements de l’inspectrice au gré des interrogatoires, des allées venues professionnels, privés, et de ses états d’âmes où plane l’ombre tutélaire de sa mère Betty. Ils sont entrecoupés par un autre fil narratif, une voix féminine contemporaine, celle de Sara, une adolescente placée dans un Foyer accueillant de jeunes filles en déroute abîmées par la vie qui autrefois était un hôpital psychiatrique, la Souvenance, situé à une trentaine de kilomètres de Gullspång, le village natal de Charlie. Une voix qui ranime la présence des anciennes pensionnaires dont les traces révèlent des vies torturées. Ainsi tout au long du déroulé de l’histoire, les multiples personnages donnent matière à Lina Bengtsdotter pour brosser des profils psychologiques fouillés donnant du réalisme et de la crédibilité au suivi de l’enquête.



J’ai apprécié l’inspectrice Charlie Lager, un brin de femme à mi-chemin entre Lisbeth Salander héroïne de la série Millénium de Stieg Larsson et l’inspectrice suédoise Saga Norén de la série télévisée Bron (le pont) : un passé traumatisant, des troubles comportementaux, des difficultés à respecter la hiérarchie et les conventions sociales, un système de défense personnel pour endiguer ses émotions, des rencontres sexuelles plus que des relations amoureuses. Surtout une femme brillante et dotée d’une efficacité redoutable sur le terrain car Charlie Lager ne lâche rien !



A travers cette enquête Lina Bengtsdotter évoque les violences faites aux femmes, l’enfance maltraitée, la maternité, la filiation, l’adultère, les addictions (alcoolisme, toxicomanie) et autres traumatismes tels la perte et deuil d’enfants, le viol.



Au final un thriller que j’ai suivi avec intérêt grâce à la personnalité de son inspectrice Charlie Lager .



Beatrice, dernier volet d la trilogie de Lina Bengtsdotter, m’a permis de découvrir et de me faire une idée sur cette auteure suédoise et de me familiariser avec son héroïne même si je n’ai pas lu les deux premiers volets de la série. Titre débusqué lors de mon dernier passage à Emmaüs, une occasion d’avoir un aperçu.



Une lecture plaisante.
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Annabelle

Excellente surprise que ce premier roman suédois au point de départ pourtant très convenu : la disparition d'une jeune fille de 17 ans. A-t-elle fugué ? s'est-elle suicidé ? A-t-elle été assassinée ?

Je me suis régalée. L'auteure a réussi à transcender cette banalité en parvenant à insuffler sa touche personnelle. Et cela fonctionne très bien.



Tout d'abord, il y a le cadre très loin de la Suède stéréotypée. Direction Gullspång, une petite ville frappée par la crise économique depuis la fermeture de la fonderie : pauvreté, magasins fermées, jeunesse désoeuvrée, les stigmates sont bien là. La description très réaliste de cette micro-société en marge de la prospérité suédoise apporte beaucoup, comme un huis clos morose qui influe sur la population.



C'est dans cet arrière-plan très intéressant qu'évolue un personnage principal passionnant bien que peu aimable : l'inspectrice de la brigade criminelle Charlie Lager. Elle occupe tout l'espace. Rugueuse, solitaire, alcoolique, en colère, une femme libre à la fois forte et fragile qui assume une vie sentimentale dissolue. Sa carapace dure comme l'acier va petit à petit se fendre … car Charlie a vécu jusqu'à ses quatorze ans à Gullspång avant de fuir pour se reconstruire après un drame dont on découvre la teneur à dose homéopathique. Rapidement, le polar se double d'une quête identitaire qui l'amènera peut-être jusqu'à la résilience, la vraie, pas celle de la carapace. Les souvenirs ressurgissent, le déni s'efface, dix-neuf ans après.



Surtout, la construction du récit est très réussie. le talent de l'auteure s'exprime tout particulèrement dans sa maitrise des trois arcs narratifs qu'elle déploie : «  ce jour-là » qui met en scène la dernière journée d'Annabelle avant sa disparition, le temps de l'enquête qui occupe le plus de chapitres, et « avant » très mystérieux avec deux jeunes filles qui n'apparaissent pas dans les deux autres récits … Bien évidemment, ces trois arcs narratifs vont s'enchâsser en éclairant le passé de Charlie.



Tout sonne juste dans ce polar complexe mais fluide, admirablement construit qui fouille la psychologie des personnages de façon très approfondie. J'ai pensé ( toute proportion gardée, le fantastique en moins ) à la génialissime série de David Lynch, Twin Peaks, Annabelle comme une nouvelle Laura Palmer ... et des secrets terribles jadis enfouis qui ressurgissent.



Lu dans le cadre de la sélection mars du Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020, catégorie policier / thriller.
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Annabelle

Avant toute chose , j'adresse un grand merci à Babelio et aux éditions Marabout pour l'envoi de ce très beau roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée , oui , vraiment ,un très beau cadeau .

Je ne saurais dire pourquoi , ce livre , il m'a séduit dès que je l'ai eu entre les mains . Une trés belle couverture ( à mon avis ) , mystérieuse , de nature à attiser la curiosité ...Un coup de foudre , quoi , un véritable coup de foudre à partager , ce qui , vous l'avouerez est déjà exceptionnel , oui , quand on a un coup de foudre , on a plutôt envie de se le garder jalousement...

Bon . le cadre de l'action , c'est un " bled perdu " en Suède. Un de ces villages comme il en existe du reste dans nos campagnes , un village où tout le monde se connait , s'observe , s'épie , se critique , s'éreinte , se protège aussi . le centre des débats ? Ici , le bistro , là-bas , le pub .L'avenir ? L'usine de bois , seule activité , passage obligatoire pour qui veut survivre . La jeunesse ? Alcool , sexe , drogue , soirées-défonce ... C'est au cours d'une de ces soirées de débauche que disparaît la jeune et belle Annabelle....

Deux filcs de Stockholm , Charlie et Anders sont envoyés sur place pour épauler la brigade locale.

Dès ce moment , le malaise s'installe car Charlie a passé toute son enfance dans ce village de Gullspang et pensait en avoir terminé avec une page douloureuse de sa vie , pensait ne jamais revenir dans un lieu dont elle n'a gardé que de bien mauvais souvenirs ......

Le récit va s'articuler autour de la disparition d'Annabelle , de l'enquête et , surtout , de la vie passée de Charlie . Cette organisation va soumettre le lecteur à un feu nourri , un feu incessant , un feu addictif tant il va s'avérer passionnant .L'intérêt du début , la disparition d'une ado , va aller crescendo , impliquant la population , faisant resurgir des vieux démons qu'on croyait disparus à jamais .

L'auteur est enseignante en psychologie et elle met ses connaissances au service d'un récit complexe mais parfaitement maîtrisé , au service d'un premier roman de haut niveau et déjà plein de promesses.

Pour moi , c'est un très bon roman dont j'ai débuté la lecture hier soir tard .

Dès mon retour de promenade , j'ai repris ma lecture et l'ai terminée ce soir , sans reprendre mon souffle , transporté, pris par l'histoire comme un oiseau dans la glu , pressé aussi de vous le conseiller , de partager avec vous ce coup de foudre....

Et oui , encore désolé , amis et amies babeliotes . La Tour de Pise va pencher davantage , la PAL s'élever , " gourmande", comme le lierre sur un tronc , certains vont changer d'appartement , d'autres faire un emprunt ,mais ce livre , il va vous séduire, il vous tend les bras....bref , il vous le faut..

Et pour les âmes sensibles , pas de crime , pas de sang , pas un coup de feu...si,si . Bon , après , ce ne sont pas les "Bisounours" non plus, non , c'est subtil , dur mais subtil , fin , intelligent , vous dis-je....

Allez , le vol 646 FB 4589 pour Stockholm est en bout de piste...En courant un peu , vous ne pouvez pas le rater . Bon voyage et attention , je vous l'ai dit ,Gullspang , c'est un bled et ...on boit . Pensez à prendre un bon bouquin , " Annabelle " , tiens ,ça , ça serait un bon choix....

J'ai oublié les étoiles , allez ,5 c'est le maxi...
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Francesca

J'ai lu Francesca de Lina Bengtsdotter dans le cadre du Prix des lecteurs 2021 catégorie polar chez Livredepoche



Charlie est de retour dans sa ville d'enfance.

Cette nouvelle visite se passera-t-elle mieux que la précédente ? Rien est moins sûr.



A Gullspång, il y a 30 ans, une jeune fille a disparu. Francesca n'allait pas bien mais était-elle dépressive ? Francesca parlait trop. Quelqu'un a-t-il souhaité la faire taire ?



Charlie Lager, flic bloquée dans ses malheureux souvenirs d'enfance, essaie tant bien que mal de sortir la tête de l'eau et d'aller de l'avant.

Malheureusement, l'appel à l'aide d'une vieille amie et les prémices d'une enquête lancée par un ami journaliste vont la faire replonger la tête la première sur les traces de sa mère femme haut perchée, perdue dans son esprit et enfant tueuse.



La vie de Francesca, sa famille et ses proches, rien ne va.

Son meilleur ami est mort. Suicide ?

C'est l'avis général mais Francesca en est persuadée, ils'agit d'un meurtre. Paul n'aurait jamais mis fin à ses jours. Certains garçons, élèves de leur internat, ne sont pas au dessus de tout soupçon.



Trente ans plus tard, Charlie va devoir une nouvelle fois utiliser tout son flair et son talent pour rendre justice à cette jeune fille et par là-même, de nouveau fouiller dans ses souvenirs d'enfance et le passé de sa mère.



Un style sans fioriture, une écriture simple et belle, j'ai de nouveau beaucoup apprécié la plume de cette auteure et ne peut que vous la recommander chaudement.
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Annabelle

J'ai reçu le deuxième tome de cette série dans le cadre du Prix des lecteurs sélection polar et j'ai souhaité lire le premier tome d'abord.



Une découverte et une lecture très satisfaisantes.



Charlie, une flic fragile, cabossée, se retrouve à enquêter sur la disparition d'une jeune fille, Annabelle.



Annabelle a disparu dans le village d'enfance de Charlie. Village que cette dernière a fui il y a plus de 15 ans.



Cette ville n'a pas changé avec sa mauvaise réputation qui lui colle au train. De très rares usines, beaucoup de chômage, une jeunesse désœuvrée qui subit et qui veut oublier son quotidien, sa vie terne sans futur ni espoir. Ils boivent, ils couchent.



Charlie, elle aussi, boit et couche. Cette enfance, elle l'a vécue. Cette ville, elle a failli s'y perdre comme Annabelle.



Ces deux-là se ressemblent : intelligentes, curieuses de tour, insatisfaites. Et leurs mères qui, chacune à sa manière, n'arrivent pas à assumer leurs rôles. L'une surprotège, l'autre laisse tour faire.



Annabelle a-t-elle fui ? A-t-elle fait une mauvaise rencontre ? Sa vie lui était-elle insupportable ?



L'enquête sur la vie de cette jeune fille va permettre à Charlie de remonter son  propre fil de vue et ses souvenirs douloureux.



Certains verront "encore une flic alcoolique et accro aux relations sans lendemain", j'y vois enfin une flic qui, avec une enfance pareille, tient quand même sur ses deux jambes.



Un retour aux sources qui pose des problèmes au présent mais apportent des explications au passé.

Un saut dans le temps réparateur pour l'une qui pourra l'espère-t-on sauver l'autre.
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Annabelle



Je remercie tout d'abord Babelio et la maison d'édition Hachette (Marabout) pour l'aimable envoi de "Annabelle" dans le cadre d'une opération masse critique.



Dans la petite ville de Gullspång, dans la Suède profonde à 300 kilomètres à l'ouest de la capitale de Stockholm, la jeune Annabelle Roos, 17 ans, disparaît.

Au bout de 4 jours de recherches infructueuses, il est fait appel à la Section opérationnelle de la police nationale, plus particulièrement aux inspecteurs Anders Bratt et Charlie Lager, qui sont envoyés sur place.



L'inspectrice Charlie ou Charline Lager est, malgré ses nombreux défauts - elle est "une parodie de flic", seule à 33 ans, "socialement inapte et portée sur la bouteille ... et claustrophobe" - une création de l'auteure à laquelle le lecteur s'attachera très vite.

Car elle est spontanée, intelligente, à 17 ans elle était déjà à l'université faire une licence de psychologie avant d'entrer, à 20 ans, à l'école de police. Souvent elle a des considérations et des propos qui, quoique contrariant, font rigoler doucement. Elle est efficace et appréciée en haut lieu, ce qui parmi ses collègues, tous mâles, résulte en une hostilité plus ou moins ouverte. Avec Anders, en revanche, elle s'entend bien puisqu'il possède 3 qualités qu'elle apprécie par-dessus tout : "le coeur, l'humour, la lucidité". En plus, il aime sa femme Maria et a envers sa coéquipière des rapports corrects, ce qui n'est pas le cas de tout le monde au Q.G. de la police.



Probablement que Charlie est expédiée à Gullspång, parce qu'elle est originaire de cette ville, qu'elle a quittée il y a 19 ans, lorsqu'elle en avait 14, avec la ferme intention de ne jamais plus y mettre les pieds. Une grand-mère alcoolique et prostituée à ses heures, une mère, Betty, alcoolique et parfois carrément folle, un père inconnu, qui a disparu, et un ami de sa mère, Mattias, alcoolique et taré, ne sont pas exactement des arguments qui vous procurent une grande nostalgie.



La conception du livre est assez particulière dans la mesure où 3 récits s'alternent : le récit de l'enquête de la disparition mystérieuse d'Annabelle par la police ; l'énoncé des événements s'étant produit le jour, le soir et la nuit de cette disparition et troisièmement une sombre histoire dramatique, intitulée simplement "Avant" entre 2 gamines, Alice et Rosa, et un garçonnet de 2 ans, John-John. Bien que le premier récit soit, avec ses 55 relativement brefs chapitres le plus important, il est évident que les 3 sont liés et amènent le lecteur, après bien des péripéties, au dénouement final.

Une intelligente façon de Lina Bengtsdotter de captiver l'attention du lecteur.



Il serait totalement incongru de vouloir résumer une enquête policière, bien entendu, mais l'auteure ne se limite nullement à une ordinaire enquête policière. Elle décrit le désespoir surtout des jeunes dans un coin isolé où il ne se passe rien et les chances d'un avenir radieux sont pratiquement inexistantes. Comme Bengtsdotter le note elle-même à la page 303 "un monde où les adolescents devaient s'assommer à coups de drogues pour supporter tout ça".



Et l'auteure, Lina Bengtsdotter, connaît assurément bien Gullspång, l'endroit le plus pauvre du pays, puisqu'elle y est née en 1977, y a vécu avant d'entreprendre des études linguistiques et des cours de psychologie à l'université de Stockholm, de se marier, de vivre au Royaume-Uni et en Italie et d'écrire.

Son second thriller "For the Missing", avec sa charmante inspectrice Charlie Lager, sortira en Anglais en juin prochain.



Selon la petite bande publicitaire de l'éditeur français, il y aurait "plus de 100 000 lecteurs conquis" par "Annabelle". Je crois que l'auteure et l'éditeur peuvent rajouter un autre lecteur tout à fait conquis !

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Francesca

C'est encore avec grand plaisir que je vais sincèrement remercier Babelio et les éditions Marabout qui m'ont offert ce deuxième tome des aventures de Charlie Lager , inspectrice de police qui , pour la deuxième fois en peu de temps se retrouve à Gullspàng , la bourgade où elle a grandi .

Charlie , on a fait sa connaissance dans le roman précédent de Lina Bengsdotterer , "Annabelle" .Elle nous a séduits par son charisme , son intuition à résoudre des problèmes humains , son opiniâtreté , son envie de vivre et surtout son courage à courir après les aspects les plus sombres de son " moi intérieur " , à nous faire vivre la quête de sa propre et très compliquée histoire , son envie de savoir , plus forte encore que le risque de s'autodétruire .En effet , comme le dit la sagesse populaire , il n'est pas toujours bon de remuer " la m....." et c'est d'ailleurs ainsi que les secrets de famille restent le plus souvent enfouis ...au grand désappointement de certains qui , comme Charlie , en souffrent toute leur vie ..

C'est en se penchant sur le mal- être de son amie Susanne , en courant à son secours , que Charlie va se pencher sur la disparition , trente ans plus tôt, de Francesca .Une disparition troublante qu'on lui a curieusement cachée lors de la précédente disparition , celle d'Annabelle , dans le même village.

Linda Bengstodder avait , à mon avis , écrit avec " Annabelle " , un fort bon roman sur lequel j'ai eu l'occasion de donner mon modeste avis . Elle récidive dans ce nouvel opus , même si l'effet de surprise n'a pas le même impact .Tout est bien en place , bien huilé , les rouages ne " grincent pas " . C'est fluide , agréable, convaincant , de la belle ouvrage , certes , avec toutefois un petit quelque chose de "déjà vu " , déjà connu....

Certes , on poursuit la découverte de ce personnage tourmenté qu'est Charlie , on rêve avec elle d'une victoire sur les démons qui la hantent et la poussent à se surpasser , on lui passe ses égarements , on la soutient , plus même , on l'aime , mais on aimerait aussi la voir " sortir " de cette impasse dans laquelle la vie semble inexorablement la maintenir .Et que dire des autres personnages dont aucun ne semble vraiment en mesure de l'aider à trouver le chemin de la sérénité , du bonheur ?

C'est un beau et bon roman qui , une fois de plus , m'a tenu en haleine . Plus qu'un polar , c'est une étude psychologique qui peut parfois sembler longue , irritante , mais qui est très intelligente ...

Le thème de " la quête de ses origines " donne une vraie belle profondeur au roman à travers le personnage de Charlie .

Je ne sais pas s'il convient de rester sur le même registre dans un autre opus , ce serait peut - être trop mais , malgré certaines réticences, je crois que je ne pourrais pas apprendre que Charlie" revient " et ...rester indifférent . Car , vous verrez , Charlie , on aime bien l'accompagner , on aimerait tant qu' elle soit , enfin , heureuse....

Mais ça , hein , vous le savez , ce n'est que mon humble avis .



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Beatrice





La Beatrice du titre est un bébé de 9 mois, qui, dormant dans son landau sur la terrasse de la villa de ses parents, un beau matin, a mystérieusement disparu.



L’inspectrice Charlie Lager et son collègue Anders de la Section opérationnelle nationale de la police sont envoyés à Karlstad, qui se trouve quelque 300 kilomètres à l’ouest de Stockholm, pour prêter main forte à la police locale.



Après "Annabelle", qui m’avait beaucoup plu et dont j’ai fait une critique favorable le 23 février 2019, et "Francesca" de 2021, ce livre constitue la troisième aventure de l’inspectrice Charlie ou Charline, l’héroïne de Lina Bengtsdotter.



Voler un bébé de 9 mois, à première vue, est probablement soit l’œuvre d’un psychopathe, soit une sinistre affaire de rançon et donc de gros sous.

Comme le père de la petite disparue, Gustav Palmgren, est un gros brasseur d’affaires et riche à millions, les équipes de recherche concentrent d’abord leur attention sur la famille de Beatrice et leur entourage immédiat.



En l’absence d’une demande de rançon, toutefois, Charlie et son équipe se renseignent sur un ancien collègue de Gustav, Pascal Byle, avec qui une rupture brutale est intervenue et sur le jeune frère, Niklas Sandell, de la maman de Beatrice, Frida, qui est un toxicomane.



Parallèlement et dans des chapitres en alternance de l’enquête policière proprement dite, l’auteure nous raconte la triste histoire de la jeune Sara Larsson, qui à 15 ans, après des années d’abus et de malheurs, se trouve dans un foyer pour adolescentes à problèmes, où elle se lit d’amitié avec Luna Moon, surnommée Lo, une autre jeune infortunée.



En somme, des filles qui ont eu, tout comme notre inspectrice Charlie, une enfance misérable et une éducation loupée par la faute des adultes qui en avaient la responsabilité et la charge. Dans le cas de Charlie Lager, sa terrible mère Betty au comportement aberrant.



Certains passages du livre se passent dans un climat angoissant qui fait penser aux films du grand réalisateur suédois, Ingmar Bergman (1918-2007), tels "Les fraises sauvages" et "Cris et chuchotements".



À part un suspense de tonnerre, plein d’imprévus, Lina Bengtsdotter a réussi à écrire un roman dans lequel progressivement les différents éléments du récit se rejoignent dans une surprenante apothéose.

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Beatrice

Bonne surprise que ce petit livre au suspense bien mené.

On y retrouve tout ce qui fait l'intérêt de ce style devenu presque classique du polar Nordique : enquêteur à problèmes psychologiques personnels, société en apparence bien ordonnée mais toute pourrie de l'intérieur etc...

Un seul avertissement, c'est le troisième opus de cette inspectrice assez "hardcore" et il y a beaucoup d'allusions aux deux précédents volumes.

Puisque celui-ci est bien, si vous essayez autant commencer par le premier (que je n'ai pas lu ! ) : Annabelle.

Sinon, il peut quand même être lu seul et vous ne cesserez de vous demander : mais où et qui ...

Vous ne pensez quand même pas que je vais divulgâcher?
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Annabelle

Polar suédois d’une adolescente disparue dans un petit village isolé où a grandi l’enquêtrice Charlie.



Lorsque son patron lui demande d’aller à Gullspång pour faire la lumière sur une disparition, Charlie a envie de refuser l’affectation car elle n’a aucune envie de retourner dans le bled de son enfance. En parallèle avec l’enquête, on apprend peu à peu qu’elle avait une mère alcoolique et bipolaire, qui faisait suivre les jours de fêtes bien arrosées de périodes de prostration dans le noir.



Pour retrouver Annabelle, la disparue, il faudra apprendre à connaître, cette fille intelligente, curieuse, qui aime la lecture, mais qui aime aussi sortir avec des amis, au grand désarroi de sa mère surprotectrice.



Un polar de courts chapitres, qui alternent entre l’enquête, les derniers jours d’Annabelle et la vie d’une mystérieuse Alice et de son amie Rosa.



Un polar d’adolescences et de familles dysfonctionnelles, de résilience et de lourds héritages psychologiques.

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Annabelle

Ce fut une très bonne surprise que ce polar suédois. Il s'agit du premier tome de la série Charlie Lager, flic à Stockholm. La trame de fond est assez classique. Charlie, de son vrai prénom Charline, est une femme flic envoyée au fin fond de la campagne suédoise, enquêter sur la disparition d'une adolescente. Charlie est plutôt du genre borderline, abimée par son passée, et il s'avère que le village où elle est envoyée est le village où elle a grandi et où elle a beaucoup de mauvais souvenirs, notamment celui d'une mère qui n'a pas vraiment été la mère de l'année.

Tout ça plante le décor d'un très bon polar, accrocheur, avec des personnages à fleur de peau. En tout honnêteté, ce village loin de tout, symbole de la misère économique et humaine, ne donne pas très envie d'y grandir. Au fil des pages, on va découvrir les secrets d'Annabelle, la jeune disparue, mais aussi ceux de Charlie. Des personnages communs vont émailler les deux histoires, ce qui va accroître mystère et suspens. Ce n'est pas vraiment un livre qui vous garde sous tension, mais l'histoire et sa construction vous donne toujours envie de tourner une page de plus. Le récit est à 3 vitesses, 3 lignes temporelles qui racontent l'enquête, le jour de la disparition et des évènements qui se sont passés "Avant". Bien évidemment, on attend que les 3 lignes se rejoignent pour nous expliquer tout ça. Et franchement, il y a des choses que je n'ai pas vu venir du tout.

Je reviens très vite pour vous parler du tome 2.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Francesca

Il est des séries dont les livres peuvent être lus indépendamment les uns des autres. Pourtant, dans le cas présent de la série initiée par Lina Bengtsdotter avec « Annabelle », je ne peux que vous conseiller de les lire impérativement dans l’ordre. Je dirais que c’est bien plus qu’une série que cette auteure suédoise a mis en place mais bien une suite. C’est pourquoi c’est essentiel de se plonger d’abord dans « Annabelle » avant de débuter « Francesca ».



Il y a un an, grâce au Prix des Lecteurs du Livre de Poche, j’avais découvert la plume ingénieuse de l’auteure suédoise, Lina Bengtsdotter avec « Annabelle ». Comme vous devez maintenant le savoir, puisque je vous rabâche très souvent les oreilles (enfin les yeux pour être correcte) avec ça : je suis une très grande amatrice de littérature noire venant du Nord. Il suffit de regarder mon bilan annuel ou mes coups de coeur de littérature étrangère pour constater que les pays nordiques sont fort représentés.



« Annabelle » avait su à l’époque me conquérir très vite par cette enquête sur la disparition d’une jeune fille, la prénommée Annabelle du titre éponyme (voici le lien de ma chronique en piqûre de rappel : https://www.musemaniasbooks.be/2020/03/31/annabelle-de-lina-bengtsdotter-thriller/ ). Ce polar faisait d’ailleurs partie de mes coups de coeur 2020 publié il y a peu de temps sur Instagram.



J’avais donc hâte de repartir enquêter en compagnie de Charline Lager, inspectrice à Stockholm, personnage fortement torturé au passé trouble. Elle revient à nouveau dans son bled natal où elle retrouve petit à petit certains éléments de son passé. Alors qu’elle y était retournée pour venir en aide à une amie d’enfance, Suzanne, elle ne peut s’empêcher d’essayer de faire la lumière sur une autre disparition de jeune fille survenue près de 30 ans auparavant, Francesca.



Mais quel suspens !! On retrouve les mêmes éléments que j’avais adoré dans le premier tome : une disparition mystérieuse, plein de secrets enfouis, des habitants qui en savent beaucoup plus que ce qu’ils veulent bien dire,… Toute l’atmosphère froide et angoissante mise en place par la plume de Lina Bengtsdotter dans son premier opus se retrouve ici mais de façon encore plus savamment travaillée.



C’est une lecture addictive qui risque de vous emporter dès les premières pages. Le chapitre final conclut le livre par une apothéose, qui m’a remuée les tripes! Dès la dernière page tournée, c’est un vide abyssal que j’ai ressenti. En tant que lecteur, vous avez certainement déjà ressenti ce genre de sentiment après avoir terminé la lecture d’un livre que vous avez adoré : comme l’impression de ne pas pouvoir trouver un livre qui vous plaira autant, la peur de commencer un autre livre qui n’aura pas la même richesse que celui que vous venez de terminer. Vous voilà donc prévenu pour ce thriller magistral !



Je remercie infiniment les éditions Marabout pour l’envoi de ce livre, coup de coeur!
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Beatrice

Où je retrouve ma copine Charlie, et ça ne se passe pas aussi bien que ça.

Charlie Lager, donc, inspectrice de police à Stockholm, est chargée d'enquêter sur la disparition d'un bébé de neuf mois, fille d'un couple trop riche et trop beau pour être honnête. Affaire compliquée, où tout le monde ment, et entre ses gueules de bois et accès de panique, Charlie a du mal à y voir clair malgré son intelligence percutante.



J'avoue qu'à la fin, j'ai eu du mal à y voir clair, moi aussi -et pas seulement en raison d'une intelligence moins percutante que celle de Charlie. L'histoire s'embourbe dans de fausses pistes, s'égare dans moult secrets, se double en outre d'un autre récit, et s'achève brutalement dans un cocktail de coïncidences invraisemblables.

Je sors donc désappointée de cette lecture, alors que j'avais adoré les deux premiers tomes de cette trilogie consacrée à Charlie Lager. J'aime toujours autant le personnage, bordélique, toujours encline à se faire plaisir, et obéissant encore aux préceptes libertaires de sa Maman. Mais ma joie de la retrouver a vite été submergée par la déception.



Dommage.
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Annabelle

La détective Charlie Lager est contrainte par ses supérieurs de retourner à Gullspång, la petite ville où elle s’était juré de ne jamais remettre les pieds pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille de 17 ans, Annabelle que la police locale n’a pu retrouver.



Alors que ses recherches progressent, Charlie est confrontée à un passé traumatisant, vieux de 20 ans.



La jeune femme, que sa brillante ascension dans la police suédoise a conduite à résoudre des enquêtes particulièrement complexes, se retrouve démunie et vulnérable face aux démons de sa propre enfance ; car Charlie aussi a de sombres secrets.

Meilleure vente de premier roman 2017 en Suède, Annabelle a été récompensé par le Crimetime Specsavers Awards, vendu à 90 000 exemplaires dans son pays, et cédé dans 19 pays, Annabelle fut un des événements du dernier quais du polar lyonnais.



L’auteur sait assurément de quoi elle parle puisqu’elle a vécu à Gullspång, petite bourgade d'à peine mille âmes, un des endroits les plus pauvres du pays qu'elle décrit formidablement bien, une cité désœuvrée, où les jeunes connaissent le désarroi, le désespoir, alcool et drogue.



L' héroïne, inspectrice Charlie Lager qui revient dans sa ville natale 20 ans après l'avoir quitté, fait pas mal penser à celle de " sur ma peau " de Gilyan Flynn.



Elle doit faire face à ses propres démons, tout en menant son enquête, et ce retour aux sources charrie avec elle son lot d'événements enfouis et presque oubliés.



On aime le côté « borderline » du personnage, à la vie particulièrement chaotique, qui apporte du crédit et de l'intensité au récit; un récit sombre, où la souffrance psychologique est par ailleurs porté par une plume fluide et prenante .
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Beatrice

J’avais hâte de lire ce 3ème opus des enquêtes de Charlie Lager et le plaisir va croissant depuis le 1er ! Ce qui n’est pas le cas de Charlie qui va de plus en plus mal, ce qui ne l’empêche pas de s’investir dans ses enquêtes.



Celle-ci la ramène une fois de plus sur ses terres ancestrales avec la disparition d’une petite fille de 9 mois. Nous entrons avec elle dans l’intimité des parents et de leurs amis proches et petit à petit les silences et les mensonges vont apparaître !



A son passage à La Souvenance, ancien hôpital psychiatrique reconverti en foyer d’accueil, elle va rencontrer des jeunes filles qui ont eu une enfance aussi difficile que la sienne, ce qui la poussera à s’investir encore plus !



Charlie est borderline pour sa vie perso mais pas pour son travail, ce qui n’est pas toujours le cas dans les polars et cet état la rend sympathique et donne envie de l’aider à se sortir de ses cauchemars !



La violence n’est pas étalée, elle n’est pas spécialement sanglante mais les séquelles psychologiques marquent les évolutions des personnages !



J’ai l’impression qu’il va y avoir une suite et je l’espère vraiment, Lina Bengtsdotter ne donne jamais dans les excès et ses intrigues sont réalistes et touchantes d’humanité à travers Charlie !



Challenge Jeux en Foli...ttérature XIV

Challenge Plumes Féminines 2023

Lecture Thématique janvier 2023 : Entre 200 et 500 pages
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Francesca

Livre lu dans le cadre du prix des lecteurs du Livre de Poche.

Un an après les évènements qui se sont déroulés dans Annabelle, on retrouve de nouveau Charlie Lager. Elle est rappelée dans son village d'enfance. Cette fois, c'est Susanne, son amie avec qui elle a renoué lors du tome précédent, qui a besoin d'aide, conséquence directe de l'enquête sur la disparition d'Annabelle.

Je suis très contente d'avoir pris le temps de lire le premier tome de cette série avant car, même si l'enquête porte sur une autre disparition, les références aux évènements sont nombreux et beaucoup de choses ne peuvent se comprendre correctement que si vous avez lu le début. Ca aide à comprendre les réactions de Charlie et les relations entre les personnages.

Donc, dans ce nouvel opus, l'enquête porte sur une disparition qui date de 30 ans, qui reste entourée de mystère. Charlie va déterrer ce cold case et va, au passage, faire de nouvelles découvertes sur elle-même, sa mère, son passé.

La construction reste identique au roman précédent, c'est-à-dire un récit qui se déroule sur 3 lignes temporelles, qui s'éclairent les unes les autres au fur et à mesure que l'enquête avance. On pourrait croire que je me serais lassée de ce style, que ça ferait un peu trop redite, mais non. Malgré ce mode identique, j'ai encore une fois apprécié l'histoire, les personnages et le style. La fin m'a encore surprise et j'attendrai la suite avec plaisir et impatience.
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Annabelle

C’est un polar, mais pas que. Ou pas du tout un polar, bien que des policiers soient impliqués. En fait, c’est surtout le personnage de Charline Lager, qui se fait appeler Charlie, qui sert de colonne vertébrale à l’histoire.



Le reste… eh bien le « reste » reste accessoire. L’intrigue avance doucement, mais essentiellement autour de Charlie. Ce qui nous intéresse, ce sont les états d’âme de Charlie. Ce qui tient le livre, en réalité, ce n’est pas de savoir ce qui est arrivé à Annabelle, même si, naturellement, nous avons envie de savoir, mais le véritable fond de tout cela, c’est « qui est Charlie ? » (ce qui nous change un peu ds plus classiques « où est Charlie ? » et « Je suis Charlie »).



Mais il est probable que l’auteure suédoise ne soit pas au fait de ce possible quiproquo. Alors revenons au livre.



C’est sombre, c’est même à la limite du glauque, jusqu’à se vautrer réellement dedans. Les jeunes suédoises qui se mettent à boire et à coucher pour un peu de drogue vers 13 ans, les soirées arrosées qui se terminent en viol, la domination par l’argent et le pouvoir, l’alcoolisme rampant qui mène à tous les drames… on est loin de ce que nous vendent nos hommes politiques lorsqu’ils promeuvent la flexisécurité…



Le choc est frontal. Une société rurale qui est à peine accessible à ceux qui arrivent de Stockholm ; pouvoir, sexe, alcool, drogue, comme dans une société médiévale, le tout à la marge d’une société moderne. Et, surnageant comme elle le peut dans ce magma assez innommable, Charlie. Pour laquelle, du coup, on se prend d’intérêt, malgré ses défauts, son alcoolisme incontrôlé, ses accès de dénigrement. Comment pourrait-elle fait autrement ?



Alors, certes, on se dit dès le départ qu’il va falloir qu’elle affronte la réalité, et, notamment, celle de Gullspäng. Mais est-ce si certain que cela ?



Ce livre est un roman policier dans la forme, mais il se déguise en tellement d’autres choses… Du coup, probablement, tout le monde devrait pouvoir y trouver quelque chose à picorer. Et, de ce fait, il devient bien plus qu’un simple polar…
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Francesca

Qu'est-ce que j'aime Charlie Lager ! Dans "Annabelle", j'avais déjà craqué sur son côté "badass" qui ose tout -et surtout, céder aux tentations. C'est donc avec plaisir que je l'ai retrouvée dans le second volume de cette série.

Et de nouveau, on repart avec elle à Gullspang, la ville natale qu'elle avait été si heureuse de quitter, tellement plouc, tellement lugubre -oui mais, ville natale quand même, avec tout ce que ça implique d'amour-haine compliqué à gérer. Elle y retrouve sa grande amie qui ne va pas bien du tout, et décide d'enquêter sur une affaire mal classée remontant à 30 ans : la disparition d'une adolescente un peu déglinguée prénommée Francesca.

Difficile d'être objective avec un roman centré autour d'un personnage aussi fort que Charlie, le genre de nana qui n'a besoin de personne, ne lâche rien, ne fuit pas ses responsabilités, cultive l'amitié, et envoie bouler les hommes sans leur laisser croire qu'ils sont plus malins qu'elle. Mais malgré son assurance, elle trimballe des plaies mal cicatrisées et entretient un noeud de doutes, et c'est cette ambivalence qui la rend si attachante. Avec elle, Lina Bengtsdotter a créé l'un des personnages féminins les plus passionnants que j'aie jamais rencontrés.

L'intrigue tient la route, alterne entre la période actuelle (de l'enquête) et les années '80 (de la disparition). On retrouve l'ambiance des petites villes qui survivent autour de la seule usine existante et qui proposent des soirées-concerts-bitures en guise d'animations, sans que jamais l'auteur ne tombe dans le jugement ; j'y ai même vu une forme d'hommage à ces existences difficiles (dans la vraie vie, Bengtsdotter a vécu à Gullspang).

Même si c'est (encore) un roman policier suédois, il offre un belle lecture dépaysante, par son point de vue atypique de l'histoire et des personnages. Un peu de fraîcheur qui dépoussière le genre, voilà qui fait du bien !
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Annabelle

Annabelle est un roman Suédois, type de lecture qui n’est pas dans mes habitudes et pour laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai aimé cet univers sombre, presque noir, où la souffrance psychologique de ce patelin pauvre de la Suède est omniprésente. Chaque pays à ses régions, ses villes, ses quartiers où le chômage, l’alcool, la pauvreté font office de normalité, Lina Bengtsdotter nous peint ici un des ces tableaux assez sinistres dans la ville de Gullspang...
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Annabelle

Je « connaissais » ce thriller pour l’avoir vu passer à sa sortie en 2019 mais je ne l’avais pas lu. Comme pour les deux autres livres de la sélection de mars, cela a été trois découvertes car je n’en avais lus préalablement aucun. J’avoue que c’est toujours plus sympa et plus objectif même si on peut déjà posséder le bouquin mais ne pas avoir forcément eu le temps de l’ouvrir.



Si vous êtes déjà venu sur mon blog, vous avez déjà dû lire que j’avais une certaine passion pour la littérature nordique, que ce soit en matière de littérature générale mais aussi et surtout, en matière de polars. Et dénicher un nouveau auteur est toujours super agréable, je pense que je suivrai Lina Bengsdotter avec intérêt !



C’est le genre de lecture que j’affectionne particulièrement. En effet, pour tout amateur de littérature noire, il en a les qualités confirmées : une ambiance très sombre, des personnages torturés, plein de mystères environnants et bien entendu une disparition ou un meurtre.



Les atouts de ce thriller, qui n’est en fait pas l’un des innombrables qui paraissent chaque année, sont les originalités dont il est doté. Alors que l’histoire se déroule en Suède, on est très loin de la carte postale ou des clichés qu’on s’imagine tous de ce pays. Même si les enquêteurs proviennent de Stockholm, l’intrigue se déroule à Gullspang, une bourgade, loin de tout et oubliée de tous. Située en plein coeur du pays, la majorité de ses habitants sont au chômage, les filles sont mères bien avant de quitter le lycée et les loisirs se résument à une peau de chagrin.



Ensuite, autre originalité, c’est le duo d’enquêteurs : Anders est un peu comme le beau gosse assez bridé par sa compagne alors que Charlie Lager est une alcoolique qui brûle la chandelle par les deux bouts, malgré son talent pour son métier. Je les ai aimé avec leurs défauts et leur humanité. On est loin du duo parfait sous tout rapport avec le sourire Colgate.



Alors que l’enquête principale est menée sur la disparition d’Annabelle, une jeune fille de 17 ans, l’auteure n’a pas omis de finement travailler ses personnages et surtout, leur passé. Mêlant à la fois le passé et le présent au sujet de la disparition d’Annabelle mais aussi quant à Charlie, les questions s’accumulent pour le lecteur et on ne peut s’empêcher de poursuivre sa lecture et de tourner les pages.



Quant au final inattendu, il a su réellement me surprendre et ça, c’est ce que j’adore!



Vous l’aurez compris, voilà déjà un coup de coeur pour moi dans le cadre du Prix des Lecteurs. Je dois reconnaître que la sélection de mars était de très haut niveau. En fait, j’ai beaucoup apprécié les trois livres mais chacun aura droit à sa petite étincelle (je ne vous en dis pas plus, mes chroniques seront bientôt publiées ici 😉



Si comme moi vous avez beaucoup aimé les aventures de Charlie Lager, sachez que le tome 2 est déjà paru chez Marabout en février de cette année, sous le titre de « Francesca » (quelque chose me dit que je n’attendrai pas longtemps avant de le lire).



Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2020 des éditions du Livre de Poche, sélection polar.
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