C'est un document intéressant, à valeur historique, politique et philosophique.
Il est ici en vérité question du "culte du moi" de sa trilogie romanesque que Barrès va incarner politiquement.
Quand je dis le "culte du moi", il s'agit tout particulièrement du jardin de Bérénice. C'est l'incarnation de l'âme populaire que le politique se doit défendre, la partie inconsciente du Moi que nous héritons de notre Terre et de nos Morts. Nous ne sommes qu'un instant du développement de notre âme, on croirait lire
Bernard de Chartres.
On comprends donc ici que l'auteur n'accorde d'intérêt à l'affaire Dreyfus que parce qu'il le considère comme un symptôme d'un malaise plus profond. Il se place diamétralement à l'opposé du Journaliste, qui symbolise pour lui l'ingénieur
Charles Martin, ce qu'il nomme l'Adversaire. Véritable Rabelaisien que
Maurice Barrès.
Il s'agit de faire un bilan de la politique du siècle dernier, et d'en tirer les conséquences. Il met à l'honneur un réalisme politique par lequel il cherche la paix et l'ordre après les conflits trop nombreux.
Sur la route de l'histoire on trouve toujours la conciliation,
Ecrit en 1899