J'ai traversé l'inimaginable.
Je suis vivante.
Tout est possible...
Même l'impossible.
Aujourd'hui je vis, je réfléchis et, difficilement, j'écris, parce que plus je réfléchis, moins il m'est facile de répondre à toutes ces interrogations.
Elle a survécu à l’horreur. À 91 ans, Magda Hollander-Lafon, rescapée d’Auschwitz-Birkenau, lance un cri d’alarme face à la recrudescence de l’antisémitisme et à la montée de l’extrême droite en Europe.
(propos recueillis par François Vercelletto, article dans Ouest-France, 21/12/2018) :
L'extrême droite prospère sur « l'absence de mémoire ». Et le péril est à nouveau à nos portes. « Regardez la Hongrie, qui n'a jamais reconnu que plus de 560 000 Juifs de ce pays ont été exterminés. Et l'Autriche, où la politique antisémite du Reich a commencé, c'est un parti xénophobe qui est au pouvoir. Regardez la Pologne, l'Italie... »
Le sourire se fige. « Je constate une similitude, aujourd'hui, avec ce que j'ai déjà vécu. Je le sens dans ma peau. J'ai froid dans le dos. Je ne voudrais pas revoir 'ça' pour nos enfants. Nous sommes si fragiles et tellement influençables... »
L'Histoire se répéterait-elle ?
« Oui, différemment, mais elle se répète et elle se répète parce que nous n'avons pas su tirer les enseignements de ce qui est arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Mais comment transmettre l'intransmissible ? Comment mettre des mots sans 'écraser' l'autre par l'innommable ?
« En se posant des questions, répond Magda. Dans les camps, je n'ai jamais cessé de me poser des questions. Cela a contribué à ma survie. »
C'est ainsi qu'elle procède auprès des jeunes dans les collèges et dans les lycées - elle en a rencontré plus de 50 000 - en leur remettant un questionnaire.
« Ils se sentent concernés par leurs réponses. »
[...]
Le pronom "on" a le pouvoir de faire dire n'importe quoi à propos de n'importe qui. Avec "on", tout est supposition. "On" peut faire porter un poids lourd de sens et de conséquence, en sourdine, sans nommer personne.
"On" est abstrait. Amplifié sur les lèvres, il peut devenir une rumeur dangereuse qui peut blesser, tuer, semer la panique, sans qu'"on" sache jamais qui en est l'auteur. "On" nie, annihile la personne. Avec quelle prudence et quelle vigilance devrions-nous en faire usage !
Nos actes nous engagent.
Il dépend de chacun de choisir d'être humain ou d'humilier,
de devenir violent ou de pacifier.
C'est ainsi que j'ai pu comprendre que la dépression n'est pas une maladie. Ce sont des moments où je déprécie la vie en moi. La couleur du jour dépend de mon état d'âme.
Nous ne sommes jamais guéris. Nous sommes en chemin vers la guérison.
Le soir, je parcours par la pensée la journée qui vient de s'écouler. Je rassemble les petites lumières qui m'ont éclairée : sourire, geste, rencontre inattendue...
Je m'endors en rendant grâce de ces petits bonheurs du jour.
Demain s'ouvre
Une page blanche...
(...) celui qui arrive à dire : "Je ne sais pas" est sur le chemin de la connaissance.
Je vous invite à résister aux influences extérieures, à choisir les sources d'information. N'avalez pas tout ce qu'on vous raconte comme vérité. Lorsque vous êtes témoins d'une situation que vous ressentez comme inacceptable, humainement injuste, faites-vous confiance.
Au coeur de nous-mêmes, il y a une lumière. Vouloir être comme l'autre la ternit.