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4.11/5 (sur 89 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 10/06/1932
Mort(e) à : Paris , le 24/06/2020
Biographie :

Marc Fumaroli est un historien, essayiste et académicien français.

Il passe son enfance et son adolescence à Fès (Maroc). Il effectue des études secondaires au lycée Mixte de Fès (où il obtient un baccalauréat de Lettres) et des études supérieures au lycée Thiers à Marseille, à l’Université d’Aix-en-Provence et à la Sorbonne.

En 1958, Marc Fumaroli est reçu à l'Agrégation de lettres classiques. De septembre 1958 à janvier 1961, il effectue son service militaire à l’École militaire interarmes de Coëtquidan et dans le VIe Régiment d’artillerie à Colbert, dans le Constantinois.

De septembre 1963 à août 1966, il est pensionnaire de la Fondation Thiers. Assistant à la Faculté des lettres de Lille de 1966 à 1969, puis chargé d'enseignement à l'Université de Lille III de 1969 à 1976, il devient docteur ès Lettres et maître de conférences à Paris IV-Sorbonne en juin 1976. De 1978 à 1985, il est Professeur à l'Université de Paris IV Sorbonne.

En 1986 il est élu professeur au Collège de France et chargé de conférence sur « Rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècles) ».

Il est élu à l'Académie française le 2 mars 1995 au fauteuil 6, succédant à Eugène Ionesco et le 30 janvier 1998, à l'Académie des inscriptions et belles-lettres au fauteuil laissé par Georges Duby.

En 1996, Marc Fumaroli a été élu président de la Société des Amis du Louvre.

Depuis 1997, Marc Fumaroli est Professor at large de l’Université de Chicago au titre du Department of Romance Languages et du Committee on Social Thought.

Depuis 2003, Marc Fumaroli est professeur honoraire au Collège de France et fait partie de plusieurs commissions.

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Cette émission "Une Vie, une Œuvre", consacrée à Boèce, dans laquelle intervient Marc Fumaroli, est diffusée le 11 juillet 1991, sur France Culture, et réalisée par Françoise Estèbe et Isabelle Yhuel. Autres invités : Philippe Hoffman, Colette Lazam, André Miquel et Michel Onfray.

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Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
Le principe néfaste qui est à l'origine de ces errements est le même qui avait fait s'installer l'absolutisme en France après la Fronde et ce qui avait porté le despotisme à des sommets inconnus sous la Révolution et sous l'Empire : la terreur panique qu'inspire la société civile française à ceux qui la gouvernent et l'intimidation rétractée et préventive qu'ils mettent en oeuvre pour s'en protéger. Avec le génie satirique de Swift, Chateaubriand s'amuse à décrire la peur irraisonnée qui s'était emparée de la famille royale et de la camarilla de cour au moment de regagner Paris après Waterloo, les poussant à se jeter dans les pattes du régicide Fouché, l'inventeur et le patron de la police politique. Le même mécanisme de crainte avait poussé le roi trois mois plus tôt à la fuite précipitée, prématurée et sans le moindre effort pour organiser la résistance et galvaniser les forces fidèles, alors que Napoléon, jouant d'audace, était loin encore d'avoir la partie gagnée. Dans ses Mémoires, où il a raconté ses vains efforts pour rappeler Louis XVIII à la dignité et au véritable réalisme, le récit des journées de 1830 stigmatise l'alternance analogue, chez Charles X, entre l'autoritarisme imbécile des Ordonnances, dicté par une peur injustifiée, et la débandade panique aux premiers signes d'une rébellion populaire provoquée par les mesures mêmes qui prétendaient la prévenir.

Ainsi la méfiance de principe envers la société française, dont Louis XIV, tout triomphant qu'il était alors, avait donné l'exemple en 1661, est devenue une constante qui a résisté à 1789 et qui corrompt le premier régime renouant avec l'avant-1789 ; tantôt elle conseille la pleutrerie, tantôt le despotisme, rendant difficiles, sinon impossibles la confiance et le naturel que suppose une règle du jeu politique authentiquement libérale. La liberté est inséparable de la grandeur et du courage. La passion qui tenaille les tyrans comme leurs esclaves est une peur réciproque incontrôlable et incontrôlée. Et la peur est le principe de la terreur.

pp. 470-471, "Interregnum", Chateaubriand en politique.
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Ni Winckelmann ni Goethe n'ont accordé beaucoup d'intérêt aux arts contemporains commandités par l'Eglise romaine ou par les princes catholiques, ils les confondent sous les qualificatifs méprisants de "baroque" et de 'rococo". A un ami, Winckelmann écrit en français, tant forte a été l'émotion des premiers jours à Rome : "Je suis l'un de ceux que les Grecs appellent 'opsimathes'" (c'est-à-dire, aux deux sens où l'entend Platon, ceux qui ont commencé tard à étudier, mais à temps, ou bien un 'trop tard', vacance d'étude difficilement réparable par l'étude). Winckelmann l'entend au second sens : endeuillé. Il ajoute en effet : "Je suis venu au monde et en Italie trop tard." Goethe se gardera bien d'aller dans ce sens, il est arrivé à temps en Italie, il s'y était préparé, et il y aura reçu à temps, en sa pleine maturité, une leçon spinoziste de sagesse et d'équilibre classiques.

p. 117
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Par ailleurs les arts visuels, comme la poésie, et comme le suprême modèle des uns et de l'autre, la nature, sont assujettis à la loi harmonique des convenances, internes et externes, qui devrait les prévenir de tomber aussi bien dans l'excès d'ornementation et de séduction que dans le désordre contraire, l'excès de sécheresse et de lourdeur, l'un et l'autre trahissant la nature. D'où la nécessité de combattre ces hérésies, qu'on les qualifie selon les époques de maniéristes, naturalistes, baroques, ou rocaille, pour ramener l'aiguille de la beauté au milieu, dans son orientation juste.
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Dans la France classique, la découverte du bien-dire en prose et la préférence marquée à celui-ci sur la poésie étaient des nouveautés dans toute leur fraîcheur. Elles s'allièrent à un sentiment d'épanouissement, de liberté et d'énergie collective retrouvée. Elles s'accompagnèrent d'un véritable printemps des genres littéraires.
Ces genres qui naissent ou prospèrent alors sont originaux. Ils n'ont pas au dix-septième siècle, et ils n'auront pas avant le dix-huitième siècle, où la France est imitée partout, d'équivalent en Europe. Ni l'essai, ni les Mémoires, ni la correspondance, ni le recueil de moralistes n'ont trouvé hors de France des conditions aussi favorables à leur éclosion à leur floraison. Nulle part, l'art de la conversation n'est devenu, comme en France, le genre-gigogne qui contient et qui juge en dernier ressort toutes les oeuvres de l'esprit, à commencer par les oeuvres littéraires.
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L'art épistolaire (écartons de nous ce monstre du pédantisme scolastique actuel, l'épistolarité !) doit savoir faire aller de pair, avec l'expression personnelle de qui écrit, la juste intuition du destinataire. Il éduque à la conversation urbaine et polie.
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En sens inverse, en 1901, l'historien d'art autrichien Aloïs Riegel (1858-1905) appliqua l'adjectif "tardif", cette fois au sens laudatif, récapitulatif, aux derniers siècles de l'Antiquité gréco-latine, dès lors affranchis des qualificatifs infamants de "Bas Empire", de "Décadence", ou de "Barbarie". On découvre (en France chez Huysmans et Gourmont) la puissante inventivité stylistique de cette période prétendument obscure en Europe de l'Ouest, période créatrice de l'art roman, avant de créer de toutes pièces l'art gothique, puis l'art gothique flamboyant. L'adjectif "tardif", a priori péjoratif et quasi-synonyme de "décadent", est devenu depuis lors quasi-synonyme de "sublime". Une véritable internationale interdisciplinaire de la recherche sur le style "tardif" et ses ambigüités s'est créée, dans le sillage d'un article célèbre du musicologue et philosophe francfortois Theodor W. Adorno (1903-1969). A son tour, en 1937, il reprenait à son compte le renversement sémantique de Riegel, et il appliquait aux oeuvres "tardives" de Beethoven (nommément, ses étranges Quatuors avec leur Spätstil), l'antique opposition longinienne* entre l'Iliade, oeuvre vigoureuse de la jeunesse de l'aède, et l'Odyssée, oeuvre crépusculaire d'un Homère vieillissant qui s'amuse à réciter des anecdotes et à enchaîner des fragments.

p. 124

* longinien, longinienne : relatif à Longin, auteur antique supposé d'un traité sur le sublime.
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Toute éducation devrait donner le goût de la lecture des bons livres, à contre-courant du remue-ménage médiatique qui retarde ou empêche l’éclosion du jugement et de l’imagination personnels. Les bons livres ne sont pas nécessairement ésotériques et réservés à leurs spécialistes siégeant en séminaires et colloques. C’est une faiblesse de la littérature actuelle que sa polarisation extrême entre livres pour coteries et livres pour supermarché.

(p.641)
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J’ai fait parler le loup et répondre l’agneau.
j’ai passé plus avant : les arbres et les plantes
Sont devenues chez moi créatures parlantes.
Jean de La Fontaine
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On ne saurait être plus clair ; il faut admettre que pour Corneille, comme plus tard pour Gide, "ce que d'autres appellent carrière littéraire...(il) veut (l') appeler (sa) vie". Il ne s'agit donc pas en son cas d'une biographie habituelle, mais d'une biographie d'écrivain, né avec ce trait particulier que son "Je", incapable de trouver son expression dans la "vie" et dans l' "homme" que ses contemporains percevaient, s'est "retranché" dans une oeuvre littéraire et a trouvé dans la création son site.
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Pour Boileau, ces maîtres étaient apparus dans les grands siècles de l'Antiquité gréco-latine, souche mère de la Renaissance du XVIe siècle qui avait fait de la Poétique d'Aristote la pierre angulaire de la théorie de la poésie et des arts européens. Pour Perrault, puisque le Grand Siècle français résume, contient et dépasse tous les précédents, y compris la Renaissance, les maîtres et modèles en langue française qui y on surgi, en poésie et dans les arts visuels, dans les sciences et dans les techniques, s'imposaient désormais à l'imitation et à l'émulation des Européens, sans faire de détour par les modèles antiques. Molière tenait lieu de Térence, Racine d'Euripide, et Le Brun de Raphaël.
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