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3.96/5 (sur 54 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Ex Bari: Paris , le 5/06/1942
Biographie :

Luciano Canfora (né à Bari, Italie, le 5 juin 1942) est un philologue classique, un historien et l'un des plus grands spécialistes italiens de l'Antiquité.

Après une licence d'Histoire romaine, obtenue en 1964, puis une spécialisation en philologie classique à l'École Normale de Pise, il commença une carrière universitaire comme assistant en Antiquité, puis en littérature grecque.

Aujourd'hui il est professeur de philologie grecque et latine à l'Université de Bari et directeur scientifique de l'École Supérieure d'Études Historiques de Saint-Marin.

Source : Wikipédia
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Bibliographie de Luciano Canfora   (19)Voir plus

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le bibliothécaire personnel de Sylla avait pour tâche de les dérouler sous les yeux de visiteurs, et il restait là à surveiller pendant que les visiteurs en prenaient éventuellement une copie. Mais ce bibliothécaire n'était pas incorruptible, et il est connu d'autre part que les savants sont prêts à toutes les bassesses pour mettre la main sur un livre convoité.
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C'est ainsi que les bibliothèques royales naquirent dans toutes les capitales hellénistiques : non seulement comme facteur de prestige, mais aussi comme instrument de domination.
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p. 65
Un auteur de peu postérieur à Périclès (Aristote, l'auteur de la Constitution d'Athènes), et qui dépréciait le modèle Athénien, observe malicieusement qu'Athènes est au premier rang de toute la Grèce pour le nombre de festivités et de jours de fête. Et les fêtes signifient des animaux sacrifiés aux dieux, c'est-à-dire de la viande gratuite pour le peuple. Dans une société archaïque (et notoirement pauvre) cela aussi est une ressource politique essentielle.
En définitive, l'approbation du peuple n'était pas "achetée" mais obtenue par des moyens qui comportaient aussi une évidente utilité sociale. C'est sur ce solide consensus que Périclès a fondé sa suprématie, qu'il faisait confirmer régulièrement en se faisant élire stratège; et cela avec une continuité qui suggérait à Thucydide l'idée de princeps et à ses adversaires l'ombre terrifiante du "tyran". Tout le reste, qui apparaît à Thucydide comme ses qualités essentielles, en découle: sa parole à contre-courant; sa capacité d'affronter une baisse de popularité; "guider, plutôt que se laisser entraîner".
Au siècle suivant, Démosthène, lecteur attentif des livres de Thucydide, a voulu se poser en nouveau Périclès. Il parle à la manière de ce dernier et imite le style pédagogique de son art oratoire, mais il sait que désormais la corruption est appréciée au lieu d'être traînée devant les tribunaux; "Si l'on avoue sans détour que l'on vole, le peuple rit avec complaisance (Démosthène, Troisième philippique, 39). Le politicien corrompu, donc riche et donc puissant, suscite l'admiration et le désir de l'imiter: de faire comme lui et - sait-on jamais? - de devenir comme lui. La parole victorieuse, celle qui emporte l'adhésion de la "multitude", commençait à ne plus être indispensable.
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Juste après, il y avait la bibliothèque sacrée, au-dessus de laquelle était écrit OFFICINE DE L'ÂME.
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Le vrai problème politico-militaire de ce mois de juillet fut en réalité tout autre. Il consista dans le fait que tous les acteurs du conflit recoururent au prétendu « risque calculé ». L’Allemagne comptait sur une guerre-éclair de l’Autriche contre la Serbie, qui aurait permis d’éviter l’intervention russe. Mais il n’en fut rien. La France et la Russie, de leur côté, pensèrent qu’en faisant des démonstrations de fermeté, elles contraindraient les Empires centraux à faire marche arrière. Mais il n’en fut rien. Bethmann-Hollweg était convaincu que l’Angleterre, qui n’avait pas d’intérêt direct dans les Balkans, resterait neutre. Mais il n’en fut rien. En conséquence, toutes les puissances en lutte portent la lourde responsabilité d’avoir conduit les peuples au massacre.

Dans cette guerre, les oppositions idéalisantes (« démocraties » contre « autocraties »5) étaient une « feuille de vigne » bien misérable, incapable de couvrir les pudenda : le principal allié des « démocraties », c’était le tsar !

Du reste, les deux camps en lutte se ressemblaient à tel point que la diplomatie italienne, pendant des mois, ne sut lequel choisir. Elle n’avait d’ailleurs pour seul critère que la recherche du plus grand profit pour l’Italie.

Cameron, Hollande, Merkel et Poutine feraient bien de réfléchir sur cette histoire d’il y a un siècle. De fait, l’échiquier mondial actuel ressemble par bien des aspects à celui de 1914 : nous sommes aujourd’hui également face à un monde polycentrique et face à des zones névralgiques (les Balkans en 1914, aujourd’hui le Moyen-Orient) où une étincelle pourrait déterminer un effet de réaction en chaîne, entraînant les grandes puissances dans un nouveau conflit : les différents camps, comme en 1914, ne seraient pas déterminés par des idéaux (contrairement à ce qu’il advint en 1939-1941) mais par des calculs d’intérêt. Espérons que la politique insensée du « risque calculé » et de la « dissuasion par la terreur » ne séduise pas de nouveau les chancelleries et les diplomaties des grandes puissances.

Ce texte a été écrit en 2014. Vous pouvez évidemment remplacer tout ou partie de "Cameron, Hollande, Merkel et Poutine" et "Moyen-Orient" par tels noms qui vous sembleront plus convenables aujourd'hui
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AVANT-PROPOS
PAR
LUCIANO CANFORA





Il n’est pas possible de rendre compte de façon sommaire et satisfaisante des hypothèses suscitées par cet opuscule, parvenu jusqu’à nous parmi les œuvres de Xénophon sous le titre d’Athenaiôn Politeia, mais qui n’a certainement pas été écrit par lui. Il s’agit en réalité de la plus ancienne prose attique subsistante : la première voix à s’être exprimée dans la langue de Thucydide et de Platon est une critique sévère et lucide du système politique — la démocratie directe — qui fut caractéristique d’Athènes.

Alors que, dans les trente dernières années, la propension à donner un nom à cet auteur semble définitivement éteinte (la dernière tentative pour attribuer l’opuscule à Thucydide fut celle de Nestle en 1943), la question de la chronologie a été souvent reposée. On est passé d’un consensus général pour une datation correspondant aux premières années de la guerre du Péloponnèse (avec une préférence pour la période qui va de la mort de Périclès, 429 avant J.-C., à la représentation des Cavaliers d’Aristophane, 424) à des hypothèses plus archaïsantes, avec une préférence pour les années 40 du Ve siècle (Mazzarino) ; la tendance qui voudrait rapprocher l’époque de composition de cet opuscule de 411, l’année du sanglant coup d’état oligarchique à Athènes, reste isolée. La date la plus probable me semble être la période 429-424 avant J.-C. pour les raisons suivantes : 1) le tableau du personnel politique typique de la démocratie athénienne tracé par l’auteur paraît impliquer clairement que Périclès, figure imposante de dominateur de l’État « au-dessus » des partis, est mort ; 2) toute la partie de l’opuscule qui décrit comment les Athéniens se comportent en cas de guerre, montre justement qu’Athènes est en guerre lorsque l’auteur écrit, et qu’elle est aux prises avec une guerre qui a toutes les caractéristiques de la phase initiale de la guerre du Péloponnèse (dévastation de la campagne attique par les Spartiates, gêne des paysans, indifférence des marins).

Que l’opuscule soit en réalité un dialogue dont la subdivision des répliques s’était perdue dans la tradition (comme cela fut le cas, du reste, pour tant de textes scéniques athéniens), est une hypothèse formulée il y a plus d’un siècle par le philologue hollandais Carel Gabriel Cobet, qui signala les points du texte qui ne deviennent compréhensibles que si l’on pense à un dialogue. Cette hypothèse du dialogue a été reprise dernièrement par un savant américain, William Forrest, qui a observé que, tout au long de l’opuscule, chaque opinion est précédée de l’avis contraire, et qui en a déduit que nous sommes donc en face d’un débat entre un Athénien et un Spartiate, ou — comme le pensait Cobet — entre deux Athéniens d’opinions différentes. Dans cette traduction, on a tenté pour la première fois de reconstruire le dialogue de façon complète. La méconnaissance de la nature dialoguée de cet opuscule a aussi eu des répercussions sur sa présentation éditoriale. On a préféré en général conjecturer, tailler généreusement, bouleverser l’ordre habituel du texte, parce que celui-ci, tel qu’il était, semblait difficile, décousu, contradictoire : en réalité, tout s’éclaire si l’on admet qu’il y a deux locuteurs et que l’un contredit l’autre. J’ai désigné les interlocuteurs par les sigles A et B.
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L'attentat finit par être au fond une sorte de manne venue du Ciel, un don de la Providence, permettant de faire cette guerre que tant de gouvernement - et peut-être tous les gouvernements - appelaient de leurs voeux.
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La propagande en soi est un objet d'étude intéressant, mais à condition qu'on sache qu'elle ment.
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partout sur terre les meilleurs sont les ennemis de la démocratie : car c’est chez les meilleurs qu’il y a le moins de licence et d’injustice et le plus d’inclination au bien ; mais c’est chez le peuple qu’on trouve le plus d’ignorance, de désordre, de méchanceté : la pauvreté les pousse à l’ignominie, ainsi que le manque d’éducation et l’ignorance qui, chez certains, naît de l’indigence .... p.22
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si c’est un bon gouvernement que tu cherches, tu verras d’abord les plus habiles établir les lois ; puis les honnêtes gens châtieront les méchants et les honnêtes gens prendront les décisions politiques et ne permettront pas que les fous siègent au Conseil ou prennent la parole à l’assemblée. Ainsi, à la suite de ces sages mesures, le peuple ne tarderait pas à tomber dans la servitude .. P. 24.
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