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Citations de Marco Balzano (121)


Marco Balzano
Les gens qui posent un doigt sur leurs lèvres permettent chaque jour à l'horreur d'avancer.
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Anche Erich andava all’osteria ad ascoltare la radio e mi riferiva che il duce faceva sempre più proclami trionfalistici, segno che le cose giravano male.
(Erich aussi allait écouter à l’auberge la radio et me rapportait que le Duce faisait de plus en plus de proclamations victorieuses, signe que les choses allaient mal)
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Un jour que je cherchais à lui faire apprendre une poésie, je pensai que si on ne me l'avait pas fait haïr aussi viscéralement, c' était une belle langue, l'italien . À la lire, elle me paraissait chanter.
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Je me levais à la nuit avec Erich, lui préparais une soupe au lait et, quand il en avait besoin, l'aidais à traire les bêtes, à distribuer le foin. Me lever de bonne heure ne me pesait pas. Une fois seule, je me préparais une autre tasse de café d'orge, puis rejoignais les enfant. Le curé m'avait attribué une cabane à outils, derrière la boucherie. Désormais je n'avais plus que trois élèves. Les fascistes avaient effectué de nouvelles perquisitions dans la vallée, arrêté et frappé d'amendes d'autres instituteurs. Seuls les prêtres parvenaient encore à enseigner l'allemand grâce au prétexte du catéchisme.

Une fois la classe terminée, j'allais déjeuner chez mes parents. Je restais un moment chez eux ou rentrais et me mettais à lire. Ma ne supportait pas que je perde du temps de la sorte. Lorsqu'elle me voyait, penchée sur un volume, elle disait dans des marmonnements que j'emporterais mes livres en enfer et me chargeait des besognes domestiques, sans cesser de répéter que je devais apprendre à coudre pour le jour où j'aurais des enfants.
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Et j'ai regretté que la mort ne soit pas venue me prendre à ce moment- là, mais après qu'ils l'eurent emmenée, peut-être pour toujours, je suis resté vivant, éveillé pendant toute la nuit, à chercher par la fenêtre de la rue de Yougoslavie une étoile filante, que je n'ai pas trouvée.
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Je pensais, pour ma part, qu'il n'y avait pas de plus grand savoir que les mots, en particulier pour une femme. Événements, histoires, rêveries, il importait d'en être affamé et de les conserver pour les moments où la vie s'obscurcit ou se dépouille.
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«  Le chagrin est désormais un vertige .Quelque chose à la fois de familier et de clandestin, qu’on n’évoque jamais. Au cours des années suivantes , les rares fois où il nous arrivera d’oublier les mots de cette lettre, nous partirons à ta recherche , bien conscients cependant d’obéir solitairement à un espoir qui ne nous anime même plus .... »
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Il n'y a qu'une seule direction possible, comme disait Ma : aller de l'avant. Sinon Dieu nous aurait fait des yeux sur le côté. Comme aux poissons.
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Les parents qui ont des enfants émigrés se referment après leur départ. Conscient de les avoir laissé filer, ils n’ont pas le courage de tenir des sermons, ni de distribuer des jugements ou des coups.
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La seule façon d'aller de l'avant consiste sans doute à se transformer, à refuser l'immobilité. Certains jours, je le regrette, mais ça a toujours été comme ça.

J'éprouve soudain le besoin de me débarrasser des choses. De les brûler, de les arracher, de les écarter.
C'est ainsi, je le crois, que j'éloigne la folie.
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...lorsque je me perds dans mes histoires, je ne suis plus corps, os, muscles. Juste âme et voix.
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"Ceux que la mort d'un être humain ne désole pas sont des barbares" déclara-t-il en classe.
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Or ce fils n’est jamais arrivé. Après Elisabetta, Maddalena n’est plus tombée enceinte. Nous essayions, réessayions en vain. Je m’étais tellement entêté que je couchais avec elle sans plaisir, et que j’éprouvais chaque fois une déception qui me gâchait l’humeur et me donnait l’impression d’être un raté. Quelques années plus tard, je lui ai proposé d’adopter un petiot : l’emprunt était sain et nous avions assez d’argent. Mais Maddalena n’a rien voulu entendre
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Puis l'homme affirma " c'est à moi !" et alors, terminé,tout le monde l'imita. Au lieu de rêver d'un paysage ou d'une belle femme,on se mit à rêver de clôtures toujours plus hautes,on installa des portes et des serrures dans les maisons et,aux portails,des chiens féroces.
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Parfois on mangeait le même plat pendant des mois, si bien que mon père disait, aux champs : "Ce soir, on aura pour dîner des pâtes aux petits pois, mais pas demain, mon cher Ninuzzo ! Demain, on aura des petits pois aux pâtes !". Il riait, découvrant ses dents gâtées.
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Seul un employé a remarqué l'égarement que j'affichais et m'a conseillé de m'inscrire à des cours organisés par la Région où l'on apprend gratuitement à se servir d'un ordinateur. Je l'ai remercié avec chaleur, mais j'ai décidé que je n'ai plus envie d'apprendre. On ne peut pas sauter dans tous les trains, il faut en rater certains, en laisser partir d'autres et se résigner.
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Je l'écoutais, incapable de répliquer. Je ne trouvais pas de mots pour le réconforter.
- Dans ce cas, prenons les enfants et allons-nous-en.
- Non ! hurlait-il.

- Pourquoi rester si nous devons un jour être privés de notre travail, de notre langue, de notre village ?
[Leur région est italianisée de force, les emplois sont de plus en plus réservés aux personnes qui parlent italien, et le village, Curon, est menacé par un barrage]

- Parce que c'est ici que je suis né, Trina. C'est ici que sont nés mon père et ma mère, c'est ici que tu es née et que sont nés mes enfants.
Si nous partons, les fascistes auront gagné.
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Le traité de Saint-Germain-en-Laye (1919) ayant repoussé la frontière italienne jusqu'au col du Brenner, l'Autriche fut amputée du Tyrol du Sud. En 1922, durant la "marche sur Bolzano", le maire germanophone, Julius Perathoner, fut contraint de quitter ses fonctions.
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Il mourut seulement de fatigue. La fatigue que te donnent les autres, que nous nous donnons à nous-mêmes, que nous donnent nos idées. Il n'avait plus ses bêtes, sa terre était submergée, il n'était plus un paysan, il n'habitait plus son village. Il n'était plus rien de ce qu'il voulait être et la vie, quand tu cesses de la reconnaître, elle te fatigue vite. Même Dieu ne te suffit pas.
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Moi je serai bien allé chercher un pauvre petit diable quelque part sur la planète. Peu importait qu’il vienne d’un autre ventre et d’une autre semence que la mienne. L’affection et la protection que je lui aurait offerte auraient suffit pour qu’il devienne mon fils. Sans la terre chaude, sans les mains du paysan, sans le soleil, une graine ne signifie rien, les gens devraient le savoir.
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