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EAN : 9782012859487
44 pages
Hachette Livre BNF (01/05/2013)
3.9/5   10 notes
Résumé :
La terre et les morts : sur quelles réalités fonder la conscience française : troisième conférence / par Maurice Barrès ; [publ.] par la Ligue de la Patrie française
Date de l'édition originale : 1899
Sujet de l'ouvrage : France (1870-1940, 3e République)

Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un document intéressant, à valeur historique, politique et philosophique.
Il est ici en vérité question du "culte du moi" de sa trilogie romanesque que Barrès va incarner politiquement.

Quand je dis le "culte du moi", il s'agit tout particulièrement du jardin de Bérénice. C'est l'incarnation de l'âme populaire que le politique se doit défendre, la partie inconsciente du Moi que nous héritons de notre Terre et de nos Morts. Nous ne sommes qu'un instant du développement de notre âme, on croirait lire Bernard de Chartres.

On comprends donc ici que l'auteur n'accorde d'intérêt à l'affaire Dreyfus que parce qu'il le considère comme un symptôme d'un malaise plus profond. Il se place diamétralement à l'opposé du Journaliste, qui symbolise pour lui l'ingénieur Charles Martin, ce qu'il nomme l'Adversaire. Véritable Rabelaisien que Maurice Barrès.

Il s'agit de faire un bilan de la politique du siècle dernier, et d'en tirer les conséquences. Il met à l'honneur un réalisme politique par lequel il cherche la paix et l'ordre après les conflits trop nombreux.

Sur la route de l'histoire on trouve toujours la conciliation,

Ecrit en 1899
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Voici sur notre sol de France une autre famille rassemblée. En deuil, elle aussi. La mère, les fils vont voir un profil étranger. Son mari, leur père, était allemand, anglais, italien. La pensée qui animait ce mort est toujours vivante dans leur conscience. Je ne leur demanderai pas de conseil ; parfois, je les écouterai avec intérêt, car dans leurs âmes, pour moi tant de choses sont nouvelles, surprenantes ; et toujours je leur marquerai de l’estime, car ils appartiennent à de grandes nations ; mais plus ils me parleront avec sincérité, en honnêtes gens, plus je devrai me méfier, car la vérité allemande et l’anglaise ne sont point la vérité française, et peuvent nous empoisonner. En vain, cet étranger, quand il se fit naturaliser, jura-t-il de penser et de vivre en Français ; en vain a-t-il lié ses intérêts aux nôtres, le sang s’obstine à suivre l’ordre de la nature contre les serments, contre les lois. Il est notre hôte, ce fils d’outre-Rhin, d’outre-mer, nous lui devons la sécurité et toutes les sympathies généreuses. Nous ne lui devons pas une place dans les pouvoirs du pays. Laissons-le d’abord prendre notre température et par des racines qui naîtront, se nourrir de notre terre et de nos morts. Les petits-fils, eux, seront des Français autrement que par une fiction légale. Il faut commencer par ne pas imposer à des étrangers de trop lourdes responsabilités pour ne pas être amené à leur infliger de trop durs châtiments. Des Français trop récents ont, dans ces dernières années, beaucoup troublé la conscience nationale. On épurerait celle-ci par une loi prudente sur les naturalisations.
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Une famille est réunie pour l’anniversaire d’un grand deuil. La place du père est vide à la table commune. « Il est toujours au milieu de nous, dit la mère. Il veille sur ceux qu’il protégeait et qui sont réunis en son nom. Qu’il maintienne entre nous tous la paix et la concorde ; prions-le de nous aider à supporter les épreuves de la vie et d’écarter celles qui seraient au-dessus de nos forces. Qu’il nous éclaire et nous conduise toujours dans le droit chemin, qui mène vers lui. » Si, parmi les fils, il en est qui ne soient pas portés à croire à l’existence personnelle des morts, vont-ils combattre cette croyance, qui est pour leur mère veuve un espoir de réunion ? Non, car il n’y a pas plus de raison scientifique pour nier que pour affirmer. Ils traduiront la prière dans une autre langue : « Ce que nous pleurons, ce n’est pas un corps rendu à la terre, c’est une affection qui nous enveloppait, une conscience qui nous dirigeait. Ce qui était lui, c’étaient ses conseils, ses bienfaits, ses exemples : tout cela est vivant dans notre souvenir. Que sa pensée nous soit toujours présente dans les luttes de la vie. Il y a des heures où l’ombre est bien épaisse : que ferait-il à notre place ? que nous dirait-il de faire ? C’est là qu’est le devoir, par cela que nous pensons à lui, sa force bienfaisante s’étend sur nous comme pendant sa vie : c’est ainsi que les morts tendent les mains aux vivants. »
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Hélas ! il n’y a point de race française, mais un peuple français, une nation française, c’est à-dire une collectivité de formation politique ; et malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n’est point arrivée à se définir à elle-même.

Nous l’avouons implicitement par ce fait que, suivant les besoins du moment, pour nos publicistes, nos écrivains, nos artistes, nous sommes tantôt Latins, tantôt Gaulois, tantôt « le soldat de l’Église », puis la grande nation, « l’émancipatrice des peuples ».

Ces mots contradictoires, voilà autant de drapeaux sous lesquels des hommes avides d’influence assemblent leur clientèle, ajoutant ainsi à la lutte des principes la compétition des intérêts. Ces groupes constituent proprement des nations dans la nation, car chacun d’eux conçoit à sa manière la loi interne du développement de ce pays
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Est-ce à dire que nous voulions nous mettre en travers d’une évolution générale et, par je ne sais quelle discipline évidemment impuissante, attacher l’individu à son clocher comme l’animal à son pieu ?

Indigne supposition. Si les attaches qui retiennent un individu à son lieu de naissance doivent être rompues, je ne m’en plains pas, pourvu que, dans le lieu où il ira se fixer, il puisse prendre des attaches locales. Si les vieux préjugés héréditaires de caste ou de paroisse qui faisaient une raison aux petits groupes doivent être dissipés, je m’en féliciterai, à condition qu’un néant moral ne leur succède pas et que le petit génie local demeure dans la région pour animer d’une nuance d’âme particulière la science internationale.
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Cette voix des ancêtres, cette leçon de la terre que Metz sait si bien nous faire entendre, rien ne vaut davantage pour former la conscience d’un peuple3. La terre nous donne une discipline, et nous sommes les prolongements des ancêtres. Voilà sur quelle réalité nous devons nous fonder.
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