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Citations de Lois Lowry (254)


Toutes ces choses, tous ces moments de dignité : les bougies, les livres, les rêves éveillés du théâtre, ils les avaient laissés derrière eux, à Copenhague. Ils n'avaient plus rien à présent, plus rien pour leur tenir chaud, que ces vêtements ayant appartenu à des inconnus, plus rien pour subsister, que la nourriture produite par la ferme d'Henrik et le sentier obscur s'en allant devant eux, à travers les bois, et qui les mènerait peut-être à la liberté. Si tout se passait bien.
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Ils appellent ça "replacement de la population". On ne sait même pas ce que ça veut dire. On sait seulement que c'est mal, que c'est dangereux et que nous devons aider.
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Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, continua le passeur, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont faits pour être partagés.
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- Papa ? Maman ? demanda timidement Jonas après le repas du soir. J'ai une question que j'aimerais vous poser.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda son père.
Il se força à prononcer les mots bien qu'il se sentît rougir de gêne. Il les avait répétés pendant tout le chemin du retour.
- Est-ce que vous m'aimez ?
Il y eut pendant quelques instants un silence embarrassé. Puis Papa émit un petit gloussement.
- Jonas ! Toi ! Et la précision du langage, alors ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Jonas.
Une réaction amusée n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait.
- Ton père veut dire que tu as utilisé un terme très général, tellement dénué de sens qu'il est pratiquement tombé en désuétude, expliqua sa mère avec soin.
Jonas les regarda d'un air ébahi. Dénué de sens ? Jamais auparavant il n'avait ressenti quelque chose d'aussi riche de sens que ce souvenir.
- Et bien entendu, notre communauté ne peut pas fonctionner correctement si les gens n'emploient pas un langage précis. Tu pourrais demander : "Est-ce que vous appréciez ma présence ?" Et la réponse est oui.
- Ou bien, suggéra son père : "Est-ce que vous êtes fiers de mes réalisations ?" Et la réponse est oui, de tout cœur !
- Est-ce que tu comprends pourquoi c'est impropre d'utiliser un mot comme "aimer" ? demanda Maman.
Jonas hocha la tête.
- Oui, merci, je comprends, répondit-il lentement.

Ce fut la première fois qu'il mentit à ses parents.
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Mais qu'est-il arrivé à toutes ces choses? A la neige, et à tout le reste?
Le contrôle climatique. La neige rendait les cultures difficiles, elle limitait les périodes agricoles.Et l'irrégularité du temps rendait les transports impossibles. Ce n'était pas pratique et c'est tombé en désuétude quand nous en sommes venus à l'Identique. Et les montagnes aussi, ajouta-t-il. Elles rendaient les transports peu commodes. Les camions, les bus, ça les ralentissait . Et donc...
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« Excusez-moi de vous interrompre, mais j’aimerais récupérer mon gobelet en argent, celui avec mon nom gravé sur le côté, que ma grand-mère m’a offert pour ma naissance. Ce n’est pas la peine de l’astiquer, maman, ne t’en fais pas. »
Sa mère se dirigea vers le placard à la recherche du gobelet.
« Tu sais, Anastasia », lui dit son père, « le bébé ne sera pas là avant le mois de mars. Ce n’est vraiment pas la peine de prendre une décision tout de suite. Ton déménagement n’est pas si urgent que ça. J’imagine que tu préfèrerais peut-être passer Noël à la maison. »
Anastasia ne répondit pas. Mais elle se mit à réfléchir. Ce serait agréable d’être là pour Noël.
Sa mère avait à la main le petit gobelet noirci.
« Il faudrait vraiment que je l’astique », dit-elle. « On peut à peine lire le nom. »
« Tiens, justement », dit Anastasia. « Puisque tu parles de nom, comment voulez-vous l’appeler, ce bébé ? »
« Seigneur ! » dit sa mère. « Nous n’y avons même pas pensé. Peut-être aurais-tu des suggestions à nous faire… »
« En fait », dit son père, « je crois que nous devrions laisser à Anastasia l’entière responsabilité de cette affaire. C’est toi qui choisiras son nom. Après tout, ce sera ton frère. »
« Bien sûr, sauf que je ne serai pas là », dit Anastasia.
« C’est vrai », dit son père. « J’avais oublié. Tu sais quoi ? Malgré tout, si, par chance, tu décidais de rester parmi nous, tu aurais le droit de choisir le nom du bébé. »
« N’importe quel nom ? »
« Eh bien », dit sa mère, « peut-être devrions-nous… »
« N’importe quel nom, celui que tu voudras », dit son père d’un ton décisif. «
Anastasia resta immobile, songeuse.
« D’accord », dit-elle finalement. « Je vais rester parmi vous, et je choisirai le nom du bébé. Tu peux ranger le gobelet dans le placard, maman. »
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"Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont faits pour être partagés".
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Il aurait été idiot et impoli de faire demi-tour et de m’en aller sans prononcer un seul mot, même si pendant toute ma vie j’ai promis à mes parents de ne jamais adresser la parole à des inconnus.
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De temps à autre, l'un d'eux baissait les yeux, voyait une souris et disait un truc comme "Argh" ou même "Gloups". (Ou alors, si c'était une des dames du comité paroissial, en particulier Ruth Ellen van Riper : "Oh, mon DIEU !")
Mais ça en restait là. La personne dirait peut-être : "Il y a une souris dans l'église." Mais à ce moment-là, la souris visible aurait détalé et serait devenue invisible. Les gens hausseraient le épaules, glousseraient et oublieraient.
Paradoxalement, ils pensaient tous voir la même souris.
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Nous sommes tous les deux merveilleusement vieux jeu, n'est-ce pas?
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Vivre dans la déchéance signifie qu'il y a des aliments pourris dans le réfrigérateur, des crottes de souris partout, que les poubelles débordent parce qu'elles n'ont pas été vidées depuis des semaines et que la machine à laver est en panne depuis des mois - avec des vêtements mouillés qui moisissent dedans - mais qu'aucun réparateur n'a été appelé. La déchéance a une très mauvaise odeur.
La déchéance n'est pas une question d'argent. Elle se produit quand les gens sont tristes.
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Alors soyez attentifs. Ce sera un peu confus au début, mais ça vaut le coup de s'accrocher. Et il n'y aura pas d'interro surprises.
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Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont fait pour être partagés.
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- Le contrôle climatique. La neige rendait les cultures difficiles, elle limitait les - périodes agricoles. Et l irrégularité du temps rendait parfois les transports impossibles. Ce n était pas pratique et c'est tombé en désuétude quand nous en sommes venus à l Identique. Et les montagnes aussi, ajouta t il. Elles rendaient les transports peu commodes. Les camions, les bus, ça les ralentissait. Et donc...
Il agita la main, comme si c était un geste de ce type qui avait entraîné la disparition des montagnes
- L Identique, conclut il. (P.140)
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- Mais je les veux ! dit Jonas en colère. Ce n’est pas juste que rien n’ait de couleur ! - Pas juste ? Le passeur regarda Jonas avec curiosité. - Explique-moi ce que tu veux dire. - Eh bien … Jonas dut s’arrêter pour réfléchir à la question. - Si tout est pareil, on n’a plus le choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleue ou une tunique rouge ? Il baissa les yeux sur le tissu terne de son habit. - Mais c’est toujours la même chose.
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Un jour, lorsqu'il était un quatre ans, il avait dit, juste avant le repas de midi de l'école : "Je meurs de faim."
On l'avait immédiatement pris à part pour un petit entretien en précision du langage.
Il ne mourrait pas de faim, n'était jamais mort de faim et ne mourrait jamais de faim dans la communauté. Dire qu'il mourrait de faim était un mensonge. Un mensonge involontaire, bien sûr. Mais la précision du langage permettait de s'assurer que personne ne dise jamais de mensonges involontaires.
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Jonas commençait à avoir peur. Non ce n’est pas le bon mot, pensa Jonas. La peur, c’était ce sentiment de nausée profonde quand on pressentait que quelque chose de terrible allait arriver.
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Mais je les veux ! dit Jonas avec colère. Ce n'est pas juste que rien n'ait de couleur !

- Pas juste ?

Le Passeur regarda Jonas avec curiosité.

- Explique moi ce que tu veux dire.

- Eh bien... Si tout est pareil, on n'a plus de choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleue ou une tunique rouge ?

Il baissa les yeux sur le tissu terne de son habit.

- Mais c'est toujours la même chose.

Puis il rit doucement.

- Je sais que ça n'a pas d'importance, ce que l'on porte. Cela ne compte pas. Mais...

- C'est le fait de choisir qui compte, n'est-ce pas ? lui demanda le Passeur.

Jonas acquiesça.
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C’est curieux, des sœurs. Nous deux, en tout cas. Papa dit qu’il ne faut pas généraliser, que ce n’est pas rationnel. Molly est plus jolie que moi, mais je suis plus intelligente qu’elle, et plus ambitieuse. Je veux de toutes mes forces devenir quelqu’un quand je serai grande, j’aime croire qu’un jour le monde entier saura qui je suis parce que j’aurai accompli quelque chose d’important – quoi, je n’en sais encore rien, sinon que ce sera quelque chose qui fera prononcer mon nom, Meg Chalmers, avec respect. Le jour où j’ai raconté cela à Molly, elle a répliqué que ce qu’elle désirait était de porter un nom différent quand elle serait adulte, d’être Molly Autre-chose. Madame Quelqu’un, et que ses enfants – elle en aurait des tas – l’appellent maman avec respect. Elle ne désirait rien de plus. Molly attend cela paisiblement et avec confiance. Moi, je suis impatiente et inquiète. Molly est sûre, absolument certaine, que ce qu’elle attend se produira, exactement comme elle le désire. Moi, je suis pleine de doute et de crainte que mes rêves sombrent un jour, oubliés quelque part comme des bouts de ficelle et de vieilles épingles à cheveux au fond d’une coupe.
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Tu sais, Meg, je me suis appelée Abbott toute ma vie. Maria Abbott a fait des choses dont j'étais fière. J'ai gagné des prix musicaux au lycée et je m'appelais Maria Abbott. A l'université, je me suis particulièrement distinguée et j'y ai beaucoup travaillé; je m'appelais Maria Abbott. Quand j'ai su que je souhaitais épouser Ben, j'ai également su que je n'avais aucune envie de ne plus m'appeler Maria Abbott. Ben l'a très bien compris. Il n'existe aucune loi qui dit qu'une femme doit prendre le nom de son mari. Donc, je ne l'ai pas fait.
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