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Citations de Maurice Barrès (292)


L’horizon qui cerne cette plaine, c’est celui qui cerne toute vie ; il donne une place d’honneur à notre soif d’infini, en même temps qu’il nous rappelle nos limites. Voilà notre cercle fermé, le cercle d’où nous ne pouvons sortir, la vieille conception du travail manuel, du sacrifice militaire et de la méditation divine.
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Notre cœur périssable, notre imagination si mouvante s’attachent à ce coteau d’éternité. Nos sentiments y rejoignent ceux de nos prédécesseurs, s’en accroissent et croient y trouver une sorte de perpétuité. Il étale sous nos yeux une puissante continuité, des mœurs, des occupations d’une médiocrité éternelle ; il nous remet dans la pensée notre asservissement à toutes les fatalités, cependant qu’il dresse au-dessus de nous le château et la chapelle, tous les deux faiseurs d’ordre, l’un dans le domaine de l’action, l’autre dans la pensée et dans la sensibilité.
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ils ne songent plus à demander au vieux sanctuaire qu’il prenne la défense de leurs intérêts nationaux, mais seulement celle de leurs intérêts domestiques.
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De quel charme bizarre, aussitôt que je l’aperçois, ne saisit-elle pas mon esprit et mon cœur, cette montagne en demi-lune, à la fois charmante et grave !
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Seuls des yeux distraits ou trop faibles ne distinguent pas les feux de ces éternels buissons ardents. Pour l’âme, de tels espaces sont des puissances comme la beauté ou le génie. Elle ne peut les approcher sans les reconnaître. Il y a des lieux où souffle l’esprit.
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Un rationalisme indigne de son nom veut ignorer ces endroits souverains. Comme si la raison pouvait mépriser aucun fait d’expérience !
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De ce milieu par sa force tranquille, il a banni le ton plaisantin, il a libéré les vrais sentiments jusqu'alors intimidés de chacun. Maintenant de leur accord ils croient tirer une plus-value générale.
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La religion. — Si l’on veut, nous possédons la catholique, la protestante et la juive ; mais, à voir de plus haut, la France est divisée entre deux religions qui se contredisent violemment, et chacune impose à ses adeptes de ruiner l’autre. L’ancienne est fondée sur la révélation ; la nouvelle s’accorde avec la méthode scientifique et nous promet par elle, sous le nom de progrès nécessaire et indéfini, cet avenir de paix et d’amour dont tous les prophètes ont l’esprit halluciné.
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Racadot et Mouchefrin emploient toute leur énergie à pouvoir continuer leurs études et s’aigrissent de ne pouvoir, malgré les privations qu’ils s’imposent, s’ajouter à ces aventureux solliciteurs de fonctions inexistantes. Ils s’obstinent à poursuivre des diplômes qui ne leur serviraient de rien. Ils collaborent à la création d’un élément social nouveau. C’est une classe particulière qui sous nos yeux, en ces années 1882-1883, se constitue : un prolétariat de bacheliers.
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Voici sur notre sol de France une autre famille rassemblée. En deuil, elle aussi. La mère, les fils vont voir un profil étranger. Son mari, leur père, était allemand, anglais, italien. La pensée qui animait ce mort est toujours vivante dans leur conscience. Je ne leur demanderai pas de conseil ; parfois, je les écouterai avec intérêt, car dans leurs âmes, pour moi tant de choses sont nouvelles, surprenantes ; et toujours je leur marquerai de l’estime, car ils appartiennent à de grandes nations ; mais plus ils me parleront avec sincérité, en honnêtes gens, plus je devrai me méfier, car la vérité allemande et l’anglaise ne sont point la vérité française, et peuvent nous empoisonner. En vain, cet étranger, quand il se fit naturaliser, jura-t-il de penser et de vivre en Français ; en vain a-t-il lié ses intérêts aux nôtres, le sang s’obstine à suivre l’ordre de la nature contre les serments, contre les lois. Il est notre hôte, ce fils d’outre-Rhin, d’outre-mer, nous lui devons la sécurité et toutes les sympathies généreuses. Nous ne lui devons pas une place dans les pouvoirs du pays. Laissons-le d’abord prendre notre température et par des racines qui naîtront, se nourrir de notre terre et de nos morts. Les petits-fils, eux, seront des Français autrement que par une fiction légale. Il faut commencer par ne pas imposer à des étrangers de trop lourdes responsabilités pour ne pas être amené à leur infliger de trop durs châtiments. Des Français trop récents ont, dans ces dernières années, beaucoup troublé la conscience nationale. On épurerait celle-ci par une loi prudente sur les naturalisations.
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[...] je compris quel moment je représentais dans le développement de ma race, je vis que je n’étais qu’un instant d’une longue culture, un geste entre mille gestes d’une force qui m’a précédé et qui me survivra.
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Il quitta la manière de ces jeunes gens qui jamais n'oubliaient de situer dans l'universel l'objet dont ils traitaient, et qui par là évitaient bien des exagérations : il accepta le préjugé ordinaire qui est de considérer la beauté dont on parle comme la plus belle beauté, et l'infamie comme la plus infâme infamie. C'est par ces fautes contre le goût - précisons : contre l'ordre général - qu'on entre dans la vie commune , qu'on descend de son isolement pour s'assimiler les lieux communs puissants, et sonores, toujours agréables au plus grand nombre.
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La colère simplifie nos rapports avec les êtres qui nous l'inspirent.
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Nos vaines prétentions sont une des parties les plus réelles de notre être.
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Il y a une distance immense entre les probabilités les plus pressantes et le fait accompli. Le "ça y est" que nous murmurons en face d'une réalité décisive étrangle des milliers d'espérances qui, durant les pires crises et contre tout bon sens, se blottissent dans quelque coin de notre âme.
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On ne détruit réellement que ce qu'on ne comprend pas.
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le même mot n'est plus le même selon les lieux et les circonstances où il est logé. Un principe produit des fruits variés selon les esprits qui le reçoivent.
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un garçon qui a de l'audace et qui ne raisonne pas le rapport des moyens avec leurs conséquences, des efforts avec les obstacles, c'est tout ce qu'il y a de plus dangereux. Que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance, voilà une condition première de la paix sociale.
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Mieux que les voyages, certains repos forment la jeunesse.
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À nul âge on ne philosophe mieux qu'à vingt ans, et surtout vers quatre heures du matin.
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