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Citations de Maurice Renard (54)


Aux relations secrètes par quoi,dit-on, les charmes que l'on publie s'apparentent à ceux que l'on réserve, je me divertis à supputer l'invisible d'après le visible.
(page 138)
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La clarté du couloir projetait dans la cour un couloir de clarté.
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Par contre, il ne prise en aucune façon Mme Crépin, Hermance, dont la tête blafarde vient d'apparaître derrière celle de son époux. Celle-là, il faut toujours qu'elle fourre son nez partout. Rien ne se passe ici qu'elle n'y fasse figurer sa figure. Et quelle figure ! Par quel apprenti Créateur modelée ! Pas de forme, pas de couleur : une ébauche maladroite et plâtreuse, un effacement qui ferait croire qu'on est devenu soudain myope ou presbyte, et qu'on ne voit plus les choses qu'à travers un brouillard.
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Je ne croyais pas qu'il existât sur terre une créature aussi séduisante; et d'abord j'ai pensé que j'étais seul à subir l'attrait de ses charmes, par le mécanisme secret des affinités...
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Tiburce, citant un de ses auteurs. — « Dans la vie réelle il y a de ces effets si singulièrement étranges, de ces circonstances si extraordinaires, qu’ils dépassent tout ce que l’imagination la plus fantastique et la plus audacieuse pourrait inventer. — Règle générale : plus une chose est bizarre, moins elle est mystérieuse. » — Méfiez-vous des rêveries, madame. Une légende…
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Et Tiburce :

— « Écoutez-moi quelques instants. Si vous manquez de foi, c’est que vous ne comprenez pas. Laissez que je m’explique.

» Voyez-vous, monsieur, ma vocation s’est décidée à l’époque où je faisais ma philosophie, — non pas un jour que je piochais quelqu'un de ces scolastiques dont je devais tant chérir les œuvres, — mais un soir que je lisais le conte de Voltaire appelé Zadig ou la Destinée. On y trouve, monsieur, certain morceau qui est comme le prototype de toutes les intrigues policières, où Zadig, quoique n’ayant jamais vu la chienne de la reine, n’en fait pas moins la description frappante au Premier Eunuque, grâce aux vestiges qu’elle a laissés de son passage dans un petit bois.

» Cette lecture m’ouvrit les yeux, et je résolus de cultiver en moi les dispositions à la perspicacité, que je sentais impérieuses et riches, — soit dit sans fausse modestie.

» À quelque temps de là, les contes d’Edgar Poe me tombèrent sous la main ; je fus émerveillé par l’esprit sagace du policier Dupin. Enfin, ces dernières années, toute une littérature s’est mise à fleurir à la suite du Crime de la rue Morgue, de la Lettre volée, du Mystère de Marie Roger, et ma vocation se dessina de plus en plus. À vrai dire, Sherlock Holmes domine cette production comme Napoléon domine l’histoire de son temps ; mais chacun de ces ouvrages a pourtant son importance, et forme un bréviaire du chasseur d’inconnu. Leur ensemble, renforcé de plusieurs traités de logique, compose la bibliothèque du détective amateur ; — et cette bibliothèque, monsieur, ne me quitte pas. »
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- Qu'est-ce que le Pr Cerral a dit, à propos de ses mains ?
- Le maître n'est jamais loquace...D'ailleurs, c'est la prochaine opération surtout qui l'intéresse.
- Le malade sera-t-il en état de bien la supporter ?...
- Nous l'espérons, répondit-elle.
Toujours l'incertitude ! Toujours l'instabilité d'une vie tenue en équilibre sur le doigt d'un savant et que le souffle du destin fait osciller comme une plume !
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Et, avec un accent épouvantable, on me dit en français : "- Gomment êdes-fus, mon fieux ? Nus allons fus gontuire en pon blace. Also, also, fus sérez pien quéri...Fus ne bufez blas barler ? Ach ! Sehr gut ! ...
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Ceux qui ont perdu des êtres aimés savent le jeu sacré qui consiste à les faire renaître devant soi, à concentrer toutes les forces de la mémoire et de l'imagination pour créer des ombres qui leur ressemblent.
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- Mais je ne suis pas boche ! se récriait-il. Ah ! Voici qui est intéressant. Notons-le.

Ce qui était "intéressant", c'est que les électroscopes ne m'empêchaient pas de pleurer.
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L’humanité, ne possédant sur l’univers qu’un petit nombre de lucarnes qui sont nos sens, n’aperçoit de lui qu’un recoin dérisoire. Elle doit toujours s’attendre à des surprises issues de tout cet inconnu qu’elle ne peut contempler, sorties de l’incommensurable secteur d’immensité qui lui est encore défendu. Qu’elle se cuirasse donc d’abnégation et qu’elle s’arme de science pour supporter les chocs et lutter contre l’avenir. Mais sans trêve – ô sensible, ô nerveuse et vaillante Humanité ! – qu’un sourire fleurisse à ta bouche innombrable, à mesure que s’enrichit l’arsenal prestigieux devant qui l’inconnu recule chaque jour !
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Car c'est le propre des pressentiments de ne dévoiler leur véritable identité qu'après avoir disparu et lorsque les faits sont venus confirmer à la créature qu'elle avait de bonnes raisons d'être triste, inquiète, nerveuse. De bonnes raisons futures.
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Les notes, qui s'espacent craintivement, éveillent la harpe clandestine que le piano recèle.
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— « Enfin, monsieur l’inspecteur, » insistait le pauvre homme, « il s’agit bien d’un enlèvement ?… Oui ?… Non ?… Dites ? je vous en prie. Qui est-ce qui a enlevé ces personnes ? »

Alors l’interrogé se mit à vociférer :

— « Ce sont des diables, monsieur. Je les ai vus. Ils ont des ailes de chauve-souris, des oreilles de bouc et une queue en fer de lance. Entièrement velus, ils jettent du feu par la gueule ; et ils ont, à la place du derrière, la tête d’un journaliste qui vous ressemble comme un frère ! Là ! Êtes-vous satisfait ? »
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A monsieur H.G. Wells
Je vous prie, Monsieur, d'accepter ce livre.
De tous les plaisirs que son invention m'a procurés, celui de vous le destiner, certes, n'est pas le moindre.
Je l'ai conçu dans un ordre d'idées qui vous est cher ...
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La sonnette de la grille fait un bruit de l'autre siècle.
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Il y a des morts qui parlent; les écrits qu'ils laissent après eux attardent leur pensée et leur prêtent un langage d'outre-tombe.
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Ce n'était pas une réponse de ce genre que j'avais voulu provoquer. Mais chacun envisage à sa façon les choses et les êtres. Jérôme, professionnel endurci, ne pouvait me renseigner d'autre sorte.
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Nous avions consulté, l'un et l'autre, la sérénité reconquise du professeur Krantz. Elle ne s'accordait plus avec son rêve énorme et burlesque.
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Cette dernière phrase se prononçait toute seule dans la mémoire de Florent Max. Il mettait en regard la description du «tympanum », du gong dont le retentissement périodique jalonnait la rumeur de la montagne. Et deux assurances se confondaient pour lui en une seule certitude : le récit n'était pas un conte, le mirage n'était pas une hallucination ; la ville existait. Elle existait, puisqu'un homme en avait vu le reflet et qu'un autre homme en avait entendu l'écho.
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