Sous les cabanes de Kawamata Jens nous a fait la lecture de Nos Cabanes de Marielle Macé. Je me suis empressée de télécharger le livre sur ma liseuse.
Marielle Macé m'a fait découvrir les Noues de son Pays Nantais
Une noue est un fossé herbeux en pente douce, aménagé ou naturel (l’ancien bras mort d’une rivière par exemple), qui recueille les eaux, permet d’en maîtriser le ruissellement ou l’évaporation, de reconstituer les
nappes souterraines et de ménager les terres. C’est un abri végétal qui limite la pollution, et s’est mis à protéger des inondations les villages
Les noues, les noës comme autant d’arches, arches d’eaux vives et de pratiques, où conserver non pas des choses mais des forces, où faire monter des inquiétudes, des pensées, des combats.
J'ai adoré cette découverte très personnelle qui conduit le lecteur dans l'ombre portée de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, cabanes en lutte, cabanes revendicatives mais aussi invention d'un autre vie
Faire des cabanes : imaginer des façons de vivre dans un monde abîmé. Trouver où atterrir, sur quel sol
rééprouvé, sur quelle terre repensée, prise en pitié et en piété. Mais aussi sur quels espaces en lutte, discrets ou
voyants, sur quels territoires défendus dans la mesure même où ils sont réhabités, cultivés, imaginés, ménagés
plutôt qu’aménagés.
Les cabanes de Marielle Macé sont des cabanes militantes, des cabanes collectives, imaginatives ce ne sont pas des cabanes d'enfants ou de vacanciers, encore moins des cabanes de bidonville (quoique!). Ce sont parfois des cabanes de papier, de pensée, d'amitié...
Et l’enjeu est bien d’inventer des façons de vivre dans ce monde abîmé :
Nous sommes cosmopolites mais pratiquons le local : dans des sphères restreintes et de fait habitables, nous
façonnons des objets qui nous ressemblent, puis nous les partageons.
peut bâtir comme on jardine (cela demande de mêler architecture pérenne et architecture provisoire, de ne pas tout vouloir « installer
Et puis dans Le Parlement élargi l'autrice nous entraine dans le sillage d'artistes comme Giuseppe Penone, ou dans les paysages acoustiques de Bernie Krause, de poètes comme Ponge qui fait entendre l'eau, l'arbre, s'adresse à eux, leur pose des questions....Bailly pour quoi les animaux "conjuguent les verbes en silence" pour les plus connus. Elle ouvre des possibles, des rencontres . Et, une repolitisation du lien, un point de vue différent . Peut-être celui d'une nouvelle génération, celle des zadistes, des hommes des cabanes? Pour réenchanter un monde dévasté où les oiseaux ne chanteraient plus?
A suivre....
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