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Critiques de Mark Spragg (90)
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Une vie inachevée

Blessure et rédemption dans le Wyoming

*

Un roman lumineux, étiqueté "nature writing" se déroulant dans ce coin non loin du Yellowstone ou encore des Big Horn Mountains.. Cette nature indomptable, cette rudesse des hommes, ces non-dits, et cette vie qui grouille dans chaque cabane.

*

Ce n'est pas seulement l'ode à la nature mais aussi de blessures que les membres d'une même famille s'infligent.

Il y a là Einar, le patriarche aigri qui a perdu son fils trop tôt. A quelques pas de son ranch vit Mitch, l'ami/copain d'armes des vieux jours, handicapé par l'accident d'ours. Puis plus tard arrivent un duo féminin: Jean la belle-fille meurtrie et Griffin sa fille de 10 ans, grandie trop vite.

*

Ces 4 personnages vont devoir vivre ensemble tant bien que mal. Des relations bien houleuses se précisent dans ce décor sauvage. Grâce aux gestes du quotidien, Griffin va être le ciment qui les liera. Elle va apporter cet espoir , ce pardon tant attendu, la bienveillance au bout du chemin.

*

Présenté de cette manière, l'on pourrait se trouver dans un soap hollywoodien, sucré à souhait. Mais c'est seulement une belle histoire sensible et juste sur la rédemption, le pardon, la gestion du deuil. Sous une sobriété de mots et de gestes venant des dialogues, le lecteur comprendra aisément que tout est dans la retenue. L'imagination fera le reste.

*

C'est cette puissance d'évocation que j'ai aimé. Peu n'en faut. Juste se retrouver avec eux dans la cabane, perdu dans le Wyoming sauvage.
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De flammes et d'argile

L'horizon à perte de vue. De vastes étendues au cœur desquelles s'élève le ranch de Einar Gilkyson, un homme vieillissant s'approchant inexorablement de la fin de sa vie. À ses côtés, Griff, sa petite-fille, une artiste qui érige des sculptures géantes à partir d'os d'animaux. Une jeune femme prête à renoncer à ses études pour rester auprès de lui, mais aussi auprès de son amoureux, Paul, un jeune homme d'origine indienne.

Sa maman, Jean, mariée avec le shérif Carlson, bien trop occupée à critiquer les choix de sa fille et à s'épancher un peu trop sur le bourbon, n'aura pas remarqué la maladie qui ronge peu à peu son mari.

Non loin de là, vivent le vieux McEban, désespérement amoureux de Rita, une jeune métisse indienne qui n'en a que faire de lui, Paul et le fils de Rita, Kenneth. Un gamin épris de grands espaces...

Des vies qui s'entrelacent au cœur d'une nature omniprésente...



Mark Spragg nous emmène au cœur de ces majestueux paysages, au cœur de ces plaines désolées traversées par l'eau glacée d'Owl Creek. L'on retrouve ainsi Einar, McEban, Griff ou encore Paul dont les vies se côtoient et s'enchevêtrent. Une galerie de personnages réellement attachante : des femmes inquiètes, d'autres perdues ; des hommes ébranlés, d'autres mélancoliques ; un enfant curieux et courageux. Autant de personnages dont les sentiments s'entremêlent, qu'il soit question d'amour, d'amitié ou de passion. En toile de fond, le meurtre d'un narcotrafiquant. L'auteur nous livre un roman vrai et ancré dans la nature, personnage à part entière. Il dépeint avec justesse les paysages grandioses du Wyoming. Un roman intense et âpre, à la fois lumineux et mélancolique, servi par une plume dense et fouillée.
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Là où les rivières se séparent

Récits autobiographiques dont la plupart se déroulent pendant son adolescence. Une vie rude dans un parc National du Wyoming, les hivers sont longs et très froids ; son père tient un ranch-hôtel, les clients qui le fréquentent viennent pour chasser l'ours. Dès l'âge de quinze ans, en compagnie d'un cow-boy aguerri, Mark accompagne les touristes, il s'occupe du campement et des chevaux. Levé des quatre heures, ses nuits sont très courtes, heureusement il aime cette vie parmi les chevaux. Chaque chapitre est un récit, une tranche de vie dont j'ai parfois regretté ne pas connaître l'issue. Mark Spragg raconte très bien, il décrit magnifiquement la nature et les émotions ; je me suis sentie en communion avec lui pendant toutes ses aventures et, avec lui, j'ai eu peur des serpents. À lire !
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Là où les rivières se séparent

Quand j’étais petit, je rêvais d’être cowboy, pour les éperons et certainement pour les cowgirls. Mais l’enfance n’a qu’un temps, et l’ouest fait grandir son homme. Maintenant, je rêve toujours d’être cowboy, toujours pour les éperons qui déchirent le drap du lit mais aussi pour la fiole de whisky dans la poche de mon jean, le parfum des femmes à l’odeur de cuir, celle des hommes à l’odeur de cheval, les serveuses dans les bars avec des chemisiers une taille en dessous noués au-dessus du nombril, les femmes qui regardent leur verre au comptoir en attendant qu’un beau type, à défaut un pauvre bison, vienne s’asseoir à côté d’elle pour leur promettre une nuit à la belle étoile, un feu qui crépite, du marshmallow fondant qui colle au dent (putain, j’ai oublié de prendre un tube de dentifrice, se rincer alors la bouche avec un bon whisky), des étoiles qui lui font des clins d’œil, des ours qui beuglent au loin, et le hennissement des chevaux dans le corral. Si seulement, je savais murmurer à l’oreille des chevaux… et j’avais les yeux bleus… Si seulement, je savais murmurer à l’oreille des femmes…



Mais revenons à mon enfance. Je me retrouve en pleine nature, entre les écureuils et les grizzlys, mes bottes sont crottées, ma maman va encore m’engueuler si je crotte encore toute la cuisine, mais j’en ai encore rien à foutre, parce qu’elle ne pourra pas gueuler aussi fort que les corbeaux. Et puis, putain – « arrête de dire des gros mots tout le temps » me dirait-elle – y’a qu’à laisser quelques bières se rafraîchir dans la rivière, ça m’éviterait de rentrer aussi souvent dans sa cuisine. Parce que, moi ce que j’aime dans la vie, c’est la vie d’un cowboy qui lit des bouquins de nature-writing sauce Gallmeister, une bière fraîche à la main, les pieds dans l’eau fraiche de la rivière, la seconde main dans la culotte de la voisine avant qu’elle n’aille à la messe du dimanche.



Une fois que j’ai dit ça, je crois que je t’ai raconté tout de mon enfance et de mes rêves de cowboy. Alors pour ceux qui n’ont pas vécu le plaisir de caresser la croupe d’une jument ou d’une cowgirl, il reste les histoires de Mark Spragg, cowboy littéraire que j’apprécie tant depuis tant d’années, des histoires où la cowgirl et le cheval se retrouvent « là où les rivières se séparent ». Et qui dit rivière, dit bière fraîche. Parce que petit, je grandis, au début, je m’intéresse à tout l’attirail, le lasso la selle et l’éperon. Et puis après mon esprit aventurier s’aventure plus loin dans la nature et la contrée sauvage, l’envie de chevaucher – les chevaux puis les cowgirls, le désir de voir au-delà des collines, vision des seins des cowgirls sur un cheval, vision des culs des serveuses entre deux tables, l’irrésistible passion de caresser dans le sens du crin le cheval ou dans le sens du poil le sexe de la cowgirl, humide et chaud, j’ai soif d’une bière d’un whisky d’une serveuse. Je vais garer mon pick-up.



L’Ouest, c’est un petit bout de paradis. Le vent me courbe, les courbes des serveuses me la redressent. Je suis obsédé par les serveuses, ou par les nanas en jeans moulants avec santiags dansant entre les tables des plateaux de verres de bières qui débordent de mousse. Putain, je rêve du Wyoming, des grands espaces, du silence de ces étendues, de la solitude assumé de ce coin retiré du monde.
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Une vie inachevée

À 70 ans, Einar est un vieux loup solitaire depuis que sa femme, Ella, et son fils, Griffin, sont morts. Ce dernier, à tout juste 20 ans. Il vit seul dans son petit ranch délabré à Ishawooa, dans le Wyoming. Il mène une petite ville tranquille et recluse en compagnie de son chien et de l'unique vache qu'il lui reste. À exactement trente-sept pas vit Mitch, son meilleur ami aujourd'hui défiguré à cause d'un ours. Tous les jours, Einar s'occupe de lui, notamment pour ce qui est de ses doses de morphine et de sa bouffe.

À des centaines de kilomètres de là... Lorsque Griff, âgée d'à peine 10 ans, vient prendre son petit-déjeuner, elle remarque à nouveau l'oeil au beurre noir et la joue enflée sur le visage de sa mère, Jean. Son énième petit copain, Roy, a trop souvent la main lourde. Alors que ce dernier part travailler, la jeune femme, bien qu'elle ait repoussé des dizaines de fois cette promesse faite à sa fille, décide de quitter cet homme définitivement. Quelques vêtements jetés dans une valise et les deux femmes s'enfuient...



Deux récits en parallèle. L'un s'attardant sur Einar, l'autre sur Jean qui a décidé de fuir et de commencer une nouvelle vie en compagnie de sa fille. Deux récits qui vont immanquablement se croiser. Ainsi, au fil des pages, l'on en apprend un peu plus sur les relations étroites et houleuses qu'entretiennent Einar et Jean. C'était sans compter sur la petite Griff qui, du haut de ses 10 ans, saura amadouer ce vieil Einar. Mark Spragg plante son décor dans ce grand ouest américain, sauvage et libre. Une galerie de personnages taciturnes mais terriblement attachants. Des blessures qu'il faut apprendre à panser, des pardons à accorder et beaucoup de non-dits. Un roman lumineux, émouvant et attendrissant qui fait la part belle à cette nature, à l'amour et à la rédemption.



À noter que ce roman a été adapté pour le cinéma par Lasse Hallström avec Robert Redford et Morgan Freeman.
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Une vie inachevée

Ishawooa. Je me réveille à peine de mon rêve. Mon esprit baigne encore dans les dernières lueurs automnales du Wyoming, un point rouge derrière les crêtes enneigées de Big Horn Mountains. Les fleurs y sont rares. Pourtant, la vie est là toute entière pour qui prend la peine d'en saisir le sens. le comprendra-t-il Einar Gilkyson, un vieux cow-boy taiseux quand il fera pour la première fois connaissance avec sa petite fille Griff âgée de 9 ans amenée par sa mère, Jean.

Dans le ranch, les cabanes en bois sont vides mais elles sont solides. Elles sont les derniers vestiges d'une vie brutalement arrêtée mais qui ne demande qu'à reprendre le cours du fleuve de l'existence.



Cette histoire familiale de reconstruction malmenée par les non-dits et la culpabilité dont le titre est si évocateur m'a beaucoup touchée. Mark Spragg décrit avec justesse les changements imperceptibles qui s'opèrent dans le coeur d'Einard face à tout ce qui émerveille Griff dans la vie au ranch. Il s'attendrit par la confiance qu'il donne à sa petite fille en la laissant conduire le tracteur et en lui laissant faire les menues tâches de la ferme. A travers elle, il fait en quelque sorte le deuil de son fils. Avec son grand-père, elle apprend l'histoire de ce père qu'elle n'a pas connu.



C'est une histoire remplie de menus bonheurs, et d'instants privilégiés à écouter l'eau de la rivière qui fait le bruit du vent, à ne plus avoir peur de la forêt qui protège. Elle fait l'apprentissage de la tolérance et de l'empathie en soignant Mitch et renoue avec tout ce qui nous est supérieur en délivrant l'ours.

L'histoire est simple, belle et poignante.

Je vais certainement lire l'histoire autobiographique de l'enfance de l'auteur passée au coeur d'un ranch dans le Wyoming, là où les rivières se séparent.

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Une vie inachevée

Ce roman est une belle decouverte.

On ne peut que s'attacher aux 4 personnages principaux.

La petite Griff bien plus mature qu'elle ne devrait l'être à cause de la vie chaotique qu'elle mène avec sa mère, Jean. Une mère blessée, au sens propre comme au sens figuré, qui doit se dire au fond d'elle, qu'elle ne mérite pas d'être heureuse.

Ce duo aimant mère-fille, qui, suite aux déboires de la mère, revient dans son village natal et débarque dans la ferme du beau père de Jean. Griff rencontre pour la première fois son grand père paternel inconnu jusqu'alors et réciproquement. Ce grand père héberge dans une cabane son meilleur ami et prend soin de lui en le soignant tout les jours car il a été mutilé par un ours.

Les relations entre Jean et son beau père ne sont que colère, douleur et rancoeur. Griff observe et tente d'apprivoiser son nouvel entourage familial et local.

L'auteur brosse des personnages blessés, qui cherchent le pardon, un peu d'absolution et surtout de l'amour, car ils sentent que même s'ils refusent de l'admettre, ils peuvent s'entraider, s'aimer et prendre soin les uns des autres.

J'ai aimé cette galerie de personnages plus attachants les uns que les autres, leur douleur est omniprésente et leur colère est si vieille qu'elle ne mène à rien sinon à s'éloigner de ceux qui peuvent nous soutenir.

La plume de l'auteur met en scène de façon très délicates, les liens fraternels et familiaux, la relation fragile qui se crée entre ce grand père bourru et sa petite fille.

Un roman à découvrir.
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De flammes et d'argile

Au nord les grands espaces du Montana. A l’Est, les grands espaces du Dakota Sud. A l’Ouest, les grands espaces de l’Idaho, Yellowstone et le Grand Teton (j’adore ce nom). Le Bison pose sa bouse et ses valises à Ishawooa, Wyoming dans un ranch sans nom. Les grands espaces, les chevaux, la verdure et le soleil qui se couche au-delà des montagnes, et l’eau qui coule, d’une froideur et d’une pureté immaculées. Là-bas, quelques âmes se côtoient, leurs histoires s’entremêlent. Ils s’aiment, ils se respectent, ils ne laissent pas indifférents. C’est le passé qui leur a appris cette solidarité, entre solitaires des grands Espaces et du Wyoming. Kenneth, un gamin amoureux des grands espaces, partagé entre son paternel et le vieux Einar qui lui a appris à aimer la terre où il vit. Griff, la jeune femme passionnée de sculpture, prête à renoncer à ses études pour rester auprès de son grand-père. Paul, compagnon et ami de Griff qui s’apprête à partir pour une ONG en Afrique de l’Ouest. Le shérif Carlson qui découvre un cadavre dans un laboratoire clandestin de méthamphétamine, pendant que sa femme Jean s’adonne aux plaisirs du bourbon et du gin du réveil au couchée d’un soleil plus que rougeoyant. Kenneth est envoyé pour des « vacances » à découvrir la vie citadine de son vrai père, Griff se pose des questions sur son couple tout en s’occupant de son grand-père, le shérif souffre d’une dégénérescence irréversible, Jean boit toujours… Et les chevaux paissent tranquillement dans le corral.



Le Bison se prendrait à rêver d’une scène tirée directement d’un film de Robert Redford. Il ne murmure pas encore à l’oreille des chevaux, mais ce soir, ne l’appelez-plus « le Bison ». Il est Robert Redford en toute modestie et simplicité. C’est ce qui ressort de ces âmes humaines. De la simplicité, du bonheur, des drames certes comme dans toutes les vies mais compensés par cette solidarité, ce lien invisible qui unit tous ceux qui gravitent autour du ranch sans nom, qui relie les générations. La vie est belle dans un ranch du Wyoming. Elle est rude, à l’image de son climat, mais elle apporte un tel sentiment de sérénité et de bien-être. Tenez, je crois que le « Bison Bob » aimerait même y être enterré pour retrouver la paix éternelle.



Je sais que vous vous demandez ce que peut faire le shérif Carlson de son cadavre. Après tout, ici, cela n’a guère d’importance. Nous sommes dans un roman de Mark Spragg, et l’enquête ou la résolution de l’affaire n’a pas lieu d’être. Je ne dirai pas que tout le monde s’en fout royalement de ce gosse cramé, mais l’histoire est ailleurs, la vérité aussi. A Ishawooa, l’humain prédomine avec ses aspérités, ses peurs, ses rancunes. A Ishawooa, l’humain n’est qu’une aiguillette perdue au milieu d’une immense botte de foin, elle-même encore plus perdue au milieu de cet Ouest sauvage. Le cosmos n’existe pas là-bas, il se résume à ces montagnes, ces plaines et ces rivières à l’eau glacée qui procure tant de bien lorsqu’on y plonge torse nu.



A Ishawooa, le « Bison Bob » n’a pas perdu son temps car il a vécu de grands moments d’émotions et découvert ainsi des gens de valeurs qui aiment la Terre, qui partagent ce sentiment d’appartenir à une peuplade à part au milieu des grands espaces et une femme qui boit presque plus que lui. Ce « De Flammes et d’Argile » a marqué son esprit et l’envie de découvrir les deux premiers tomes de cette trilogie s’est vite fait ressentir. D’ailleurs, il parait que Robert Redford, le grand, le beau, le blond, a interprété le rôle d’Einar dans un précédent opus « Une vie inachevée », film de Lasse Hällstrom.



Le « Bison Bob » tient également à remercier, dans le cadre de l’opération ‘masse critique’, le site Babelio et les éditions Gallmeister pour la confiance qu’ils ont mis entre ses mains et ses yeux afin de découvrir ce dernier roman de Mark Spragg.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Là où les rivières se séparent



S’aventurer dans ce livre, c’est se frotter aux grands espaces, à la nature sauvage du Wyoming. Des grandes plaines aux contreforts des montagnes rocheuses, des paysages balayés, fouettés, blessés par un élément indomptable avec lequel il faut compter, le vent auquel l’auteur consacre d’ailleurs un chapitre.



L’auteur, c’est l’américain Mark Spragg qui nous livre ce recueil autobiographique composé de ses souvenirs d’enfance et de jeunesse au cœur de cette nature qu’il nous rend proche et majestueuse en dépit sa rudesse.



Un destin qui sous la plume de Mark Spragg devient mon destin, ton destin. Je ne lis plus, tu ne lis plus, on vit…



Tu es tout jeune mais déjà, rien ne compte plus pour toi que monter à cheval. Faire corps avec l’animal, comme un prolongement de toi-même. Savoir mener un troupeau ou guider des groupes, voilà ce qui te fait vibrer, c’est comme ça que tu te sens vivant, heureux. C’est comme ça que tu deviens un homme.



Je te revois avec ce cerf que tu apprends à dépecer, à vider de ses entrailles. Le sang qui gicle. Les éclaboussures de sang qui sèchent sur ton visage. Les boyaux qui fument dans la froideur hivernale.



Je me souviens aussi de ta nouvelle paire de bottes. Quel souvenir ! Comme tu es allé dans l’eau avec, pour aider le cuir à se faire, à prendre la bonne forme, pour ne pas te blesser les pieds. Le temps est trop précieux pour qu’on puisse se permettre de le perdre. Puis ce cheval qui te jette à terre. La paire de bottes ne fait pas le cavalier.



Et ce ranch perdu au milieu de nulle part où, plus tard, tu es allé t’isoler tout un hiver, au grand dam de ta mère. Qu’allais-tu faire tout seul dans ce désert sans âmes ? Reclus, avec tes bouquins, tu as enfin pu de te consacrer à ce qui allait devenir ton occupation future, l’écriture.



L’écriture, de la nature et de la vie, c’est bien pour ça que tu es fait Mark, Là où les rivières se séparent, c’est justement là où nos destins se rencontrent…





Merci à Babelio et aux éditions Gallmeister.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Le fruit de la trahison

Bennett, McEban et Gretchen. 2 hommes, une femme. 2 cow-boys pour une seule poulette. Un même amour pour un trio qui n'est pas sans me rappeler le fabuleux « Un bon jour pour mourir » de Jim Harrison, le meilleur de Big Jim – parole de bison.



Donc, si je résume le bouquin, Bennett aime Gretchen, McEban aime Gretchen, Gretchen aime Bennett, Gretchen aime McEban. Cela ressemble comme le début d'un roman à l'eau de rose, comme un bon roman sortie des éditions Harlequin. Oui, sauf que l'histoire se passe dans le Wyoming et que l'eau de rose devient une eau de source glacée qui coule impétueusement à travers un paysage lyrique où batifolent fiévreusement quelques truites arc-en-ciel. Cette relation, vous vous en doutez, est vouée à l'échec. A un moment donné, il faudra se décider, choisir son camp ou partir. Surtout que Bennett et McEban sont inséparables. Une profonde amitié les lie éternellement et la source de cette amitié solide et sincère me parviendra au rythme des souvenirs de McEban. Gretchen, elle a décidé de partir. Fuir ces deux hommes, fuir ces deux amours à contrecoeur. Elle ne peut s'interposer entre cette profonde amitié.



S'ensuit alors une sorte de Road-movie où Bennett et McEban vont prendre la route à travers le Nebraska à la recherche des traces épistolaires de Gretchen. L'amitié entre les deux ranchers en sortira une fois de plus consolidé. Je pense forcément à Brokeback Mountain mais je vois surtout un grand roman sur l'amitié dans l'Ouest américain. Je sens les plus sceptiques d'entre vous me signaler que cette histoire d'amour à trois manque de virilité que ces cow-boys sans flingues ressemblent plus à des bergers qu'à de vrais durs enchaînant les whisky avec le stetson toujours impeccablement vissé sur la tête. Et bien oui, mais la virilité dans le grand Ouest n'est pas synonyme que de bastons et de solitude. Oui, dans le Grand Ouest, l'amitié a un sens, tout aussi (parfois même plus) profond que l'amour. Oui, ce livre n'est pas pour les males en rut qui veulent de l'action. Non, ce livre est juste là pour respirer l'air pur du Wyoming et du Nebraska, écouter les silences et réfléchir au sens du mot « amitié ».
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Une vie inachevée

Les amants se succèdent et les coups aussi : depuis la mort de son mari, Jean ne rencontre que l’échec et la violence, qui n’épargne pas non plus sa fille de neuf ans, Griff. Une ultime réaction va les ramener à Ishawooa dans le Wyoming, là où elle fut heureuse avec son mari et où vit encore Einar, son beau-père. Qui va se découvrir grand-père…



Dans Une vie inachevée, Mark Spragg -traduit par Nicole Hibert- aborde comme d’autres avant lui, les thèmes du deuil, de la rédemption, de la violence, du poids du passé et du passif, de l’amitié. Le livre fonctionne en successions de duos relationnels : Einar le vieux bourru tout en pudeur et Griff toute en curiosité et en candeur ; Einar et Mitch, son vieil ami-voisin lourdement handicapé suite à une rencontre avec un ours ; Einar et Jean, sa bru à qui il ne peut pardonner le décès de son fils ; ou encore Jean et Nina, réunies par leurs secrets.



Tout cela est cependant un peu trop convenu et déjà vu/lu pour emporter mon enthousiasme, et dans le même genre, il manque l’émotion d’un Haruf, la violence d’un Vann ou le réalisme froid d’un Offutt. La profusion de dialogues laisse trop peu de place au développement des personnages qui en perdent de l’épaisseur. Heureusement, il y a la nature, celle de ce coin isolé non loin des Big Horn Mountains et du Yellowstone Park, que Spragg place en trame omniprésente de son roman, une terre qui devient le point d’ancrage de cette famille à reconstruire.
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Une vie inachevée

Aux Etats-Unis, de nos jours.

Un matin, Jean et Griff quittent tout. Elles prennent la route au volant d'une vieille Chevy Impala de 1984 avec des milliers de kilomètres au compteur. Jean est la mère de Griff, neuf ans. Elle quitte Roy, son compagnon, après avoir subi des nouvelles violences. Elle l'avait promis à sa fille. S'il recommençait encore une fois à la frapper, elles partiraient toutes les deux, sans se retourner. Il a recommencé. Elles sont parties avec leurs bagages et quelques billets en poche. Sur la route, Jean achète un atlas des routes américaines. Elles ont l'embarras du choix. Griff n'a qu'à choisir. La petite fille feuillette l'atlas et tourne les pages au hasard puis sélectionne un Etat. La Californie. Ce sera leur destination.



Mais, en route, la vieille voiture rend l'âme. Un concours de circonstances les mène à une gare, puis à un arrêt de bus. Avec le peu d'argent qu'elles ont sur elles, elles ne peuvent pas aller plus loin que le Wyoming. Jean et Griff descendent à Ishawooa, une petite bourgade située à quelques kilomètres de Yellowstone Park.



A Ishawooa, Einar vit seul dans son ranch depuis le décès de son épouse et de son fils Griffin il y a dix ans. Entre ses animaux et ses amis, les journées passent sur le même rythme, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Pourtant, la solitude le ronge.

Un beau jour, son ancienne belle-fille débarque, accompagnée d'une enfant. Il ne pensait plus jamais la revoir car il l'a tient pour responsable de la mort de son fils unique. En apprenant que Griff est la fille de Griffin, et donc sa petite-fille, le vieil homme ne voit plus les choses de la même façon. Du coup, il autorise Jean et la petite à séjourner quelques semaines dans son ranch.

Le vieil homme et l'enfant apprennent à se connaître. Un lien se tisse entre eux, et surtout, une belle affection s'installe.



On suit ainsi l'histoire de cette famille séparée par la mort et réunie par le plus pur hasard. Jean ne pensait jamais plus revenir dans le Wyoming. Pourtant, elle est là aujourd'hui. Sa fille rencontre son grand-père et trouve une stabilité qu'elle ne connaissait pas jusqu'alors.

J'ai beaucoup aimé assister au rapprochement de Griff et d'Einar. Ce sont deux personnages qui ont besoin d'amour et d'apaisement. Ils sont si touchants que l'on a envie que leur relation se renforce et on craint de voir un nouveau départ qui mettrait un terme à ces retrouvailles.



Un récit qui emmène le lecteur dans l'ouest des Etats-Unis, dans un Etat bondé de plaines et de parcs et de rivières, non loin des montagnes rocheuses. Une immersion totale au cœur de l'Amérique des ranchs et des chevaux, dans une histoire de deuil et de reconstruction dans laquelle un vieil homme renoue avec son passé.

Une très bonne lecture !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Là où les rivières se séparent

Les souvenirs de Mark Spragg sont indissociables de cette terre sauvage du Wyoming.

Pris lui-même par la force et la vivacité de ses récits ancrés dans le ranch familial, il passe du passé au présent. Alors, progressivement, à lire les morceaux de vie qui lui reviennent en mémoire, j’imagine une voix rauque dans une cabane en rondins, un feu qui crépite dans un coin, une peau d’ours qui recouvre le sol poussiéreux et des têtes de cerfs, de wapitis ou d’élans clouées sur les murs.



C’est envoûtant, je rentre dans le récit.



Mark a onze ans et il travaille pour son père dans ce ranch-hôtel. Un travail d’homme pour grandir et se sentir utile. Un travail de cow-boy, en symbiose avec les chevaux. Il me parle de son amour, de l’importance des soins et surtout de la confiance indispensable entre l’homme et l’animal. Il raconte l’élégance des chevaux qui s’égaillent dans la vallée, leurs piétinements dans les corrals, le cliquetis de leurs fers contre la pierre des chemins.

Dans les herbes hautes, sur les sols caillouteux ou foulant des tapis d’aiguilles de pins, il chevauche et guide des touristes venus rechercher le grand air, pêcher dans les rivières, chasser et camper dans la pinède.

Il me parle d’une nouvelle paire de bottes en cuir qu’il faut dompter pour éviter les ampoules, des caprices des chevaux qui parfois se cabrent et le propulsent par terre, du sang des bêtes tuées pour se nourrir, des hommes qui viennent tuer le grizzli pour aligner leurs trophées sur leurs murs de citadins.

Il fait ressortir la lumière diffusée par la lune ou le soleil et qui joue dans la vallée et sur les montagnes alentour.

Il me montre les buissons de sauge sur les rives de la Shoshone, les pins, les épicéas et les trembles qui s’habillent d’or en automne, les coyotes et les corbeaux autour des charognes. Il se souvient de la fraîcheur de l’air nocturne et de la neige qui peut apparaître soudainement. Toute cette nature qui forme l’homme mais où toute négligence peut y être fatale.

Il se rappelle les cils couverts de givre, le vent incessant, le bruit de la rivière qui bouillonne et brunit lors des crues.

Mais il ne se contente pas uniquement de dessiner des anecdotes de sa vie de cow-boy, il glisse aussi dans ses récits des pensées, des images qui le surprennent.

Et sur la fin, il se rappelle sa mère…



De récit en récit, il faut se laisser guider, sans chercher l’histoire, il n’y en a pas. Ou alors elles sont multiples mais sans début ni fin. J’en garderai un souvenir de grands espaces sauvages où l’odeur de sauge s’élève de la rivière, où les chevaux hennissent en chœur et les corbeaux croassent à l’unisson.

Une jolie découverte pour sortir un peu des romans et respirer l’air vivifiant du Wyoming.

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Une vie inachevée

--- PEPITE ! mais évitez la 4e de couv...



Wyoming, début des années 2000. Einar est un vieil homme triste, ayant perdu son épouse, très jeune, et leur fils unique de vingt ans une dizaine d'années plus tôt. Comment tenir encore debout ? Avec l'alcool, dans un premier temps. Puis, après y avoir renoncé, grâce aux petits gestes du quotidien (une vache, un chien), et surtout aux liens indéfectibles avec un vieil ami défiguré et blessé... Parallèlement, une jeune femme, tabassée une fois de trop, fuit un énième compagnon violent, accompagnée de sa petite fille de neuf ans.



Vie dans une vieux ranch dont il ne subsiste pas grand chose, deuil, vieillesse, haine tenace, tendresse entre une maman et sa fillette, amitié entre deux hommes qui ont beaucoup partagé depuis leur jeunesse. Cette histoire aux thématiques simples n'a rien de banal ni de rebattu : de jolis échanges entre une enfant et des adultes, une gamine vive, courageuse et adorable, aussi vraie que nature, douée pour briser les résistances des ronchons les plus réfractaires... Tout cela servi par un style sensible qui rend les personnages et les dialogues particulièrement vivants et crédibles.



Un merveilleux roman, beau et émouvant. Je doute que la version ciné ne tombe pas dans le sucré. J'imagine qu'une histoire d'amour hollywoodienne écrase tout le reste ? allez, je dois être médisante...



Pas un gramme de guimauve ici, en tout cas : tout est juste et sobre... Et peu de "nature-writing", pour ceux que cela effraie.
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Une vie inachevée

Dans le Wyoming, Einar est un homme qui s'écoute vieillir. Suant dans le sauna, il se remémore l'édification de ce petit abri en bois, vingt ans plus tôt. C'était une idée, lorsqu'il était enfant, de Griffin, son fils qui se proclamait Viking de part sa descendance.

Einar est un abandonné. Sur la colline, au pied d'un peuplier, deux stèles, celle de sa femme et celle de son fils, sont la preuve de cet abandon. Il loue les terres de son ranch. Ne lui restent qu'une vache laitière, une ribambelle de chats et un vieux cheval. Tout en sirotant une petite tasse de lait frais, il s'assoit chaque matin dans son fauteuil à bascule et observe un couple de ratons laveurs qui lapent le lait apporté. Et puis, dans le petit chalet d'à côté, il va faire sa piqûre de morphine à son ami de toujours, Mitch. Karl, le vieux chien, se traîne aussi péniblement.



Un peu plus à l'est, dans l'Iowa, Griff vit dans une caravane en toc. Petite fille de neuf ans et demi, elle insiste pour que sa mère Jean tienne enfin ses promesses : quitter Roy à la prochaine blessure, et l'oeil au beurre noir est là, ce matin, témoin irréfutable. Elles prennent donc la route mais leur vieille voiture qui rend l'âme les oblige à faire halte chez Einar. Il ignore l'existence de sa petite-fille Griff mais garde bien vivaces la haine et la rancoeur envers son ex belle-fille.



En alternant les visions de chaque personnage et en utilisant les caractéristiques de chacun pour la narration, l'auteur varie avec souplesse les styles d'écriture. Le déroulé est très cinématographique. Les scènes, qui n'ont rien de palpitant mais déploient plutôt le côté très réel d'une vie qui suit son cours, nous offrent d'abord les images puis laissent flotter autour d'elles toutes les impressions et sentiments qu'elles véhiculent.

Les personnages sont tout en retenue. Les dialogues vont à l'essentiel et ne s'embarrassent pas de démonstrations affectives ou autres. Pourtant, entre chaque parole, pas besoin de long discours pour percevoir la difficulté du pardon, l'impossibilité de poser des mots sur le passé.



Cette histoire de famille et d'amitié n'a absolument rien d'extraordinaire, ni d'original. On imagine sans mal son issue et c'est alors dans la profondeur des rapports humains qu'elle renferme tout son charme.

C'est dans ce vieux ranch que Griff va découvrir une stabilité et un milieu familial qu'elle appelle de tous ses voeux pour ne plus refaire sa valise une fois de plus.

On saisit alors la complicité et l'attachement que les deux vieux cow-boys vont éprouver envers cette gamine qui désire tant leur plaire. Elle représentera l'étincelle qui leur manquait pour continuer une vie devenue si pesante.



La beauté de cette lecture se cache aussi dans l'affection que l'on devine intensément entre ces deux taciturnes, un total partage de leurs souffrances respectives.



Et puis, il y a l'ours ; un grizzli qui remplit aussi une belle partie de la vie qui s'écoule dans cet Ouest américain.



Il m'a juste manqué un peu plus de passages pour me noyer dans l'horizon immense du Wyoming, sentir avec plus d'intensité les odeurs de pins et de sauge sauvage.

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Une vie inachevée

Nous sommes dans le Wyoming, un état peu peuplé, dans les environs de la petite ville d’Ishawooa, dans le ranch d’Einar Gilkyson qui vit seul ave son vieux copain Mitch. Le vieil Einar a peu à peu laissé tomber ses activités agricoles, il loue ses terres et garde son énergie pour s’occuper de Mitch, avec qui il a fait la guerre de Corée et qui est lourdement handicapé suite à une mauvaise rencontre avec un ours.



Nous suivons aussi Jean et sa fille Griff, qui fuient les coups de Roy. Elles espèrent aller loin, à l’aventure mais la vieille bagnole poussive ne les mènera pas très loin. Jean se voit contrainte de revenir à Ishawooa, sa ville natale, et de demander accueil à Einar, son beau-père. Ils ne se sont pas vus depuis dix ans, quand Griffin, le fils d’Einar, est mort, une mort qu’Einar reproche toujours à Jean. Le vieil homme découvre l’existence de Griff, sa petite-fille, neuf ans. La gamine est attachée à sa mère malgré les mauvais choix de celle-ci, elle a des antennes et une faculté d’adaptation incroyables : très vite, elle se coule dans la vie du ranch, elle se lie d’amitié avec Mitch sans aucune réticence, elle dépasse ses peurs pour apprendre tout ce qu’elle peut apprendre grâce à Einar. Sa mère ne veut pas s’attarder là mais la magie du lien entre cette petite fille et les deux hommes va faire évoluer, ou plutôt faire reprendre la vie des uns et des autres.



Ce roman qui était depuis longtemps dans ma PAL m’a procuré mon premier vrai frisson de lecture de l’année. Rien de grandiose dans ce vieux ranch mais une amitié et une fidélité plus fortes que la mort, le désir de stabilité et de bonheur d’une petite fille, une attention aux petites choses du quotidien, la capacité à avancer, à laisser le passé au passé, à se parler, à nouer de nouvelles relations : voilà ce qui va faire évoluer Einar, Mitch et Jean, sous le regard de la petite Griff, une gamine sacrément futée. Sans oublier un petit grain de folie qui va embarquer nos deux compères dans une fameuse équipée non loin des montagnes de l’Absaroka (clin d’oeil littéraire donc à Walt Longmire, shérif du comté d’Absaroka).



L’auteur a entre autres dédicacé son livre à Kent Haruf et c’est vrai que l’on peut penser au Chant des plaines, notamment pour les liens intergénérationnels si inspirants. Bref, que du bon dans ce roman de Mark Spragg dont j’ai bien envie de découvrir Là où les rivières se séparent (récit autobiographique) et De flammes et d’argile (qui reprend les personnages de ce roman-ci).
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Une vie inachevée

Un homme, âgé, isolé dans sa maison en rondins ... Sa vie s'écoule tranquillement, à regarder la nature et les chevaux dans le pré voisin. Einar s'occupe de son ami Mitch, rencontré pendant la guerre, et maintenant très handicapé après l'attaque d'un ours.

Dans ce petit coin perdu du Wyoming, on ne parle pas beaucoup, on vit tout simplement.

Mais cette sérénité va bientôt être troublée par Jane qui revient au pays et qui ramène sa fille Gryff, la petite fille d'Einar.

Peu de discours mais beaucoup d'émotions dans ce roman que je ne peux que vous conseiller.

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Une vie inachevée

Fuyant un petit ami violent, Jean trouvé refuge chez son ex beau-père, Einar, qui la tient responsable de la mort de son fils. Elle emmène avec elle Griff, sa fille dont elle avait caché la naissance à Einar. Entre rancœur et tendresse, ces 3 êtres vont peu à peu s'apprivoiser.



Un vrai bonheur que cette lecture! Il y avait longtemps que je ne m'étais pas dit "Allez encore un chapitre et je vais me coucher, et encore un, et encore un...". J'ai adoré du début à la fin, ce livre est une petite merveille. le personnage de Griff est génial. J'ai adoré sa candeur et sa franchise de petite fille. Einar, sous ses airs d'ours mal léché cache une grande tendresse et la relation qu'il noue avec sa petite fille est tout en pudeur et en petits gestes. Malgré les sujets parfois un peu lourds qui sont abordé, ce roman déborde de douceur et de joie de vivre, le tout planté au milieu d'une nature sauvage au fin fond d'une Amérique qui l'est tout autant.

Très gros coup de cœur pour ce livre.
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De flammes et d'argile

Huit années ont passé depuis l'arrivée de Griff et Jean chez le vieil Einar (cf. 'Une vie inachevée').



Désormais étudiante, Griff est partagée : rester en ville à l'université, ou retrouver les grands espaces avec les chevaux, son atelier de sculpture, son grand-père en fin de vie, et son petit ami indien Paul. De nouveaux personnages apparaissent dans l'intrigue* : McBain, Paul et sa soeur aînée Rita, mère célibataire de Kenneth (dix ans). Et puis un jeune narcotrafiquant retrouvé assassiné d'une balle dans la tête.



Contrairement au précédent récit, qui était plutôt linéaire et focalisé sur quelques protagonistes, celui-ci tend à s'éparpiller dans différentes directions. Autant en prendre rapidement son parti et accepter de passer à une intrigue de style différent, mais (presque) aussi savoureuse. Le roman y regagne alors en intensité, en intérêt.



L'auteur s'arrête cette fois sur des problèmes de couples (jeunes ou "usés"), sur une maladie évolutive qui survient précocement, sur les choix de vie d'une jeune femme, sur les soins à donner aux personnes âgées invalides... Et, très légèrement, histoire de faire sortir le pistolet du shérif (jambes arquées et chapeau sur la tête ?), une sordide affaire de trafic de drogue et de règlements de comptes... Quelques rappels discrets, aussi, sur les conditions de vie des Indiens dans les réserves.



Quoi qu'il en soit, ce qui contribue à la richesse des ouvrages de Mark Spragg est toujours présent : tendresse, respect entre proches et entre différentes générations. Ces sentiments sont illustrés par de formidables dialogues, tendres et/ou percutants, et totalement naturels. A fortiori entre adultes et jeunes enfants. L'auteur excelle décidément à se mettre dans la peau des dix-onze ans, garçons (Kenneth ici) ou filles (Griff dans Une vie inachevée) ; il sait les rendre à la fois attachants, vifs, doux et lumineux.



Très bon moment de lecture, une fois la déception passée.



--- avis à ceux qui n'ont pas lu 'Une vie inachevée' : même s'il y a des personnages communs, les deux intrigues sont indépendantes... et 'Une vie inachevée' n'en paraîtra que meilleur s'il est lu après celui-ci, je pense...



* En fait, ce roman s'inscrit dans une trilogie, j'ignorais l'existence du tout premier opus : 'Le Fruit de la trahison', centré sur McEban, Paul et Rita. Je le note pour une lecture prochaine.
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Là où les rivières se séparent

L’écriture est telle qu’elle donne l’impression au lecteur que le narrateur est là, à côté, à nous raconter des anecdotes de sa jeunesse au milieu des grands espaces et des chevaux. Quelle chance ceux qui l’ont pour ami ! Dès l’âge de 11 ans, il travaille pour son père dans le ranch, accompagnant les touristes pour des randonnées à cheval. Des histoires dans l’histoire, où il est question de chevaux, de vent, de rivières, de touristes, du froid, d’ours, de cerfs, de cowboys bien sûr. Mais aussi de son père, frère et mère, où un dernier chapitre émouvant lui est consacré. Un régal ! Vous pouvez y aller au galop !



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