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4.02/5 (sur 251 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1952
Biographie :

Mark Spragg est né en 1952 et a grandi dans un ranch du Wyoming. Il évoque son enfance et sa jeunesse passées parmi les chevaux au cœur d’une nature rude et majestueuse dans Là où les rivières se séparent.

Outre "De flammes et d'argile", publié aux États-Unis en 2010, il est l’auteur de deux autres romans, dont "Une vie inachevée", qui a été porté à l’écran par Lasse Hallström, avec Robert Redford dans le rôle de Einar.

Son œuvre est aujourd'hui traduite en quinze langues.

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Bande annonce du film Une vie inachevée, adaptation du roman de Mark Spragg


Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
Les choses paraissent toujours plus douces quand elles nous manquent. (…) Tant qu'on les a, on n'imagine pas à quel point elles pourraient nous manquer.
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C'est le problème avec les bons moments. Ça ne dure jamais assez.
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Ces rides, ce n'est rien.
Ces cheveux gris, rien non plus.
Ce ventre qu'ont distendu
Les nourritures du passé,
Ces chevilles douloureuses
Et enflées,
Mon cerveau qui s'embrume,
Ce n'est rien.
Je suis toujours le petit garçon
Qu'embrassait ma mère.

Mark Strand, Not dying
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Mon père disait toujours que la sympathie, ça se trouve dans le dictionnaire entre suppositoire et syphilis.
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Je pense au premier ours mort que j’ai vu. Il était dépecé, son cadavre nu ressemblait remarquablement à celui d’un gros homme. Mon cheval l’a senti, a fait un écart, s’est cabré et m’a jeté en l’air. Quand je pense à cet ours, je rougis. J’ai l’impression que c’est un crime de les tuer, alors que ma famille vit de leur mort. On m’a appris que tout crime mérite châtiment.
Quand j’avais onze ans, l’un de nos employés m’a emmené dans une décharge en lisière de Yellowstone, au beau milieu de la nuit. Nous sommes restés dans le pick-up, avec le chauffage et les phares allumés, pour regarder une vingtaine de grizzlys qui se disputaient les meilleures ordures. C’était un spectacle dégradant. Les ours étaient batailleurs, cupides. Ils se battaient pour des résidus en putréfaction, ils s’attaquaient au milieu des vieilles couches-culottes, des canettes et des bouteilles en plastique. Ils n’avaient pas l’air d’être des ours. On aurait dit un congrès de gros ivrognes crasseux. Je plissais les yeux de mon mieux pour rendre la scène floue. C’était un truc pour m’empêcher de pleurer pour garder de ces animaux une image idéale.
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Le sol était jonché de canettes de bière, de tubes en carton roussis, de pétards de fusée, de bouts de papier et de plastique arrachés à des feux d’artifice, de capotes et de leur emballage, de plusieurs dizaines de douilles. Il en remplit le sac puis déversa le tout dans une poubelle enchaînée à un piquet au milieu des arbres, avant de le remplir une seconde fois. Lorsqu’il eut ramassé tous les détritus, il détacha les culottes et les jeta à leur tour. Il ne se rappelait pas avoir assisté dans sa jeunesse à une fête incluant tous ces éléments à la fois. Il se rassit contre le coffre ouvert pour regarder les voitures passer sur l’autoroute en pensant que s’il avait été plus jeune, ou peut-être en meilleure santé, tout ce paysage n’aurait pas eu l’air aussi désolant.
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Il aurait dû y avoir un vieux con pour m'expliquer ce que c'est de vieillir. (…) Il y a sans doute eu un vieux con pour me l'expliquer, mais je ne l'écoutais pas.
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L'idée que ce vieillard a un jour touché une femme sans avoir à la ligoter me fait l'effet d'un serpent qui serait tombé dans le col de ma chemise. Si je pense à ses mains se posant sur n'importe quelle femme (ses ruminations sur les femmes sont précises), toutes les femmes deviennent suspectes. Mes fantasmes deviennent aussi rances que le whiskey qu'il lampe. Je préfère que les filles qui existent dans mon imagination ne connaissent rien des ivrognes titubants. Je préfère que les filles qui existent dans mon imagination ne connaissent que moi.
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Nous avançons à travers le bavardage des écureuils. D’énormes corbeaux, de la taille de ceux qu’on sculpte sur les totems, nous regardent du haut de branches mortes, le soleil joue sur le luisant de leurs plumes noires et polies, sur les perles noires de leurs yeux. Le parfum des pins est partout. L’odeur plus légère du tremble borde la rivière.
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Je suis réveillé de bonne heure par un cri inquiétant et incessant. Je ne me dis pas : Ce sont les cris d'une femme, d'un ours ou d'un cheval.
Je ne dis rien. Je sens mon cœur battre plus vite, s'emballer. Pendant un instant, j'ai l'impression que la terre tremble et va s'ouvrir, que je suis pris dans les mâchoires d'un immense accident. Je saute hors du lit, j'enfile mon pantalon, je mets mes bottes et je cours hors de la maison. Je cours tout en passant ma chemise. Le bruit paraît surnaturel, aussi furieux que le hurlement d'un dieu courroucé. Je cours vers ce bruit parce que je suis convaincu de ne pouvoir y échapper.
Mon esprit parcourt le rapide catalogue des victimes. Il y a le cri de l'homme coincé sous un derrick cassé et écroulé, cri de douleur et de stupeur intenses ; le cri d'un couguar qui a pris une balle dans le ventre, d'un aigle à tête chauve tombé dans ce que j'imaginais alors être un combat perdu, combat familial ou sexuel. Je sais maintenant que tous ces sons ne font qu'un, un son qui dépouille les os de leurs muscles, qui réduit l'auditeur à l'état de squelette vibrant, nu et blanc comme un diapason d'ivoire. Je cours plus vite. Je pense à un ermite fou, accablé par le poids de sa solitude. Je pense que c'est ce que je risque de trouver. Je pense au hurlement comme à une prière folle, déchaînée, arrachant un homme à ses passions.
Le cri m'attire vers son centre, contracte et relâche mes tendons et mes ligaments, précipite mes genoux en l'air, rend tout mon corps élastique et rapide, sous l'effet de la peur. Ce n'est pas tant que je veux connaître la source du bruit. C'est que je veux le faire cesser.
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