AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maxim Leo (51)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Histoire d'un Allemand de l'Est

L'auteur est un journaliste allemand qui a vécu son enfance en Allemagne de l'est. Il a dix-neuf ans quand tombe le mur.



A travers les journaux laissés par ses deux grands-pères et les récits de ses parents, il retrace la vie de sa famille dans l'entre deux-guerres, durant le troisième reich et dans la R.D.A. naissante jusqu'à sa chute.



Il nous narre les utopies successives qu'ont poursuivi ses parents.



C'est une autre vision de l'histoire qui nous est ainsi présentée.



A lire assurément.
Commenter  J’apprécie          120
Histoire d'un Allemand de l'Est

A l'étude de sa propre famille, des choix, ou non choix, faits par ses parents, grands parents et arrière grands parents, et de sa propre expérience, l'auteur pose un regard pragmatique et factuel, très intéressant, sur le nazisme, le communisme, l'antisémitisme, la résistance et la RDA. Journaliste, l'auteur raconte avec beaucoup de talent et d'intelligence une histoire dans laquelle le hasard de la géographie, le contexte familial, le tempérament contestataire ou au contraire conformiste ou indifférent des individus, et l’enthousiasme pour un projet, tiennent plus de place que les pures idéologies dans le devenir de chacun. Un livre passionnant teinté d'une pincée de nostalgie pour tenter de comprendre les contradictions du siècle passé et de la RDA.
Commenter  J’apprécie          120
Histoire d'un Allemand de l'Est

C'est un livre que j'avais envie de lire depuis un moment et que je me suis procuré en version de poche.



Maxim Leo, journaliste, évoque l'histoire de sa famille sur trois générations et celle d'un pays : la RDA.



Le passé de ses grands-pères (l'un résistant en France et l'autre soldat de la Wehrmacht), les histoires respectives de ses parents et la sienne jusqu'à la chute du Mur de Berlin ; tout cela nous est raconté avec un grand sens du détail et nous donne une idée de ce qu' a pu être l'Allemagne de l'Est.



L'histoire de cette famille est-elle représentative du vécu de population est-allemande ? Pas vraiment. L'auteur prend conscience de sa situation privilégiée (ses parents sont des intellectuels, son grand-père un membre de l'élite) lors d'un stage en entreprise et sa découverte du monde ouvrier. Par contre, on découvre une atmosphère oppressante où la liberté de parole et de pensée est sous la tutelle du régime et de la Stasi.



Ce livre mêle la petite et la grande histoire. Les lecteurs découvriront des extraits de dossiers que la Stasi a établi sur la famille de l'auteur.



Un document passionnant et très facile d'accès.
Commenter  J’apprécie          171
Histoire d'un Allemand de l'Est

Voici une autobiographie des plus passionnantes. Maxim Léo a une histoire familiale loin d'être banale et à travers elle, on suit 60 ans d'histoire de la RDA puis de l'Allemagne réunifiée. J'ai appris énormément de choses sur l'Allemagne de l'Est, le communisme, la résistance. Le texte est particulièrement bien écrit et structuré, c'était pourtant une gageure pour l'auteur que de lier l'histoire personnelle de ses parents et grands-parents, aux événements politiques de chaque époque. Maxim Léo a fait une étude très approfondie de son histoire familiale et en a interviewé chacun des membres pour y parvenir.

Certains passages sont assez durs ( évocation de la torture, du nazisme, de la résistance, des pressions psychologiques du parti), d'autres beaucoup plus touchants (les relations familiales) mais rien n'est anodin. Ce livre est très riche et très intéressant.
Commenter  J’apprécie          30
Histoire d'un Allemand de l'Est

Maxim Leo, comme beaucoup de Berlinois de l'Est, vit encore aujourd'hui dans le quartier qui l'a vu grandir, et qu'il a vu évoluer au cours de sa vie mais aussi, surtout, au cours de l'histoire incroyable de sa famille. Ce livre évoque les destins incroyables, parfois profondément opposés, de ses grands-parents et de ses parents, dans une Allemagne et une France bouleversées par les événements successifs du XXe siècle.

L'auteur parvient à ancrer parfaitement la diversité des parcours des membres de sa famille dans les guerres successives et la douloureuse séparation des deux Allemagnes. Cette histoire résonne encore dans la vie berlinoise contemporaine : une lecture indispensable si vous connaissez bien (ou souhaitez connaitre) la ville. Le récit de Maxim Leo est captivant, dans un style littéraire très accessible et agréable.
Commenter  J’apprécie          00
Histoire d'un Allemand de l'Est

C'est un livre que j'ai lu il y a déja quelques années, mai je tenais à rédiger une critique pour peut-être donner l'envie à d'autres de le lire. Ce n'est pas un roman, mais l'on suit la vie de la famile de l'auteur au travers de l'histoire de l'Allemagne ces 60 dernières années. C'est un récit captivant et bien menné qui nous permet de mieux comprendre la vie en RDA.
Commenter  J’apprécie          01
Histoire d'un Allemand de l'Est

Belle réflexion autobiographique sur l’histoire de deux familles et de deux pays... qui en redeviennent un seul. Le titre allemand, tiré d’une chanson de Noël très populaire en RDA, est bien plus beau que le titre français : « Haltet euer Herz bereit » qui pourrait se traduire par « Tenez votre cœur prêt ». Ce texte est une belle analyse des contradictions d’un Etat construit sur un rêve... et qui devra affronter la réalité. D’où « la prison de la loyauté » (page 238).
Commenter  J’apprécie          20
Histoire d'un Allemand de l'Est

Voici un sublime témoignage pour l’Histoire!

J’ai été littéralement captivée et émue par ce témoignage d’un jeune allemand qui analyse ses racines, essayant de comprendre d’où il vient, présentant les faiblesses des siens sans jamais les juger.

Maxim Leo parvient à prendre ce recul indispensable afin de ne pas dramatiser les histoires vécues par sa famille, qui le touchent et qui ont bouleversé sa propre vie.

Un regard tout en nuance, ni nostalgique ni méprisant.

Un livre remarquable. A lire!
Commenter  J’apprécie          82
Histoire d'un Allemand de l'Est

Trente ans après la Chute du Mur de Berlin, l’histoire de la RDA reste omniprésente dans la littérature contemporaine allemande. On peut évoquer récemment le succès de Quand la lumière décline d’Eugen Ruge. Une littérature qualifiée d’ostalgie a même vu le jour. Dans Histoire d’un Allemand de l’Est, qui a valu à son auteur, Maxim Leo, le Prix du livre européen, c’est une part importante de l’histoire allemande, notamment de la RDA, qui se déroule sous nos yeux, vécue par la famille de l’auteur.



La traduction de certains titres peut parfois laisser interrogatif. Je rangerais volontiers le présent roman dans cette catégorie. En effet, publié en allemand sous le titre « Haltet euer Herz bereit – Eine ostdeutsche Familiengeschichte » (littéralement « Tenez votre coeur prêt – Une histoire de famille est-allemande »), la version française devient « Histoire d’un Allemand de l’Est ». Il fait ainsi croire au lecteur que c’est autour d’une personne que se déroule l’histoire. Or, c’est l’avantage l’histoire d’une famille. Maxim Leo est bel et bien là, mais plus souvent comme enquêteur.



C’est sur sa mère que s’apesantit d’abord l’auteur. Il lui consacre d’ailleurs un joli portrait. Communiste souhaitant allier la vérité à la doctrine du parti, elle se rend compte progressivement des incohérences du régime mais ne s’affranchira que beaucoup plus tard :



La figure tutélaire de la famille est en fait le grand-père maternel de Maxim, Gerhard. Il a 9 ans en 1933 quand son père Wilhelm, juif, est mollesté par les SA après l’incendie du Reichstag. Arrêté puis déporté au camp d’Oranienburg, il finit par prendre l’exil en France. Un exil qui ne sera pas de tout repos car, en tant qu’allemand, il sera interné à nouveau dans un camp, dès que l’Allemagne et la France seront en guerre. Gerhard se lancera très jeune dans la résistance et passera de peu à côté de la mort, sauvé par les FTP dans une gare française. On a donc peu de mal à imaginer à quel point l’antifascisme et les contacts avec les communistes (notamment le journaliste et écrivain communiste praguois, Egon Erwin Kisch – une incitation à découvrir son oeuvre, peut-être dans Le mois de l’Europe de l’Est !) ont façonné Gerhard :



Du côté paternel, c’est une toute autre histoire. Le père de Maxim, Wolf, vécut une enfance dans une Allemagne dévastée, loin de son propre père, Werner, qui restera prisonnier pendant 3 ans en France. Un Werner qui sympathisera quant à lui avec le mouvement national-socialiste, avant de rejoindre également le parti. Il fait partie des gens qui s’accomodent des systèmes en place pourvu qu’ils lui offrent des opportunités. Là encore, c’est une réflexion intéressante qu’offre Maxim Léo sur les origines de l’attachement de ses grand-pères à la RDA :



"Je crois que, pour mes deux grands-pères, la RDA était une sorte de pays de rêve où ils ont pu oublier toute ce qui les avait accablés jusque-là. C’était un nouveau départ, une chance de recommencer depuis le début. La persécution, la guerre, la captivité, toutes ces choses effroyables que Gerhard et Werner ont vécues, pouvaient être enterrées sous le gigantesque tumulus du passé. Désormais seul l’avenir comptait. Et le cauchemar s’est transformé en rêve. L’idée de construire un Etat fasciste était un baume pour ces deux hommes. Gerhard pouvait se laisser bercer par l’illusion que les citoyens de la RDA n’avaient rien à voir avec ceux qui, jadis, avaient chassé sa famille du pays. Quant à Werner, il pouvait faire comme s’il avait toujours cru au socialisme. Toutes les blessures, toutes les erreurs étaient oubliées et pardonnées lorsqu’on était prêt à devenir un rouage de cette nouvelle société."



On perçoit bien que cette fidélité s’estompe au fil des générations. Wolf, le père de Maxim, avait été critique dès le début et Anne s’affranchira petit à petit. Quant à Maxim, on sent bien que le lien qui le relie à ce pays est ténu ; de plus, il ne sera pas autorisé à passer le baccalauréat. Ce n’est paradoxalement qu’après la chute du mur qu’il se rend compte de son appartenance.



C’est un livre d’une grande finesse. Je trouve que les personnages et leurs motivations sont très bien décrits. On revit également une grande partie de l’histoire allemande des années 30 aux années 90, l’enthousiasme des fondateurs de l’Etat est-allemand mais aussi les contradictions, qui traversent le pays aussi bien que les protagonistes. J’ai appris beaucoup de choses, comme par exemple le fait que les communistes, après le Congrès de Moscou de 1928, ont considéré les socio-démocrates commes des ennemis, contribuant de facto à la montée d’Adolf Hitler. Enfin, comme le rappelle Maxim Leo, l’issue n’était pas écrite d’avance. En 1989, la Chine réprimait la révolte de la place Tien-Anmen dans le sang ; cela aurait pu être le cas en RDA. A l’heure où nous célébrons le trentième anniversaire de la chute du mur, ce qui parait peut être logique aujourd’hui aurait pu prendre une autre voie. Là encore, la fin du livre n’est pas caricaturale. On perçoit bien que cette chute du mur n’a pas été complètement synonyme de liberté, elle s’est accompagnée de beaucoup d’incertitudes sur l’avenir (notamment pour les parents).
Lien : https://evabouquine.wordpres..
Commenter  J’apprécie          30
Histoire d'un Allemand de l'Est

Peut-on résumer l’histoire d’un pays par l’évocation de biographies familiales ? Sans embrasser intégralement l’histoire de l’Allemagne contemporaine, c’est assurément le pari que réussit Maxim Leo dans son ouvrage « Histoire d’un Allemand de l’Est ». Maxim Leo est journaliste au Berliner Zeitung, il est le fils d’Anna et de Wolf .Sa mère était hautement impliquée dans la défense de la République démocratique allemande, son père était beaucoup plus critique vis-à-vis du régime .Ses deux grands-parents, Werner et Gerhard ont connu des destins très divergents quant à leurs choix politiques respectifs.



Gerhard, après avoir participé à la Résistance en France, a contribué à la naissance de la RDA. Ce n’est pas à proprement parler un récit des vies de ces personnages mais plutôt la description des conséquences de leurs choix sur la vision du monde de Maxima Leo .



Un constat s’impose à la lecture de cet ouvrage : le simplisme n’y est jamais présent pour décrire ce que fut vraiment la RDA, prison à grande échelle et régime totalitaire détestable pour les uns, tentative de bâtir une nouvelle société sur les débris du nazisme et rempart contre le fascisme pour les autres.

Beaucoup d’interrogations sont décrites avec une grande justesse, parmi lesquelles la conception de l’engagement politique d’Anne, mère de Leo : « Pour Anne, le parti est plus qu’une organisation, il est plus que les hommes et les femmes qui le composent. (…) Cette foi dans le grand Tout, dans la ‘cause’, comme on dit chez elle, sera sa consolation plus tard, lorsqu’il lui arrivera d’être désespérée par le quotidien banal de la RDA. »



La justification ultime du militantisme communiste est elle aussi très bien résumée : « Son père faisait la même chose lorsqu’il ne savait plus quoi faire, lorsque l’absurdité qu’il défendait dépassait les limites. « J’ai risqué ma vie pour ça », telle était la phrase qui faisait taire Anne lorsqu’elle était dans sa famille. » Etait-ce une illusion, une réassurance contre le passé nazi de l’Allemagne ? La réponse de Maxim Leo concernant ses deux grands-pères ne laisse guère prise au doute : « La RDA était une sorte de pays de rêve où ils ont pu oublier ce qui les avait accablés jusque-là .Nouvelle foi contre ancienne souffrance : tel était le pacte fondateur de la RDA. Ils n’ont jamais pu voir le grand mensonge qu’était ce grand rêve-parce que leurs propres mensonges existentiels auraient été alors révélés. »



Ce livre est aussi une évocation du caractère exceptionnel des destins des membres de la famille de Maxim Leo .Il permet de comprendre, à défaut d’admettre, ce que furent les origines de la société est-allemande. Il dit vrai, ne blesse personne, c’est un récit décisif pour comprendre l’histoire de l’Allemagne réunifiée.


Lien : http://bretstephan.over-blog..
Commenter  J’apprécie          00
Histoire d'un Allemand de l'Est

Ce livre est littéralement passionnant. L'auteur évoque le parcours de ses deux parents, ses grands parents également. Les deux grands pères ont eu des trajectoires complètement opposées : l'un a été obligé de fuir l'Allemagne et a fait de la Résistance en France (vers Toulouse), de la prison... L'autre travaillait dans une usine, et n'a fait la guerre que tardivement (vers 43), il a été prisonnier en France. Tous les deux ont été des partisans du nouvel Etat : la RDA.

L'auteur parle de la RDA, la Stasi, les suspicions, le manque de liberté, le rêve de l'Ouest, la chute du Mur

. Ou comment passer de la prison du nazisme à une autre prison.
Commenter  J’apprécie          50
Histoire d'un Allemand de l'Est

nous apprend à connaître la vie en Allemagne de l'Est
Commenter  J’apprécie          00
Histoire d'un Allemand de l'Est

Livre acheté à Berlin aux Galeries Lafayette ! Sensibilisée par mon périple dans cette Allemagne blessée, ce livre s’offrait à moi. Pas de regret ! Une lecture témoignage d’une époque récente dont les protagonistes encore vivants restent dans les eaux troubles de leur engagement pour la politique de la RDA, et puis les enfants qui ont subi l’endoctrinement, quel choix s’offrait à eux lors de l’ouverture du mur ? Un livre lucide qui retrace sur 4 générations l’histoire d’une famille (aux origines juives, paternelles et maternelles) vivant en RDA après la séparation. Fuir le nazisme à tout prix pour rencontrer une autre forme de totalitarisme ! Pourquoi, comment ? Les questions restent posées. Difficile parcours, que celui de ces personnes qui ont du affronter le nazisme, ses conséquences et puis le choix entre l’Ouest capitaliste et l’Est communiste en tentant malgré tout de rester honnête avec leurs idées et leurs enfants !

Ici, pas question de se défaire de son histoire, un ouvrage au contenu lucide, sans animosité, sans démagogie et intelligent.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          20
Histoire d'un Allemand de l'Est

Je pensais adorer ce livre et finalement non, pas tant que ça. Le sujet me plait, ça c'est certain, mais la manière dont il est traité ne lui rend pas justice je trouve. Maxim Leo nous raconte l'histoire de la RDA depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à la chute du mur de Berlin. Mais c'est très fastidieux... Il s'attarde sur beaucoup de détails, et la lecture devient complexe. Je n'avais pas envie d'y retourner, il fallait que je me force. J'aurais voulu lire l'histoire d'un homme, j'avais l'impression de lire une fiche wikipedia très fournie et détaillée.. Par exemple il parle tellement longuement de ses grands-pères qu'on finit par oublier que finalement ce ne sont que ses grands-pères, et que dans sa vie à lui ils n'ont eu que très peu d'impact..

En résumé, c'est intéressant, oui. Mais ce n'est pas agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          70
Histoire d'un Allemand de l'Est

Passionné par l'histoire des pays du bloc de l'Est, j'ai particulièrement apprécié ce livre subtil et profond qui offre une plongée véritablement incroyable dans l'histoire de la RDA, tout en répondant à une question complexe, qu' a pu représenter la RDA pour les membres d'une famille ? Ce récit autobiographie nous plonge dans une histoire familiale particulièrement compliquée ( j'ai même pensé à Anne Berest tant ce livre a des points communs, construction complexe, récit familial....). L'un des grands-pères dut nazi avant de devenir fervent communiste et son petit-fils se demande même s'il ne fait pas partie de ces gens qui auraient pu s'accommoder de tout. L'autre a un parcours incroyable entre fuite de l'Allemagne nazie, résistance en France, travail pour les renseignements....Les enfants sont du même genre et le petit-fils hérite de tout ce passé familial complexe et c'est lui qui pourtant va vivre le plus simplement la chute du Mur. D'ailleurs il dit que ce qu'il a embêté ce fut de passer la frontière sans cigarettes et sans oser "taxer" un Allemand de l'Ouest, c'est ça son souvenir numéro 1 de la chute du Mur.

Le livre est d'une grande richesse, il est ans arrêt passionnant et est par ailleurs illustré, assez joliment d'ailleurs ( le livre est publié par Actes Sud) de photos de tout ce petit monde.

Un livre que j'ai beaucoup aimé et qui a résonné avec une lecture récente, le pays disparu de Nicolas Offenstadt.

Un témoignage exceptionnel sur la vie dans une dictature sur la façon dont on peut, ou pas, s'accommoder d'un régime comme celui de la RDA....
Commenter  J’apprécie          194
Histoire d'un Allemand de l'Est

Une histoire d’un Allemand de l’Est : lorsqu’un destin familiale se confond avec l’histoire d’un pays.

Maxime Leo, journaliste Berlinois, avait 20 ans au moment de la chute du mur de Berlin. Dans ce livre, il revient sur ce passé en portant un regard sans complaisance sur les figures importantes de sa familles découvrant au fur et à mesure non-dits et vérité cachées et à travers eux retrace l’histoire de la RDA depuis ses mythes fondateurs à la fin du nazisme jusqu’à la révolte populaire de 1989. Plusieurs générations de Berlinois au regard très différent sur leurs propres pays : deux grand pères l’un ancien résistant, l’autre ancien soldat de la Wehrmacht, qui plongent dans le rêve communiste pour oublier les souffrances de la guerre, ses parents éduqués dans la propagande du régime et dans le respect de leurs parents mais qui vivent difficilement dans le mensonge jusqu’à notre journaliste qui fera partie de ceux qui se révolteront contre ce système. Un livre très bien construit à l’analyse fine qui nous fait rentrer réellement au cœur de l’histoire avec un grand H et nous donne à réfléchir tant sur la résilience des individus et leurs capacités de résister à un embrigadement qui pénètre les esprits et pousse à agir contre ses convictions. Écrivant tout de même sur ses proches l’auteur sait garder une certaine sensibilité qui laisse place à plus d’émotion voir d’humour lorsqu’il parle de souvenirs tendres ou douloureux. Un livre à la fois didactique, sincère et sentimental qui se lit comme un roman : de quoi joindre l’utile à l’agréable…


Lien : http://au-chat-pitre.izibook..
Commenter  J’apprécie          30
Histoire d'un Allemand de l'Est

Gerhard, le grand-père maternel de l'auteur a combattu le nazisme avec des résistants français, malgré ses origines allemandes. Après la guerre, la formation de la RDA est pour Gerhard un moyen de créer une société nouvelle capable d'empêcher une résurgence du fascisme. Ce héros de guerre transmet une partie de ses convictions et espoirs à sa fille Anna, la mère de l'auteur.

Côté paternel, la relation de l'aïeul de l'auteur avec le nazisme a été moins glorieuse… Wolf, le père de Gerhard ne partage en outre pas la naïveté et les espérances de son épouse Anna. A l'époque de la RDA, les relations au sein de la famille de Maxim étaient donc plutôt compliquées, et l'ambiance y était pesante. Il fallait en outre se préserver de possibles décisions arbitraires de gouvernants qui cherchaient avant tout à préserver leurs avantages. La chute du Mur de Berlin puis la réunification de l'Allemagne n'ont d'ailleurs pas tout résolu. Les engagements politiques ou idéologiques des uns ou des autres, ou leur passivité vis-à-vis d'événements auxquels ils ont été confrontés, nous semblent souvent faciles à juger rétrospectivement, après que l'Histoire a pu donner tort ou raison aux uns ou aux autres. En réalité les choses sont plus complexes : ainsi, si l'on peut louer le courage de Gerhard pendant la guerre, son aveuglement ultérieur sur la nature du régime qu'il a soutenu en RDA jette le doute sur les motivations de cet homme durant sa vie. Dans son prologue, l'auteur résume ainsi des contradictions auxquelles sont confrontés des allemands de l'Est : « Notre famille était une sorte de RDA en miniature. C'est là que se déroulaient les affrontements qui ne pouvaient pas avoir lieu ailleurs, c'est là que l'idéologie rencontrait la vie. »

De fait, l'hypocrisie ou la gymnastique intellectuelle qu'il fallait déployer pour vivre sous ce régime totalitaire sont impressionnants : les tentatives de contrôle de la pensée par le pouvoir et la surveillance de la population sont omniprésents. Par exemple, la STASI a de nombreux correspondants, la presse ne diffuse que ce qui est approuvé par le Parti Communiste (unique, et au sein duquel les débats internes sont proscrits), le premier critère de notation de certains devoirs scolaires est leur concordance avec des thèses officielles farfelues (le Mur de Berlin construit en 1961 serait un « mur de protection antifasciste », et sept ans plus tard la répression du Printemps de Prague une réaction à l'impérialisme occidental, …).



C'est surtout le cadre historique de ce récit autobiographique qui le rend intéressant. Cette lecture a évoqué chez moi l'ambiance de l'excellent film « La vie des autres » (Florian Henckel von Donnersmarck, 2006), mais aussi celle du plus léger « Good Bye Lenin ! » (Wolfgang Becker, 2002). Outre son intérêt historique, cet ouvrage amène le lecteur à s'interroger sur la manière dont lui-même aurait pu s'accommoder d'événements aussi tragiques provoqués par la succession de deux formes de totalitarismes qui se sont momentanément affrontés...



Commenter  J’apprécie          40
Histoire d'un Allemand de l'Est

Maxim Leo, une vingtaine d'années lors de la chute du mur de Berlin, a grandi en RDA. S'il a, a priori, peu de raisons de rêver à l'Ouest, qu'on lui présente à l'école comme le paradis des fascistes et du capitalisme le plus abject, ses parents eux, ne sont pas des purs produits de la République Démocratique Allemande.



En réalité, c'est le lourd héritage d'une famille qui a traversé le début du vingtième siècle que Maxim Leo porte. Son histoire personnelle est également celle de cette famille qui a vécu le nazisme, la guerre, les camps et le communisme. En explorant les parcours individuels de ses parents, grands-parents et parfois arrières grands-parents, Leo se réapproprie sa propre vie et tente de donner sens à son propre parcours.



Or, on peut dire qu'il s'en est passé des choses dans sa famille.



Pour commencer il faut dissocier la branche maternelle de la branche paternelle : elles suivent à elles-seules des itinéraires pratiquement incompatibles. Avec son grand-père maternel Leo explore les thèmes de l'exil, de la résistance en France. Le danger mais aussi les coïncidences les plus heureuses jalonnent ce parcours irréel. Gerhard a fui l'Allemagne nazie avant que ses origines juives ne fassent de lui une cible du régime nazi. abandonnant tout il trouve, avec ses parents, refuge en France où il s'engage après l'armistice de 40 dans la résistance. Elle marquera son passage de l'enfance à l'âge adulte.



Avec son grand-père maternel, l'auteur navigue dans les eaux plus sombres du nazisme. Werner est un jeune homme qui vit ses meilleures années sous un régime qui se nourrit de la crise économique qui secoue le pays et s'attire la bienveillance du peuple en créant des emplois, améliorant la vie des allemands... Par ailleurs, la guerre ne touche que tardivement l'Allemagne sur son propre territoire. Ce n'est que durant les dernières années du conflit que Werner affronte réellement sa réalité. Finies les escapades au ski ou au bord de la mer. Finie la vie tranquille et les multiples opportunités que le nazisme offrait à Werner. S'ensuivent alors la mobilisation, la captivité en France durant de longues années, et finalement un retour "chez soi" aussi improbable que subit.



Toujours, cette question du retour, du sentiment d'appartenance à un pays est posée. Comment se sentir chez soi dans un pays qui s'est illustré par sa foi en le national-socialisme (surtout après que l'horreur des méfaits commis par les nazis a explosé au grand jour) ? Comment peut-on parler de retour quand ce qu'on l'on retrouve est un autre pays qui tente de liquider les traces de sa culpabilité ?



Car il serait utopique de croire qu'après la guerre tous les nazis ont disparu. Bien au contraire, l'histoire de la famille de Leo est la petite histoire qui illustre à échelle réduite la grande Histoire. Celle de milliers de partisans, de fonctionnaires de l'énorme machine nazie qui retrouvent une place, sous de nouvelles identités, dans de nouvelles administrations cruellement en recherche de compétences.



La RDA est l'histoire d'un rêve, celui d'un pays duquel les fascistes sont officiellement bannis, en lisière du mur qui sépare bientôt Berlin en deux. Car voila ce que l'idéologie du Parti défend : le mur n'est qu'un rempart contre les fascistes et les capitalistes, tous dangereux, et tous envieux de la paix et de l'égalité qui règnent en RDA. C'est par le recours à des raccourcis qu'on élude les questions des petits curieux que ne se satisfont pas des réponses qu'on leur fait pourtant apprendre à la télévision, à l'école et dans les journaux, tous censurés et alignés sur le discours officiel, autrement dit, la propagande du Parti.



La république a des allures de monde Orwellien où les murs ont des oreilles et des yeux. Où dans les réunions clandestines six personnes sur dix sont des espions de la Stasi. Où vos collègues vous espionnent et rédigent des rapports interminables que vous lirez quelques années plus tard, probablement avec horreur, dans les dossiers de la Stasi rendus publics. Vous ne savez jamais vraiment où se situe la limite et vous frôlez la prison sans même le savoir, par des actes bénins.



Et pourtant, la RDA est aussi ce lieu à l'abri des événements récents, où ceux qui avaient perdu leur patrie (exil, condamnation des années du national-socialisme...) ont retrouvé une société dans laquelle s'investir. une société bercée d'idéaux nobles qui, au tournant de la seconde guerre mondiale, procurent de l'espoir et de l'optimisme nécessaires à la reconstruction, du pays.



C'est au communisme, au parti, à leur patrie, que les parents de Maxim Leo donnent les meilleures années de leur vie. Son père artiste et sa mère journaliste puis historienne sont constamment tiraillés entre ces idéaux pour lesquels ils se donnent corps et âme d'un côté, et leur sens critique de l'autre. Eux qui ont fait de la RDA leur patrie pratiquement par hasard (ils s'y trouvaient au moment où le pays s'est fermé comme une huître), oscillent entre le bonheur que leur procure leur implication dans un modèle qu'ils croient juste, et la terreur que leur inspire un régime aussi peu démocratique et libertaire.



Pour ces personnes qui ont tout donné pour la réussite et la concrétisation des idéaux communistes, la chute du mur, la brutale disparition de la RDA sont l'effondrement de toute une vie. Tout à coup le pays n'existe même plus, soudain englouti par l'Allemagne de l'Ouest dont les habitants ne peuvent pas comprendre ce qu'ont vécu ceux de l'Est.



Entre préjugés, confusion, joie et peur s'improvisera alors la nouvelle Allemagne, celle que les gens de ma génération ont toujours connue.



Ce livre est un brillant témoignage sur l'histoire d'une Allemagne que le vingtième siècle a dotée d'une identité multiple, mouvante et difficile à appréhender, et où tout n'est ni tout blanc ni tout noir, et où les grands-pères sont des tombeaux dont il faut extraire les secrets avant qu'ils ne s'éteignent.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1924
Commenter  J’apprécie          00
Histoire d'un Allemand de l'Est

Roman, autobiographie ?

Peu importe, la plume est avisée, l'écriture fluide et agréable. L'histoire se déroule tel un film, où il est facile de s'attacher à la multitude de personnages et de membres de la famille.
Commenter  J’apprécie          20
Histoire d'un Allemand de l'Est

Le titre, en français, est réducteur : histoire d'un allemand de l'est alors que c'est l'histoire d'une famille de l'Allemagne de l'est. Eine Ostdeutsche Familiengeschichte.

Alors une fois que l'on sait cela, on comprend mieux ces longues pages sur la période nazie traversée à leur façon par les deux grands-pères de Maxim Leo. Ces pages sont à mon avis les plus intéressantes. C'est, arrivé à la page 162 que je me suis enfin convaincu que je n'étais pas en train de perdre mon temps. Maxim Leo nous explique alors simplement et concrètement comment « der kleine Mann » est devenu partisan d'Hitler, c'est-à-dire comment l'Allemagne a basculé dans le nazisme.



Les pages sur le régime politique de la RDA sont un peu fadasses, elles manquent de fond et d'anecdotes croustillantes. A l'Est rien de nouveau !



Ensuite la période relative à « Die Wende » est survolée. On sent bien la fin du règne socialiste ; mais Maxim Leo aurait pu passer plus de temps à nous expliquer cette possibilité d'une troisième voie : ni le communisme d'avant, ni le capitalisme consumériste de l'Ouest. Comment les Ossies ont pu se remettre aussi facilement entre les mains des Wessies ? la question n'est même pas évoquée.



Enfin rien sur l'après. 89 chute du mur ; le livre fut écrit en 2009. Que sont devenus les protagonistes pendant cette période ? Contents de leur nouveau sort ; plus ou moins heureux, ont-ils eu des regrets, Ont-ils eu l'impression d'être pris au piège de la Real politique?



Somme toute un bon livre qui se lit agréablement, mais malgré tout superficiel.

Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maxim Leo (325)Voir plus

Quiz Voir plus

Politique et littérature

Les Romantiques français, dans leur jeunesse, étaient plutôt réactionnaires et monarchistes. Quel est celui qui a connu une évolution qui l’a conduit à être élu sénateur siégeant plutôt à gauche ?

Stendhal
Chateaubriand
Hugo
Mérimée

11 questions
290 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}