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Critiques de Maurice Maeterlinck (132)
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La Vie des abeilles

Ce qui m'a surprit en commençant ce livre c'est son style très littéraire et poétique. Je ne m'y attendais pas du tout et quel plaisir de livre un ouvrage tantôt scientifique tantôt philosophique avec une telle plume.



L'auteur nous plonge dans le monde des abeilles tel qu'il l'a connu. Il fait des parallèles entre nos vies et celle des abeilles, ce qui peut amener à réfléchir. Il parle, à une époque où l'on n'en parlait pas encore publiquement, de la disparition des abeilles et des nombreuses conséquences qui en découleront,



C'est un ouvrage essentiel sur le sujet !
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La vie des fourmis

Je connaissais cet essai de réputation, la Masse Critique et les éditions Archipoche m'ont permis de le découvrir. Maurice Maeterlinck met son talent au service de la biologie et sa vie des fourmis est un petit ouvrage bien agréable à lire. Savant juste ce qu'il faut, bien structuré, poétique mais aussi humaniste, il explique le fonctionnement de la fourmi, notre petite voisine, souvent brocardée et rappelle déjà tout le respect que l'homme doit à la Nature et à toutes ses formes.
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La vie des fourmis

Document intéressant et fort agréable à lire qui tord le cou aux idées reçues. La fourmi se nourrit de liquides qu'elle partage avec les autres avec joie.
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L'oiseau bleu

J'ai fait un rêve si saisissant avec un oiseau bleu que je suis allée chercher une signification et c'est ainsi que j'ai découvert l'existence de cet ouvrage, écrit par LE détenteur belge du prix Nobel de littérature.

La vacuité qui prend la forme de niaiseries pour arriver à une pseudo-philosophie aussi profonde et originale qu'une chanson de Christophe Mae. "Il est là, le bonheur, il est là" Tout n'est question que de perception.



Whaouuuu...



Oh mais pourquoi, tant de manque de respect et d'agressivité? Parce qu'il m'a volé deux heures de mon temps et mon énergie.

Mon rêve avait plus de profondeur, donc mon inconscient a plus de profondeur. Tu touches le fond, Maurice.



C'est exactement la raison pour laquelle je n'ai lu le petit prince qu'à 33 ans, ça avait l'air mièvre et finalement j'ai trouvé ça génial. Pour l'oiseau bleu, il s'est produit l'inverse.
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Pelléas et Mélisande

Pelléas aime Mélisande, Mélisande aime Pelléas mais Mélisande est mariée à Golaud, le frère aîné de Pelléas. Golaud a rencontré la jeune fille en pleurs auprès d'une fontaine, elle était belle et désespérée et c'est souvent comme cela qu'elle apparaîtra dans cette pièce.

On m'avait vanté cette oeuvre et je dois admettre que je suis un peu déçue. Vous l'aurez compris rien qu'en lisant le premier paragraphe de cette critique. J'ai été très émue par la scène IV de l'acte IV, c'est vrai. Le reste m'a semblé un peu confus. Il parait, d'après la préface, que c'est cela qui fait en partie la beauté de la pièce. Il semblerait que je sois passée à côté.



Challenge ABC 2023/2024
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Les Aveugles

"Les Aveugles", pièce en un acte écrite en 1890 par l'écrivain belge francophone Maurice Materelinck, prix Nobel de Littérature 1911.



Une pièce mystérieuse et envoûtante qui se déroule de façon statique dans une forêt obscure. Des aveugles, hommes et femmes, sont assis autour de leur Guide, un vieux prêtre qui est mort, mais ils ne le savent pas.

S'ensuit un dialogue ininterrompu entre les personnes aveugles, de questions et de réponses courtes, souvent angoissées, sursautant au moindre bruit, le vent, la mer, les feuilles qui tombent, ou quand ils se frôlent l'un l'autre. A la fin de la pièce, un bébé endormi dans les bras de sa maman aveugle, se réveille et gémit, il annonce quelque chose, tous les aveugles sont en état d'alerte, qui vient là ? ils ne le savent pas…



Ce que j'ai aimé dans cette pièce, c'est que les courts dialogues amènent le lecteur à s'interroger sur ce qu'il voit ; sur qui le guide ; sur les peurs qui l'habitent et sur ce qu'il attend. Tout au long de la pièce, on entre en quelque sorte en "résonnance" avec ce qui est dit, et chacun peut répondre librement, la pièce ne donne pas de réponse "toute faite".



*TROISIÈME AVEUGLE-NÉ

J'ai peur quand je ne parle pas.



*LA PLUS VIEILLE AVEUGLE

II faisait très beau ce matin ; il a voulu nous faire jouir des derniers jours de soleil avant de nous enfermer tout l'hiver dans l'hospice.

PREMIER AVEUGLE-NÉ

Mais j'aime mieux rester dans l'hospice!



*PREMIER AVEUGLE-NÉ

Nous ne sortirons plus, j'aime mieux ne pas sortir.

DEUXIÈME AVEUGLE-NÉ

Nous n'avions pas envie de sortir, personne ne l'avait demandé.



*LA PLUS VIEILLE AVEUGLE

Ils sont ici! Ils sont au milieu de nous!...

LA JEUNE AVEUGLE

Qui êtes-vous?

Silence.



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L'oiseau bleu

Même si je n'avais pas tout apprécié, Pelléas et Mélisande de Maeterlink m'avait plutôt séduite par la poésie de son écriture toute en retenue et en symbole, où rien n'était vraiment montré ni dit sur scène, mais où tout était suggéré, notamment avec l'opposition entre l'obscurité et l'odeur de mort, et entre la quête de la lumière.

Au contraire, ici, tout est explicite - bien que tout soit paradoxalement symbole, trop explicite. En effet, le message de la pièce, voire sa morale, est trop appuyé : il faut chercher le bonheur dans les plaisirs simples de l'existence et la douceur du foyer, il faut aimer ses parents, ne pas envier ce qu'on ne peut posséder... Si quelques idées sont belles - penser aux morts les fait se réveiller, c'est bien trop mièvre pour moi.

Et quant à la magie du diamant qui permet de révéler l'âme des choses, des animaux et des plantes, il permet également quelques belles idées comme la fourberie de la chatte ou la fidélité du chien, mais donne lieu aussi à une accumulation de passages qui sont loin d'être subtils : les bonheurs sont obèses, les enfants sont roses et joufflus... J'ai retrouvé l'importance de la lumière que j'avais relevé dans Pelléas et Mélisande, qui apparaît comme une figure angélique et même mariale.

Je ne sais pas comment tout ceci peut être représenté sur scène sans tomber dans quelque chose de kitch si le metteur en scène suit toutes ces didascalies de drapés, rayons dorés, voiles de soie...

Les défauts tiennent donc pour moi à une accumulation de personnages qui empêchent que ceux-ci soient approfondis, et avec des enfants qui ne sont là que pour s'émerveiller - alors que l'opposition entre le Chien et la Chatte aurait pu être approfondie. Et surtout, je n'y crois pas, je n'ai pas adhéré à ce merveilleux du conte, trop excessif à mon goût. Si le début suscite l'imaginaire des contes germaniques de façon classique, le manque de subtilité à partir du moment où les enfants partent en voyage, en quête plutôt, m'a sortie de la pièce qui sombre, pour moi, dans le ridicule plus que dans le merveilleux.

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Le trésor des humbles

Un recueil d'articles parus en 1896. Une écriture admirable : j'ai rarement lu quelque chose d'aussi beau.

Le message demeure pour moi très éthéré (l'école symboliste est bien là), aristocratique (dans un sens positif). Sans doute est-ce là l'écueil : je n'arrive pas à articuler cela avec la modestie des humbles, leur effacement.
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La vie des fourmis

 Longtemps, j'ai élevé des chenilles dans des boites d'allumettes.



 J'étais en primaire et je cachais mes trésors sous mon pupitre d'écolier. Plus tard, comme tout le monde, j'ai contemplé l'énigmatique déambulation des fourmis dans le jardin de mon grand-père. La seule expérience à laquelle je me livrais à l'époque était de recouvrir d'un peu de terre l'entrée des fourmilières pour observer la manière dont ses habitants surmonteraient cette épreuve. Mon intérêt pour la gent entomofaune ne s'est pas démentie au fil des années. J'ai même été abonné plusieurs années aux publications de l'OPIE (l'office pour l'information ecco-entomologique). J'ai toujours eu une prédilection pour l'étude des insectes sociaux ; les termites, les abeilles, les fourmis et bien évidemment, j'ai lu le triptyque que Maurice Maeterlinck (1862-1949) leur a consacré. Aujourd'hui, j'ai relu son ouvrage dédié aux fourmis. Celui-ci n'a pas perdu de son intérêt même si sa première publication remonte à 1930, on y trouve l'essentiel pour satisfaire sa curiosité. Maeterlinck n'est pas un scientifique, mais un dramaturge et poète dont l'œuvre éclectique témoigne d'un intérêt pour la musique, la biologie, la philosophie et le mysticisme. Il a obtenu le prix Nobel de littérature en 1911.



 On lui reproche dans ses ouvrages sur l'entomologie, un anthropomorphisme outrancier. Il prête aux insectes une intelligence et un comportement parfois comparables à l'homme. Mais il n'a pas tort lorsqu'il écrit : "La vérité c'est que nous répugnons à admettre qu'il se trouve sur cette terre d'autres êtres qui aient, par leur intelligence ou leurs qualités morales, les mêmes titres que nous à quelqu'importance spirituelle, à l'on ne sait quel rôle exceptionnel dans l'univers, à l'on ne sait quelle immortalité, quels vagues et grands espoirs. Qu'ils puissent partager avec nous un privilège que nous croyons unique, ébranle nos illusions millénaires, nous humilie, nous décourage...". Cette vision est toujours d'actualité.



 Bien sûr, son étude n'a pas la rigueur d'un ouvrage scientifique, mais c'est justement l'intérêt de son approche. Il dresse un parallèle entre les mœurs des insectes et celui des hommes en essayant d'en tirer un enseignement philosophique. Pour l'étude rigoureuse de l'entomologie, il existe de nombreux ouvrages très précis sur l'éthologie et la physiologie, ceux de Maeterlinck n'ont pas de prétention scientifique, mais ils sont une véritable introduction à l'étude et propices à déclencher des vocations. Dans ce domaine, il faut citer le maître entre tous, Jean-Henri Fabre (1823-1915) , dont Jean Rostand résume en une phrase la personnalité « Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poète ». On se reportera à son œuvre monumentale "souvenirs entomologiques".



 Pourquoi aujourd'hui, doit-on s'intéresser aux insectes et en particulier aux fourmis ? D'abord parce qu'ils sont présents sur terre depuis la nuit des temps et que selon certaines hypothèses, ils seront sans doute encore là après la disparition de l'humanité. Les premiers ancêtres des insectes seraient apparus il y a environ 450 millions d'années, c’est-à-dire bien avant les dinosaures. Quant aux fourmis, dont on a recensé à ce jour 12 000 espèces (il en reste probablement encore 30 000 à découvrir) elles représentent dans le monde animal l'exemple de vie en société organisée le plus abouti, à la fois sur le plan du nombre d'individus rassemblés dans une fourmilière, mais aussi par le degré de complexité de leur organisation. On trouve des fourmis éleveuses de bétail (pucerons) ou agricultrices spécialisées dans la culture des champignons. Elles développent des interactions complexes avec le monde vivant : guerre, mutualisme, parasitisme voire même esclavage (même si la très grande majorité des fourmis sont "pacifistes"). Enfin leur système de communication et leur sens de l'orientation font encore aujourd'hui l'objet d'études, car tout le mystère de leurs aptitudes extraordinaires n'a pas été percé. L'énumération de leurs qualités et de l'originalité de leur organisation ont fait l'objet de milliers de volumes très savants dont beaucoup parlent à leur sujet, d'intelligence, voire de culture.



 Et que dire de leur sens du partage et de l'altruisme ! Écoutons Maeterlink :



"La fourmi n'est pas prêteuse, disait le fabuliste. C'est vrai, elle ne prête pas, car prêter n'est qu'un geste d'avare ; elle donne sans compter et ne reprend jamais. Elle possède à l'entrée de l'abdomen une poche qu'on pourrait appeler le jabot social. Cette poche explique toute la psychologie, toute la morale et la plupart des destinées de l'insecte... Cette poche est un organe de charité, la fourmi n'a d'autres plaisir que d'offrir à qui le veut prendre, tout le fruit de ses peines... Pour s'en convaincre, il suffit de teinter de bleu quelques gouttes de miel et de les offrir à une de nos petites fourmis dont le corps est presque transparent. On voit bientôt le ventre s'arrondir, se tendre et prendre une teinte azurée. Une demi-douzaine de quémandeuses, alléchées par l'odeur, la caressent fiévreusement des antennes. Elle les satisfait à l'instant et tous les ventres qui l'environnent deviennent bleus... Après quoi, la première bienfaitrice qui a donné tout ce qu'elle possédait, allégée, s'éloigne en trottinant et visiblement plus heureuse que si elle venait de faire trois ou quatre repas plantureux."



 Exception à la règle, il existe pourtant une espèce moins altruiste, la fourmi amazone (Polyergus rufescens) qui s'introduit dans une fourmilière pacifiste et réduit tous ses habitants à l'esclavage. La cible est habituellement constituée par les placides ouvrières d'une espèce du groupe Formica fusca, celles-ci dans leur grande bonté, adoptent les fourmis amazone. Elles ont pitié de leur incapacité à subvenir à leur besoin, tombent sous leur sujétion, les nourrissent et les soignent comme des enfants de leur propre nid. Il est d'autres exemples humains tout aussi déshonorants que l'on pourrait citer. Le nom même d'Amazon(e) évoque un certain géant du Web, membre du club des GAFFA, faut-il le considérer comme un parasite ou un génie du commerce œuvrant pour le bien commun ?



 Voilà le type d'interrogation que peut suggérer l'étude d'un si minuscule personnage : La fourmi.



Bibliographie :



"La vie des Fourmis", Maurice Maeterlinck, Le livre de poche (1964)



"La vie des Abeilles", Maurice Maeterlinck, Le livre de poche (1965)



"La vie des Termites", Maudice Maeterlinck, aux éditions Monte-Carlo.



Pour une approche plus scientifique tenant compte des dernières découvertes sur le sujet :



La véritable histoire des fourmis, Professeur Luc Passera, Fayard, 2006.



Pour tout savoir sur tous les insectes :



"Souvenirs entomologiques", Jean-Henri Fabre, Editions du Layet, collection "les introuvables", 10 volumes plus un volume pour la biographie de Fabre, (1979).



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L'oiseau bleu

Une pièce merveilleuse, dans tous les sens du terme. De l'enfance, du rêve, de l'espoir, de vrais idées toujours terriblement actuelles. Des tirades faussement simples, aussi douces que dures. Des personnages attachants et faisants écho à notre quotidien et notre nature humaine. Non, Maeterlinck ne l'a pas volé son Nobel...

Un texte dont je ne me lasserai jamais, je scrute ses représentations et surtout je le relis au moins une fois par an, car j'en ai besoin pour être heureuse.
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La Vie des abeilles

Horrible souvenir de lecture de jeunesse. Littérature belge oblige. Et pourtant même alors, il y avait tellement mieux. A moins d'être apiculteur. Weber s'y est nettement mieux pris avec les fourmis.
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L'intruse - Intérieur

Beaucoup aimé, surtout parce qu'à l'époque, j'étais déjà amateur de Beckett... Et voir une sorte de théâtre pré-beckettien était quelque chose.
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Pelléas et Mélisande

J'ai eu un peu de mal à comprendre l'histoire de cette pièce et où Maeterlinck voulait en venir. L'intrigue est assez simple, mais comme souvent avec les œuvres symbolistes, j'ai préféré délaisser le sens à rechercher et me laisser charmer par la musicalité des mots, la beauté des images. J'ai particulièrement aimé le jeu entre clarté et ombre, lumière et obscurité qui traverse toute l’œuvre. Le style de Maeterlinck est absolument magnifique, savoureux: un véritable délice et bonheur de lecture pour moi.

(première lecture: 01 mars 2011)





Relue avec le même plaisir que la première fois, mais en occultant moins la part de compréhension cette fois. La narration me semble toujours aussi elliptique et entourée de mystère malgré tout : beaucoup de choses semblent passer par les regards, les gestes, et il y a énormément de non-dits. J’aimerais voir cette pièce sur scène pour voir comment seraient traduits ceux-ci et si je comprendrais davantage. Après les motifs de la lumière et de l’ombre qui m’avaient marqué la première fois, c’est celui de l’eau qui m’a particulièrement attiré pendant cette lecture-ci : elle est sans cesse présente, partout, reliant les personnages les uns aux autres. Enfin, mon avis reste le même quant à ce style symboliste : il me plaît toujours autant et est pour moi un véritable délice à lire.

(deuxième lecture: 06 juin 2011)
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La Vie des abeilles

Ce livre est un vrai petit bonheur, écrit par un amoureux des abeilles, à lire idéalement en été, à la campagne, dans la nature. Maurice Maeterlinck (prix Nobel de Littérature en 1911) nous décrit la vie des abeilles avec beaucoup de sensibilité, de poésie et d'intelligence scientifique. Les chapitres couvrent un cycle de la vie des abeilles, de l'essaim au vol nuptial, en passant par la fondation de la cité et la naissance des jeunes reines.
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Aglavaine et Sélysette

Plus d’une fois au cours de ma lecture de cette pièce j’ai été déboussolée par le texte. On retrouve les marqueurs forts de l’écriture de Maeterlinck. Les répétitions sont nombreuses et la mort jette son ombre sur la pièce dès le début avec cette tour aux murs pleins de fissures.

Mais pour une fois c’est l’amour qui est le thème central de cette histoire. Un amour non pas exclusif mais inclusif, qui se nourrit de l’amour d’un troisième. Il s’agit donc d’un triangle amoureux particulier dans lequel la dualité n’a pas de sens et où l’amour du troisième apparaît nécessaire au bonheur de chacun. Pourtant cet amour si puissant et ses démonstrations si fortes et nombreuses génèrent une souffrance chez les personnages et une angoisse chez le lecteur.

Maeterlinck signe un texte puissant mais parfois difficile à suivre. J’ai trouvé l’intrigue un peu longue avec de nombreuses répétitions qui ne font pas beaucoup avancer l’histoire. Les deux derniers actes précipitent l’action et apportent un regain d’énergie à un début un peu monotone.
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La mort de Tintagiles

Sentiment très étrange à la lecture de cette pièce que j’ai trouvé plus morbide que les autres. Les pièces de Maeterlinck sont beaucoup centrées sur la mort et son influence sur le comportement des vivants. Celle-ci ne fait pas exception à la règle mais de manière particulièrement cruelle à mon avis. Le jeune Tintagiles arrive sur l’île où se trouvent ses deux sœurs et Aglovale, un vieux maître. Mais il y a aussi une reine invisible, grand-mère des enfants, qui a déjà fait tuer tous les autres frères dans la crainte qu’ils la détrônent. Elle a fait venir Tintagiles pour le tuer à son tour. Les deux sœurs et le vieux maître décident de tout tenter pour essayer de le sauver de cette mort certaine.

Il y a beaucoup de suggestion dans cette pièce avec cette reine invisible qui donne ses ordres depuis la tour où elle reste murée sans que personne ne la voit jamais. Une certaine poésie se dégage des dialogues et on ressent toute la tendresse éprouvée par la sœur plus âgée à l’égard de Tintagiles. Mais j’avoue avoir été un peu dérangée par la cruauté de cette reine qui n’hésite pas à tuer de manière violente son propre petit-fils. Même si cette mort n’est pas visible, on peut aisément l’imaginer par les propos de Tintagiles qui décrit lui-même ce qu’il est en train de subir.

A mon sens, Maeterlinck sait parfaitement utiliser les mots, les non-dits et les symboles pour faire naître les sentiments de peur et de malaise chez le lecteur.
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L'oiseau bleu

Histoire de deux enfants Mytltil et Tyltil qui sont d'origine modestes et que ient trouver la fée Bérylune afin de leur demander de lui amener l'oiseau bleu, seul capable de guérir sa fille.

Conte féérique où les morts n'ont pus trop de soucis et se nourrissent du souvenir des vivants par exemple.

A la fois très enfantin mais pas dénué de profondeur.

Original à mon sens sans être transcendant.
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L'oiseau bleu

L'oiseau bleu nous raconte l'aventure de Tyltyl et Mytyl, frères et soeurs, les deux survivants d'une grande fratrie, la veille de Noël. La famille Tyl est pauvre, et les enfants regardent avec envie leurs voisins se préparer à festoyer pour un somptueux réveillon , et n'ont pas d'autre refuge que l'imagination: s'imaginer prendre part à la fête, s'imaginer manger de gros gâteaux, s'imaginer heureux. Lorsqu'ils vont se coucher, une fée leur rend visite: la fée Bérylune a un service à leur demander: sa fille est malade et pour lui remonter le moral, il faut aller chercher un oiseau bleu. Elle ne peut pas y aller elle même, car sa soupe risquerait de déborder si elle s'absente.



Tyltyl et Mytyl vont donc devoir s'en charger, munis d'un chapeau magique: lorsqu'on tourne la pierre qui l'orne, on peut voir la vérité des choses, le vrai esprit des animaux, objets, concepts, qui doit leur permettre d'identifier l'oiseau. Suite a une petite erreur de manipulation, Les enfants se retrouvent flanqués dans leur quête des esprits du pain, du sucre, de l'eau, du feu, du chien, de la chatte et de la lumière, certain espérant leur réussite, d'autres espérant leur échec ( car la fée a signifié à tout le monde que la mort les attend lorsque la quête sera achevée). Voilà donc Tyltyl et Mytyl, partis pour une aventure qui les amène au pays du souvenir (où ils vont retrouver les esprits des morts: les grands parents, les frères et soeurs, qui disent sortir de leur léthargie lorsque les vivants pensent à eux), dans le palais de la nuit, là où sont cachés les maladies, les peurs, etc..



Dans les deux cas, c'est un échec: les grands parents ont un oiseau bleu, mais dont la couleur change quand il quitte le monde du souvenir, et chez la nuit, il y en a trop, et ils ne trouvent pas le bon. Pareil dans la forêt: les esprits des arbres sont peu disposés à aider les humains qui passent leur temps à leur faire du tort et à les couper. L'oiseau n'est pas non plus dans le monde des morts, ni dans le jardin des bonheurs. Pas plus finalement au royaume de l'avenir, où les esprits des générations à venir préparent leur future vie sur terre. Mais dans le fond, est-il vraiment important?

Parce que c'est un conte initiatique ( en fait, une pièce de théâtre en 6 actes), et que ce n'est pas le but qui compte, mais le cheminement de Tyltyl et Mytyl. Toute cette quête a pour objectif de leur faire apprécier les plaisirs simples et quotidiens, des petits lutins aux noms comme "bonheur de regarder les étoiles" ou "bonheur de marcher pieds nus dans l'herbe" ( au lieu de rêver aux plaisirs évidents mais faciles et illusoires, symbolisés par un banquet de Gros Bonheurs ridicules- comme "Bonheur de manger quand on a plus faim" ou" bonheur de ne rien comprendre")



A la lecture je me suis dit quand même à plusieurs reprises que ça ne doit pas être évident à mettre en scène: il y a énormément de didascalies très précises sur les décors et les costumes, un nombre impressionnant d'acteurs à rassembler, des notations sur les effets spéciaux (la pièce date de 1909)



Et puis, même si tout ne m'a pas plu ( l'opposition un peu trop classique à mon goût" lumière = bon, nuit = mauvais", enfin, le bonheur de regarder les étoiles nuance un peu cette division. quelques personnages agaçants: le chien, que je trouve trop servile, et la lumière qui guide les enfants dans leur quête, mais qui est assez souvent casse-pieds moralisatrice.), j'ai bien aimé le passage très mignon avec les grands parents, et la mise en garde écologique dans la forêt: il vaut mieux vivre en accord avec la nature que s'y opposer, sinon, on risque de le payer cher. Le passage dans le jardin des bonheur fait un peu trop religieux pour moi, mais le royaume de l'avenir est un délice d'inventivité ( tout un enchevêtrement de machines, de rues, de pignons, d'engrenages de différentes nuances de bleu)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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L'oiseau bleu

Un conte sous forme d'une pièce de théâtre. Différents tableaux pour évoquer des moments de la vie et du monde.



Ainsi les deux enfants retrouvent leurs grand parents décédés, se rendent dans un cimetière, rencontre madame la nuit, discutent avec les bonheurs factices et les vrais bonheur etc. Entourés d'amis ou non, cette troupe avance à la recherche de l'oiseau bleu, introuvable...



Sous un contre rêveur et féérique, une symbolique à décrypter facilement ou non. Au final, ce livre permet de se dire qu'il faut regarder avec émerveillement chaque objet de notre vie.



Un très joli conte emprunt de finesse et de beauté.
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Marie-Magdeleine : Drame en trois actes

Pièce dramatique en trois actes de Maurice Maeterlinck, prix Nobel de littérature 1911.



J'enlève une étoile à cause de l'anti-sémitisme trop flagrant de Maeterlinck, qui s'exprime par la bouche des Romains présents dans la pièce.



Mais sinon, quelle belle découverte que ce livre ! J'avais peur de me retrouver avec un texte pompeux, suranné, bigot ... mais pas du tout ! C'est toute la force des Evangiles qui jaillit de cette pièce, de façon très moderne, contemporaine.



Verus, un soldat romain est amoureux fou de Marie-Magdeleine qui elle-même a découvert l'Amour du Christ :

"Il n'a fixé ses yeux qu'un instant sur les miens, et cela suffira pour le reste de ma vie. Je savais qu'il me reconnaissait sans m'avoir jamais vue et voulait me revoir... Il semblait me choisir gravement, puissamment, pour toujours..."



Au moment de l'arrestation du Christ, Verus vient proposer à Marie-Magdeleine le marché suivant : donne-toi à moi, reprends ton ancienne vie et je donnerai l'ordre de libérer ton Christ :

"plus tu l'aimes, plus je t'aime, plus tu veux le sauver et plus je veux le perdre ! Il s'agit de s'entendre !... Tu veux sa vie, je veux la mienne, et tu l'auras sa vie, mais moi je t'aurai, toi, avant qu'il n'échappe à sa mort... Est-ce entendu ?"



Dilemme de Marie-Magdeleine qui hésite à "sauver" le Christ de la mort si c'est pour le tuer spirituellement en elle en reprenant sa vie de courtisane alors même qu'Il l'a libéré de ses anciennes chaînes :

"Si je le perds en moi, je le détruis en nous !"



Dilemme d'autant plus douloureux que tous les disciples du Christ, rassemblés dans le dernier acte, accusent Marie-Magdeleine de trahir Jésus en choisissant le silence.



J'ai beaucoup aimé cette pièce, très forte, avec énormément de citations des Evangiles glissées de-ci de-là dans les répliques des différents personnages, présentées ainsi dans un autre contexte que celui du Nouveau Testament canonique. Le dernier Acte, dramatique à souhait, est particulièrement réussi.





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