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Critiques de Maëlle Guillaud (93)
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Lucie ou la vocation

Un beau premier roman de l’autrice ! Son roman « Et mes jours seront comme tes nuits » a été mon plus gros coup de cœur de 2023.



J’ai eu envie de découvrir ses autres romans et c’est une autre belle surprise avec ce roman. Un thème qu’on voit rarement. L’entrée dans les ordres de Lucie. Elle décide de s’abandonner complètement à sa foi.

Le texte alterne entre le récit de la vie de Lucie et celui de son amie Juliette qui a du mal à comprendre le choix de celle-ci.



J’aime beaucoup la plume de cette autrice, c’est fluide, les chapitres sont courts. Le rythme est assez lent mais sans lourdeur.

On y découvre la vie dans ce couvent, un monde que l’on peut croire bienveillant mais qui se révèle impitoyable et assez perturbant. Ce roman fait froid dans le dos.



Je me suis beaucoup interrogée. Qu’en est-il de la réalité ? Il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.









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Et mes jours seront comme tes nuits

J’ai laissé passer une journée avant de noter et de commenter ce livre, car je suis en colère contre lui. Je n’ai pas compris son intérêt en dehors de nous conduire droit vers la dépression…

On suit Hannah et Juan, deux amoureux séparés par le séjour de ce dernier en prison. Déjà, le sujet de base n’est pas joyeux. S’y ajoute un protagoniste sombre, meilleur ami d’enfance de Juan, qui agit comme une ombre sur le couple. Est aussi mentionné l’antisémitisme, mais sans que ça apporte quoi que ce soit de concret à l’histoire (à mon sens).

Le livre est court, et part un peu dans tous les sens (passé, présent, mais pas de manière continue, les sauts dans le passé ne sont pas ordonnés, et l’histoire présente non plus). Les chapitres sont très courts, et donnent l‘impression de passer du coq à l’âne, même si le tableau final est plutôt clair.

Beaucoup de choses sont abordées en peu de pages (environ 200) : la duplicité de Nassim (le meilleur ami), la culpabilité et la rancœur d’Hannah, les regrets et la solitude de Juan.

On a envie de connaître l’issue, de voir la lumière au bout du tunnel, et la fin n’y répond clairement pas. C’est plutôt un coup de massue qui nous frappe sur la nuque pour nous mettre à terre. Je ne l’ai pas vu venir, et j’aime beaucoup ce genre de surprise en général. Mais pas là. Là, ça m’a juste complètement plombé le moral, et fait pleurer de colère, et de frustration.
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Et mes jours seront comme tes nuits

Une histoire très courte, percutante et incroyablement touchante. Elle m’a bouleversée.



C’est l’histoire d’Hannah et de Juan, séparés par des barreaux mais surtout les actes de Juan. On vit intensément cette séparation à travers ses pages. On comprends au fur et à mesure pourquoi.



La plume de l’autrice est juste incroyable, il en dégage beaucoup de poésie et de finesse. Elle a le don de nous faire ressentir des émotions fortes. Le choix des mots est puissant.



Et ce final… Un final déchirant où tout fait sens. Je ne m’y attendais pas. J’ai fondue en larme.
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Et mes jours seront comme tes nuits

Et mes jours seront comme tes nuits de Maëlle Guillaud me laisse songeuse.



Hannah , depuis trois ans, prend le train chaque jeudi . Elle a rendez-vous avec Juan... au parloir de la prison où il purge sa peine.. Le trajet est long , monotone et Hannah a le temps de se souvenir..



Sa famille trop vite disparue, la rencontre avec Juan, les folles journées de complicité amoureuse, leur passion exigeante lui pour la peinture, elle pour la musique... les jours heureux défilent et Nassim, l'ami-frère de Juan , tel un oiseau de malheur, s'invite dans ses souvenirs..



J'ai été séduite par le style et la plume de Maëlle Guillaud qui fait apparaitre sous les yeux du lecteur des personnages plus vrais que vrais, une ville écrin Tanger .

J 'ai été perturbée par l'atmosphère malsaine qui se dégage de ces pages, relents de fascisme, manipulation perverse, emprise psychologique, mensonge .. j'en passe .



Je referme ce roman dubitative , surprenant , non ?

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Et mes jours seront comme tes nuits

Merci la médiathèque et ses têtes de gondole qui mettent en avant de nouveaux romans! Je ne serai jamais tombée dessus sans cela.



De prime abord, je n'ai pas été trop dépaysée de mon boulot par la description du milieu carcéral et les visites familles. Cela m'a permis d'entrer plus vite dans le roman.

On sent le rituel, l'attente des retrouvailles tandis que l'incarcération freine les relations amoureuses. Les tentations extérieures sont également évoquées mais subtilement et sans que cela ne soit à outrance.

Durant cette écriture, j'ai vu l'évolution où au départ je craignais que ce ne soit que des redondances. Finalement, on assiste par bribes à la construction du couple, du personnage principal déjà bien endeuillé. La cause de la peine de prison ne vient qu'après et prend son sens au fur et à mesure: il est question de trahison, d'économie parallèle, de secrets...

La fin se devine presque mais laisse un goût de surprise où l'auteure m'a embarquée sans que je ne la vois venir... Et c'est là que j'ai compris que j'avais pris une petite claque dans cette lecture.



Un roman teinté de sentiments, qui fait du bien et en même temps rappelle que tout demeure fragile.



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Lucie ou la vocation

Un sujet intéressant et rarement abordé (le premier roman que je lis avec ce thème, d'ailleurs) et une écriture plutôt incisive, maîtrisée, qui fait qu'on avance dans la lecture avec une curiosité certaine. L'abnégation et l'asservissement de Lucie semblent ne pas avoir de limites, passé le premier choc. Choc de découvrir que cet univers supposé pieux et pur est avant tout un système humain, régi par des règles arbitraires, et des jeux d'alliance et de pouvoir. Voire, une certaine cruauté. La mère supérieure n'est pas exempte de sadisme.

J'aurai deux réserves à émettre quant à ce roman. La première est (sans spoiler...) la raison qui amène Lucie à ressentir un soupçon de révolte. Cet élément, amené sous la forme d'une découverte de la jeune nonne (peut-être est-ce le point d'orgue de l'histoire), me semble un peu trop "facile" et économe. Il aurait été plus intéressant, à mon sens, que Lucie s'engage dans une réflexion autour du sens, où plutôt du non-sens, de ces traitements quotidiens au nom d'une foi qui sera peu approchée.

Le second, précisément, est ce manque de développement de la notion de foi. Cette foi qui "motive" les souffrances et les humiliations de la jeune héroïne, parfois ingénieuses de cruauté. Qui l'a amenée à se couper de sa famille aimante. On ne la voit pas, on ne la sent pas. le choix de Lucie semble la conséquence d'une année d'hypokhâgne particulièrement éprouvante et de sa rencontre avec Mathilde, qui joue un rôle important dans le roman. L'analyse ou tout au moins la description de sa foi aurait méritée d'être approchée avec plus de profondeur, et c'est là le principal reproche que j'adresserais à l'auteure bien que je salue son audace et son style: ce livre-là, on n'a pas l'impression de l'avoir déjà lu!

Un roman à découvrir.
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Et mes jours seront comme tes nuits

J'ai dévoré ce petit livre d'un auteur que je ne connaissais pas ! Et quelle émotion ! J'ai terminé le livre les larmes aux yeux ! Une puissance émotionnelle rare, l'héroïne affronte le manque de l'homme qu'elle aime, la solitude intolérable...

Une histoire d'amour que l'on a du mal oublier le livre refermé.
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Et mes jours seront comme tes nuits

Tanger, c'est là qu'Hannah, la musicienne, la juive orpheline, hantée par le crash d'avion de ses parents, a rencontré Juan, le peintre, le fils de franquistes ignobles qui le méprisent, c'est là qu'Hannah est tombée éperdument amoureuse. Juan et son meilleur ami Nassim, dont Hannah se méfie, ignore qui il est exactement, souligne l'influence, l'emprise qu'il a sur Juan. Les signes étaient pourtant évidents, quelque chose de mauvais allait arriver... Alors trois ans plus tard, en France, quand Hannah, tous les jeudis, rend visite à Juan en prison, vacillant entre ses souvenirs de Tanger, les répétitions musicales, le RER, le silence qui l'entoure, pendant que les jours de soleil à Tanger s'estompent et deviennent les nuits en prison, Hannah comprends enfin tout ce qu'elle n'a pas vu, parce qu'amoureuse à en perdre la raison...

L'écriture est délicate, posée, l'histoire entre dans le sentiment d'un cœur ravagé, d'une âme saccagée pour un un final déchirant et magnifique !
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Et mes jours seront comme tes nuits

Un roman d'une finesse absolument incroyable ! Un choc personnel littéraire incontestable. 



Je ne joue pas de musique, je dessine comme un enfant, je ne connais pas personnellement le milieu carcéral. Et pourtant, j'ai eu le sentiment d'être devenue une virtuose et de me perdre dans l'éblouissement d'une partition brillamment exécutée ; puis d'être dans la peau d'une artiste peintre, en déchiffrant les plus grands tableaux, et en saisissant l'élan créateur comme une force capable de transcender des situations inextricables ; et enfin de comprendre de manière intime ce que signifiait être coincée entre quatre murs. Le manque des autres, la promiscuité, les ravages psychologiques. 



Voilà le pouvoir de Maelle GUILLAU. Le pouvoir de son écriture, de rendre accessible l'inconnu, de ressentir profondément et humainement des choses qu'on n'a jamais ressenties jusqu'alors ! Ce roman m'a fait l'effet d'un ouragan, il m'a laissée comme dévastée, dépouillée tellement la force du récit m'a bouleversée.



On y rencontre Hannah, une musicienne libre mais déjà brisée par la vie, en couple avec Juan, artiste peintre en quête de reconnaissance. Quand il écope de 5 ans de prison, leur vie s'effondre... De souvenirs en souvenirs, on dénoue le fil du récit, jusqu'au choc final. On vit intensément cette séparation imposée des corps, cette solitude âpre et inconsolable, cette nouvelle façon de vivre, ou de survivre, ce refus de s'adapter, d'accepter ce décalage avec le monde réel, devenu impossible à rattraper. Quel déchirement !



Mais quelle merveilleuse plume a cette auteure ! Une justesse des émotions, de la narration, je suis épatée et émerveillée ! Comment réussit - elle à retranscrire ces tempêtes émotionnelles, ces événements familiaux tragiques, avec tant d'exactitude et de beauté ? Un choix des mots impeccable, une écriture déliée et raffinée. Quel talent ! 



Cette chronique peut sembler dithyrambique, un poil excessive, mais je suis encore sous le coup de l'émotion, et pour moi un tel éloge coule de source. D'ailleurs, je le ressens comme un constat : ce roman est une complète réussite ! Chapeau l'artiste ! 



Je vous envie de ne pas l'avoir encore lu, profitez-en soigneusement parce qu'avec ce livre, Maelle Guillaud joue sa plus belle partition !



J'espère qu'il vous fera autant d'effet qu'à moi.



Bonne lecture !






Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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Et mes jours seront comme tes nuits

Il s’agit d’un roman sur l’absence. Celui de l’être aimé. Ce dernier a commis l’irréparable et, depuis lors, vit derrière les barreaux. C’est l’histoire de deux protagonistes, Juan et Hannah, de leur histoire d’amour dans laquelle le lecteur plonge à rebours et s’y perd et jongle entre des sentiments de culpabilité, souffrance et abandon. Comment vivre et survivre à l’absence ? Comment tolérer le mensonge et la trahison? Telles sont les questions que se pose Hannah, condamnée à revivre ce qui a été et dans l’impossible de se projeter sur ce qui sera.
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Et mes jours seront comme tes nuits

Et mes jours seront comme tes nuits de Maëlle Guillaud nous plonge dans une belle histoire d'amour, affrontant le deuil et l’enfermement avec une grande puissance émotionnelle.



Je vous en dis un peu plus en vidéo via le lien ci-après, et vous laisse découvrir cette magnifique et puissante histoire d'amour.
Lien : https://www.instagram.com/tv..
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Et mes jours seront comme tes nuits

Hannah vit entre parenthèse depuis que son bel amour Juan est loin d’elle, depuis qu’elle lui consacre ses jeudis, qu’elle a elle aussi franchi la ligne entre le monde de dehors et celui de la prison.

Ils se sont rencontrés à Tanger. Hannah est musicienne, Juan artiste peintre. Ils ont tout de suite été en harmonie, soudés par le chagrin d’une enfance pas toujours heureuse, elle orpheline à huit ans, lui issu d’une famille de franquistes convaincus et toujours aussi passionnés qu’il rejette avec ardeur.

Autour de Juan il y a aussi Nessim, l’ami fidèle, celui qui a reconnu son talent, qui l’aide à vendre ses toiles, celui qui a une telle emprise sur Juan qu’il pourrait lui demander la lune.



Alors chaque jeudi Hannah ne vit que pour ses visites à la prison, c’est sa respiration, son moment suspendu, hors du temps, son obligation consentie.

Jusqu’au moment où le rideau se déchire sur une Hannah un peu perdue, et où le lecteur se demande où Maëlle Guillaud l’a embarqué.



L’autrice a un vrai talent pour sonder les âmes, mais aussi pour décrypter l’enfermement sous toutes ses formes au fil de ses romans. D’abord avec une jeune femme qui fait vœux de devenir religieuse dans Lucie ou la Vocation, puis une jeune fille qui se cherche dans une famille très française, enfin une jeune femme dont l’amoureux est en prison. Chacune a sa propre geôle qui la tient prisonnière. Ici, Hannah est prisonnière d’un amour absent, envolé, mis en cage loin d’elle.

Jusqu’à ce qu’elle trouve la force de s’en détacher ?



chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/04/18/et-mes-jours-seront-comme-tes-nuits-maelle-guillaud/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Lucie ou la vocation

Lucie ou la vocation de Maëlle Guillaud

Une ombre blanche se confond avec une forêt sombre sur une pelouse enneigée barrée par le tronc d’un arbre couché. Telle est la photographie de ce premier livre de Maëlle Guillaud qui est arrivée il y a quelques jours sur le rayonnage de la bibliothèque de mon village. A la quatrième page de couverture, le visage de son auteure dont c’est le premier roman que je vous invite à découvrir. Lucie est amoureuse. Eperdument. Cette entrée en matière est écrite à l’encre rouge. Rien dans les lignes suivantes ne nous permet de déterminer de qui est amoureuse éperdument Lucie et notamment de celui qu’elle a choisi. Seule la fin de cette présentation nous oriente posant la question de la foi. Avant le premier chapitre de ce livre plus de doute : « Il ne faut pas vous en faire, au Carmel, ce sont les trente premières années qui sont les plus difficiles. Alain Cavalier, Thérèse. » Pour Lucie son amour inconditionnel c’est donc Dieu qui la veut comme une épouse soumise de corps et d’esprit. Après des études brillantes, c’est alors qu’étudiante en Khâgnes que Lucie découvre cet amour et décide de consacrer sa vie à Dieu. Sa décision est irrévocable, malgré l’incompréhension de la famille, sa mère qui se rêvait grand-mère et l’amitié fusionnelle de son amie de toujours Juliette dont la vie est aux antipodes de celle de Lucie et qui ne rêve que de faire revenir à la vie d’avant Lucie. Rien n’y fera malgré toutes les manœuvres entreprises. Lucie choisira d’entrer dans les ordres. Ceux d’une congrégation religieuse ou l’on fait vœux d’obéissance, de travail, de silence et où le corps ne doit plus être qu’un support ; toute féminité doit être écartée et ou dans ce lieu retiré du monde, tout est régenté par la Mère supérieure. Il y règne une atmosphère, que je ne qualifierais pas de terreur mais de soumission totale, bien entendu pour être digne en tant que novice d’être choisie comme épouse du Christ. Maëlle Guillaud rend parfaitement compte des tensions, des jalousies, des rancœurs, des enjeux de pouvoirs, des abaissements, des punitions corporelles, des luttes contre ce corps jeune qui se rebelle d’être aussi mal traité d’abstinence. Vous serez surpris de l’attitude de ses sœurs, qui prônent à l’extérieur l’amour de Dieu et qui à l’intérieur de cette congrégation, sont les plus féroces entre-elles. Ne tombez pas malade ! Si vous avez besoin de voir le médecin, se sera que sur autorisation de Mère supérieure et accompagnée jusque dans le cabinet. Vous ne serez pas autorisée à prendre en main l’ordonnance qui vous sera remise. Seule par votre sœur chaperon à le droit et c’est d’ailleurs qui rentrée au couvent la remettra à Mère supérieure. D’ailleurs Si vous êtes malade, ne craignez rien Dieu vous délivrera de vos maux. Priez ma sœur ! Les médicaments seront celui que délivrera Mère supérieure et aucun autre. A table que vous aurez tout intérêt à le prendre avec votre repas ou rien ne doit être laisser dans votre assiette même si vous n’êtes pas en état d’ingurgiter la mixture que l’on vous sert. ! Oui, tout cela vous le lirez. Vous découvrirez comment les parloirs, sont autorisés aux membres de la famille, mais aussi comment se fait jeter la maman de Lucie venue la voir, s’inquiétant de sa santé. Dans cet univers Lucie la rebelle, va se plier aux règles, prendre l’habit est devenir Sœur Marie-Lucie. Son chemin qui ne sera pas un long fleuve tranquille je vous laisse le découvrir, mais ne croyez pas que ce livre est un pamphlet contre la religion. C’est plus une photographie de cette vie cloitrée dans ce monastère, éclairée Dieu merci par de belles histoires d’amitié. Lucie ou la vocation de Maëlle Guillaud s’ouvre aussi sur une affaire, qu’il ne faudrait pas ébruiter. La hiérarchie catholique saisie, va prendre les mesures pour que celle-ci ne sorte pas des murs. Hé oui, dans ce livre il y a aussi du suspens et comme dans un thriller tous les coups sont permis. Lucie ou la vocation est un premier roman de Maëlle Guillaud qui est très bien écrit, vif, intense et qui parviendra j’en suis sûr à vous surprendre comme je l’ai été très agréablement. Bien à vous.

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Et mes jours seront comme tes nuits

Un court roman, facile à lire, sur les sentiments profonds entre deux personnes abîmées par la vie et ses déboires.

Hannah et Juan, deux personnes amoureuses, dont les origines sont différentes, et les font toujours souffrir: deuil de ses parents pour Hannah, parents franquistes pour Juan.

Ce couple se cherche, s'esseule, et subit les mauvaises influences d'un ami à Juan, qui le mènera en prison.

C'est là que se joue leurs sentiments, leurs détresses, et leurs parcours de vie, à la lumière de la vie quotidienne en prison et de celle de la vie au-dehors.

C'est triste, touchant, et bien écrit.
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Et mes jours seront comme tes nuits

La musicienne, le peintre et la prison



Avec ce troisième roman, Maëlle Guillaud confirme son talent à sonder les tréfonds de l'âme humaine. En racontant les tourments d'Hannah, qui se rend tous les jeudis à la maison d'arrêt, elle nous livre une histoire de passion, avec tous les démons qui rôdent autour.



Voilà maintenant trois ans qu'elle suit le même rituel. Prendre le train puis le bus, en espérant qu'il n'y aura pas de retard, pour arriver devant la porte de la maison d'arrêt. Tous les jeudis Hannah va voir Juan, l'homme qu'elle aime. «Toutes les semaines à présent, une journée lui est dérobée. Elle s’agace souvent de ces interruptions, de ces interminables traversées qu'elle s’impose pour retrouver Juan. Lui ne lui demande rien. "Ne viens que si tu peux. Et si tu ne viens pas, je comprendrai". C'est faux, elle le sait, il se raccroche à elle parce qu'elle représente leur passé et leur avenir. Et qu'en détention l'avenir se pare d'une superstition mystique.»

Leur passé, ce sont des souffrances, des drames. Hannah a perdu ses parents, morts dans un crash aérien alors qu'elle avait huit ans. Puis plus tard, elle perdra ses grands-parents et se retrouvera seule. Sa bouée de secours aura été la flûte traversière que son père lui a offerte après un concert qui l'avait enthousiasmée. «Ce qu'elle avait compris à leur mort, c'est que l'instrument serait son plus fidèle compagnon, celui qui remplirait le vide. La propulserait dans une autre réalité. La ferait voyager dans le temps, les espaces, les sentiments. La rendrait vivante, l’élèverait vers un ailleurs inaccessible aux autres. La musique avait été une révélation. Une soif de beauté, une vibration intérieure qu’elle ne pouvait combler autrement.»

Pour Juan, cela avait été la découverte que ses parents, grands-parents et leurs amis étaient des franquistes qui continuaient à vouer un culte au Caudillo, avec tous les relents nauséabonds d'extrême-droite véhiculés par cette idéologie.

Si, lors de la soirée où il leur avait présenté Hannah, il n'avait pu surprendre les mots prononcés par son père, «Une musicienne. Juive, en plus. Il nous aura vraiment tout fait!», il aura tout de même violemment rompu les ponts, s'enfuyant avec Hannah.

C'est à Tanger qu'ils avaient fait connaissance, une ville faite de mirages où «on vient traquer des souvenirs qui n'ont pas eu lieu». C'est là qu'elle avait découvert l'atelier de Juan, ses toiles, son talent, sa capacité à transcender ses démons dans des aplats de noir, un peu à la manière de Soulages. C'est là aussi qu'elle avait ressenti la puissance de son désir. Qu'ils s'étaient liés, qu'ils avaient imaginé leur vie à deux. C'est là aussi qu'elle avait fait la connaissance de Nessim, l'ami d'enfance de Juan, celui avec lequel il s'était encanaillé, celui qui allait le faire plonger.

Maëlle Guillaud, créatrice du prix Monte Cristo en 2019 en partenariat avec la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, rend parfaitement la douleur de l'absence, le poids de plus en plus lourd de la solitude, le vertige du manque. «Juan lui manque. Elle enfouit son nez dans son oreiller. Il sent la lessive, elle projette, ravive sa mémoire, mais l'odeur de Juan s’est estompée comme la buée sur une vitre, et Hannah se laisse submerger par les larmes. (...) Elle pleure l’absence de Juan, l’amour qui s’est échappé derrière les barreaux, elle pleure sa jeunesse qui n’a pas duré, le temps qui file et lui arrache les êtres aimés, elle pleure les nuits tourmentées et les aubes claires.»

Au fil des pages, on va découvrir les raisons de l'incarcération et tous les sentiments qu'elles engendrent. Tous ces démons qui gravitent autour de leur amour et qui les brûlent, la jalousie, la convoitise, la trahison, la culpabilité.

Après Une famille très française et Lucie ou la vocation, Maëlle Guillaud donne ici une nouvelle preuve de son talent.




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Et mes jours seront comme tes nuits

« Et mes jours seront comme tes nuits », semblables à ces journées gorgées de soleil sous le ciel de Tanger, là où tout a commencé. Hannah se souvient de sa rencontre avec Juan. Entre eux, plus que l’amour passionnel des débuts, celui qui n’obéit à aucune loi, il y a l’amour de l’art. Hannah joue de la flûte traversière, Juan est peintre. Tanger, la ville qui a abrité les premières fois, revient régulièrement dans le récit puisqu’à travers elle, les souvenirs affluent. Les corps se rapprochent, les sourires se comprennent, les yeux se dévorent. Tous les jeudis, Hannah se prépare pour retrouver Juan. Le soleil fait place à l’obscurité, et la clameur de la ville mue vers un lieu où le temps s’est figé. Juan est en prison, et tous les jeudis, depuis trois ans, Hannah vient lui rendre visite. « Le jeudi, c’est la cérémonie des retrouvailles. » Il est son phare dans la nuit, même derrière des barreaux. Hannah raconte cette absence, ce cruel manque de l’autre, et sa façon qu’elle a de tenir par la musique. La musique l’aide à orchestrer sa vie pendant que celle de Juan a été mise sur pause, par Nessim, son meilleur ami, celui qui l’a trahi. Lorsqu’on est doué comme l’est Juan pour la peinture, il est facile de glisser vers des activités moins honorables, un piège qui se referme tout doucement sans faire de bruit. Face à l’appât du gain, l’amitié ne fait pas long feu. Voilà pourquoi il est coincé là, Juan, entre quatre murs : il n’a pas su s’arrêter à temps.



Ces deux âmes en souffrance s’étaient bien trouvées. Elle orpheline, ses parents ont été les victimes d’un accident d’avion, l’absence elle connaît. Lui prend conscience qu’il descend d’une lignée de franquistes, toujours fidèles à la droite de la droite, antisémite de surcroît (Hannah est juive). La solitude il connaît. Ce rapprochement de deux solitudes est le socle de leur union. L’asile imposé en sera aussi le prolongement. Maëlle Guillaud raconte l’enfermement de ces deux êtres, chacun à leur manière : elle par le manque, lui par l’incarcération. L’univers de la prison prend une grande place dans le roman. L’auteur décortique les émotions de ceux qui y entrent comme visiteurs et de ceux qui y vivent comme résidents. « Le passage de l’extérieur à l’intérieur est tellement brutal. Hannah repense aux mots de Juan. Elle a envie de lui dire que le cheminement inverse n’est pas facile non plus, mais elle n’en a pas le droit. » Le monde carcéral a ses propres lois, ses propres codes, son univers : l’absence de silence, la défaillance du sommeil, la disparition d’une forme de solitude. Alors, chaque jeudi, Hannah vient parler du dehors, et Juan parle du dedans.



« Et mes jours seront comme tes nuits » est une histoire d’amour funeste, une tragédie shakespearienne où les deux amants souffrent autant qu’ils aiment. Ce supplice, cette lente agonie fera dire à Hannah : « Le bonheur, quel triste mot. »



« Et mes jours seront comme tes nuits » raconte l’enfermement au sens propre, mais aussi l’aveuglement volontaire, comme si, pour ne pas souffrir, le cerveau se mettait délibérément sur pause. Le refus de regarder la vérité en face devient une forme de suffocation, la réalité se terre derrière des souvenirs fugaces. Grâce à une construction passé — présent efficace, Maëlle Guillaud met en lumière l’emprise. Celle de Nessim sur Juan, celle de l’enfermement de Juan sur Hannah. Mais au milieu de ce chaos, elle choisit de placer l’art comme réceptacle de tous les martyrs et de sublimer ainsi toutes les blessures.



« Et mes jours seront comme tes nuits » c’est la ville des souvenirs qui bruisse, la présence d’une porte qui abrite bien des secrets, et l’absence, cruelle, tenace, autour de laquelle tourne l’univers d’Hannah. Maëlle Guillaud signe ici un très joli roman, délicat et subtil, jusqu’à cette fin foudroyante où tout fait sens. Les apparences comme les rendez-vous sont parfois trompeurs…


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Une famille très française

Premier livre lu de Maëlle Guillaud.

J'aime beaucoup sa plume.

J'ai beaucoup apprécié cette histoire à la fois sociologique et traitée aussi sous forme de thriller.

J'ai beaucoup aimé la quête de l'héroïne de s'accepter tel quel est.

J'ai envie désormais de livre ses autres livres.
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Et mes jours seront comme tes nuits

Une histoire très courte, percutante, touchante. Les larmes me sont montées aux yeux en lisant la détresse des deux protagonistes. Hannah et Juan, séparés par des barreaux, par la vitre du parloir, par les actes impardonnables de Juan.



C'est un roman assez lent, il ne se passe pas grand chose, on est beaucoup dans les souvenirs d'Hannah mais les chapitres très courts permettent une lecture super fluide et plaisante.



Beaucoup de délicatesse et de poésie se dégagent des mots de l'auteure.



En résumé, j'ai bien aimé découvrir cette histoire, ces personnages qui intriguent et qui marquent !
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Une famille très française

La question de l’identité et de l’envie d’ailleurs, d’exotisme à la période de l’adolescence est au cœur de ce livre. Charlotte, jeune fille juive, se noue d’amitié avec son exact inverse, une jeune fille bourgeoise, très « Française », catholique. SI leur amitié est forte et sincère, la vie et divers événements vont vite ternir cette dernière…



On peut difficilement quitter ce récit tant il est poignant, et troublant. Sur un fond d’inceste et de racisme généralisé, la petite Charlotte va vivre deux grands drames qui vont bouleverser sa vision de la vie, et faire disparaitre à jamais son innocence. Perturbée, en pleins questionnements, elle se demandera si elle a eu raison de croire que la culture de cette famille bourgeoise est vraiment préférable à la sienne, celle des pieds noirs…



Ce livre est bouleversant, vraiment bien décrit, on est touché en plein cœur par la narration qui nous montre avec des mots d’adolescente, le tumulte de cette période difficile à gérer d’autant plus lorsque l’on ne sait pas où se placer entre deux cultures, deux façons de voir les choses, deux façons de vivre la vie.



Le temps des premiers choix, des premières décisions, la découverte de la sexualité et de l’envie, et toutes les conséquences que cela peut avoir, toute cette somme de choses qui font le passage à l’âge adulte, et la découverte de son identité propre. C’est un périple ardu pour Charlotte. Le dénouement de ce livre est exceptionnel et à la hauteur de la tension crée tout au long de la lecture.

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Une famille très française

Charlotte est fière de sa famille, sa mère, sa grand-mère, si présente, si expansive, si affectueuse. Pourtant le jour à la belle Jane arrive dans son lycée, elle est éblouie par cette jeune fille si élégante, par cette famille si raffinée, si discrète, ses enfants si bien éduqués.

Quand on vient d’une famille exubérante, chaleureuse, protectrice, avec des femmes « mères juives » qui en imposent par leur franc parler, leur cuisine du soleil, leur amour débordant et presque encombrant, un peu de classicisme serait le bienvenu. Aussi, représentante de la bourgeoisie de province par excellence, la famille Duchesnais a tout pour éblouir la jeune Charlotte. Jane – ne pas confondre avec Jeanne, c’est moins chic ! – à qui tout semble réussir, un frère comme Charlotte en rêve, des parents si conformes aux standards qu’elle voudrait retrouver dans sa famille, un rêve devenu réalité ?



Le difficile apprentissage de l’adolescence où l’on se cherche, où l’on a parfois honte de ce que l’on est ou des siens, ébloui par les lumières et les apparences parfois trompeuses. Car que sont une éducation rigide et bien-pensante, mais peut-être moins sincère, moins affectueuses, face à la chaleur et à l’exubérance de celles qui savent donner tout leur amour. Que sont les faux-semblants, les masques de bonne éducation…



Maëlle Guillaud propose ici le roman très actuel d’une jeune femme qui se cherche, qui se perd parfois, mais qui se pose de vraies questions sur son identité, sa famille, son milieu de vie. Intéressant plaidoyer pour la famille, celle que l’on se choisit ou celle que l’on a, sur les amitiés adolescentes, les vérités et les apparences, le savoir être et ce que l’on montre.



Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/05/23/une-famille-tres-francaise-maelle-guillaud/
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