AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maurice Denuzière (761)


La contemplation et l'étude de la nature suffisent à démontrer l'existence de Dieu.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai connu il y a quelques années quand j'étais avocat à Boston, un très jeune type nommé Henri David Thoreau, petit-fils d'un flibustier normand venu, on ne sait comment, en Amérique. Sa famille habitait Concord, une bourgade située à quelques miles au nord-ouest de la ville et que tous les Yankees connaissent, parce que c'est là que fut tiré, en avril 1775, le premier coup de fusil de la guerre d'Indépendance. J'appartenais à cette époque à la commission des bourses de l'université Harvard et j'avais eu connaissance d'une demande présentée par le père Thoreau, pour son fils. Le brave homme s'y était pris avec une bonne avance, certain que son rejeton serait un jour capable d'entrer à l'université. Je voulus voir ce phénomène, je le vis. C'était un garçon malingre, aux épaules basses, plutôt petit, avec une tête osseuse. Mais il avait le regard flamboyant d'un saint ou d'un fou. Il me posa une question, en tant que juriste, à laquelle j'ai mis longtemps à répondre : "Croyez-vous, monsieur, que toutes les lois soient bonnes et qu'un honnête homme ne doit pas parfois leur désobéir si sa conscience le lui commande ?" A mon avis, on entendra un jour parler de ce jeune type... de Concord.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai les goûts simples d'une huître et je suis un adepte de l'anonymat. Être inconnu dans une société qui a fait de l'indiscrétion une vertu civique, voilà mon désir. Aujourd'hui, tout le monde veut tout savoir sur tout le monde. Moi, je ne veux rien savoir sur personne. La reine Victoria disait : "il y a les gens que je connais, et les Esquimaux.". Je pense, comme elle, que le monde est empli d'Esquimaux.
Commenter  J’apprécie          70
Un homme malmené par la vie trouve toujours un réconfort dans le regard de son chien.
Commenter  J’apprécie          60
Tout en ayant conscience d'être un élément du grand Tout, ainsi que la feuille appartient à l'arbre, il se sentait, par contre, étranger à la fourmilière humaine. Sans mépris, ni réel intérêt, il en observait l'évolution, convaincu de l'irrévocable solitude de tous et de chacun.
Individualiste, il estimait que chaque être doit vivre suivant sa nature, toutes les contraintes, acceptées ou imposées, ne pouvant que fausser le jeu des forces qui assurent l'équilibre du monde. C'est pourquoi il se méfiait des philosophies, des religions et des morales, carcans moraux et spirituels destinés, selon lui, à remplacer l'harmonie par l'ordre et l'incertain par le préconçu. En cataloguant le Bien et le Mal, comme on trie le coton, les chrétiens s'étaient enfermés dans un dualisme dont ils exceptaient Dieu par commodité. Seuls les contemplatifs lui paraissaient sincères, parce que, sereins et disponibles, ils guettaient les signes que les autres ne pouvaient voir. Tolérant, Clarence ne portait que rarement des jugements sur ses semblables, comme il s'interdisait de prononcer deux mots : "toujours" et "jamais" parce qu'ils contenaient pour lui toute l'outrecuidance du vocabulaire humain.
Un ancien pasteur unitarien, Ralph Waldo Emerson, qui était allé interroger en Europe les grands esprits de l'époque, commençait à prêcher une doctrine non conformiste se rapprochant des théories très personnelles de Dandrige :
Une chaîne subtile d'anneaux sans nombre, Du proche au lointain, relie toutes choses,
avait écrit ce Bostonien qui sentait passer en lui "les courants de l'Etre universel".
Commenter  J’apprécie          60
La seule notion d'éternité qu'il soit donné aux hommes d'apprécier, pensait Clarence, tient dans la contemplation du vide laissé par la mort, la sensation d'absence définitive. Ceux que dispersent les hasards de la vie ont toujours une chance, même si les océans ou les continents les séparent, même si l'immensité du monde les laisse dans l'ignorance de leurs destins réciproques, de se rencontrer. La mort les rend inaccessibles. Les êtres s'y dissolvent.
Commenter  J’apprécie          60
La bienfaisance était considérée comme un devoir du possédant. L'offrande, le plus souvent discrète, engageait plus le donateur que le secouru. N'étant tenu à aucune gratitude, ce dernier conservait intacte sa fierté
Commenter  J’apprécie          60
Il n’y a que deux méthodes pour conquérir les femmes qui ne sont pas des gourgandines vénales, les faire pleurer ou les faire rire.
Commenter  J’apprécie          60
le mot politique commence par un p parce que cette lettre, pareille aux hommes politiques, sait adopter toutes les positions. En la tournant de droite à gauche, elle devient un q, en la plaçant debout, elle devient un d, et en la retournant de gauche à droite, elle se transforme en b.
Commenter  J’apprécie          50
 Neutralité. Être neutre, c’est ne pas entrer dans le jeu d’adversaires qui vous sont étrangers.
Commenter  J’apprécie          50
 Le soleil et la femme semblent s’être partagé l’empire du monde, l’un nous donne les jours, l’autre les embellit ! 
Commenter  J’apprécie          50
- J'ai su , docteur, ce que c'est que d'avoir soif !
- Moi pas, faisait le médecin en clignant de l’œil... J'ai toujours bu avant !
Commenter  J’apprécie          40
Si l'on peut amener à peu près n'importe qui ou n'importe quoi dans une chambre d'hôtel, l'épouse adultère de son meilleur ami, une bonne sœur, un garçon livreur, un pain de plastic, du haschisch ou une poupée gonflable, il est beaucoup plus difficile de s'y faire admettre avec un chien.
Commenter  J’apprécie          40
Probité n'a pas le même sens pour nous que pour un homme d'affaires américain. On admire la réussite et la fortune acquise, sans s'interroger sur les moyens dont on a usé pour les acquérir. On a le culte du parvenu, et l'honorabilité d'un citoyen se mesure au montant de ses revenus. On ne dit pas de quelqu'un : « C'est un homme intelligent, un citoyen cultivé, un industriel habile » ; on dit : « Il pèse cent mille dollars ou dix mille dollars. » Le dollar n'est pas qu'une monnaie, c'est l'unité de mesure, non seulement sociale, mais humaine.
Commenter  J’apprécie          40
Dignement assis , attentif au maintien de son équilibre sur le cuir platiné du siège et au déroulement du paysage , il se révéla passager de bonne compagnie.
Commenter  J’apprécie          40
" J'appartiens en effet à cette catégorie de sentimentaux stendhaliens pour qui la femme, autant que l'objet de l'amour, peut en être l'occasion ".
Commenter  J’apprécie          40
" L'innocence a toujours bien du mal à triompher des apparences de la culpabilité ".
Commenter  J’apprécie          40
Voyez-vous, Mosley, nous sommes comme ce pays, apparemment nonchalant et serein. Ces grands espaces que nous habitons nous habitent aussi. Nos dimensions de référence sont celles de ces paysages où le regard se perd, celles de ce fleuve lent et sinueux, qu'on ne peut détourner de son cours. Comme aux bêtes sauvages, il faut à chacun de nous, pour subsister, un territoire autour de sa maison où il puisse chasser, galoper, humer les vents, s'abandonner aux exaltations soudaines de son être, isoler sa mélancolie. Nous ne pourrons jamais nous plaire dans un monde construit par les hommes, des usines et des bureaux, fondant une solidarité factice sur l'acceptation de toutes les promiscuités.
Commenter  J’apprécie          40
Alors que Virginie se trouvait à l'avant du bateau, sous la dunette, elle put elle-même apprécier la prudence du capitaine. Un marin, penché à la proue, maniait la sonde et transmettait au maître du bateau, debout sur la passerelle, hiératique comme un Neptune en charge d'âmes, le résultat de ses observations. C'était une sorte de chant, comme celui qui rythmait les enchères aux tabacs, qu'elle avait entendu petite fille. "Mark four, half four, mark four, mark three, half three, mark twain(1)", criait l'homme, ce qui signifiait que la profondeur du fleuve passait à cet endroit-là de vingt-quatre à douze pieds.

(1) Quelques années plus tard, sur le Mississippi, allait débuter un jeune pilote, ancien apprenti imprimeur, qui s'appelait Samuel Langhorne Clemens. Après avoir été l'élève du capitaine Horace Bixy, une figure légendaire du fleuve, il devait obtenir sa licence de pilote en 1859, à l'âge de vingt-trois ans. Pendant cinq ans, il allait conduire de grands bateaux de La Nouvelle-Orléans à Memphis ou à Pittsburgh. Renonçant à ce métier, qui lui donnait cependant bien des joies, après avoir vu son frère, Henry Clemens, périr à bord du vapeur Pennsylvania Princess dont les chaudières explosèrent, Samuel se fit journaliste et écrivain. Il choisit le pseudonyme de Mark Twain. Sans doute en se souvenant avec mélancolie du chant monotone des sondeurs !
Commenter  J’apprécie          40
 Il arrive que des êtres qui s’aiment soient comme les deux seaux d’un puits : attachés à la même chaîne, se frôlant à chaque instant et sans jamais s’arrêter sur la même margelle .
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Denuzière (1261)Voir plus

Quiz Voir plus

Quizz One piece Fan

Quelle femme Sanji a t il sauvé des mes mains de Vergo a Punk Hazard ?

Robin
Tashigi
Nami
Vivi

36 questions
15 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..