AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Lydia Bonnaventure (53)


Un petit soleil réconfortant dardait ses rayons, en ce matin de février 1135. La bourgade d’Alzey, située dans le palatinat du Rhin, se réveillait tout dou…
— PAR SAINTE GAUBURGE !
Ce rugissement intempestif provenait de la boutique de Frénégonde, dame apothicaire. C’était une femme gaillarde, solide, quelque peu rougeaude et, aux dires de certaines mauvaises langues, légèrement mal embouchée à ses heures perdues.
Commenter  J’apprécie          566
Le sort des enfants (malades) n'est guère plus enviable..

Les parents préfèrent toujours n'avoir qu'un enfant qui soit bon, fût-ce une fille, plutôt que d'avoir une nombreuse progéniture déficiente. » L'enfant malade devient un poids pour la famille - poids moral et physique - qui préférera se séparer de lui en l'abandonnant, le plus souvent sur le parvis ou sur les marches d'une église. Il est ainsi confié à la grâce de Dieu, ce qui atténue le sentiment de culpabilité des parents.
Page 40
Commenter  J’apprécie          460
Un matin, Frénégonde fut servie par le fils. Elle le rencontrait bien de temps en temps dans les rues de la ville mais jamais elle n'avait eu l'occasion de le le voir de si près.Elle fut immédiatement sensible à la gentillesse de ce garçon qui n'était pas un Apollon avec son petit ventre proéminent et ses cheveux qui commençaient déjà à se clairsemer. Cette voix douce, ce calme, cette prestance lui plaisaient à tel point qu'elle en oubliait presque ce qu'elle venait chercher.
Commenter  J’apprécie          430
Elles se rendirent dans la salle commune. La table avait été dressée. Les couverts étaient disposés sur le grand plan central. Les écuelles et les cuillères étaient taillées dans du bois de la région, lourd et noueux, donnant ainsi un certain relief aux objets. Les miches de pain noir trônaient autour de la soupière. L'odeur douceâtre envahissait la salle et mettait du baume au cœur de chacune. La cuisine d'Hersende et d'Adéla était reconnue et réputée. Une simple soupe de poireaux devenait un pur moment de bonheur lorsqu'elle coulait lentement dans le gosier. Onctueuse et veloutée. Y jeter quelques morceaux de pain, les regarder flotter pour s'imbiber du précieux liquide pour enfin se répartir au fond de l'écuelle en faisait un régal de tous les instants. Cette entrée en matière comblait toutes les faims.

Lorsque Hersende amena les carpes farcies, ce fut un grand moment de réjouissance. Sœur Andréa, qui lisait les passages de la Sainte Bible, louchait sur ces mets de choix. Elle en sautait quelques lignes - ce qui faisait sourire Hildegarde, attentive à ce genre de détail - pour passer plus vite à table.

(page 42)
Commenter  J’apprécie          4113
L'obsession majeure de l'homme médiéval est la crainte du Jugement dernier et de la damnation qu'il peut entrainer. Cette peur est à l'origine de certaines conversions subites et décisives, de fins de vie édifiantes dont les textes littéraires portent témoignage. Parallèlement aux genres bien définis que sont la poésie lyrique, l'épopée ou le roman, s'est développée une importante production littéraire constituant une somme de valeurs morales. De cette production disparate font partie les vies de saints, les contes pieux et les miracles de la Vierge. Si cette étude s'est attachée au recueil de Gautier de Coinci, cela n'est pas sans raison. Ce dernier a marqué un tournant dans le paysage littéraire et culturel, devenant un exemple pour ceux qui lui succèderont.
Commenter  J’apprécie          332
Attesté tout au long du Moyen Âge, l'abandon était chose courante. Le malade, non productif,devenait une charge pour la famille qui préférait alors se débarrasser de lui.
Page 39
Commenter  J’apprécie          316
La maladie a ponctué la période médiévale. Les différentes pestes notamment restent dans tous les esprits. On commence à trouver des descriptions exactes de cette maladie au vie siècle. La peste dite de Justinien, du nom de l’empereur byzantin (482-565), en fut la première manifestation véritable. Bien que son foyer se trouvât en Égypte, elle s'abattit sur tout le monde occidental. En quelques mois, elle décima des populations entières, les villes devinrent des déserts. Grégoire de Tours, évêque et historien, relate dans son Histoire des Francs  :

« …on compta, un dimanche, dans une basilique de saint Pierre, trois cents corps morts. La mort était subite ; il naissait dans l’aine ou dans l’aisselle une plaie semblable à la morsure d'un serpent ; et ce venin agissait tellement sur les hommes qu'ils rendaient l’esprit le lendemain ou le troisième jour ; et la force du venin leur ôtait entièrement le sens. »

La mort du Pape romain Pélage II, en 590, provoqua une terreur sans nom. Pouvait-on imaginer un seul instant qu’un tel personnage, qui s'était voué corps et âme aux malades durant son Pontificat puisse, lui aussi, subir les effets de ce châtiment envoyé par le malin ?

Du VIIe siècle au XIVe siècle, le monde connut quelques autres attaques, relativement bénignes. La maladie couvait cependant, pour mieux se déchaîner au XIVe siècle. Cette épidémie sournoise se répandit alors comme une traînée de poudre, faisant fi des continents, des frontières, des Hommes. Elle hanta les corps et les esprits, à tel point que l’on y fait encore référence aujourd’hui en abordant le sujet des maladies à cette période.
Commenter  J’apprécie          274
Elle boudait. C’est un peu fort, pensait-elle. Il le fait exprès, non ? J’essaie de sauver un homme et je me retrouve accusée…

p. 47
Commenter  J’apprécie          250
Attesté tout au long du Moyen-Âge, l'abandon était chose courante. Le malade, non productif, devenait une charge pour la famille qui préférait alors se débarrasser de lui.
Commenter  J’apprécie          230
Au Moyen-Age, la foi est omniprésente. On aime Dieu mais on le craint, on vénère la Vierge, les saints, on croit au pouvoir des reliques... De ce point de vue, la maladie est punition du pécheur, la guérison est récompense ou miséricorde.
Commenter  J’apprécie          230
En dépit des idées reçues, l'hygiène faisait partie de la vie quotidienne...

Dès le XIIe siècle, les sources nous révélant que le bain fait partie des plaisirs sont innombrables.
Page 16
Commenter  J’apprécie          230
La maladie bouleverse les rapports que peuvent entretenir les malades avec la société.
Commenter  J’apprécie          220
Gottfried était cultivé, tendre, et ne considérait pas la femme comme un objet. Il faut avouer qu'avec la génitrice qu'il avait, il eut été difficile pour lui d'avoir de telles idées !


NDL : Peut être qu'il faudrait plus de femmes de caractère comme Frénégonde, on aurait moins de machos.
Commenter  J’apprécie          200
"Qu'ausi fu gros con une çoche
Ne n'i parut iex, nez ne bouche." (Itel dou soller, II,23)
Ainsi, il fut aussi gros qu'une souche, Ses yeux, son nez,
sa bouche n’apparaissaient plus (V 76-77).
Pourquoi la souche ? Elle est l'image de la mort qui apparaît, d'une manière n'ayant plus droit à une cycle de génération offert par la renaissance de la nature.
Les adjectifs ne sont pas en restent. Ils sont, par ailleurs, souvent associés à des intensifs qui donnent ainsi un ton pathétique au récit exprimant la gravité de la situation : "a tel meschief."
Commenter  J’apprécie          200
Sa boîte crânienne était aussi vide qu’un lit de rivière asséché. Quelque part, cela arrangeait l’officier. Il ne serait pas embêté par les interrogations de ce trépané !
Commenter  J’apprécie          190
Il (l’évêque) était ensuite parti en voyage officiel pour essayer de régler les nombreuses discordes au sein des représentants de l’Église. A soixante-quinze ans, il commençait à en avoir ras la mitre de devoir se déplacer ainsi pour des conflits qui avaient tendance à s’étioler.
Commenter  J’apprécie          190
Son quotient intellectuel était aussi élevé qu'une mûre écrasée. Même une truie l'aurait renié!

- Bien, reprit Thibald, vous deux, à l'extérieur!

Les deux rustres, après quelques secondes de réflexion correspondant au délai que mettaient leurs neurones, au nombre de deux, à apporter l'information au cerveau…
Commenter  J’apprécie          180
La justice n'était pas tendre et les erreurs étaient légion. On avait tôt fait de se retrouver avec une main ou une oreille en moins pour une poignée de cerises volée, alors un meurtre ! Lothaire avait durci les punitions lorsque la guerre entre les Guelfes et les Gibelins avait fait rage. Les premiers étaient partisans du Pape ; les seconds, de l'empereur. Il n'était pas rare qu'ils s'entre-tuent ou qu'ils tentent un coup d'état. Lothaire ne vivait plus depuis que ces deux partis, puissants, avaient divisé l'Empire.
Commenter  J’apprécie          180
[...] la prière est un des trois éléments fondamentaux de l'action thaumaturgique, les deux autres étant la confession et les pratiques pénitentielles.
Commenter  J’apprécie          180
- Oh, ne criez pas, je vous en supplie!
Hersende sourit. Elle parlait tout à fait normalement. Mais le vin de messe devait résonner dans son cerveau.
Commenter  J’apprécie          170



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lydia Bonnaventure (65)Voir plus

Quiz Voir plus

Dites 33 !

Qui est l'auteur de Knock ou le triomphe de la médecine ?

Jules Romains
Georges Feydeau
Bertolt Brecht
Eugène Ionesco

15 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , médecinsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}