J'ai lu ce livre fameux, il y a très longtemps : excellent et passionnant. J'aime encore en lire certains passages.
Commenter  J’apprécie         10
Critique de Cécile Guilbert pour le Magazine Littéraire
À qui aurait goûté naguère son exceptionnel et hors norme Chateaubriand. Poésie et Terreur, rappelons qu'il existe deux veines chez Marc Fumaroli. L'une, étourdissante d'érudition, imbattable sur l'histoire de l'Ancien Régime, de la rhétorique, de l'art et de la littérature, déclinant le nuancier de sa palette exquise dans d'admirables ouvrages ; l'autre, quasi pamphlétaire, d'inspiration réactionnaire, inlassablement dirigée contre les ridicules d'un certain « social-culturel » contemporain, telle qu'elle s'est exprimée dans L'État culturel, ainsi que dans diverses tribunes de presse où M. Fumaroli vitupère de temps à autre notre époque de nains. Que ces deux courants s'alimentent l'un l'autre, c'est l'évidence dont témoigne Paris-New York et retour. Aux risques et périls de l'auteur ? Au grand désarroi surtout du lecteur qui, au seuil de ces 626 pages serrées, croyant lire le « Journal 2007-2008 » d'un amateur buissonnier, se trouve embarqué dans un fourre-tout thématique que le découpage en chapitres, détaillé mais faussement rigoureux, peine à canaliser. Ce qui prouve, tant le texte se révèle au final déséquilibré dans ses masses, lassant par ses innombrables redites et bourré de coquilles, que même un auteur de la stature de M. Fumaroli aurait eu besoin d'un éditeur.
Ces irritations et contrariétés déblayées, de quoi s'agit-il ? Disons, d'une réflexion savante se voulant flânerie baudelairienne qui, partant des « différents régimes d'images dans lesquels nous marchons tous aujourd'hui à l'aveuglette » (images profanes et sacrées, picturales, photographiques et publicitaires), se ramifie au gré de l'actualité comme du passé en mêlant impressions urbaines, comptes rendus d'expositions et de lectures, souvenirs esthétiques, considérations sur le système des beaux-arts, la politique culturelle, le marché, les musées et les oeuvres d'art des deux côtés de l'Atlantique. En résulte une succession alternée de délectations et d'indignations, de ravissements et de sarcasmes. En résulte aussi (et c'est plus fâcheux) une écriture à deux vitesses dont on aimerait que les variations d'intensité soient inversées. En clair : la méchanceté donne souvent des ailes au style de l'auteur dans ses propos les plus contestables, alors que tout ce qu'il raconte de passionnant est trop souvent plombé par la tonalité morne d'un cours magistral. Du coup, on s'ennuie dans ce qu'il y a de plus noble et on s'amuse du plus dérisoire, authentique effet pervers dont on peut douter que son involontaire instigateur l'ait prévu.
Impossible en tout cas de résumer ce « monstre » où le concept d'otium (le loisir studieux) permet de passer d'une méditation sur la villa des Mystères de Pompéi à un développement inattendu sur Phineas Taylor Barnum, d'exercices d'admiration sur Seurat et Lucian Freud à une dissertation sur les « megachurches », d'un cours sur le style néoclassique dans l'architecture américaine aux écrits tardifs du président Adams, du modernisme artistique parisien et new-yorkais au régime des images dans le catholicisme et le protestantisme jusqu'à des considérations sur le système des Académies royales et l'invention de la perspective. À de belles pages inspirées par l'élégance joueuse de Duchamp, la beauté de Paris ou les paysages du Lorrain, succèdent des énormités réductrices concernant Bataille et Blanchot, un pilonnage tous azimuts de Malraux ministre, les sempiternels ricanements sur Warhol. Mais, bien plus que les éventuels différends de goûts (chacun les siens), gênent ici le défaut de probité et la faiblesse de l'argumentation chez un auteur aussi intelligent et cultivé. Que l'art contemporain (qu'il n'écrit jamais par dérision qu'entre guillemets) soit son dada inversé, sa jouissance négative, son ver rongeur : soit. Mais encore faudrait-il citer des noms, nuancer, moduler. Hormis Jeff Koons et Damien Hirst, dont il conspue ad nauseam, respectivement, la présence à Versailles et les « formoleries », l'ennemi est dilué dans une pléthore de métaphores qui amusent peut-être les lecteurs de Jean Clair et de Philippe Muray mais ne désignent personne : « dogme anti-artistique d'une créativité et d'une expression partant de zéro », « activité semi-industrielle, toute commerciale et carnavalesque, dont le wagon s'est rattaché à la locomotive à grande vitesse de l'industrie du luxe », « valorisation du rien par de la théorie bavarde » mais « qui coûte cher », etc. De même - pas sérieux et trop facile -, M. Fumaroli englobe dans le fourre-tout du « postmodernisme » la totalité de ce qui est survenu dans l'histoire de l'art après 1950. Déception encore quand il esquisse un intéressant distinguo entre cet « art contemporain » et « l'art d'aujourd'hui qui ne se montre ni ne se voit », fait d'artistes vivants n'ayant l'honneur ni des institutions, ni des médias, ni donc du marché : les développements sont manquants. Par ailleurs, est-il recevable d'attribuer aux artistes américains un pop art né en Angleterre ? d'affirmer qu'après 1950 rien d'intéressant n'a été créé sur le plan cinématographique et artistique mondial ?
Quant aux importants peintres français récemment disparus comme Pincemin et Rebeyrolle, ou étrangers bien vivants comme Richter, Kiefer, Barceló ou Doig, pas un mot. Il est vrai que, pour M. Fumaroli, le modernisme artistique prend fin avec la mort de Francis Bacon. Rien à voir ni à aimer depuis, donc, sinon le patrimoine et l'art ancien, occasion d'une méditation sur les vocations naturelles qui seraient respectivement celles des États-Unis et de la France. Que les premiers spéculent donc sur les valeurs aussi mobilières qu'éphémères de l'art contemporain tapageur et vulgaire ! À l'État français incombent le sauvetage et la conservation des beautés artistiques héritées de l'État royal ! Fermez le ban. Plus contestable encore, mais constituant un ressort important de son propos et méritant d'être citée tant elle irrigue nombre de ses raisonnements, l'idée selon laquelle « la démocratisation du grand art du modernisme s'est révélée, au cours de son demi-siècle d'exercice, un accélérateur de cela même qu'elle se proposait d'écarter des frontières françaises : l'afflux d'une culture de masse mondialisée et nivelée par le bas et le torrent des images publicitaires et commerciales déracinant tout ce qui pouvait exister en France, dans l'après-guerre 1940-1945, de vraie culture enracinée comme une seconde nature par des siècles de civilisation ». Il est vrai que, ayant la tête plus académique que métaphysique, M. Fumaroli a souvent tendance à attribuer à des courants ou à des institutions ce qui relève de ce que Heidegger appelait le passage des « Temps modernes » à « l'Ère planétaire » : soit un destin proprement occidental rendant caduc tout distinguo d'essence entre l'Amérique, l'Europe, et désormais le reste du monde. C'est à cette aune que le lecteur jugera comme il convient la proposition de M. Fumaroli de revenir au « système des beaux-arts » défendu jadis par Valéry, Alain et Maritain.
Commenter  J’apprécie         10
Ce petit livre, Napoléon, est un extrait des mémoires d'outre-tombe De Chateaubriand. Grand détracteur de Napoléon, Chateaubriand s'attache dans ce livre à livrer une biographie, orientée de l'empereur. On s'intéresse à l'ascension de Napoléon et surtout de ses erreurs et sa chute. le livre est agrémenté de citations de proclamation ou de discours des protagonistes de l'Empire et suit la vie de Napoléon.
Si la biographie s'apparente à un travail d'historien, il s'agit ici davantage d'une lecture orienté des évènement par Chateaubriand. On peut regretter que ce ne soit que des extraits dans cet ouvrage, pour pouvoir juger pleinement il faudrait se référer aux mémoires d'outre-tombe directement. J'ai trouvé intéressant le regard De Chateaubriand, qui n'a pas tort sur plusieurs points toutefois ce livre s'inscrit pleinement dans la légende napoléonienne et on a du mal à savoir ce qui est vrai de ce qui est exagéré par Chateaubriand. C'est un livre à prendre avec des pincettes mais qui a le mérite de faire ressortir certains aspects de l'empereur.
Pour qui connaît l'histoire de Napoléon, nous n'apprenons pas grand chose dans cet ouvrage.
Je conseil plutôt de lire le texte intégrale quoi que trop partial pour en tirer de quelconques conclusions.
Commenter  J’apprécie         00
Bon, je n’ai pas appris grand-chose sur la mythologie gréco-latine avec cet ouvrage, mais je ne l’ai pas lu pour en apprendre plus. Je me suis plongé dans ce livre pour en prendre plein les yeux et pour découvrir des œuvres plastiques mettant en scène mes mythes préférés. Et j’ai été servie, pour mon plus grand plaisir ! À feuilleté sans modération !
Commenter  J’apprécie         00
Suite à la visite de l'expo "Louis Cretey" au musée des beaux arts de lyon le 28/12/2010
Commenter  J’apprécie         00