Citations de Martine Delomme (224)
Alors comment survivre quand ce sont vos parents qui ne vous choisissent pas ?
Elle savait que les gens la jugeaient distante, indifférente parfois. Alors qu'elle était seulement peu encline à s'épancher, à dévoiler ses sentiments.
- Il faut ouvrir un dossier au nom de Marine Moreau.
- Ah! Vous êtes sûr que ce n'est pas plutôt Marilyn Monroe ,
- Je vous avoue que je ne sais pas trop, dit-il en riant. Mon père ne peut pas supporter l'idée de me voir devenir vieux garçon. Il m'envoie très souvent une de ces créatures superbes en consultation.
Et pourtant, pensa-t-elle, quand il est sincère, un bonheur devrait toujours être simple.
Les dés sont jetés. Les événements peuvent suivre leur cours sans moi. La rencontre aura lieu, l'ultime explication.
La joie est brutale, j'éprouve la puissance sauvage du triomphe.
Pourtant j'envie ceux qui savent pardonner... J'imagine quel serait mon soulagement à épargner ceux qui m'ont infligé tant de souffrances. Tourner la page, comme disent les âmes simples?
Je n'ai ni leur générosité ni leur courage.
Je n'ai échappé à mes bourreaux que pour en devenir un à mon tour, et exécuter ma sentence..
La seule chose en quoi j'espère, la seule qui saura me combler, c'est la douleur atroce qui attend la victime.
Refuser l'inéluctable, c'est comme se retrouver devant une porte, avoir la clé pour l'ouvrir et ne pas l'utiliser. (p 211)
Un mari entre la vie et la mort... Claire, femme enceinte qui s'efforce de rester forte, mais du jour au lendemain, sa vie bascule... entre harcélement, trahison, mensonge...
On se met facilement dans la peau du personnage de Claire. Un couple modèle qui fait envie cache souvent bien des secrets soigneusement enfouis. Et, bien sûr, nous, on a envie de savoir lesquels...
Un roman absolument captivant ! Roman policier alliant secrets de famille et romantisme, ce livre ne vous laissera pas indifférent. Sachez que dès que vous l’aurez ouvert, vous n’aurez de cesse de découvrir tous les secrets qui entourent Claire, le personnage principal, non c'est un livre tout simplement génial !
Débarrassée de ses frayeurs, elle avait compris que c'étaient ses propres colères, ses révoltes, qu'elle redoutait le plus.
« Il y a des femmes qui passent à côté de leur destin parce qu’elles ont peur, et d’autres qui le saisissent à bras-le-corps parce qu’elles ont peur aussi : quitte à avoir peur, battez-vous ! »
Rémy évoquait souvent ce qu'il ferait à la retraite et elle se prêtait à son jeu, débordant d'idées romantiques ou complètements folles. Plus tard, se disaient-ils. Ils n'avaient pas compris que, plus tard, ce peut être trop tard.
Fabien les regarda s'éloigner et jugea qu'il n'avait plus rien à faire ici. Il redoutait de laisser paraître combien le comportement de son père le troublait. Il constata que l'après-midi était déjà bien avancé. Il avait promis de revenir au plus vite chez Hannah. Perplexe, il quitta la galerie.
En m’arrachant au lourd silence des eaux noires, ils ont dit : « Tu grandiras, tu oublieras… »
Toute ma vie j’ai attendu, en vain, ce réveil qui verrait la fin de mes souffrances.
J’ai grandi, je n’ai pas oublié.
Je n'ai jamais parlé à personne de mes années d'emprisonnement. Ce fut comme entrer dans une fosse aux lions et apprendre à mordre pour sauver sa peau. Dans ce milieu, il n'y a plus de passé, plus d'avenir, juste la survie du moment présent qui annihile tout. La prison dépossède un homme bien au-delà des effets personnels confisqués le jour de l'incarcération ! On perd son intimité, sa faculté de penser et d'agir. On perd même le rythme du temps... Un matin enfin, les portes s'ouvrent. On nous parle alors de reconstruction, d'une nouvelle vie. Mais on ne recommence jamais sa vie, on la poursuit. Et le sentiment d'enfermement perdure. La prison est toujours là. On n'en sort jamais tout à fait.
Elle savait que les gens la jugeaient distante, indifférente parfois. Alors qu'elle était seulement peu encline à s'épancher, à dévoiler ses sentiments.
Trois heures plus tard, le TGV entrait en gare de La Rochelle. Mauve récupéra son sac de voyage et se dirigea vers le comptoir des réservations de véhicules. Après vingt minutes de formalités, elle quitta enfin la ville. Le trajet jusqu’à Rochefort lui sembla court et plaisant. Des marais, une campagne paisible dédiée à l’élevage et aux cultures céréalières. Mais lorsqu’elle contourna Rochefort pour prendre la direction de Saintes, elle ressentit un début de crainte. Ils l’attendaient depuis des années, se répétait-elle. David, ses enfants qu’elle ne connaissait pas. Ses parents, et sa tante… Un seul d’entre eux manquerait : son grand-père. Elle roula encore une demi-heure et obliqua vers Saint-Porchaire. La bretelle dessinait une boucle au-dessus de la voie rapide avant de rejoindre une route de campagne bordée de platanes. Juste avant Saint-Porchaire, Mauve prit à gauche pour rattraper Sainte-Radegonde. À la vue des premiers rangs de vignes, la panique s’empara d’elle. Ses doigts se crispèrent nerveusement sur le volant. Elle se sentait emportée par un tumulte d’images surgies de son enfance. Son grand-père initiant Véronique aux cycles de la vigne, à la magie du cognac, prenant un plaisir manifeste à tenir Mauve à l’écart alors qu’elle ne demandait qu’à l’écouter, à le suivre dans les rangs de vigne, dans le chai de distillation où l’alambic, avec son chapeau de maure, détenait tant de mystères. Peu à peu, elle avait appris à se retrancher dans sa solitude, puis elle avait fini par détester cet univers.
Elle tenait à s'économiser les souffrances d'une rupture, et pour cela, elle évitait de tomber amoureuse.
Comme c'est étrange, s'était dit Marion, on rencontre quelqu'un et on s'imagine que sa vie débute à cet instant-là... Mais ce n'était pas la vérité, les premières émotions dépendaient des parents, des amis d'enfance, de tout un cercle intime dont le conjoint ne faisait pas partie.
p98
Les factures s'entassaient sur le coin du bureau et, devant la pile chaque jour plus importante, Nathalie se sentait démoralisée.
Camille rassembla son courage et réécouta le message. Pourquoi tremblait-elle ainsi ? Elle savait depuis longtemps qu'on n'échappe pas au désamour d'un père. Certes, elle l'avait respecté, elle lui avait obéi. La haine était venue plus tard. A présent elle le haïssait pour toutes les longues années perdues dans de vaines tentatives de se faire aimer de lui, et plus encore par les événements qui avaient motivé son départ de Strasbourg. Après son divorce elle avait tout quitté en décidant de ne plus jamais revoir aucun membre de sa famille. C'était plus une misérable fuite en avant qu'un nouveau départ... une tentative désespérée pour trouver une raison de survivre quand on a tout perdu. Combien de fois avait-elle dit à ses clientes :"il y a des femmes qui passent à côté de leur destin parce qu'elles ont peur, et d'autres qui le saisissent à bras le corps parce qu'elles ont peur; quitte à avoir peur, battez-vous !" Et combien de fois s'était-elle retenue d'ajouter : "Bienvenue sur mon radeau !". Après son départ personne ne lui avait vraiment manqué, pas même sa mère, qui vivait terrorisée, dans une routine orchestrée par son mari.
En tout être, il y a une part d'invisible. J'aime la débusquer comme on traque la vérité au fond du puits.