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Citations de Maryvonne Rippert (79)


"Et puis, lors de cette ultime soirée...

-Il faut qu'on parle Luce...(...)
-Merci bien, pour entendre d'énièmes reproches ...
-Non c'est important...
-Ben voyons... Tu me les casses, mother. Lâche-moi ! Je sais pas, trouve-toi un mec, fais du tricot, laisse-moi vivre... Cela dit, vu ta tête, tu risques pas de pécho... On dirait que tu as 100 ans...

Luce frémit de honte en se souvenant de cet échange. (...)"
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Quand la musique déroulait son ruban sensuel, leurs regards se cherchaient andante, se croisaient allegro, s'unissaient fortissimo, leurs souffles s'accordaient, et le garçon brodait autour du thème de Luce de petites variations malicieuses qui la laissaient ravie. Le morceau terminé, ils baissaient les yeux, essoufflés et heureux comme s'ils avaient fait l'amour, alors que jamais, jamais, ils ne s'étaient touché même la main.
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- C'est dur... Je comprends... Ma mère ne parlait jamais de son passé. C'est comme s'il n'existait rien avant ma naissance.
- Eh bien, justement ! C'est trop baluche ! Comment as-tu pu pousser à côté d'elle sans même savoir qui elle était ? Cette femme t'a nourrie, bordée, donné la becquée, a bouffé ses larmes pour te sourire quand ton vieux a fait le grand saut, et toi, tu te demandes même pas ce qui a pu lui arriver avant ?
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Luce s'arrêta au milieu de cette nature belle à mourir. Il lui semblait être seule au monde. Elle but une gorgée d'eau, se mouilla la nuque. Elle marchait depuis plus de deux heures. Tout là-haut, elle aperçut un promontoire, des drapeaux colorés claquant au vent en guirlandes. Une coupole blanche se détachait de l'azur du ciel. J'arrive, pensa-t-elle en reprenant son sac.
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Le chemin le plus court, garçon, c'est de marcher droit. Tu ne l'as pas fait ? Eh bien, nous prenons les chemins de traverse. Point.
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Hey ! Les gars... Vous êtes en train d'oublier l'essentiel ! La musique, c'est une conversation. Vous vous concentrez chacun sur votre propre son, c'est bien. Mais vous êtes un groupe !
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Tant que Luce était petite et docile, le système avait fonctionné. La fillette avait croulé sous les attentions, cadeaux, livres, disques, places de concert gratuites que la journaliste recevait au bureau. Et même à présent, sa mère continuait à lui beurrer ses tartines alors que Luce avait 16 ans et des poussières ! Le thermostat des sentiments déréglé, Inès se montrait teigneuse d’un côté, carpette de l’autre. Mais une carpette qui, depuis quelques temps, ne se privait pas de critiquer les goûts de sa fille. Rien ne trouvait grâce à ses yeux. Ni les vagues tentatives culinaires de Luce, ni sa façon de s’habiller, ni ses goûts, ni bien sûr ses amis. A la maison, Bach bataillait ferme avec les flots de musique métal qui s’échappaient de la chambre de l’adolescente. Et jusqu’à présent, personne n’avait gagné.
Luce n’arrivait plus à concevoir qu’elles aient pu partager, un jour, la douceur d’être ensemble, la complicité des sourires, la rondeur plumeuse d’un câlin. Elle avait oublié l’époque où la fillette admirait sa maman par-dessus tout, quand celle-ci opposait le rempart de ses bras en berceau à la dureté du monde, au chagrin, à la mort…
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« Vous ne savez pas tous ce que signifie cet insigne ? Vous allez l'apprendre, très vite ! […] Jean avait 19 ans. C'était un ouvrier de la fabrique. Un beau jeune homme, le meilleur tisserand de notre usine. […] Nous nous connaissions depuis l'enfance, nous avions partagé nos premiers jeux, puis, en grandissant... nous découvrîmes notre amour. » […] Nous nous aimions ! » martèle Achille en parcourant des yeux la foule muette, guettant peut-être un mouvement, une critique, un jugement dans les dizaines de regards braqués sur lui. Mais personne ne bronche. […] Jean m'avait fait découvrir mon attirance pour les garçons. L'époque était dangereuse pour ceux de notre espèce, car l'homosexualité était punie de prison sous le régime de Vichy et, même si ma position sociale me protégeait quelque peu, j'aurais brisé le cœur de ma mère si je lui avais révélé mes penchants. Quant à Jean, le milieu ouvrier était pétri d'intolérance. Nous nous rencontrions donc en cachette dans un refuge caché au fond de ce parc, la nuit. C'est là que, un soir, les miliciens nous surprirent. Après nous avoir molestés, ils nous livrèrent à l'administration allemande. […] La suite ? Des convois étaient organisés en direction des grands camps d'internement...» […] Dans le camp, l'administration nazie nous avait attribué des insignes : noirs pour les asociaux, verts pour les "droit commun", roses pour les homosexuels. Je ne sais par quel miracle je me vis classé parmi les "droit commun". Un sort plus enviable que le fameux triangle rose qui signalait les déviances sexuelles... Jean, lui, arborait ce maudit symbole qui le livrait autant aux sévices des geôliers qu'aux brimades des détenus. Il [Jean] ne travaillait plus avec nous. Il faisait, à présent, de longs séjours dans un bâtiment isolé. Au début, j'en étais heureux pour lui […]. Pourtant, il me semblait le voir s'affaiblir, il n'était plus que l'ombre de lui-même, mon beau tisserand, émacié, décharné, fuyant les regards. Des bruits couraient sur ce pavillon : un médecin allemand y expérimentait de nouveaux vaccins contre le typhus ; les Tziganes, les asociaux lui servaient de cobayes. On parlait même de castration pour les homosexuels... […] Un soir, on nous rassembla sur la plate-forme où, d'habitude, se déroulait l'appel. […] À cause de ma petite taille, j'étais placé au premier rang, près d'un jeune asocial à la peau mate qui travaillait dans la même unité que la mienne. À son teint, je le croyais espagnol ou italien, car nos crânes rasés, nos allures faméliques, nos uniformes de détenus gommaient tous les indices sociaux. Il ne se liait à personne, mais un jour où j'étais prêt à tomber d'épuisement, il avait détourné l'attention du Kapo afin que je puisse reprendre mon souffle. Au bout d'une attente interminable, trois maîtres-chiens arrivèrent, accompagnés de leurs bergers allemands en laisse, et un officier se campa face à nous, jambes écartées, pour lire une déclaration. Je compris qu'un prisonnier avait tenté de s'échapper. […] On amena le détenu, le visage défiguré par les coups, les vêtements en lambeaux. Il fallait le porter tant il avait été battu. Je reconnus Jean. J'allais hurler, lorsqu'une main brune se plaqua sur ma bouche. Mon voisin me glissa en espagnol : "Tais-toi". Ils agenouillèrent Jean de force, lui placèrent un sac sur la tête... Et ils lâchèrent les chiens sur lui. […] Je ne me souviens pas des jours qui suivirent. Le garçon qui m'avait soutenu venait me voir. Dès qu'il le pouvait, il me déchargeait des tâches les plus lourdes, me glissait un peu de nourriture. C'était Lazlo. J'appris, grâce aux bribes d'espagnol que je connaissais, qu'il était gitan. Sa tribu avait été dispersée, nombre d'entre eux se retrouvaient dans les camps. »
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Eh oui, impossible d'assumer, je m'appelle Soizic. La honte. Un choix de mes vieux quand ils étaient amoureux. Entre l'Ardèche et la Réunion, ils n'ont pas su trancher. Ils m'ont donc dégoté un prénom breton. Soizik. Ça me va comme une coiffe bigouden à une Touareg. Alors, pour les Cerises, je suis Zik, pour les autres je suis Soiz, et pour ma mère...Fanchon !
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Mais Violette nous a fait faux bond, sous un prétexte on ne peut plus fumeux. Si on empilait les "Je t'expliquerai" qu'elle me sert en ce moment, on pourrait bâtir un monument au mensonge inconnu.
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Ballotée sur le siège de la navette Alhambra-Albaicin-Sacromonte, Luce regardait défiler les rues d'un blanc éclatant aux ombres bleutées que le soleil découpait au rasoir.
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– Ça nous sert à quoi tout ça ? Lire des livres, apprendre des trucs de l’ancien temps, une langue que plus personne ne parle ?
André se rassoit. Il se gratte la tête, plongé dans une réflexion qui semble interminable à Ulis.
– Pourquoi tout devrait-il être utile à quelque chose ? La beauté est-elle utile ? La lecture donne du plaisir, c’est son premier moteur et sa raison d’être. Mais lire demande un effort. Lire laisse entrevoir des modes de pensée, des coutumes, des façons d’agir différentes de celles que l’on croirait a priori les seules valables parce que les nôtres… Lire, c’est donc entrer dans la pensée ou l’imaginaire d’un inconnu grâce à des mots qui ne sont pas les nôtres. 
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Nous partagions au jour le jour une amitié d'amour qui nous faisait du bien.
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Remorqué par son bichon maltais, la mère Pecker, qui justement rentre de sa promenade dominicale, me toise de haut en bas, avec la mine de celle qui prend les mesures pour me tailler un costard de dévergondée.
Elle peut toujours courir pour que je lui descende sa poubelle, la prochaine fois.
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Dans ce histoires de harcèlement, on ne songe jamais à l'agresseur. Le punir pour sa faute, c'est juste, mais on doit le réparer, lui aussi, le comprendre sans l'approuver, lui laisser une chance de relever la tête et de ressortir grandi de l'épreuve.
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Lire c'est donc entrer dans la pensée ou l'imaginaire d'un inconnu grâce à des mots qui ne sont pas les nôtres.
'C'est aussi enrichir son vocabulaire et pouvoir s'exprimer de façon plus subtile... En lisant, on élargit le champ de sa vision, on amasse une culture générale. Tu vas me répondre: " A quoi ça sert, la culture?" Eh bien, peut-être, à profiter de ce que l'humain a créé en bien ou en mal depuis qu'il est apparu sur terre, tout ce qu'il a nommé et recensé. Tu es jeune, Ulis, si tu continues de piocher dans les innombrables chefs-d'œuvre littéraires qui existent, tu y rencontreras de la beauté, des choses surprenantes qui te suffoqueront d'étonnement, de peur ou d'émerveillement. Des histoires comme tu n'as jamais osé imaginer qu'elles puissent exister !
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C'est bizarre ce soulagement quand on constate que la foudre est tombée ailleurs.
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Maryvonne Rippert
Les collégiens te regardent, l’oeil vitreux. Tu te sens très démunie soudain. En voulant leur donner les clés de ce qui fait ta vie, tes doutes, tes exaltations, ton chagrin et tes joies les plus délicieuses, tu viens de les perdre. Ils ont définitivement décidé que tu étais d’un autre monde, un monde où le temps et l’argent ne sont pas prioritaires, où l’on peut passer des heures à lisser une phrase, à fixer son écran, le regard vide, et la pensée vagabonde. Non, tu ne fais pas partie de la vraie vie. Ils te trouvent sympathique et barrée, un peu inquiétante, peut-être car tu es capable de capter leurs pensées les plus secrètes pour bricoler une intrigue plus réaliste que leur propre vie.
Alors, pour alléger l'atmosphère, tu ressors cette vieille citation de Thomas Edison, une lumière :

Le génie ? C’est 1 % d’inspiration et 99 % de transpiration.
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C’est dingue, non, elle a fait une thèse sur Stendhal. Elle était prof, mais un jour, elle a tout plaqué, elle a repris la ferme de ses parents dans le Sud. Entre le Rouge et le Noir, elle a choisi le rouge, celui qui tache, le pinot ou le merlot. Le Noir, elle l’a laissé à Paris. Papa. Depuis, elle a refait sa vie, elle chante du Cabrel à tue-tête en s’occupant de ses vignes et de mes frères.
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La ville ronronne comme un gros chat, la tour Eiffel scintille, comme une grande girafe, le Sacré-Cœur amélipouline sur sa colline, et moi, je pense à l’Ardèche, à mes garrigues embaumées, au noir de la nuit percée d’étoiles. A Paris, on ne discerne que les plus hardies, la pollution décourage les autres. Mais la ville toute entière est un ciel renversé, avec ses voies lactées de boulevards, ses constellations d’enseignes, et les millions de petits astres intimes des façades.
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