Citations de Matt Suddain (28)
Un serveur vient d'apporter son chapeau au vieil homme. Deux insectes [des libellules] volettent tristement près de son verre vide. Te souviens-tu de quand ton papa nous emmenait aux docks pour les attraper dans des bocaux? Les libellules. Pas les vieillards.
La cuisine est la forme que j'ai choisie pour accéder au contenu divin de la matière triviale.
Je crois que la cuisine est la plus grande forme d'art. Quel autre art nous permet d'ingérer et d'intégrer le média ?
...Puis l'Heliogabulus, un suicide hédoniste : fœtus de lièvre en saumure ; escargots nourris au lait ; cervelles d'oiseaux marins ; oiseaux chanteurs aveuglés puis noyés dans du porto, mangés entiers ; loirs élevés en bocaux de céramique et gavés jusqu'à devenir des boules de beurre, tués sans même voir la lumière du jour, trempés dans le pavot, servis sur des plumes. Café. C'est ainsi que mangent les morts quand ils se fatiguent de la vie.
Eh bien, j'ai autant confiance dans les canards que dans les sorcières. Il n'y a pas d'amour dans l'œil d'un canard. (p.447)
Comme elle le sait, je dispose du montant correct de misanthropie comme n'importe qui pensant correctement. Je déteste l'humanité. (p.123)
L'apocalypse est ma joie. Je ne ressens aucune tristesse à l'idée de notre extinction. La pire des horreurs pour moi n'est pas la possible fin de l'humanité mais la survie éternelle de notre Empire de Stupidité. (p.94)
C'est comme la quête du grand amour, j'imagine. L'étendue de la mare augmente les chances que le poisson parfait existe, tout en diminuant la possibilité de l'attraper. Doit-on s'imaginer qu'on a une chance mathématique, et continuer la recherche ; ou se dire que ce qu'on a déjà attrapé est parfait, et être heureux ?
Pour l'instant, je choisis d'être insatisfait. (p.25)
La nourriture peut mourir deux fois : d'abord à l'abattoir puis, à nouveau entre les mains du cuisinier. (p.31)
La nourriture et la magie sont intimement liées. (p.28)
Le biscuit propitiatoire délicatement plié avait la couleur du blé au soleil. Il était facile à briser et le petit coin que je mangeai sembla disparaître sur ma langue et laisser une succession de saveurs qui mélangeaient et jouaient avec l'espace et le temps. Les saveurs n'étaient pas complexes ni exotiques. Elles étaient juste tellement parfaitement équilibrées que j'espérai qu'il s'agisse d'un poison et que ce soit la dernière chose que je goûtais.
Eh bien, laissez-moi vous dire ce que vous devez absolument faire. Vous devez aller vous faire foutre. Mais vous ne le ferez pas car vous êtes le Touriste. Vous êtes pire que la peste, pire que la guerre parce que, malgré le fait qu'elles soient destructrices, elles sont relativement brèves. Votre règne de destruction culturelle ne finit jamais.
La pire des horreurs pour moi n'est pas la possible fin de l'humanité mais la survie éternelle de notre Empire de Stupidité.
… Puis au Misty's Boutique pour un repas si fade et sans prétention que je doute qu'il ait même l'ambition de devenir de la merde. Il restera probablement dans mon colon à bâiller.
… La nourriture est la mémoire, Nina. Le lait se souvient du goût de l'herbe mangée par la vache. Le vin se rappelle le temps qu'il faisait pendant les semaines précédant le moment où les raisins ont été pressés.
Une clique de chasseurs spectraux chargeait à travers la salle de bal, montée sur des chevaux écumants, à la poursuite d'une bête mythique, accompagnée par une meute de lévriers géants. C'était une vision majestueuse et terrifiante.
"Je ne comprends pas pourquoi on fait ça, patron", s'exclama Bête quand le bruit des sabots et des aboiements s'éloigna.
Il avait mangé trois omelettes avec une brutalité qui ne pourrait être vue que comme une déclaration de guerre au dieu oeuf.
La lumière du soleil a l'odeur des biscuits brûlés.
Le bout de mon crayon devrait sembler plonger dans la page comme si elle était couverte d'un millimètre de crème.
Fais comme si je préférais ma musique gravée sur un morceau de vinyle chaud et mes livres imprimés sur la chair d'arbres morts.