Ludivine Delaune

— Il y a, en chacun de nous tous, une envie d'être quelqu'un d'autre. Et pourtant, il suffirait parfois de s'apercevoir de tout le chemin parcouru pour se rendre compte que nous sommes exactement là où nous souhaitons être, dit-il doucement.
Un frisson parcourt mon dos, des picotements naissent dans le creux de mon ventre. Je revois les feux de Bengale étinceler sur le bord de la place et j'assiste, spectatrice, à la renaissance d'une partie de moi. Celle qui ose dire son ressenti sans barrière, sans appréhender les jugements, celle d'avant qui n'avait pas peur...
— Tu ne révolutionnes pas le monde, mais tu bouscules le mien... avoué-je en toute sincérité.

— Je ne fais jamais ce genre de choses ! lui dis-je en lui tendant la main.
Il s'en empare et l'aide à me relever.
— Qu'est-ce qui t'en empêche, Charley ?
— Moi-même. De ne pas oser et surtout ne pas imaginer réaliser des choses dingues !
La vérité est que je suis ma propre barrière, je m'empêche de ressentir, d'explorer, d'éprouver. Parce que j'ai connu le pire des sentiments, l'abandon, la chute.

... même dans l'obscurité il y a toujours l'horizon...

Quand tu traverses l’enfer, ne cesse jamais de marcher sous peine d’y rester.

Il y a, en chacun de nous tous, une envie d’être quelqu’un d’autre. Et pourtant, il suffirait parfois de s’apercevoir de tout le chemin parcouru pour se rendre compte que nous sommes exactement là où nous souhaitons être.

En pleine réflexion depuis quelques minutes, je me rends compte que qui ne veut pas voir ne voit rien. Qui ne cherche pas ne trouve rien...

Ne t’excuse jamais de ressentir des émotions.

Nous avons toutes des peurs, des choses qui nous rendent si tristes qu’il serait plus facile de rester toute la journée au lit, cependant, nous nous retrouvons ici le plus souvent… pas pour échanger sur nos malheurs, mais pour leur accorder une place moins importante qu’à notre bonheur.

Même dans l'atrocité, il y a toujours un espoir. Peu importe comment il se matérialise.

Ne laisse pas les malheurs l’emporter sur les petits bonheurs

Je consacre donc le temps qu'il me reste à vivre, à bosser, dans l'unique but de ne pas précipiter ma mort trop vite. [Connor]

“On aurait pu appeler ça un coup de foudre, pour moi, c'était un coup d'âme. Un choc rapide, brutal, incontrôlable entre son âme et la mienne...”

(extrait du roman "instants" de Ludivine Delaune)“

Nous avons vécu ces moments si facilement et maintenant je connais la difficulté qui suit ; le manque qui te brule le coeur, te serre la gorge, t’empêche de reprendre ton souffle, qui te contamine la tête à en devenir fou… Etre fou d’amour.

Je m’y sens vraiment chez moi. En sécurité. Entourée de mes voisins qui sont aussi devenus nos amis au fil des années. Ça n’a pas de prix l’amitié. Croyez-moi ! Surtout quand le reste s’effondre.
Sans eux, je ne serais pas en train de préparer nos valises, à toutes les trois, un vingt et un décembre. Pour passer deux semaines de vacances dans un chalet perdu dans la montagne. Le pied total ! Dépaysement, ski, neige, fondue, raclette et tutti quanti ! J'ai hâte d'y être.

Je me suis rendu compte qu’on ne peut pas mener une bataille seule. Il faut être deux à le vouloir pour y parvenir. Pour moi, abandonner mon couple c’est échouer dans ma vie. Admettre que j'ai perdu. Je déteste ça. En plus, ça fait un mal de chien.

Voilà comment on passe de l’amour fou - celui des débuts, qui dure quelques années et où les défauts de l’autre sont inexistants - à la haine féroce. En l’espace de seize années de vie commune ! À ce moment-là, ce sont les qualités qui ont disparu. Je m’explique cela par une seule chose, la plus dévastatrice. Celle qui s’insinue sans faire de bruit, qui pourrit tout de l’intérieur. Le quotidien.

Bien des années plus tard, je ne peux m'empêcher de passer la main sur mes côtes. Là où j'ai fait mon premier et unique tatouage. Ce jour-là; Grégoire m'avait accompagné chez le tatoueur. Il avait été présent pour voir l'effet de l'aiguille, cette sensation unique de douleur salvatrice.
C'est la dernière fois que j'ai vu mon pote Grégoire. Il a suivi ses parents à la Capitale.
Je passe mes doigts sur la marque qu'a laissé Emily. Sur ma peau, s'écrivent les lettres "Parce que..."

Parce que... La vie est courte... Parce qu'elle te reprend ce qu'elle t'offre... Parce qu'il faut vivre sans attendre le moindre instant, le provoquer... En l'honneur d'Emily. Mais aussi de celle qui m'a fait aimer de nouveau, ma Julia. Ce tatouage est pour tous ces gens qui survivent comme s'ils ignorent qu'un jour, il leur faudra mourir.
J'ai décidé de provoquer la vie en défiant la mort. Je vais le faire avec elle deux. Notre prochain défi sera exceptionnellement exceptionnel...
Parce que putain c'est une aventure de savoir exister!

Aujourd'hui, je ressens l'absence de celle qui m'a offert son plus beau regard en sautant de l'Everest, le même qu'elle avait sur une falaise perdu dans le monde… Je n'ai jamais oublié…Cet instant…

Tu crois tomber amoureuse pour un tas de raison valable. Parce qu'il est beau, parce qu'il est riche, parce qu'il t'apporte une sécurité et un confort. Mais l'amour ça ne se croit pas, ça se vit.

L'éternité n'est rien comparée à l'immortalité de notre amour.