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Citations de Marc-Alexandre Oho Bambe (201)


"Retour à Dien Bien Phù .
A la recherche d'un amour jeune et vieux " fou" .
De vingt ans.
Retour ici, en pèlerinage.
Cette fìlle est ma faille, mon alcool, ma parabole.
Et son pays, mon gouffre néant: j'y suis mort et m'y suis enterré , avec mes dernières illusions sur l'humanité , sur moi- même et sur ma propre patrie , " terre des droits de l'homme" .
C'est ainsi, ainsi qu'elle aime,
Qu'elle aime qu'on la nomme.
Je suis mort ici, en Indochine.
Avant de renaître , puis mourir encore.
Dans le regard de Maï.
Il y a vingt ans .
C'était la guerre......"
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Prendre le temps, non pas de choisir, mais se laisser choisir par les mots justes. C'est seulement lorsqu'on éprouve chaque phrase, dans son corps et son coeur, qu'on sait qu'on y est. Au mitan de nous-mêmes et de nulle part, là où naît, peut-être, la littérature. Et au bout du petit matin, le monde. (p. 67)
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Me réveiller
Au Mitan
De la nuit
Et te chercher
Dans le lit
Sourire
A mon envie
De sentir
Ton corps
Contre mon corps
Tout contre
La tendresse
Qui nous lie
Pour la vie
Tu me manques chérie

Je n'ai jamais su dire ces mots à Maisha.
Ni les autres, d'ailleurs.
Alors j'en ai fait des musiques, un album portant son prénom.
Et mon empreinte, ma trompette, mes solos, inachevés.
La vie et la musique se confondent parfois.
Ma vie et ma musique, toujours.
Pour le meilleur.
Ou le pire.
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A la recherche de moi-même, j'avais trouvé Maï Lan. Frêle et mystérieuse jeune femme, qui allait s'éprendre d'un soldat en guerre contre son pays.
et contre lui-même.
Il y a des êtres qu'on rencontre trop tard pour ne pas les aimer.
Maï Lan. (p. 10)
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Nous partagions le même sens poussé de notre devoir de journalistes, notre devoir d'informer, notre devoir de décrypter la complexité du monde et d'en rendre compte.
Ce furent de belles années
De combat et d'amitié.
De rêves et d'espoirs de changement
j'écrivais, j'écrivais, j'écrivais. (...)
Des mots de résistance et d'espérance.
En hommage à un ami.
Bel ami auquel je pense toujours, frère auquel je pense tout le temps, à chaque fois que je relis Char, dont il ne s'est pas relevé. Char, dont on ne se relève pas.

Résistance n'est qu'espérance. (p. 198)
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Ma musique devint enveloppement, ruban de soie.
Mon jazz n'était plus mon jazz, il était à toutes et à tous accueillis à l'endroit de l'être et de l'étant.
Dès lors mon jazz toucha les étoiles, coula fleuve, devint ciel.
Effluve d'automne et de printemps, d'hiver et d'été, enlacement d'ombres et clartés, chavirement de l'espace et du temps, mon jazz n'était plus mon jazz.
Il n'y avait plus de 'je entre le jeu et l'enjeu' comme disait Al, il n'y avait plus d'enjeu, il n'y avait même plus de jeu.
Je ne jouais pas, je ne jouais plus.
J'étais musique.
Et mon jazz était.
Energie de vie, en partage.
Eloge et élégante élégie.
De l'amour et du silence.
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L'acte d'aimer nous sépare de la solitude, nous répare du vide absolu. (p. 94)
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Marc-Alexandre Oho Bambe
Conversation avec Léa

- Qu'ont-ils fait, Papa ? m'a demandé Léa.
- Rien mon cœur, rien, ils n'ont rien fait, à part entrer en France sans visa.
- C'est quoi un visa ?
Comment répondre à ma fille ?
Comment lui dire que la vie est ainsi faite. Mal, parfois.

Comment lui dire que survivre est l'oeuvre de l'Homme.
Sans papiers.
Survivre à la persécution, à l'Odyssée, survivre, aux dures lois de la nature, la colère des mers et la cupidité des hommes.

Survivre est l'oeuvre de l'Homme. Sans papiers.
Survivre aux contrôles au faciès, aux camps de rétention, à la xénophobie, au racisme, à la haine et, pis que tout, à l'indifférence.
Survivre est est l'oeuvre de l'Homme.
Sans papiers.

Survivre est l'oeuvre de l'Homme.
Migrant.
Nomade.
Et des autres hommes, aussi. Parfois.

On survit barricadé derrière notre confort, nos habitudes,
et de temps en temps on ose embrasser ce qui nous dépasse, on s'engage.
Un peu, beaucoup, passionnément.

On s'engage car certaines révoltes sont vitales,
elles préservent le cœur de l'indifférence et aident à répondre
à une fille de six ans et demi.
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Marc-Alexandre Oho Bambe
Nous ne faisons, toute la vie, que naître et renaître.
C'est à dire recommencer à être, nous et d'autres, jusqu'à n'être plus que nous-mêmes.
Cela dit, certaines, certains naissent le jour même de leur naissance. Ma fille, en fait partie.
D'autres, comme moi, naissent plus tard, à eux-mêmes et aux autres aussi.
C'est ainsi.
La vie.
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Faire décoller la musique est un art, savoir la poser, la déposer même, dans le cœur des gens, avec toute la délicatesse du monde, relève du génie de la générosité humaine. Il ne s'agit pas, ou plus seulement de talent, mais de magie, de miracle. Oui le jazz est un miracle.
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J'ai joué à l'enterrement, jouer n'est pas le juste verbe, mais il n'y en a pas d'autres, ah si je pourrais dire peut-être que j'ai parlé à l'âme de l'homme qui gisait là, lui exprimant tout ou presque de ce que je ressentais, de colère, d'incompréhension, d'envie de savoir, d'émotions contraires, tout, en onze minutes et onze secondes entre-coupées de silence et de notes libres comme le jazz, qu’il aimait manifestement, le jazz, dans lequel je suis tombé radicalement une nuit de lune pleine dans un vieux club désuet de Harlem, Renaissance Bar, pendant un séjour avec mon amour d'alors au pays de Dizzie G. Le jazz, qui m'a fait et défait vivre, intense, fragile, révolté et free, comme les solos inachevés et désespérés qui sublimaient, disaient certains critiques, mon « je » musical, et me donnaient cette réputation qui collait à mes guêtres depuis que j'avais embrassé cette vie bohème avec mon souffle de « nègre à moitié ».
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Souffle petit souffle
Souffle pour moi aussi désormais
Souffle pour ton père et ton grand-père ce héros
Souffle pour pardonner à ta mère et te pardonner
Souffle pour ta princesse fée du jour
Souffle pour ta belle belle belle amour
Souffle pour
Ed
Miles
John et Alice
Chet
Thelonious
Louis
Max
Wayne
Ray
Art
Nina
Ella
Billie
Sarah
Myriam
Dorothy
Herbie
Etta
Sonny
Sam
Guru
Leonard
Keith
Kenny
Harry
Aretha
Bembeya
Bembeya
Bembeya
Souffle petit
Souffle pour
Et parfois contre
Contre l’injustice
Contre le racisme
Contre la violence
Des hommes qui défont l’humanité
Et se font la guerre par peur de la paix
Souffle petit
Souffle pour
La tendresse à essayer
Encore et toujours
Souffle pour
Otis
James
Manu
Fela
Bob
Roberto
Gilberto
Gil
Souffle
Pour les nôtres
Et les autres qui font
Définitivement partie de Nous
Sommes les mêmes petit
Alors souffle
N’arrête jamais de souffler
Pour le jazz lui-même
Musique plus grande
Que tous les musiciens
De son panthéon réunis
Souffle pour la beauté
Et pour la note bleue[…]
Souffle le Jazz
Miracle d’amour suprême
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La guerre, ça vous abîme l'âme, ça vous détruit l'homme, l'être humain en vous, peu importe les raisons pour lesquelles vous combattez. (p. 59)
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J'ai vingt ans, mon cœur fiancé à un poème bat au rythme des premiers flirts et je baigne dans l'insouciance des jours.
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Dans cette histoire tout est vrai, j'ai tout inventé.
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Faire décoller la musique est un art, savoir la poser, la déposer dans le coeur des gens, avec toute la délicatesse du monde, relève du génie de la générosité humaine. ll ne s'agit pas ou plus seulement de talent, mais de miracle. Quelques musiciens et musiciennes parviennent à vous absoudre de péchés que vous n'avez pas commis, à vous faire toucher la grâce et à briser la glace entre vous et vous-même, vous ne savez pas toujours pourquoi, mais un do majeur ou un mi mineur, un fa dièse, vous lancine l'âme et ouvre en vous les vannes de larmes enfouies dans votre mémoire la plus secrète, vous avez vingt ans, vous pleurez, à un concert, un concert de jazz à Harlem, vous ne vous en remettrez pas.
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Des flashes me secouent comme des spasmes, je n'ai jamais pu m'habituer à la mort, bien qu'elle fît finalement partie de mon métier. Et de ma vie. Je n'ai jamais pu m'habituer à la mort, pas même à la mienne. Je n'ai jamais pu m'habituer à la mort. Et pourtant je suis mort vivant, Depuis vingt ans.
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Ma soeur, mon frère, mon coeur
Les hommes détestent les hommes
Quand ils n'ont pas de raisons
Ils en cherchent et à force
De réflexion et d'autopersuasion
Ils finissent par trouver
Ils finissent
Par trouver
La douleur
Et la mort
La douleur
Et la mort
De l'humanité
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Épurer son texte, sa vie.
Prendre le temps, non pas de choisir, mais se laisser choisir par les mots justes. C’est seulement lorsqu’on éprouve chaque phrase, dans son corps et son cœur, qu’on sait qu’on y est. Au mitan de nous-mêmes et de nulle part, là où naît, peut-être, la littérature. Et au bout du petit matin, le monde. Je crois que je suis parti à la guerre parce que je n’arrivais pas à écrire vrai, écrire juste. Je suis parti pour fuir la norme morne d’un mariage arrangé... Je suis parti pour fuir Dieu et connaître l’homme, l’humain. Je suis parti pour me forger un destin. Je suis parti pour arriver disloqué enfin, à la littérature, à la vie, (Pages 67-68)
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"Marche et rêve" disait mon père, "même si tu en crèves, marche et rêve, rêve et bats toi pour faire vivre chacun de tes rêves."
Alors depuis plus de trente ans, je marche,
même quand rien ne marche, je marche encore.
En direction du carrefour des cultures.
Je marche. Et je rêve.
Je rêve, les yeux ouverts sur le monde, la terre qui
m'a vu naître et le sol qui m'a accordé l'asile.
Poétique.
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