AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maxim Leo (43)


p.136 Regarde donc toutes ces possibilités, dit-il. Tu peux ne voir que des fenêtres qui t’attirent vers les profondeurs. Ou bien les ballons en couleur qui te font monter vers l’altitude.
Commenter  J’apprécie          10
Régis Debray nous parle aussi de Tamara Bunke, une femme originaire de la RDA qui se trouvait à l’époque à côté du Che. « Une femme hors du commun, une combattante », dit-il. mon français assez médiocre ne me permet pas de tout comprendre ; mais ce que je saisis, c’est que tout le monde, dans cette maison, trouve que la RDA est fantastique. Gilles Perrault dit que je devrais être fier de vivre dans un pays révolutionnaire comme celui-là, parce que seule la révolution libère vraiment les gens. Je n’ose pas le contredire, entre autres parce que je vois à quel point ces phrases rendent Gerhard heureux.
Mais je ne discerne pas la logique de tout cela. Comment peut-on loger dans une villa pareille et chanter les louanges de la RDA ? Ou bien faut-il justement habiter dans ce type de demeure pour pouvoir le faire ? J’ignore quelle image ces gens ont de la RDA, et même s’il y ont déjà été. Régis Debray nous confie un secret. Il exerce des fonctions de conseiller politique auprès du président de la République française, François Mitterrand, et dit que celui-ci a lui aussi beaucoup d’estime pour la RDA.
Commenter  J’apprécie          11
Quand on porte des jeans ou des claquettes, on est un ennemi de la classe ouvrière. Quand on se tient au coin de la rue avec une radio portable, on est menacé par les auxiliaires de la Volkspolizei.
Commenter  J’apprécie          10
Nous vous considérons, cher monsieur Hartung, comme un camarade de combat pour lequel il est important, comme pour nous, de mettre un terme une fois pour toutes à cette autocongratulation suffisante à laquelle les Allemands de l'Ouest se livrent sur notre dos depuis des décennies.
Commenter  J’apprécie          00
Il pensait aux gens de l'Union des victimes du socialisme qui lui avaient écrit pour lui demander de parrainer leur organisation. A vous, une victime, il n'est pas nécessaire d'expliquer ce qui est en jeu, avaient-ils écrit. Vous connaissez la panique, le sentiment de n'avoir aucune protection et de ne plus jamais être en sécurité. Vous avez vécu ce que c'est que d'être soumis à la violence d'un État. Vous savez comment on peut être détruit par une idéologie sans cœur.
Commenter  J’apprécie          00
- Et qu'est-ce que vous en savez, des idéaux de Mr Hartung ? demanda Landmann d'une voix tranchante. L'essentiel pour lui, ça a toujours été la liberté. Y compris celle de faire ce qu'il voulait !
Commenter  J’apprécie          00
- Nous nous faisons envoyer les questions à l'avance, nous passons tout en revue, nous répétons les réponses. Vous verrez, ce genre d'interview, c'est juste une question d'entraînement. Et personne ne vous demandera de ne pas être un pro des médias. Bien au contraire, ça vous fera paraître beaucoup plus sympathique et convaincant si vous n'arrivez pas complètement usiné.
Commenter  J’apprécie          00
Cette damnée méfiance contre les déceptions, parce que lorsque quelque chose ne marchait pas, c’était moins grave si de toute façon l’on n’y avait pas cru. (page 230)
Commenter  J’apprécie          00
Avec ce texte brillant, Alexander Landmann nous emmène vers les grandes questions de l’existence humaine. Il nous montre quelle force réside dans la liberté, et à quel point celle-ci laisse impuissants même les plus puissants des dictateurs. (page 230)
Commenter  J’apprécie          00
Il se trouve que les humains prennent la mort très au sérieux. Presque personnellement.
Alors que la mort, c'est juste la fin de la vie. Comme il y a un début.
C'est la même chose que pour les saucisses. Sans début et sans fin, la saucisse ne serait pas une saucisse. Et la vie ne serait pas la vie.
Commenter  J’apprécie          00
Maxim Leo
Mais c'est Erich qui l'encouragera à travailler sérieusement sur l'histoire de sa famille, à ne rien refouler, mais à aller au contraire au fond des choses. (p.250)
Commenter  J’apprécie          00
La grande Histoire n'est pas la seule à paraître fatidique et irréversible: nos petites biographies personnelles donnent elles aussi souvent l'impression qu'elles n’auraient pas pu se dérouler autrement. Alors qu'au bout du compte, tout tient à une longue chaîne de hasards - et l'on ne sait même pas vraiment quel hasard a été la meilleure option du moment. (page 77)
Commenter  J’apprécie          00
Ma mère me répondait qu’autrefois toute notre famille vivait à Berlin, mais qu’ensuite les nazis étaient venus et avaient chassé tous les Juifs et tous les communistes. Du communisme, j’avais déjà entendu parler : après tout, nous vivions en RDA. Mais les Juifs, qu’est-ce que c’était ?
Commenter  J’apprécie          00
À partir de la sixième, nous avions une fois par semaine un cours de travail productif. Nous nous rendions dans une usine de métallurgie qui produisait des pièces pour les chauffages au gaz. Ils ne savaient vraisemblablement pas quoi faire de nous, raison pour laquelle nous passions des heures à trier des vis que l’on remettait en vrac après notre départ pour occuper la classe suivante.
Commenter  J’apprécie          00
Un jour du mois de novembre 1982, la directrice de notre école, Mme Reichenbach, arriva en trombe dans le vestiaire. Nous sortions tout juste du cours d’éducation physique. Madame Reichenbach nous annonça, les larmes aux yeux » « Il s’est passé quelque chose de très grave. Leonid Brejnev, le secrétaire général soviétique, est mort ». Le silence régna un moment, ensuite, nous ne pûmes nous empêcher de rire, parce que Kai Petzold, tout nu derrière madame Reichenbach , cherchait désespérément son slip. Madame Reichenbach ne comprenait pas ce qui se passait, elle n’entendit que nos rires étouffés et quitta la salle furieuse. Nous avions en principe, l’heure suivante, un cours de mathématiques, mais la directrice entra dans notre classe et nous annonça qu’après cet incident, chacun d’entre nous devait écrire une rédaction sur Leonid Brejnev. Il s’avéra que certains d’entre nous ignorait totalement de qui il s’agissait. Madame Reichenbach se remit à pleurer et annonça en criant que cette histoire aurait des conséquences. Mais il ne se passera rien du tout, si ce n’est que quelques mois plus tard un nouveau secrétaire général du PCUS (Iouri Vladimirovitc Andropov) mourut et que personne ne nous en parla à l’école.
Commenter  J’apprécie          00
Dans cette interview, pour la première fois, Gerhard parle de la culpabilité, il explique pourquoi des gens comme lui était à ce point enchaînés à ce pays. Il évoque l’espoir qui était le sien après la guerre : celui de construire une nouvelle société dans laquelle les nazis n’auraient plus jamais la moindre chance. Il a vu, explique-t-il, des criminels de guerre siéger au gouvernement et des génocidaire percevoir des pensions considérables, tout cela à l’Ouest. Ce genre de chose, affirme-t-il, n’existait pas en RDA. Et cela comptait plus que tout le reste.
Commenter  J’apprécie          00
Werner était peut-être l’un de ces hommes qui fonctionnent correctement dans pratiquement tous les systèmes et pratiquement tous les rôles. Il aurait tiré le meilleur de n’importe quelle situation. Son bonheur de vivre n’aurait pas été menacé si Hitler avait gagné la guerre ou si lui-même s’était par hasard finalement retrouvé à l’Ouest il aurait certainement été un bon peintre de décor s’il n’était pas devenu un bon directeur d’établissement scolaire. Tout comme, auparavant, il avait été un bon mouleur, un bon soldat, un bon prisonnier. Et désormais un bon citoyen de la RDA.
Commenter  J’apprécie          00
Il semble que, comme beaucoup d’autres, Werner, à l’époque, était persuadé qu’une vie meilleure se préparait. Il voyait que les choses avançaient, que sa vie devenait plus belle, que tout d’un coup même les enfants d’ouvriers avait une chance. Dans sa famille, personne avant lui n’était jamais allé au sport d’hiver. Il était aussi le premier à avoir vu la mer. Même s’ils avaient eu l’argent pour le faire, ses parents n’auraient jamais eu l’idée de louer un fauteuil cabine au bord du Wannsee ou d’acheter une bouteille de vin au thé dansant. Werner se sent l’âme d’un gagnant, d’un homme qui a tiré le gros lot. « Tout d’un coup tout semble possible. » Écrit-il, et c’était sans doute très précisément le sentiment qu’avaient beaucoup de personnes à cette époque. Hitler a relevé les petits, rapetissé les grands.
Commenter  J’apprécie          00
Werner, sous-officier de la Wehrmacht, a échappé à la mort sur le front et a été enfermé dans un camp où il a vu ses camarades mourir par centaines.
Commenter  J’apprécie          00
Parfois ils sortent de la ville et se rendent à Marzahn, où l’on déverse dans une fosse des munitions trouvées. Ils font du feu, ils jettent des cartouchière de fusils-mitrailleurs et se mettent à couvert. Le bruit des balles qui partent en sifflant dans tous les sens est si épouvantable que certains en font dans leur pantalon. Les grands cassent les détonateurs des obus de DCA et versent la poudre noire dans des sacs. Ils entrent dans des ruines dont les cheminées tiennent encore debout. Ils placent l’explosif en bas, dans le bac du poêle ; des lacets plongés dans du désherbant leur servent de mèches. Et lorsque, derrière, la charge éclate , lorsque l’immense cheminée s’effondre comme un géant touché à mort, ils crient et dansent de joie. Les adultes ne demandent jamais où ils étaient passés. Ils mènent leur propre vie.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maxim Leo (325)Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres d’Ernest Hemingway ?

Le vieil homme et la ... ?

Montagne
Mer
Campagne
Ville

10 questions
219 lecteurs ont répondu
Thème : Ernest HemingwayCréer un quiz sur cet auteur

{* *}