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Critiques de Mathieu Belezi (357)
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Ce texte très court, très beau

est ciselé comme une dentelle.

Il nous parle de la vie, l'amour, la mort

comme de bien entendu.

Un ancien écrivain vit dans un port

du Sud avec sa mère

Il n'écrit plus , il boit sa vie, son désespoir. ...

Un café abrite les nuits blanches alcoolisées

d'un petit cercle d'habitués.

Ce bar est une scène, un ring où Balda

se torpille avec ses congénères.

La mort de la mère, celle de son amour

et le whisky fidèle compagnon d'armes

accompagne cette descente en enfers.

Cinquante pages pour nous raconter

cette terrible histoire avec une magnifique écriture.

C'est fort et dense comme une chanson de Brel.



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Attaquer la terre et le soleil

En lisant le roman de Mathieu Belezi paru chez Le Tripode, on comprend les mots que Tocqueville écrivait de retour d’un voyage d’enquête en Algérie : « en ce moment nous faisons la guerre d'une manière beaucoup plus barbare que les Arabes eux-mêmes. » Pour être tout à fait juste, on précisera que le sieur Tocqueville s’insurgeait de la barbarie des soldats mais écrivait tout de même quelques lignes plus tard « le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays et (…) nous devons le faire soit en détruisant les moissons à l'époque de la récolte, soit (…) en faisant de ces incursions rapides qu'on nomme razzias et qui ont pour objet de s'emparer des hommes ou des troupeaux. » On voit là toute l’ambiguïté qui habitait, sur le sujet, les hommes politiques qui dans l’ensemble et à l’image de Victor Hugo, se trouvaient totalement favorables à la colonisation de l’Algérie censée apportée les Lumières d’un occident civilisé à ces peuplades d’Africains soumises à un Islam obscurantiste : « C'est la civilisation qui marche sur la barbarie, aurait dit Hugo selon un écrit de sa femme Adèle. C'est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. » On navigue là dans des nuances d’ « en même temps » (coloniser, c’est bon, c’est cool mais en même temps, faut pas trop tuer non plus mais en même temps, saccageons tout, mais en même temps ne soyons pas aussi barbares que ces Arabes, mais en même temps, go pour les razzias), des nuances dont le roman de Belzeri ne s’encombrent pas.

Deux voix sont alternativement narratrices du récit : celle de Séraphine, une femme française arrivant avec mari, enfants, sœurs et tutti quanti en terres algérienne convaincue d’y trouver la terre nourricière agricole que l’Etat lui a promise et qui découvre toute l’horreur du terrain : des autochtones sanguinaires, des terrains trop boueux ou trop arides, et le choléra dévastateur. La deuxième voix est celle d’un soldat, anonyme, membre d’un groupe armé qui égorge, viole, pille, brûle à tour de bras pour répondre aux ordres d’un chef animé par la liberté destructrice que lui donne l’état de guerre. Et comme chaperon de ces horreurs : Dieu. Ce Dieu chrétien dont on réclame la protection. Ce Dieu qu’on fustige quand plus rien ne va. Ce Dieu qu’on remercie quand ça va mieux. Ce Dieu chrétien qui pardonne… ou pas, selon qui faute. Ce Dieu chrétien forcément plus éclairé que cet Allah qui ensauvage ces indigènes qu’il faut supprimer à défaut de pouvoir les remettre dans le droit chemin de la civilisation européenne.

Une fois évoquée le fond terrible et peu nuancé du propos, on se doit d’évoquer la forme et la plume de l’auteur. Quelle prouesse de marier à la sauvagerie aveugle des soldats, à la complainte guère plus lucide d’une colone aussi dévote que complaisante, une écriture aussi belle, aussi puissamment évocatrice. Si la quasi-totale absence de majuscules et de points peut déstabiliser au premier abord, on s’en accommode rapidement d’une part parce qu’elle est compensée par un retour à la ligne et d’autre part parce que le rythme soutenu, la construction intelligente et l’écriture fluide du texte fait oublier ce manque qui n’est plus que détail au regard des événements racontés. L’ensemble se lit d’une traite, dans un souffle, comme on traverse pieds nus un tapis de pointes acérées ou de charbons ardents : on respire mais on ne s’arrête pas, parcourant cet Enfer que rendent supportables quelques brefs moments lumineux et une écriture efficace, aussi éblouissante que cruelle.
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Attaquer la terre et le soleil

La seule chose qui m’a empêché de mettre cinq étoiles à ce roman est l’horrible malaise qui m’habitait pendant sa lecture. C’est pourtant ce que voulait provoquer l’auteur, j’imagine.

On parle rarement de la colonisation à proprement dite de l’Algérie. Même à la faculté d’Histoire, nous l’avons survolé. C’est souvent la décolonisation qui est enseignée, terrible également.

Mais la littérature nous permet ici de ressentir, au plus profond de nous, ces horreurs. Belezi donne dans son livre la voix à deux personnages : Séraphine, la pionnière, désespérée par le déluge, le choléra et les meurtres, puis à un soldat qui raconte sans-gêne ses méfaits dans les villages qu’ils « pacifisent ». Ce roman est, malgré son thème difficile, très poétique, et les phrases, longues de presque un chapitre, nous habitent pendant toute sa lecture. Je découvre avec les éditions le Tripode les « romans fleuves », comme celui-ci, que j’apprécie de plus en plus.
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Attaquer la terre et le soleil

Un roman difficile mais qui n’a pas été un coup de cœur.

Le sujet pourtant m’intéressait beaucoup mais je n’ai lu que violence, violence et violence. C’est ce qui transpire uniquement, cet acharnement de violence qu’on subit les Algériens lors de l’arrivée des premiers colons français sur leurs terres.

L’auteur dépeint deux histoires, celle d’un militaire et son groupe qui pillent, qui saccagent, qui torturent et qui violent, et celle d’une française débarquée dans une colonie pour faire de cette nouvelle terre son eldorado mais qui subira les affres de la maladie et du climat.

Je n’ai ressenti que de l’amertume et de la tristesse pour le peuple algérien mais c’est sans doute ce que recherchait l’auteur.

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Attaquer la terre et le soleil

Un style très marqué, jamais une phrase ne se termine par un point.

La France et l'Algérie tout une histoire qui commence par une colonisation.

L'auteur n'a surprenamment pas de lien direct avec ce pays, même si l'auteur semble bien documenté.

C'est très cru, très violent même, une époque le début du XIXeme siècle ou rien n'est interdit et ou pas grand chose n'est resté.

Complètement à charge des "pacificateurs" qui sont comparés à des barbares s'emparant de la terre pour s'y implenter en prenant la place (ce qui est différent de ce qui s'est passé en Tunisie, MAroc) de ceux qui vivent là de manière différente.

Les premières pages sont effroyables par la difficulté lié au choléra, aux intempéries, à la rudesse du climat et du manque de moyen. Les conditions sont terribles mais le gouvernement Parisien Francais persite.

L'Europe s'est imaginé avoir les lumières à distribuer.
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Attaquer la terre et le soleil

Récit, sous la forme de souvenirs, à deux voix, celle d’une mère de famille et celle d’un soldat, qui partent pour l’Algérie au XIXe siècle, s’y installer et faire flotter le drapeau français . Et pour cela, il faut souffrir, tuer, violer, razzier. Et souffrir encore. Et s’adresser à Dieu et la sainte Vierge qui soutiennent… et laissent les choses arriver.

Beaucoup de violence et de désespérance, c’est extrêmement bien écrit, sans majuscule au début des paragraphes, sauf pour les dialogues., ce qui donne une fluidité intéressante.
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Attaquer la terre et le soleil

Deux récits entrecroisés. Plutôt une mélopée qu'un roman, un poème épique en forme de stances : pas de majuscule au commencement des phrases, pas de points à la fin des paragraphes.



Mais le témoignage poignant de deux acteurs de cette aventure absurde : la colonisation d'un pays aride par des paysans dénués de tout, la pacification d'une contrée sauvage et les combats sanglants contre des autochtones auxquels on prétend sincèrement apporter les bienfaits de la civilisation, quitte à devoir les étriper.



Un récit à deux voix : la mère de famille qui a entraîné son mari et ses enfants ainsi que sa soeur dans cette aventure périlleuse, croyant aux belles promesses – le don de terres à cultiver – d'un gouvernement espérant faire diversion à ses problèmes internes, et le soldat qui obéit aux ordres et étripe du bédoin à la fois méprisé et redouté.



Cette famille de colons faisait-elle partie du même premier convoi que l'héroïne du roman de Michèle Perret ? Leur destin se recoupent ...



C'est la face de la colonisation qu'on n'a jamais décrite dans les manuels d'histoire. La cruauté, le bain de sang, les maladies dévastatrices – le coléra, le paludisme - les exactions d'une armée ivre de violence - ils ne sont pas des anges ! - et traquée par des ennemis invisibles fondu dans le paysage inhospitalier, ces occupants qui sont nés et vivent selon leurs traditions immémoriales et surtout leur foi inébranlable.



Une traversée de l'enfer de la colonisation algérienne qui nous rappelle qu'aucun peuple ne réussit à en subjuguer un autre sur le temps long, que la résistance à l'agression étrangère finit toujours par l'emporter, que les dommages mémoriels subsistent dans les esprits au-delà des siècles. Nous le ressentons encore aujourd'hui vis-à-vis des Algériens et eux des Français, et d'autres dirigeants devraient s'en inspirer qui continuent à user de la force brutale pour asservir leur voisin.



Un beau et âpre texte, une dénonciation sans nuance de toute forme de colonisation.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Attaquer la terre et le soleil

Superbe et terrible roman qui rend compte de la colonisation de l'Algérie par la France au 19e siècle, en alternant deux points de vue, celui des colons, et celui de soldats de l'armée française.

C'est d'abord (rude besogne) la voix d'une femme , attirée avec sa famille par des promesses de terre, confrontée dès son arrivée à des conditions de vie insupportables, que ce soit au niveau de la santé, de la sécurité, du travail de la terre. Puis (Bain de sang) celle d'un soldat français entraîné dans des massacres et viols successifs dirigés contre une population locale rurale qui ne demande qu'à pouvoir vivre tranquillement chez elle et qui n'a nullement besoin d'être "pacifiée par la France", horrible justification d'un capitaine d'armée sanguinaire. Un roman coup de poing, qui à hauteur d'hommes et de femmes raconte avec l'exemple de l'Algérie, l'ineptie des colonisations.
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Attaquer la terre et le soleil

Un livre dérangeant tant la violence et le racisme y sont froidement décris comme partie integrante de la colonisation française en Algérie. Je réalise que ce sujet n'est jamais traité et qu'on en parle quasiment pas en France. La mémoire doit être faite sur cela pour pacifier toute cette brutalité comme nous l'avons fait avec l'Allemagne.
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Attaquer la terre et le soleil

Ce roman Attaquer la terre et le soleil signé aux éditions Le Tripode est d'une puissance littéraire et émotionnelle.

L'auteur Mathieu Belezi donne voix à ces premiers colons et tout particulièrement à Séraphine et sa famille venue de France pour s'installer dans ce paradis promis, par la république française en terre algérienne, près de Bône au dix neuvième siècle. Et à ces fantassins venus conquérir le territoire dans une violence sans nom. Et de loin on entend quelques mots des Algériens......

Une épopée de douleurs soutenue et rythmée, une histoire qui se lit de la première à la dernière page sans interruption!
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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Attaquer la terre et le soleil

Avec son mari, ses trois enfants et sa soeur, Séraphine débarque en Algérie au tout début de la colonisation du pays par la France, dans les années 1830-1840. Au terme de leur pénible voyage, les colons ne trouvent que les cailloux d’une terre ingrate qu’il va leur falloir tenter d’exploiter dans des conditions effroyables : la boue et le froid l’hiver, la canicule l’été ; la saleté et les épidémies de choléra qui les déciment dans leurs misérables baraquements de planches ; le manque de tout et la peur qui les étreint, entre attaques arabes, pillards, vipères à cornes et lions du désert… Pendant qu’ils s’échinent et tombent comme des mouches, un escadron de soldats français s’emploie à « pacifier » les territoires conquis, sans autre stratégie que de razzier, violer et massacrer.





Raconté dans des mots d’autant plus frappants qu’ils décrivent l’horreur à hauteur de gens simples, au fil de leur narration humble, morne et résignée de ce qui fait leur banalité quotidienne – un enfer d’une violence inouïe dont ils sont absurdement devenus les acteurs, misérables pions sacrifiés dans une partie motivée par de bien plus gros intérêts que les leurs –, le texte est d’une intensité rare, en tout point saisissante. Alors que, dans sa sidération impuissante, Séraphine n’a plus la force que de ponctuer son récit d’une litanie de « sainte et sainte mère de Dieu » et que, du côté des soldats, l’on s’efforce, avec des termes de soudards, de se redonner du coeur au ventre à coups, faute d’autres motifs, d’exonérants « nous ne sommes pas des anges », c’est une bien peu glorieuse épopée que l’on fait mener par ces pauvres hères, abandonnés à leur misère et à leur peur, à leur lâcheté et à leur cruauté, pour implanter sur ces terres d’Algérie une présence française qui se veut irréversible.





Sans majuscules ni points, la narration s’écoule comme le fleuve du temps et de l’Histoire. Le processus infernal dans lequel les protagonistes se retrouvent pris s’est enclenché bien avant le début de leur récit et se poursuivra bien au-delà de leur bref passage dans l’histoire de cette terre. Ils ne sont que de modestes rouages, mais à travers eux et leur parcours aussi pathétique que sanguinaire, s’enracine un mal profond, une colonisation construite sur la pourriture du sang et de la violence, qui, démentant toute prétention dite « civilisatrice », n’annonce qu’un désastre sans fond.





Peinture ultra-réaliste de l’horreur, c’est avec une efficacité sans pareille que, sur un ton d’autant plus implacable qu’égal et factuel, ce roman dénonce les viles réalités de la colonisation. L’on en ressort saisi par cette abjection, on ne peut plus clairement débarrassée des fards dont l’Histoire tend habituellement à l’enjoliver. Jamais je n'avais été aussi tentée d’associer un livre au célèbre Cri de Münch.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Attaquer la terre et le soleil

il a pas eu un prix pour rien.... super livre

on suit en parrallele deux histoires. Une de colons français envoyés en Algérie, ce qui m'a permis de decouvrir un phase du colonialisme que je ne connaissais pas du tout, et l'autre histoire celle d'un détachement militaire français en Algérie détaché pour maintenir l'ordre (si l'on peut dire...)

C'est très bien écrit et ça m'a pris aux tripes, bref tout ce que l'on demande à un bon bouquin : de vous emmenez avec lui.

Ce roman m'a rappelé au niveau la narration et de l'ambiance celui de Mc CArthy : "la route", pas de grande phrases superflues, du concret, du vital, du rude.
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Attaquer la terre et le soleil

2 visions de la colonisation de l’Algérie par un soldat et par une citoyenne française.

Les deux visions sont poignantes ! On s’imagine dans cette vision d’horreur.

De ce capitaine tordu et cruel qui mène à la baguette sa troupe de soldat et de ces familles venues de France qui s’attendait à tout sauf à cette vie.

C’est un petit livre de 90 pages mais il m’a déchiré le coeur ! On passe par toutes les émotions en quelques pages.
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Attaquer la terre et le soleil

Des débuts de la colonisation française de l'Algérie, je ne savais pas grand-chose. J'ai eu envie de lire ce roman, qui vient d'obtenir le prix du livre Inter, pour tenter de réparer cette lacune.



Ce roman puissant déploie deux fils narratifs. Dans le premier nous suivrons un groupe de colons. Ils ont traversé la Méditerranée alléchés par la promesse de disposer de terres. Mais la réalité est d'abord âpre puis franchement infernale. Une épidémie de choléra les décimera. Ils sont protégés par l'armée, mais malgré cela les morts vont se multiplier (maladies, attaques).



La seconde narration nous place dans un escadron mené par un capitaine assoiffé de sang et de massacres.



Ce sont donc des pages très noires qui se déroulent, dans un style presque oral, souvent éblouissant. Mais je l'ai trouvé parfois un peu trop emphatique, notamment dans les discours des capitaines. Ils représentent la République, c'est un fait, mais dans le contexte de toute cette violence cette propagande devrait tomber totalement à plat...



On sait seulement que ces épisodes épouvantables se sont passés au XIX ème. Mathieu Belezi ne date pas vraiment son roman. Pour avoir un aperçu vraiment historique de cette période, il me faudra lire autre chose pour compléter mes lacunes.
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Attaquer la terre et le soleil

Dans ce livre à l'écriture percutante, on assiste à la colonisation de l'algérie d'après 2 points de vue alternés : celui des colons à qui on a vendu un avenir plein de promesses dans un pays à construire, l'opportunité de refaire et de gagner leur vie et qui vont découvrir ... rien. Tout est à construire dans un camp protégé par l'armée, mais pas à l'abri des maladies et des assauts des autochtones. L'autre point de vue : celui des militaires qui pillent et violent chaque jour les villages sur leur passage.
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Attaquer la terre et le soleil

Nous sommes en Algérie entre 1845 et 1850. La République Française colonise l'Algérie. Nous suivons une famille de colons et une compagnie de militaires.

Les colons en bavent : le climat est hostile, la terre encore ingrate est difficile à cultiver, le choléra fait des ravages, les autochtones défendent leur pays, la mort rôde.

Les militaires « pacifient ». Les exactions de la soldatesque abondent, tant contre ceux qui ont pris les armes que contre les femmes, les vieillards et les enfants.

Tout cela est décrit sans ménagement, crûment, brutalement.

Et ce n'est pas une caricature, les faits sont avérés, la conquête de l'Algérie s'est faite avec une extrême violence. La « mission divine » de la colonisation n'a été que le masque de la cupidité de beaucoup, de la volonté de puissance et de la folie brutale de quelques uns.

Je dédie ce livre au maréchal Bugeaud. Et que le diable l'emporte, scrogneugneu !
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Attaquer la terre et le soleil

Deux familles ont quitté Marseille pour aller peupler l’Algérie vers 1850. Il y a Séraphine, son mari et ses deux enfants, le couple de sa sœur et de son mari. Ils arrivent dans une colonie agricole qui semble perdue au fin fond du pays, lin de tout. Çe qui devait être un coin de paradis est un désastre. Séraphine se sait abandonnée, elle scande « Sainte et sainte mère de Dieu, pourquoi nous avez-vous abandonnés« , une litanie qui accompagne le récit de la décomposition de son rêve. Le choléra tue ses deux enfants et son beau-frère, les baraques à construire en bois, le soleil brûlant, le froid glacial, les pluies trop abondantes, l’angoisse d’une attaque de pillards ou des lions.



L’autre narrateur est un soldat anonyme et obéissant à son chef, un homme brutal dont la conception de la colonisation se réduit à tuer les hommes, violer les femmes et piller les gourbis avant de les incendier. Il braille sans cesse « Nous ne sommes pas des anges« . Il le démontre par une brutalité infinie, une inhumanité culminant dans le meurtre d’un vieil homme qui proteste avec douceur contre le viol des femmes « Ce sont nos femmes, sidi mon commandant« .



Ces deux voix qui alternent racontent une effroyable conquête de l’Algérie. On attend en vain un sursaut, un peu de calme. Il faut se résoudre, il n’y aucun espoir, aucun salut, sauf peut-être à admettre l’échec et à quitter le pays. Ce beau récit litanique aux longs couplets ciselés est d’une tristesse infinie, un chant de l’absurde et de la sauvagerie humaine.
Lien : https://lecturesdereves.word..
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Attaquer la terre et le soleil

Ce livre relate le destin de colons et de soldats lors de la colonisation algérienne, au XIXème siècle.

Moment oublié de l’histoire documenté par mathieu belezi à travers deux voix : celle d’une colone venant de Marseille et celle d’un soldat.



L’histoire est intéressante cependant j’ai eu du mal avec la manière dont c’était écrit. Ce manque de ponctuation, majuscules etc. m’a interpellé, je n’ai pas aperçu ce que cela apportait à l’histoire. Autant pour une personne je peux comprendre que cela peut être lié à sa manière de penser, mais là le style narratif était appliqué aux deux ce qui m’a un peu dérouté.



De plus, j’ai eu énormément de mal à suivre le soldat et leur façon sanguinaire d’aborder les choses (ce qui est probablement réel mais trop violent pour moi) et du côté installation des colons c’est un enchaînement de désastres qui est dramatique à lire.



Ce livre reste tout de même rapide à lire et pour ceux qui veulent découvrir ce pan tragique de l’histoire de la colonisation française en Algérie, il apporte ainsi une vision oubliée.

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Attaquer la terre et le soleil

Utilisant un style bien à lui, l'auteur nous entraîne dans la colonisation de l'Algérie et dans toutes ses atrocités.

Le récit de ce roman ne peut que nous marquer du fait de la violence racontée.

Par ailleurs, j'ai bien aimé les deux voix différentes qui nous montrent bien l'histoire vue par les colons, et aussi celle vue par les soldats.

On ne peut qu'être consterné par les conditions de vie des colons et la cruauté des soldats.

Par ailleurs, le style de l'auteur change et j'ai bien aimé même si au début je me suis focalisée sur celui-ci et moins sur l'histoire en elle-même.
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Attaquer la terre et le soleil

Dans ce roman écrit dans un souffle, nous suivons deux personnages : Séraphine, à qui l'Etat français à fait miroiter le Paradis, et qui arrive en Algérie avec Henri son mari et leurs trois enfants en tant que colons pour cultiver des terres agricoles et qui auront de belles déconvenues lorsqu'ils se rendront compte que rien de ce qu'on leur a promis n'existe, et un soldat français dont la troupe est dirigée par un homme qui a soif de massacres et dont le quotidien est rythmé par les tueries et les maltraitances faites aux locaux sur le motif qu'ils doivent être soumis.



Ces deux voix sont ici réunies pour décrire la colonisation de l'Algérie au 19ème siècle, un pan de l'histoire peu connu au final. C'est cru et violent, ça poisse dans tous les sens, entre la pluie qui leur colle à la peau, la chaleur qui les étouffe, la poussière qui les indispose, les femmes violées, les hommes massacrés, les maisons pillées...



Il faut avoir le cœur bien accroché, c'est une lecture éprouvante, servie par une plume éblouissante qui décrit la misère et le sang par le biais de deux voix, à l'unisson.



Le texte est court, dense, sans ponctuation ni majuscule tel une phrase prononcée dans un souffle. C'est oppressant et l'on est souvent au bord du vertige.



Une lecture dont on ressort K.O...






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