Marie Force

" - Peux-tu garder un grand secret ? lui demanda-t-il en la regardant. Un secret qui affolerait ma mère ?
- Tu as mis en cloque une pouffiasse en Floride qui en a maintenant après la fortune familiale ?
- Très drôle. Tu es une comédienne-née, tu sais ?
Son éclat de rire inattendu lui coupa le souffle.
- Tu devrais faire cela plus souvent.
- Quoi donc ? Me moquer de toi ?
- Rire. Ton rire me plaît infiniment. alors, veux-tu entre mon secret ?"

Pourquoi les gens font-ils du mal à ceux qu’ils disent aimer ? Je ne le comprendrai jamais. Peut-être que penser comme ça fait de moi un gars sans couilles, mais pour moi, aimer quelqu’un veut dire qu’on reste. On y met de son temps et on fait le job. On ne part pas, on ne trompe pas et on ne prépare pas sa propre disparition.

Tout ce qui avait à voir avec les femmes ou les relations sentimentales n’avait aucun intérêt pour moi. En réalité, avant le mariage, j’aurais peut-être répondu que je préférerais subir une vasectomie sans anesthésie que de sortir avec une femme, et cela aurait été vrai. Et puis j’ai rencontré Ava et soudain j’ai été intrigué à nouveau par une femme.
Pas que je cherche à me jeter dans une autre relation. Même pas un peu. J’aime bien Ava et j’aime passer du temps avec elle. C’est tout ce que c’est, me dis-je en marchant la courte distance entre chez moi et chez elle. C’est une distraction. Quelque chose à faire. Une nouvelle amie à apprendre à connaître.

Notre plus jeune sœur aime tout le monde – littéralement chaque personne au monde. Elle n’a jamais eu d’ennemi ni rencontré quelqu’un à qui elle ne veuille pas se lier d’amitié, des personnes sans domicile fixe dans la rue jusqu’aux clients millionnaires. Jules a le cœur le plus tendre que j’aie jamais connu, et à cause de cela, nous autres nous nous inquiétons sans cesse pour sa sécurité. Heureusement, sa compassion s’accompagne d’une bonne dose de débrouillardise – et de la bombe lacrymogène que Rob lui a achetée et attachée à son porte-clés – qui nous empêche de passer des nuits blanches à nous inquiéter d’elle.

Il est dangereusement attirant. Il me donne envie de choses que je pensais ne plus jamais vouloir. Dans une seule journée spectaculaire, il m’a montré combien je me suis sentie seule. Je suis fatiguée d’être seule et triste. Je suis fatiguée de pleurer un homme qui est parti depuis si longtemps que c’est comme s’il n’avait jamais existé. J’aime bien Éric et sentir que je suis importante pour lui.

S’il y a bien un avantage à être une bourrée imprudente, c’est que je suis trop occupée à danser, à rire et à faire la fête pour songer à autre chose que l’énorme mal de tête que je vais me payer demain.

Je revis chaque minute dont je me souviens, chaque conversation, chaque moment cher. Je pense à comment c’était de faire l’amour avec lui et je me demande comment je pourrais un jour le faire avec quelqu’un d’autre. Peut-être que je ne le ferai plus. Peut-être que cette partie-là de ma vie a pris fin avec lui, et même si je n’ai que vingt-huit ans maintenant, cette possibilité ne me contrarie pas.

Rien d’autre n’existait au monde que la chaleur de sa bouche passionnée, la caresse de sa langue, la douceur de ses lèvres et le poids de ses seins généreux contre son torse. Il la désirait avec une ardeur qui le surprenait et lui faisait peur.

Il n’y a rien de mieux que d’être follement amoureuse de l’homme avec lequel on a la chance de vivre et de dormir et de faire tout le reste.

C'est un rêve qui devient réalité. C'est lui, mon rêve devenu réalité. Le rêve que je n'aurais jamais osé voir incarné dans un seul homme.

Plus je passe de temps avec elle, plus je la désire. Je veux qu'elle soit à moi. Peu importe que je sois pas bien pour elle. Je peux changer. Je serai celui qu'elle me demandera d'être si cela me permet de l'avoir dans ma vie.

Oui, cette femme me met sens dessus dessous, et j'aime cette sensation. J'aime ce que j'éprouve quand je suis avec elle. j'ai envie de savourer cette émotion le plus longtemps possible. Une pareille idée est imprudente, quand on sait qui je suis - pas en public mais dans l'intimité. Je n'ai rien à faire avec quelqu'un comme Natalie. Pourtant, je suis déjà lié à elle.

- J'ai l'impression que tu m'as complétement pris dans ton piège, Darling.
- C'était là mon intention diabolique depuis le début, mon Jasper.
- Jamais de ma vie je n'ai été aussi heureux d'avoir été pris au piège !

Ce soir, quelque chose a changé entre nous. Mes sentiments pour elle se sont approfondis en quelque chose que je pourrais décrire comme magique, si je croyais en cette illusion. J'ai arrêté de croire en la magie le jour où je me suis rendu compte que ma vie avait té décidée à l'avance. Avant ces dernières heures vécues près d'Ellie, seuls les moments passés derrière la caméra pouvaient mériter le qualificatif de magique.

A l'instant même où il ouvre la porte et me prend la main, je réalise soudain tout autre chose : mais voyons, Ellie, c'est LUI !

- Je pense que le temps est venu pour moi d'avoir une conversation avec ton père.
- Ah bon ?
La seule chose qui me vient à l'esprit est que, pour des raisons qui me sont inconnues, mon père ne peut pas encadrer Hayden.
- tu n'as pas besoin d'aller jusque-là.
- Crois-moi, quand un homme veut se marier avec la fille unique d'un autre homme, il est préférable d'y mettre les formes.

- Tu es le seul homme que je désire. Tu es le seul pour qui j'ai ressenti un tel amour et je sais que, plus jamais, je ne ressentirai la même chose pour un autre.
Il me passe le bras autour du cou et me serre fort contre lui. Je sens ses lèvres passer sur mes cheveux :
- Je ressens la même chose, mon Addie.

-Mais, Darling, tu peux avoir tous les hommes que tu veux !

-Ce n’est pas vrai. Pour les femmes, c’est différent. Nous ne pouvons pas baiser à tout-va comme les mecs, sans hériter d’une désastreuse réputation. A plus forte raison si tes parents et ton frère ont un nom à défendre. Crois-moi, ce n’est pas facile.

-Exact. Je n’ai pas vraiment considéré la question sous cet angle, je comprends que ça puisse te poser un problème. Et, post-sciptum, nous ne baisons pas tous « à tout-va », comme tu le laisses entendre !

-Et… comment appellerais-tu ça ? dis-je d’un air rieur et coquin.

-Disons… que nous savons nous amuser, me répond-il avec une sourire à se damner.

-Je suis passée par là et je ne me suis pas amusée du tout, crois-moi. J’en ai marre d’attendre le prince charmant. Je veux un enfant, l’horloge tourne, fini les hésitations. Ma décision est prise. Ce petit séjour au Mexique a transformé le peut-être en certitude.

-Tu es bien certaine de vouloir faire ça de cette manière ?

-Oui, je crois que, vu mon éternel statut de célibataire, la PMA reste le seul moyen d’arriver à mes fins sans stresser.

-Faux, ce n’est pas le seul moyen

Je me sens mal à l’aise de le regarder en face. L’air calculateur avec lequel il m’observe me trouble et fait vibrer mes sens.

-Que veux-tu dire ?

-Pourquoi ne pas demander à un vieil et bon ami, qui pourrait être à la fois beau et intelligent, voire terriblement charmant, d’entrer dans le capital de ton projet et de lui assurer ainsi un départ plein de promesses ?

Je suis sidérée par cette suggestion mais, en même temps, je ne veux rien montrer. On ne sais jamais avec lui, il pourrait blaguer.

-Si seulement je connaissais un homme qui puisse répondre à ce profil !

-Précisément Ellie, tu en connais un.

Mon cœur se met à battre si fort et si vite que j’ai peur de manquer d’air.

-Et cet homme serait partant pour entrer au capital de mon projet ?

-Avec condition préalable.

-Qui est… dis-je après un silence.

-La bonne vieille méthode : pas de laboratoire, pas d’éprouvettes, pas de tubes à essai, juste une chaude augmentation de capital, transpirante et sans retenue.

Les images qui enflamment mon cerveau en l’espace de deux secondes font vibrer tout mon corps… Ouh là là, que se passe-t-il ? Si je ne suis pas devenue aveugle, sourde et totalement idiote, non seulement Jasper Autry est en train de me dire qu’il veut coucher avec moi mais, en plus, qu’il est partant pour me faire un enfant.

-Je rêve ou c’est une blague.

-Ma très chère Ellie, je n’ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie.

- Je t'aime lus que ma propre vie, mon Addison. Si jamais il t'arrivait quelque chose de grave, je ne m'en remettrais pas.

Tout à coup, je réalise que j'ai terriblement envie de vivre ça avec Hayden.