Citations de Marc Giraud (118)
Dans des crottes d’ours américains ont été trouvées des montres, des boites de conserve ou des chaînes de vélo…
ETHIQUE DU PHOTOGRAPHE
Les photos étonnantes, indiscrètes, émouvantes de ce livre nous révèlent l'intimité des animaux. Elles sont dues à un aréopage de photographes amateurs et professionnels de grand talent. Leur patience, mais aussi leur éthique, a permis une approche douce de leurs sujets, sans perturbation. C'est la raison pour laquelle vous ne verrez pas d'image de certaines espèces d'oiseaux au nid, car le risque est trop grand de voir les parents abandonner leur couvée a cause d'une présence humaine trop intrusive. Un cliché ne vaut pas une nichée!
Cette jument est triste. Séparée de sa compagne de pâture, à laquelle elle était attachée, elle exprime de l’incompréhension. Les animaux sont affectivement liés à leurs proches. Le meuglement d’une vache à qui on vient d’enlever son veau exprime une souffrance indéniable. L’imagerie médicale montre que les mêmes zones du cerveau relatives aux sentiments sont impliquées chez les humains et les animaux.
Que ce soit par l’immensité changeante d’un coucher de soleil, les couleurs d’un coquillage ou d’un simple caillou, la nature ne commet pas de faute de goût. Issus de plusieurs millénaires d’évolution au sein de la nature, nous sommes toujours sensibles aux harmonies des éléments sauvages.
C’est un salutaire retour aux sources, à nos racines les plus profondes, et cela nous fait du bien.
Les minuscules graines des orchidées, qui sont trop petites pour pouvoir contenir des réserves nutritives, ne peuvent pousser qu'en présence d'un champignon.
Les champignons ne contiennent pas de chlorophylle, mais du collagène, protéine utile aux animaux pour assurer la cohésion des muscles, des os et de la peau, et bien connue de la chirurgie esthétique.
Débroussailleurs hors pair, les chevreuils consomment principalement du lierre et des ronces en automne et en hiver. Mais au sortir des restrictions hivernales, ils se jettent sur les jeunes pousses gorgées de sève. Hélas, la sève fermente dans leur estomac, et les bêtes se retrouvent complètement saoules. Elles font des bonds dans tous les sens, des cabrioles, des demi-tours sur place, hochent la tête bizarrement.
La forêt fonctionne comme une immense usine biologique. Chacun y a sa place, chacun joue un rôle dans le grand ensemble, du recycleur au débroussailleur, du minuscule collembole au cerf majestueux : tous exercent leur "métier".
Dans ce monde occupé par les arbres, il est difficile de se voir. Alors, on crie, on chante, on s'appelle. La forêt est plus un lieu d'écoute que de spectacle assuré. Promenons-nous dans les bois, et ouvrons grand les oreilles...
L'odeur de la truffe est semblable à celle du mâle en rut, ce qui explique l'intérêt des cochons sauvages et domestiques pour le champignon (chez ces mammifères, les mâles émettent des phéromones attractives).
On ne s'attend pas à rencontrer des araignées en plein ciel. Et pourtant. Toutes jeunes, les araignées sont à la recherche d'un territoire. Chez de nombreuses espèces, elles montent sur un endroit élevé, se tiennent sur la pointe des "pieds", puis elles attendent d'être emportées par le vent. Pattes écartées, accrochées à un fil de soie, elles s'élèvent alors comme de petits parachutes ascensionnels, prenant le risque d'atterrir n'importe où.
J'aime bien (faire) jouer à discerner combien de chants différents se font entendre, surtout à la nuit tombée. Il y a des "trriiiii trriiii trriiii" répétés, des "tchic" brefs, des "ssssssssss" à peine audibles, etc. C'est un très bon exercice d'éveil musical, et une excellente prise de conscience de la richesse de nos paysages sonores.
Les rapaces pistent probablement leurs proies grâce aux ultraviolets. Le campagnol, principale victime de la buse variable et du faucon crécerelle, marque régulièrement son passage de petits jets d'urine. Or, l'urine reflète les ultraviolets, et cela indique sûrement aux oiseaux les endroits où ils doivent concentrer leur attention.
La mouche-scorpion (qui n'est pas une vraie mouche, c'est à dire qui ne fait pas partie de l'ordre des diptères) est très commune dans les haies. Elle se nourrit de nectar et de divers déchets organiques, surtout des cadavres frais d'insectes divers. Cette grande courageuse n'hésite pas à voler les restes de repas des araignées en se promenant sur leur toile, voire à leur arracher leur proie !
Les animaux vivent dans un monde qui n'est pas le nôtre, et c'est particulièrement frappant avec les insectes. Les papillons sentent avec les antennes et goûtent avec les pieds ! A peine posés quelque part, ces animaux savent s'ils ont atterri sur un élément comestible ou non. C'est vrai aussi chez les mouches, qui portent différents poils sensoriels sur les pattes. Certains sont olfactifs et d'autres gustatifs. Véritables détecteurs de toxiques, ces poils permettent à la mouche de repérer les substances amères qui lui sont néfastes.
En cas de pullulation de campagnols, la belette se multiplie. Et quand il n'y a plus de campagnol le carnivore semble ne pas se reproduire et disparaît lui aussi. Ce n'est donc pas, comme on le dit souvent, le prédateur qui influence le nombre de ses proies, mais au contraire la proie qui décide du nombre de ses prédateurs.
Au Japon, les corneilles utilisent les voitures comme casse-noix ! Avec un à-propos étonnant, les oiseaux se postent près des feux de circulation avec une grosse noix dans le bec. Quand le feu est rouge, ils posent leur noix devant les véhicules et repartent. Les voitures écrasent les noix en démarrant : les corneilles n'ont plus qu'à déguster les graines dégagées.
...il s’en est fallu d’un cheveu : selon les hasards des glaciations, des changements de l’environnement ou de l’espace disponible, plusieurs espèces humaines auraient pu exister jusqu’à nos jours... ou aucune.
Rien dans la variété des hominidés fossiles n’indique une direction, ni un quelconque dessein de préserver notre espèce, et elle seule.
Tous les milieux naturels - même la mer - méritent une telle visite dans l'obscurité. Parole de "nocturne contrarié" : vous ne connaîtrez vraiment un endroit que lorsque vous l'aurez découvert sous les étoiles.
Verte ou brune, la grande sauterelle verte est l'espèce la plus commune dans l'herbe et les buissons du bord des chemins. Elle acquiert sa couleur définitive au cours de sa dernière mue : si elle se trouve sur un fond vert, elle devient verte; et sur un fond marron, elle devient marron. (131)
Le journaliste que je suis est obligé de constater que plus un média a du poids, plus la pression économique des propriétaires ou des annonceurs publicitaires interdit toute enquête gênante : la censure se fait chaque année plus précise, pesante, inquiétante.