Citations de Maxim Leo (43)
Nous vous considérons, cher monsieur Hartung, comme un camarade de combat pour lequel il est important, comme pour nous, de mettre un terme une fois pour toutes à cette autocongratulation suffisante à laquelle les Allemands de l'Ouest se livrent sur notre dos depuis des décennies.
Il pensait aux gens de l'Union des victimes du socialisme qui lui avaient écrit pour lui demander de parrainer leur organisation. A vous, une victime, il n'est pas nécessaire d'expliquer ce qui est en jeu, avaient-ils écrit. Vous connaissez la panique, le sentiment de n'avoir aucune protection et de ne plus jamais être en sécurité. Vous avez vécu ce que c'est que d'être soumis à la violence d'un État. Vous savez comment on peut être détruit par une idéologie sans cœur.
- Et qu'est-ce que vous en savez, des idéaux de Mr Hartung ? demanda Landmann d'une voix tranchante. L'essentiel pour lui, ça a toujours été la liberté. Y compris celle de faire ce qu'il voulait !
- Je n'aime pas Lidl. Ils pressurent les paysans et nous rendent malades avec leurs cochonneries bon marché. Saleté d'exploiteurs !
- Cochons de capitalistes ! s'exclama Beate.
- Ces gens-là auront la peau de petites boutiques indépendantes comme la mienne, dit Bernd.
- Bon, d'accord, gémit Landmann. Je commence à comprendre pourquoi on dit que les gens de l'Est sont compliqués.
- Nous nous faisons envoyer les questions à l'avance, nous passons tout en revue, nous répétons les réponses. Vous verrez, ce genre d'interview, c'est juste une question d'entraînement. Et personne ne vous demandera de ne pas être un pro des médias. Bien au contraire, ça vous fera paraître beaucoup plus sympathique et convaincant si vous n'arrivez pas complètement usiné.
Sources non recoupées, contexte non étudié, et puis quelques guirlandes tressées sur le récit, ça suffisait pour un licenciement.
Il ne viendrait à l'idée d'aucune personne raisonnable de faire une révolution en été, se dit Wischnewsky. L'été était trop chaud, trop flegmatique. L'hiver aussi était tout sauf idéal du point de vue de la Révolution, les journées étaient trop courtes et les gens préféraient se retirer chez eux. Au printemps, on voulait aller sentir les fleurs de pommier et tomber amoureux. Les hormones de toute espèce gâchent le sérieux révolutionnaire, Lénine le disait déjà. À moins que ça n'ait été Trotsky? Peu importe. En tout cas au bout du compte il ne restait que l'automne.
" Lorsqu' on veut revenir aux sources, il faut nager à contre-courant. " Cette phrase plaît beaucoup à Anne. (( à moi aussi !! ))
Ils ne savaient vraiment pas quoi faire de nous, raison pour laquelle nous passions des heures à trier des vis que l'on remettait en vrac après notre départ pour occuper la classe suivante.
" Rares sont ceux qui me pardonneraient d'avoir donné vie à cet enfant, mais les mêmes ne me reprochent pas d'avoir pris la vie de centaines de personnes avec mon arme pendant la guerre. Quelle est cette étrange morale ? Dans quelle époque vivons-nous ?
Landmann avait vu un jour un documentaire sur Niki Lauda qui, lorsqu’on lui demandait le secret de son succès, répondait : Il faut décider d’être un grand. Parce que, autrement, on reste toujours petit. (page 56)
Cette damnée méfiance contre les déceptions, parce que lorsque quelque chose ne marchait pas, c’était moins grave si de toute façon l’on n’y avait pas cru. (page 230)
Avec ce texte brillant, Alexander Landmann nous emmène vers les grandes questions de l’existence humaine. Il nous montre quelle force réside dans la liberté, et à quel point celle-ci laisse impuissants même les plus puissants des dictateurs. (page 230)
Il se trouve que les humains prennent la mort très au sérieux. Presque personnellement.
Alors que la mort, c'est juste la fin de la vie. Comme il y a un début.
C'est la même chose que pour les saucisses. Sans début et sans fin, la saucisse ne serait pas une saucisse. Et la vie ne serait pas la vie.
Mais les renards ne parlent jamais négativement de quelque chose ou de quelqu'un. Ils sont toujours positifs. De vrais rayons de soleil. C'est pourquoi on aime bien les inviter aux enterrements. Pour l'oraison funèbre. À part l'enterrement des poules, bien sûr.
Puis la vie suit simplement son cours, bientôt on oublie les bombes et les morts, seuls les décombres dans les rues rappellent encore la guerre qui se poursuit.
Je crois que les enfants devinent les vulnérabilités de leurs parents et qu'ils n'y touchent pas. [...] Cela dit, je pense que les enfants ne veulent pas voir leurs parents faibles, ils ont besoin de consolateurs fiables et qui se sortent de tout. (p.304)
Mais c'est Erich qui l'encouragera à travailler sérieusement sur l'histoire de sa famille, à ne rien refouler, mais à aller au contraire au fond des choses. (p.250)
La grande Histoire n'est pas la seule à paraître fatidique et irréversible: nos petites biographies personnelles donnent elles aussi souvent l'impression qu'elles n’auraient pas pu se dérouler autrement. Alors qu'au bout du compte, tout tient à une longue chaîne de hasards - et l'on ne sait même pas vraiment quel hasard a été la meilleure option du moment. (page 77)
Ma mère me répondait qu’autrefois toute notre famille vivait à Berlin, mais qu’ensuite les nazis étaient venus et avaient chassé tous les Juifs et tous les communistes. Du communisme, j’avais déjà entendu parler : après tout, nous vivions en RDA. Mais les Juifs, qu’est-ce que c’était ?