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Critiques de Mélanie Fazi (287)
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Serpentine

Un recueil de 10 petites histoires mélant réalité et fantastique. Comme souvent, dans ce style de livre on va trouver des histoires qui plaisent plus que d'autres. C'est encore une fois le cas ici, néanmoins Mélanie Fazi a su garder un équilibre entre chaque histoire : aucune ne m'a déplu.



C'est une très agréable découverte. Cette auteure décrit avec douceur et poésie le monde qui nous entoure en y incérant avec parcimonie et justesse un peu de fantastique. J'ai été très touchée par certaines nouvelles, car elles sont arrivées à me ramener à ma propore histoire.

J'ai aussi trouvé qu'elle utilisait des mots simples (simple : a ne pas prendre dans le sens péjoratif du terme !) mais tellement adaptés dans ses descriptions que l'on s'y croirait. C'est tout simplement ce que j'appelle du talent.



Une simplicité qui touche juste et qui est extrêmement dosée. J'ai littéralement craqué pour toutes ses histoires, mais j'en retiendrais une un particulier qui lors de sa "chute" a réussi à me mettre la chair de poule (Petit Theatre de rame).



Je lirais très certainement d'autres oeuvres de Mélanie Fazi. Un tel talent ne peut laisser indifférent et ce serait sacrilège que de ne pas en profiter.
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Le jardin des silences

J'aime qu'un(e) auteur(e) me sorte de ma zone de confort et me prenne par la main pour me faire entrer dans un univers qui ne m'est pas familier. C'est ce qui s'est produit avec ce recueil de nouvelles de Mélanie Fazi : le jardin des silences. Difficile de classer cette auteure dans un genre. Bien sûr, elle puise dans le vieux fonds de contes et légendes que l'on connaît : marâtres, dragons, animaux fantastiques côtoient un vilain monstre, l'Avatar, qui n'est pas sans rappeler le Minotaure. Viennent aussi s'ajouter d'autres thématiques plus proches de la S.F ou du fantastique : mondes parallèles, robots humanoïdes, esprits, fantômes...

Mais son talent est justement de revisiter et de s'approprier ces thématiques dans une alchimie très réussie et de livrer à notre appétit de lectrice ou lecteur de bien étranges nouvelles souvent très noires.

Un des fils conducteurs est que, presque dans toutes, nous sommes en face d'une héroïne ou d'un héros hors normes qui se trouve confronté(e) à un don/malédiction qui le stigmatise ou qui se retourne contre elle ou lui. C'est le cas dans l'Eté dans la vallée, le dragon caché ou Trois Renards. Celle ou celui qui se voit attribué(e) un double, sosie ou reflet, n'est pas mieux loti(e). Dans les deux cas c'est la mort pour l'un des deux. Dans Née dans le givre, la narratrice va être vampirisée par son reflet alors que dans Miroir de porcelaine, c'est elle qui va tuer le sosie qu'elle avait créé.

C'est donc bien dans un univers noir de chez noir que l'auteure nous entraîne et dans tous ses récits le côté ombre de l'être humain fait irruption dans les situations dangereuses et/ou transgressives. Qu'il s'agisse de la jalousie, du désir de vengeance ou de l'envie de tuer, sa plume rageuse donne à ces sentiments extrêmes, une grande force dévastatrice. Elle sait aussi montrer toute leur ambivalence et leur complexité lorsqu'elle évoque par exemple, le couple infernal peur/colère, qui dans certaines situations est le seul qui permette à son personnage de continuer à vivre. C'est le cas dans Trois Renards ou le jardin des silences.Cette plume incandescente sait aussi se faire allusive, légère lorsqu'elle évoque des thématiques lourdes comme le pédophilie, les violences sexuelles ou conjugales. Mais en définitive tout n'est pas si noir que cela dans ces nouvelles. C'est en tout cas ce que je me suis dit à la fin de la lecture du Jardin des silences ou Trois Renards. Dans les deux récits nous sommes face à deux héroïnes qui vont faire preuve d'une formidable capacité de résilience et renaître de leurs cendres, douloureusement mais sûrement.

Pas vraiment une lecture de Noël me direz-vous ? Eh bien si. Deux merveilleuses nouvelles : l'Arbre et les corneilles et Un bal d'hiver m'ont fait entrer dans le monde magique des contes de Noël. Dans la première, il est question de corneilles qui vont jouer les fées marraines et dans la deuxième, d'une "danse avec les fantômes" ceux des morts liés aux personnages de l'histoire. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse au plaisir de lire ce recueil.

Pour ma part, je remercie Kuroineko dont le billet m'a donné envie de lire ces nouvelles.



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L'année suspendue

Le temps passe si vite, cela fait déjà 29 jours que ce témoignage de Mélanie Fazi est arrivé dans ma boîte aux lettres dans le cadre d'une masse critique Babelio. Il est plus que temps que je rédige un retour sur ce dernier.



Cela fait partie du jeu, recevoir un livre gratuitement et écrire en contrepartie un billet sur ce dernier. J'ai découvert ces dernières années que ce n'était pas toujours un exercice évident. Parfois écrire un avis, donner son ressenti sur une lecture est compliqué surtout quand le délai pour rendre son avis est limité.



J'avais été incapable de donner mon avis après ma lecture du précédent témoignage il y a 2 ou 3 ans de “Nous qui n'existons pas” de la même auteure et dirais seulement ici que c'est un témoignage qui m'a beaucoup marqué et fait réfléchir. Il ne faisait aucun doute que je finirai par découvrir ce second témoignage que résume très justement l'auteure par ces quelques lignes :



“Comme dans le livre précédent, il est question ici d'une expérience personnelle et subjective. le texte parle du vertige de se découvrir autiste à plus de quarante ans, du chemin compliqué, intérieur et extérieur, qui mène au diagnostic et à l'acceptation de soi, du soulagement de découvrir enfin, pour ainsi dire, son propre mode d'emploi.”



A la fin de ma lecture je me dis que ce livre fait partie de ceux qui devraient être lus par le plus grand nombre. Je ne suis pas autiste, n'ai aucun proche je pense qui le soit, ou qui du moins n'ai été diagnostiqué comme tel. Pour faire bref je ne connais rien ou presque concernant l'autisme.



En cela je suis sortie de ma lecture un peu moins ignare, un peu seulement car comme le soulève Mélanie Fazi, il ne s'agit pas d'un livre sur l'autisme en tant que tel mais bien sur son expérience personnelle, sur son propre cas mais c'est déjà beaucoup car permet de comprendre ce qui peut se cacher derrière ce diagnostic, en particulier ici derrière le syndrome d'Asperger et les difficultés aux quotidiens que cela suscite mais aussi le parcours du combattant qu'il faut franchir pour pouvoir se faire diagnostiquer en France à l'âge adulte. C'est effarant que les délais pour avoir un diagnostic soient si longs ou à un prix exorbitant.



Je dois dire éprouver de l'admiration pour l'auteure à la fin de ma lecture, pour l'écriture de ce témoignage, pour avoir partagé avec nous son quotidien, ces difficultés, réflexions, cette année suspendue dans l'attente d'un diagnostic. C'est un témoignage que je relirai probablement dans quelques mois mais qui m'a dans tous les cas donné matière à réflexion pour les prochains jours et semaines et dont je ne peux que vivement recommander la lecture.



Je ne peux finir que par remercier Babelio et Dystopia pour l'envoi de ce livre, merci également à Dystopia pour les nombreux marques pages qui l'ont accompagnée.

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Serpentine

Cela fait un moment déjà que Serpentine figuraient dans mes pense-bêtes repérés grâce aux plusieurs excellentes critiques lus sur celui-ci, mais bon il m'aura fallu le challenge Sfff auteure et l'apat d'un bonus pour finalement me décider à l'ouvrir.



Autant dire que je ne le regrette pas, j'ai déjà pu profiter plusieurs fois du travail de Mélanie Fazi en tant que traductrice et c'est avec plaisir que j'ai découvert ce qu'elle a elle-même écrit, et quelle plume elle a Madame Fazi, cela m'a frappé dès la toute première nouvelle du recueil, le tout est remarquablement bien écrit.



Je ne suis pas un grand féru de nouvelle, j'en lis d'ailleurs très peu seule quelques aventures de Conan de Robert E. Howard et la premier intégrale de la patrouille du temps de Poul Anderson était sortie de ma pal l'année dernière. Mais il me faut bien dire être ravi d'avoir ouvert ce recueil, je ne vais pas donner mon avis sur les 10 nouvelles de ce recueil et vais me contenter de dire que je les aie toutes apprécier bien que j'ai été étonné de lire finalement des nouvelles assez sombres, mes préférés sont Élégie que je trouve vraiment très belle, mémoires des herbes aromatiques et petit théâtre de rame.



Chaque nouvelle est un véritable petit nouveau  voyage dans un lieu somme toute banal jusqu'à ce glissement vers l'étrange, et le surnaturel ou la folie des personnages est vraiment très bien amener. Bien que le fantastique ne soit pas l'un de mes genres préféré je n'aurai pas dis non pour lire ici quelques nouvelles supplémentaires.



Cette première lecture de Mélanie Fazi en tant qu'auteure fut donc est très belle découverte et je me laisserai séduire par d'autre écrits de l'auteure.
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Serpentine

Je viens de terminer Serpentine de Mélanie Fazi, et comme bien souvent, quand un livre me plaît, je n'hésite pas à en parler, le conseiller et le prêter. J'ai été étonnée de la réaction de certains : à un intérêt non feint a vite succédé une fin de non-recevoir, dés que je précisais qu'il s'agissait de nouvelles. « Je suis désolé(e), mais je ne lis pas de nouvelles », « Ah ! Ce sont des nouvelles ? Laisse tomber, j'aime pas ! » Et je vous en passe, le but n'étant pas de plomber ma critique. Je sais, c'est mal parti mon histoire, mais quand même ! Je ne pouvais pas laisser sous silence cette étrangeté très française, paraît-il ?! Alors, comme je ne suis pas du genre à lâcher l'affaire facilement, je suis revenue à l'attaque en leur collant sous le nez, enfin dans les oreilles "Nous reprendre à la route". Oui, j'avoue, j'ai une fâcheuse tendance à lire tout haut, tout ce qui me plaît tout bas. (Là, je sens bien que vous réalisez la chance que vous avez de ne pas m'avoir pour amie...) C'est qu'il faut aller au charbon pour les dérider, mes casseurs de pavés et lecteurs de romans fleuves !

Et bien, comment vous dire ? C'est que je l'ai vu naître cette petite étincelle, cette attente fébrile de la chute, dés que nous sommes sortis de la station service pour rejoindre la route... C'était fantastique ! - d'ailleurs, c'est « du fantastique ». ;-) Et je ne vous raconte pas « Matilda » ! Là, j'avoue, j'ai été un peu vache : j'ai lu que les passages du concert, mais je peux vous assurer qu'ils y étaient avec moi dans la fosse, collés à cette masse en transe, mus par la seule voix de Matilda ! S'ils veulent savoir la fin, qu'ils mettent la main sur Serpentine (3ième bibliothèque, deuxième rayonnage en partant du haut, entre  Si on les tuait ?  d'Annie Saumont et Demain je vis, c'est promis de Rémy Brument-Varly).

Je ne leur ai rien lu de « rêves de cendre » (pas « rêve de cendres » : la position du « s » est d'une importance primordiale. Enfin, pour moi), mais je leur en ai touché deux mots, en laissant leurs regards courir sur la trace du feu.



« Il y a des choses trop précieuses pour qu'on les partage, même avec des proches. »



Bon, et puis cela commençait à bien faire de jouer les conteuses si c'est pour plus rien leur laisser à découvrir ! Alors j'ai tu « Petit théâtre de rame » et j'ai tu « Élégie ». Ce sera à eux de m'en parler. Et puisqu'ils sont pour certains branchés « tatoo », j'allais sûrement pas leur gâcher  Serpentine . Moi, j'ai déjà assez d'une trace sur ma peau, alors les picotements, le choix du dessin, l'emplacement où et à qui je..., je ne pouvais pas m'y fondre, enfin, pas autant qu'ils le feront.



Parce que ce n'est pas rien, ce qu'elle nous livre là, Mélanie Fazi ! Et ne vous laissez pas polluer par cette idée saugrenue qu'un auteur de nouvelles, ce serait un apprenti auteur qui nous livrerai les balbutiements de ses romans en devenir, comme un Usain Bolt junior foulerait ses premières pistes. C'est rien de tout cela.

Une nouvelle de Serpentine, c'est un petit bijou précieux que nous offre Mélanie Fazi : rien de trop, ni de trop peu dans ce recueil-là, même si chacune résonne en nous différemment. Tout est épuré et ciselé jusqu'à l'essentiel : un concentré d'émotions pures.



L'auteure ne laisse pas au lecteur le temps de s'installer, de se poser entre les lignes ; à peine on commence à se croire chez soi, que les mots de la fin nous cueillent et nous assènent deux belles paires de claques. Ça nous apprendra à nous sentir en terrain conquis, à vouloir être bercé par le rythme des phrases. La vie qui bat là comme un coeur qui pulse, c'est pas du roman. C'est de l'or noir qui coule des pages et gare à nous s'il finit dans nos veines !



« Il n'y a pas plus de violence dans un cri d'hystérie que dans une phrase énoncée d'une voix calme et blanche. Être capable de regarder un adversaire droit dans les yeux et le mettre face à la vérité nue : le vrai pouvoir est là. »



Nota bene : Si avec tout cela, ils sont pas foutus de me l'emprunter, je ne sais plus ce qu'il faut que je fasse !!
Lien : http://page39.eklablog.com/s..
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Serpentine

Je ne me confronte pratiquement jamais avec ce genre de fantastique doux tapi dans les recoins de la civilisation moderne. A priori il ne possède pas les ailes qu’il faut pour m’emporter dans son imaginaire. Mais mettez à la plume une artiste telle que Mélanie Fazi (que je découvre) et ce fantastique trace dans mon esprit un sillon de plaisir qui parle aux deux parties du cerveau (l’émotionnel et le raisonnable).



Dans toutes ses nouvelles (hormis « Le faiseur de pluie ») le héros ou l’héroïne vous prend comme confident, s’adresse à vous seul à la première personne, et vous confie ses secrets. Son quotidien pourrait être le vôtre s’il ne présentait pas, cachée dans l’ombre, une petite dimension hors de la normale d’où une force de la Nature ou un spectre agace son existence.

La plupart du temps ces forces laissent les humains vivre leur pathétique et inutile vie. Mais de temps en temps, pour tromper leur ennui, elles viennent les titiller, leur ravir un enfant (« Elégie »), les attirer par le feu (« Rêves de cendre ») ou les guider vers l’au-delà (« Nous reprendre à la route », superbe !). Le héros ou l’héroïne vous confie son calvaire, vous avoue souvent qu’il/elle est démuni(e) devant ces forces discrètes et tenaces.



Pas totalement démunie. Son histoire, il/elle la raconte avec énormément de poésie et dans un style délicieux. Le malheur est le meilleur moteur de l’art décidément.



J’ai presque honte de ne pas mettre la note maximum, simplement parce que ce genre d’imaginaire n’arrive pas à m’emporter vers les sommets. Comme certains vins, son effet sur moi ne reste pas longtemps en bouche. Mais je pense revenir m’abreuver à cette source un de ces jours.



Un grand merci à Blackwolf qui m’a décidé à me lancer.

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Nous qui n'existons pas

Je vais écrire mon avis "du bout des doigts", si j'ose dire... Pas facile de "juger" un livre aussi intime, aussi franc (mais rien que pour ça, pour moi, c'est de l'or, ou du platine en barre).



Je suis plus âgée que Mélanie. J'ai eu ma part de méandres et de souffrances dans ma vie, de dépression, de coups dans l'aïeule et de psychothérapie... Ce serait trop long à développer, mais de tout ça, j'en ai déduit plusieurs choses : on est toujours seul face à ce qu'on ressent, face à comment on a vécu ce qui nous est arrivé, et face à ce qui nous arrive. Paradoxalement, on ne peut pas en cicatriser (on n'en guérit jamais vraiment, du moins c'est mon impression), ni s'accepter tel que l'on est, sans le sortir de soi, sans le partager avec des autres bienveillants et à l'écoute. Et ils sont rares, ces autres-là.

Très rares.



J'ai aussi appris que chaque parcours est unique. Il y a autant d'expériences que de gens sur terre, ça fait beaucoup.

Et, quoi qu'on en dise et quelque bonne volonté que l'on ait à se mettre à sa place, l'autre nous demeure toujours "étrange"r. C'est ce qui fait la douleur de la condition humaine, c'est aussi ce qui fait son infinie richesse et sa beauté. On ne peut que partager sa propre expérience. Et peu de gens sont capables d'écouter et de partager sans "interférer" (même moi, surtout moi, si exigeante et si allergique aux mensonges, non, faut pas croire, c'est difficile pour tout le monde, il n'y a d'ailleurs que très peu de gens qui me supportent, tant je manque de diplomatie. Je ne suis pas a-romantique, je suis a-sociale, moi, je crois bien, lol.).



De l'extérieur, je suis plus "normale" que l'auteure, même si je me suis toujours sentie "décalée". Sur-adaptation oblige, l'instinct du caméléon, sans doute. J'ai surtout eu la chance de croiser un partenaire "identique" sur le fond. Une âme soeur rencontrée alors que j'avais décidé de finir vieille fille et sans enfants. Tiens, tiens... Il faut dire que mon parcours de vie exigeait que j'ai des enfants, puisque ce sont eux qui m'ont "réveillée". Dans la souffrance. Surtout mon aînée.



Mon aînée, adulte aujourd'hui, qui a acheté ce livre. Qui m'a dit "il faut que tu le lises, tu me comprendras mieux". Ce n'est pas que je n'accepte pas qui elle est, effectivement. J'ai appris (oui, appris, et à la dure, en allant remuer toute la boue de ma propre enfance) à aimer mes enfants inconditionnellement. Nous les avons ensuite élevés dans la lucidité et la "vérité", les encourageant à rester eux-mêmes et à ne pas tenir compte du jugement des autres, en ayant nous-mêmes tellement souffert. Mais elle a tellement de mal à dire "qui" elle est. Mélanie l' a fait pour elle. Voilà. C'est donc avec une grande émotion que je te dis (j'ai l'impression de te connaître, alors je te tutoie) merci, Mélanie.

Merci d'être toi et d'avoir écrit ce livre. Merci d'avoir eu le courage de partager avec "tout le monde", et pas forcément que des gens bienveillants.



En relisant je me rends compte que c'est pas un avis "sur le livre", je peux pas. J'ai rien à dire sur le style, rien à dire sur le contenu, je peux juste te faire un petit signe de tête, ou un clin d'oeil.

Maintenant, il va falloir que son père, cet homme qui a lui aussi accepté d'apprendre tout au long de sa vie à nos côtés, lise ce petit livre... Je m'en vais le laisser sur sa table de chevet... Nous grandirons ensemble un peu plus grâce à toi.

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Serpentine

J’ai tant tardé à me lancer dans un des recueils de nouvelles de Mélanie Fazi que je ne savais pas par lequel commencer. Sur les conseils de ma chère et tendre, Serpentine m’a tendu les bras.



« Serpentine », qui ouvre et donne son titre au recueil, est d’ores et déjà la plus belle et la plus envoûtante des dix histoires que nous racontera Mélanie Fazi dans cet ouvrage. Je ne vais pas non plus détailler l’histoire de chacune des nouvelles, mais il est évident que toutes ont une identité propre et quelques grands thèmes communs. « Élégie », « Rêves de cendre », « Matilda », « Mémoire des herbes aromatiques », « Le faiseur de pluie », « Le passeur », « Ghost Town Blues », autant d’idées simples où le fantastique s’immisce comme si de rien n’était dans des lieux au premier abord quotidiens à l’extrême. Bien sûr, certains récits marqueront davantage le lecteur, comme la nouvelle « Nous reprendre à la route » où une jeune fille erre, abandonnée sur une aire d’autoroute, et qui se rend doucement compte qu’elle n’est pas seule sur le bord du chemin. Pour en prendre une moins aisée à part, « Petit théâtre de rame » est, elle, une chronique ordinaire de la vie du métro parisien ; sautant d’un personnage à l’autre par une simple rencontre, le lecteur trouvera dans ces mots une ultime manière de voir du fantastique dans son trajet quotidien.



Serpentine est donc un beau recueil de nouvelles, maîtrisées et qui savent remettre le fantastique là où il est, c'est-à-dire où on ne l’attend pas.



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Notre-Dame-aux-Ecailles

Je lis ce recueil neuf ans après Serpentine, et je pourrais écrire à peu près le même prologue : je ne suis pas tellement fan de fantastique, mais la façon dont Mélanie Fazi utilise ce matériau brut pour bâtir des bijoux littéraires la qualifie en tant qu’artiste.



Mélanie Fazi est la maitresse du pronom « je ». Elle l’utilise pour vous donner l’impression que le personnage qui parle vous fait une confidence spéciale, de celles que l’on ne fait qu’à un ami très proche. Elle vous chuchote comment le fantastique peut s’emparer de votre quotidien.



Souvent, elle donne une conscience à des objets, à des choses qui en sont normalement dépourvus. Ici Venise qui refuse qu’on la pille des ses soupirs (La cité travestie), là une maison hantée, non pas pour l’horreur, mais pour l’art et le souvenir (Villa Rosalie), autre part un fleuve amoureux et manipulateur (La danse au bord du fleuve) et ailleurs la mer elle-même qui cherche à s’emparer d’un homme au grand dépit de son épouse (Noces d’écume).



Parfois la victime est totalement démunie et déclare forfait (En forme de dragon, où il faut se méfier de la musique). Parfois elle lutte farouchement, quelquefois l’emporte (Fantômes d’épingle, où il vaut mieux éviter d’enfermer ses émotions dans une poupée de chiffon), quelquefois s’épuise (Le nœud cajun, où il faut chaque jour abattre son épouse pour neutraliser l’étrange enfant qu’elle porte).



Mes nouvelles préférées ? Le train de nuit – ou comment fuir ses responsabilité, se faire oublier et s’oublier soi-même dans un étrange train qui ne passe en gare que la nuit – est superbe, et Le nœud cajun. Quant à la nouvelle éponyme du recueil – Notre-Dame-aux-Écailles – elle n’évoque pas une église, comme je le pensais, mais plutôt une statue qui m’a rappelé La Vénus d’Ille, de Mérimée.



Même si le fantastique n’est pas votre tasse de thé, je ne peux que vous encourager à essayer de lire la voix de cette auteure, un jour.

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Le jardin des silences

Après « Notre-Dame-aux-écailles » et « Serpentine », le nouveau recueil de nouvelles de Mélanie Fazi ne fait que confirmer le talent de l'auteur dont la plus grande force réside en sa capacité à réveiller le mystère et la poésie des lieux les plus ordinaires ou des situations les plus glauques. Réenchanter notre quotidien : voilà ce que permettent les textes de Mélanie Fazi.



Les rues de Paris, une aire d'autoroute, un atelier, une simple chambre... : tout devient objet de fascination sous la plume de l'auteur qui nous fait don ici de onze textes desquels se dégage une grande sensibilité. Sensibilité que l'on retrouve chez ses personnages féminins, héroïnes souvent au bord de la rupture dont la confrontation avec le fantastique va leur permettre de panser leurs blessures. C'est le cas dans « Trois renards », texte magnifique et très émouvant dans lequel une jeune femme entretenant une relation destructrice avec son compagnon va trouver la force nécessaire pour s'en sortir grâce à sa musique, ou plus précisément grâce aux êtres qu'elle parvient à invoquer avec ses mélodies. Même émotion et même souffrance dans « Le jardin des silences » où une trentenaire va revivre par le biais d'un jardin fantastique un événement tragique de son adolescence. Mais si ce qui sort de l'ordinaire peut se révéler une bénédiction, comme dans les deux nouvelles précitées, cela peut aussi avoir l'effet inverse. L'héroïne de « L'été dans la vallée » se passerait bien, par exemple, de cette voix sans âge et très étrange dont on lui a fait don à la naissance et qui l'entrave à sa région natale. Idem pour l'artiste de « Miroir de porcelaine » dont le talent va finir par se retourner contre elle.



Pour ce nouveau recueil, l'auteur est également allée puiser à la source des contes, et notamment ceux des frères Grimm dont elle se réapproprie à merveille à la fois l'enchantement mais aussi la cruauté. C'est notamment le cas dans « Swan le bien nommé », nouvelle dans laquelle une jeune fille et son frère se retrouvent confrontés à la nouvelle compagne de leur père, une marâtre pas comme les autres qui possèdent de drôles de pouvoirs... J'ai également beaucoup apprécié « Née du givre », texte très bref mais qui nous fait parfaitement ressentir toute la détresse du personnage et la cruauté de ce qu'elle est en train de vivre. Mais rassurez-vous, le recueil compte également quelques nouvelles plus sereines, notamment deux qui ont pour thème commun les fêtes de Noël. Dans « L'arbre et les corneilles » on assiste par exemple au déroulement d'une tradition familiale émouvante réservée aux futures mamans et réveillant une foule de souvenirs liés à cette période. C'est aussi un rite hivernal qui va apporter un peu de paix à l'héroïne de « Un bal d'hiver », dont le chagrin éprouvé suite à la mort prématurée de sa mère va lui permettre de se lier avec l'étrange voisine de la nouvelle demeure de son père.



On ressort de la lecture des textes de Mélanie Fazi comme d'une douce rêverie, à la fois émerveillé mais aussi, d'une certaine façon, apaisé. « Le jardin des silences » est donc une nouvelle belle réussite pour l'auteur dont la plume demeure toujours aussi poétique et les histoires aussi captivantes. Sans doute l'une des meilleures auteurs de fantastique aujourd'hui.
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Serpentine

Il n'est pas facile de parler d'un recueil de nouvelles, même si elles sont très bien comme celles de celui-ci !!

Pas de résumé, pas forcément de lien ou d'homogénéité entre les récits mais pourtant, dans le cas de Serpentine, une chose est sûre : l'auteur, Mélanie Fazi possède un talent rare...

Que vous soyez sensible ou non à l'univers fantastique, vous ne pouvez que vous laisser entrainer dans son monde. Elle possède une écriture fluide, toute en sensibilité et avec des émotions très fortes.

Elle écrit comme on pourrait vous murmurer à l'oreille les histoires qu'elle raconte, comme si vous étiez bien au chaud installé sous votre couette et qu'on vous faisait la lecture. Vous partez sans risque ni appréhension avec ses personnages...

Un très belle découverte !!! Merci au club Imaginaire ;-)
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Serpentine

« Serpentine » constitue le premier recueil de nouvelles de Mélanie Fazi, jeune auteur de fantasy déjà récompensée par de multiples prix et adoubée par Michel Pagel en personne qui lui fait même l'amitié de lui rédiger une fort jolie préface dans laquelle il s'agace (avec humour bien sur) du talent exceptionnel de la jeune femme. Et, au terme de cette lecture, force est de reconnaître la justesse de son opinion. Mélanie Fazi nous fait ici don de dix très beaux textes abordant des thèmes très variés allant de l'enfance à la mort en passant par la musique, les mythes grecs..., le tout porté par une plume infiniment poétique de laquelle naissent des personnages bouleversant de sincérité et de vulnérabilité. Le plus grand talent de l'auteur demeure toutefois celui d'être capable transformer des lieux ou des paysages ordinaires et familiers en des endroits remplis de mystère ou de magie qui ne se révéleraient qu'aux regards les plus attentifs. Avouez que parvenir à évoquer la beauté à travers une aire d'autoroute, une rame de métro ou encore un restaurant tout ce qu'il a de plus banal, ce n'est pas donné à tout le monde.



Difficile de parler de la totalité des textes (qui méritent pourtant tous le détour), aussi me contenterais-je de mentionner mes favoris, à commencer par « Serpentine », nouvelle récompensée en 2005 par le grand prix de l'Imaginaire et dans laquelle l'auteur nous révèle les secrets d'un salon de tatouages un peu particulier et de ses clients. « Nous reprendre à la route » est également une belle réussite et nous fait découvrir l'envers des aires d'autoroute que vous ne risquer plus de voir de la même façon. Passionnée de mythologie grecque, j'ai évidemment beaucoup apprécié « Mémoire des herbes aromatiques », texte consacré à la célèbre rivalité opposant Ulysse et la magicienne Circée, ici reconvertie en patronne de restaurant. J'ai également été très sensible à la dernière nouvelle du recueil, « Gost Town Blues » qui nous entraîne dans une petite ville des États-Unis du XIXe siècle où les habitants se font rares et leurs manières bien étranges. A noter également que la nouvelle « Matilda » a été récompensée en 2002 par le prix Merlin.



Mélanie Fazi signe avec « Serpentine » un excellent recueil qui ne manquera pas de ravir les amateurs de fantasy mais aussi les autres car, comme le dit très justement Michel Pagel dans sa préface : « Toute l'essence du fantastique est là. » Si vous avez apprécié, n'hésitez pas à vous lancez dans le second recueil de l'auteur, « Notre-Dame-aux-Écailles », à mon sens peut-être même légèrement supérieur à celui-ci.
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Notre-Dame-aux-Ecailles

Sur la quatrième de couverture, les éditions Bragelonne ont inséré un extrait d'une critique de Jean-Claude Dunyach pour L'Express. La voici: "Il y a chez Fazi une petite musique poignante, extrêmement lucide, et surtout un art de la fêlure qui transcende la moindre de ses histoires."

Trop souvent, je ne retrouve pas dans les textes des auteurs ce que les critiques y ont vu (surtout lorsqu'ils présentent X ou Y comme le nouveau Untel). Or, en ce qui concerne Mélanie Fazi, je ne puis qu'appuyer les propos de Monsieur Dunyach.



Notre Dame aux Écailles est le second recueil que je lis d'elle, après Serpentine. J'avoue que je craignais que le charme n'opère pas de la même manière puisqu'il n'y avait plus les prémices de la découverte. Heureusement il n'en est rien et j'en ressors avec le désir d'entamer son troisième volume denouvelles.



Chacune d'entre elles, dans Notre Dame aux Écailles, détient une étincelle de pure magie qui répand ses mystères et son atmosphère dans l'esprit du lecteur. Qu'ils soient homme ou femme, ses narrateurs sont bien incarnés et offrent de beaux portraits. Ce qui me touche particulièrement chez cette auteure, c'est l'humanité qui émane de ses récits. Il s'agit d'êtres, parfois plus ou moins humains, dotés de sensibilités et d'une lumière singulière qui éclaire les ombres qui hantent les recoins de ses histoires. Son fantastique a cette note de douce mélancolie qui donne, pour reprendre les termes du critique de L'Express "une petite musique poignante". En ce sens, "Mardi gras", qui évoque à travers le carnaval de La Nouvelle  Orléans les ravages de l'ouragan Katrina, en est un magnifique exemple.

"Le train de nuit" également avec ces wagons qui accueillent les fatigués de l'existence.



Mélanie Fazi laisse dans son sillage une melopée douce amère, animée avec un style d'une grande élégance. Elle maîtrise l'art si difficile de la nouvelle, genre parfois boudé et pourtant si riche de promesses. En l'occurrence, Mélanie Fazi lui offre ses lettres de noblesse, tout comme au domaine de la littérature fantastique. Une femme écrivain à suivre avec attention.

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Serpentine

Tout de suite, à la lecture de la première nouvelle du recueil, j’ai été séduit par son style poétique, avec une pointe de lyrisme, un style qui a une lumière, un son, qui pose une atmosphère lourde et intense. C’est une série de nouvelles fantastiques, sombres et inquiétantes, et pourtant pas vraiment triste, disons plutôt fatalistes. Il est beaucoup question de mort, ça m’a rappelé le roman de Laurent Gaudé qui se passe à Haïti, “Danser les ombres”, (quand je fais le parallèle avec Laurent Gaudé, ce n’est pas la moitié d’un compliment). Mélanie Fazi place en quelques lignes un univers riche et chargé de mystères, aucune de ses nouvelles ne m’a semblé en dessous des autres, toutes m’ont offert un bon moment de lecture, toutes m’ont passionné, toutes m’ont envouté. Je découvre pour la première fois cet auteure, et je pense que je ne m’arrêterai pas là.

P.S. Merci à Basileusa de m’avoir incité à ouvrir ce livre.
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Serpentine

Lecture commune imaginaire de Février 2016 : Serpentine.



C'est une nouvelle auteure, que je découvre et je ne suis pas surprise que son recueil a gagné deux prix :

- 2002 : prix Merlin pour Matilda (nouvelle sur le monde des fanatiques du rock), catégorie nouvelle.

- 2005 : grand prix de l'Imaginaire pour Serpentine, catégorie nouvelle.



Serpentine, c'est un recueil de dix nouvelles. Je remarque que ses nouvelles, tu en as pour tous les goûts. Tu aimes ou tu n'aimes pas. Je vois que cette auteure possède un talent fou. Elle détient une plume incroyable et elle est douée pour raconter des histoires. Elle respecte bien son thème choisi et elle te fait découvrir son propre univers.



C'est un mélange avec la fiction et la réalité. Elle sait bien manier le fantastique et par moments, tu peux ressentir la peur, un malaise et un inconfort. Le recueil «Serpentine» est intéressant à lire, les thèmes sont variés. Je trouve que chaque nouvelle a son charme, ce qui m'a frappée, c'est surtout son écriture puissant, la richesse de ses textes. Elle transmet bien l'émotion et le message qu'elle veut faire passer.



En conclusion, c'est un beau moment de lecture. Je me rappellerai toujours de la nouvelle «Serpentine» où c'était un bel échange sur le forum, le climat était électrique. J'en garde une bonne impression et c'est aussi un beau souvenir d'une lecture commune.



Je conseille cette lecture car c'est un recueil de nouvelles qui est bien construit, qui est plaisant à lire et c'est une belle manière de découvrir un talent comme Mélanie Fazi.



Je pense que ça se lit bien aussi entre deux pavés ! Je recommande sans hésiter !
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L'année suspendue

Mélanie Fazi se libère par l’écriture en écrivant des billets sur son blog. Ainsi est née l’idée de ce livre autobiographique qui raconte dans le détail cette « année suspendue » qui a été celle du tâtonnement jusqu’au diagnostic de son trouble appelé Spectre de l’autisme.

Être diagnostiquée Asperger à l’âge adulte n’est pas chose facile, c’est ce que Mélanie Fazi tente de nous transmettre dans cette autobiographie où elle se livre avec humilité. Elle nous entraîne dans les difficultés de son quotidien et sa quête de la vérité sur l’origine de ses troubles.

Dès l’enfance, les différences sont là. Elle est introvertie, mal à l’aise en société, a du mal à entrer dans une conversation et ne comprend pas toujours les codes de la sociabilité.

Beaucoup d’idées fausses circulent au sujet de l’autisme et, à travers son parcours, Mélanie Fazi tente de démêler tout cela et de nous apporter quelques explications.

Elle décrit ses différents burnout qui n’ont pas alerté les médecins sur un possible trouble autistique. De plus, l’autisme est plus difficile à diagnostiquer chez les femmes.

Ses difficultés Mélanie Fazi les raconte au lecteur que nous sommes, sans filtre et en toute simplicité, ce qui rend ce témoignage émouvant et sensible qui souffre toutefois de quelques longueurs.

Elle écrit : « Mon histoire est tout-à-fait banale. Il y en a des centaines, des milliers comme moi, qui n’ont pas été diagnostiqués dans l’enfance parce que les connaissances n’étaient pas suffisantes alors. Qui ne l’ont pas été adultes ensuite, parce que le sujet est encore mal connu… »

Souhaitons que ce témoignage lève une partie du voile sur un trouble mal connu qui représenterait 1% de la population

Je remercie Les éditions Dystopia et lecteurs.com pour cette lecture



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Notre-Dame-aux-Ecailles

Après « Serpentine », voici le second recueil de nouvelles de Mélanie Fazi, jeune auteur et traductrice de romans de fantasy qui bénéficie déjà d'une certaine réputation dans le monde des littératures de l'imaginaire. « Notre-Dame-aux-Écailles » nous apporte une preuve supplémentaire de son talent grâce à ses douze magnifiques nouvelles dans lesquelles l'auteur met en scène des personnages touchants de vulnérabilité évoluant dans des décors familiers qui prennent pourtant des allures fantastiques et inquiétants sous sa plume. Venise s'y fait ville jalouse de ses soupirs dont elle punie sévèrement les voleurs, des mortelles y prennent des Fleuves pour amants, une maison y est capable de contenir les âmes de ses anciennes propriétaires... Tout au long de ce recueil, Mélanie Fazi nous donne ainsi à voir des paysages connus et parfaitement ordinaires qu'elle éclaire pourtant sous une lumière différente afin de leur donner un peu de magie, de mystère. Et le résultat est remarquable.



Dans tout recueil ou anthologie certains textes se font généralement plus marquants que d'autres, or force est de constater que ce n'est pas le cas ici, chaque nouvelle étant d'une qualité rare. Quelques unes ont tout de même davantage remporté mon adhésion, à commencer par celle qui donne son nom au recueil, Notre-Dame-aux-Écailles, nouvelle récompensée en 2009 par le Prix Masterton et ayant pour thème la maladie. Je me contenterais d'en citer quatre autres : « Noces d'écume », narrant le combat d'une femme se disputant son mari avec la maîtresse la plus impitoyable qui soir, la mer ; « Les cinq soirs du lion », texte très bref où une jeune fille se voit forcer de revenir sur ses épreuves passées afin d'acquérir son familier ; « Villa Rosalie », mettant en scène une maison pas tout à fait comme les autres, chaque pièce y renfermant l'âme de son ancienne occupante ; et enfin « Nœud cajun » mettant en scène le calvaire d'une famille en proie à une bien étrange malédiction.



Avec « Notre-Dame-aux-Écailles », Mélanie Fazi nous offre un recueil d'une beauté et d'une poésie remarquable et nous fait porter un regard différent, plus attentif peut-être, et surtout plus émerveillé, sur les choses et les gens qui nous entourent. Une magnifique découverte.
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Serpentine

Les nouvelles c'est pas mon truc à priori et d'un auteur que je découvre encore moins ! Mais oh surprise ! Non seulement j'ai adoré mais en plus je découvre une auteure de talent . Elle nous emporte dans le récit, on à l'impression de vivre l'histoire de ses 10 nouvelles. Même celle qui m'a le moins plu "rêves de cendre" , est tout de même très réaliste et addictive . Chaque nouvelle comporte sa plus ou moins grande part de fantastique,cette petite touche assez incroyable qui apporte un réel bonus au récit .

Mentions spéciales à la nouvelle "élégie" ,très touchante ainsi qu'à "nous reprendre à la route" .

Quel bonheur de lire cette auteure !! J'ai un de ses romans dans ma PAL, j'ai déjà hâte de le lire !
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Serpentine

Mon regard avait déjà croisé plusieurs fois le nom de Mélanie Fazi sur les rayonnages de la médiathèque, sans que je m'y arrête. Et puis, cette semaine, sur une impulsion, j'ai emporté Serpentine avec moi. Envie de lire des nouvelles et de découvrir d'autres plumes fantastiques.



Et quelle plume! Mélanie Fazi possède un indéniable talent d'écriture. Dans le fond comme dans la forme, les dix textes qui composent ce recueil sont autant de pièces d'orfèvre délicatement ciselées. L'auteure révèle dans chaque nouvelle un univers fantastique surprenant dans ce qu'il y a de plus quotidien: une station de métro, une aire d'autoroute, une maison familiale, etc. Ses histoires instillent avec maestria une distorsion dans le réel, comme un effleurement, revenant aux origines même du récit fantastique.



Mélanie Fazi y met également beaucoup de poésie et une profonde humanité. La mélancolie se détache souvent de ces nouvelles. Elle manie l'art de créer de belles surprises, notamment dans "La mémoire des herbes aromatiques" dans laquelle on retrouve Circé en tenancière de restaurant grec, secondée par Médée et où Ulysse vient se perdre. Plaisir du jeu avec la mythologie mêlé de la nostalgie des temps anciens pour ces légendes de l'Antiquité. Un très beau texte merveilleusement réjouissant.



Les neufs autres tiennent tout autant la comparaison et offrent de beaux moments de lecture. Pas d'effets gore ou de surenchère sous la plume élégante de l'auteure. Nul besoin. Tisser un halo surnaturel sur notre monde matériel suffit à créer suffisamment d'ombres mystérieuses propices aux délices littéraires.



Une chose est certaine, je compte bien emprunter dès que possible les autres recueil de Mélanie Fazi pour le plaisir de me replonger dans son merveilleux univers.
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L'année suspendue

Chère Mélanie (tu permets que je t'appelle chère Mélanie ?),



Au moment de rédiger cette critique sur ton dernier livre, je suis un peu embêté. Non pas qu'il m'ait déplu, bien au contraire : sur Babelio, je ne coche pas les 5 étoiles à la légère. Mais il est difficile d'évoquer les sentiments que ton "Année suspendue" a suscité chez moi, sans révéler des éléments trop personnels. Ce n'est ni le moment ni le lieu ; un jour, peut-être... Précisons tout de même que j'ai eu l'occasion de lire plusieurs témoignages de personnes Asperger diagnostiquées à l'âge adulte (J. Dachez, J. Schovanec, A. Reynaud, L. Holliday...), si bien qu'un de plus aurait pu ne pas m'apporter grand-chose. Et pourtant le tien m'a fait un effet particulier.



Bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, nous évoluons dans le même milieu et ton nom m'est familier depuis de nombreuses années, d'où peut-être une plus grande impression de proximité par rapport à d'autres témoignages du même genre. En plus de l'indéniable qualité d'écriture, la manière de mener ton récit m'a beaucoup plu. Cela pourra gêner certains lecteurs s'attendant à quelque chose de plus structuré, mais pour ma part j'ai aimé ce parti pris qui rend bien compte de tes propres hésitations et interrogations : au moment où tu entames ce projet de livre, tu n'as pas encore été diagnostiquée, le TSA (trouble du spectre autistique) n'est alors qu'une hypothèse. En outre, cette façon d'aborder les différents aspects du TSA au gré de ta réflexion, sans suivre de plan préétabli, m'a donné l'impression d'être en face de toi, à t'écouter comme on écouterait une amie ravie d'avoir trouvé une oreille attentive et bienveillante. Sache que j'ai beaucoup acquiescé au cours de ma lecture, ou levé les yeux au ciel à l'évocation de certaines difficultés qui, hélas ! ne sont que trop vraies. Et si j'ai parfois eu l'envie de t'interrompre pour te dire "Ce point-là, tu l'as oublié...", j'ai bien fait de me taire car au bout du compte tout y passe. Ce n'est pas un ouvrage théorique ou scientifique, tu te contentes (et c'est déjà beaucoup) de réexaminer tes expériences personnelles à la lumière de ce que l'on sait actuellement du syndrome d'Asperger. Cela offre une vision d'ensemble de ce que peut être la vie d'une personne porteuse de ce handicap invisible que, par définition, les autres ont du mal à appréhender : "Mais pourtant, vous n'avez pas l'air autiste"...



Il est possible que je me trompe, mais je crains un peu que ce type d'ouvrage ne soit lu que par des gens directement concernés, parce qu'un de leurs proches ou eux-mêmes sont sur le spectre ou pensent pouvoir l'être, alors que dans un monde idéal "L'année suspendue" devrait surtout être mis entre les mains de tous ceux qui n'ont aucune idée de ce qu'est l'autisme, ou plutôt des différentes formes d'autisme. Je connais des personnes qui, si elles étaient confrontées à ton témoignage, verraient pas mal de leurs certitudes remises en cause... mais malheureusement elles ne le liront jamais. Et puis ce n'est pas avec cette critique que les gens comprendront mieux ce qu'est le syndrome d'Asperger, puisque malgré ma connaissance du sujet je n'ai pas ta capacité à en parler clairement ; le mieux est encore de te lire.



Il semble, chère Mélanie, que tu saches bien choisir les éditeurs chez qui tu publies (ton premier roman est paru chez Nestiveqnen, si ce n'est pas une preuve !) et effectivement il faut saluer le travail de Dystopia, un petit éditeur de SFFF que je ne connaissais que de nom et qui m'a fait très bonne impression sur cet ouvrage. Merci à eux de m'avoir permis de découvrir "L'année suspendue" dans le cadre de Masse Critique... et merci pour cette jolie collection de marque-pages joints à l'envoi, c'est le genre de petite attention qui fait plaisir !
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