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Citations de Michael Zadoorian (87)


On peut se demander si c'est la meilleure idée possible. Ce couple de vieux débris, l'une avec plus de problèmes de santé qu'un pays du tiers-monde, l'autre sénile au point de ne pas savoir quel jour on est, partant sillonner les routes du pays. Ne disons pas de bêtises. Bien sûr que c'est pas une bonne idée.
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Dès les derniers instants de la vie, nous nous mettons enfin à découvrir le véritable bonheur
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Que l'on ait un métier, qu'on s'occupe de ses enfants et de son intérieur, le quotidien n'échappe pas à une certaine monotonie. En vieillissant, on désire cette monotonie, on la recherche. ... / ....Mais la monotonie est aussi un piège. Elle participe au rétrécissement de son propre espace, elle crée des oeillères. Quand se produisent des choses nouvelles, difficile de les considérer comme agréables. Ce qui signifie qu'il est impossible d'apprécier des moments de grâce ou de chercher les endroits où ils pourraient surgir. Ou encore que ces moments de grâce se présentent et qu'on est incapable de s'en rendre compte.
C'est pourquoi il faut voyager. ( p 106 )
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Le type qui prétend n'avoir jamais rencontré quelqu'un qu'il n'aimait pas, c'est qu'il n'a pas bien cherché. ( p 85 / 86 )
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Les ruines sont là pour raviver la mémoire du passé, mais elles ne sont pas éternelles. Lentement le temps efface toutes les traces, morceau par morceau, jusqu’a ce que même les villes fantômes aient disparu.
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C’est ça que j’apprécie dans les vacances... Le ralentissement des choses. Toutes ces découvertes dans une si courte durée. La marche du temps se relâche comme dans un rêve.
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Nous avons toujours considéré notre couple comme une équipe. Aucun n'était plus important que l'autre. Je n'ai jamais été à la botte de John, à l'instar de certaines. Il voulait un sandwich ? Il n'avait qu'à lever ses fesses et aller se le préparer lui-même. De ce point de vue, nous étions à l'avant-garde. Il s'agit d'un mariage, pas d'une servitude sous contrat. p.116
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Voilà comment se passent les choses : les toubibs aspirent à sauver les gens, mais quand on parle d'un individu de quatre-vingts printemps, que reste-t-il à sauver, bon sang ? A quoi ça rime de le charcuter ? Ils le feront si on y tient vraiment, ce qui leur permet de révéler l'étendue des dégâts. Ces infimes salauds sortent des mots savants tels que "comorbidité". C'est un terme que l'on met un temps à déchiffrer, mais une fois qu'on en a percé le sens, il est limpide. C'est comme une course de chevaux entre les affections qui finiront par avoir votre peau : "En tête dans la ligne droite voici le cancer des poumons ! On trouve derrière lui l'hypertension sévère, l’obstruction de la carotide arrive ensuite, loin derrière en compagnie de la défaillance rénale qui ferme la marche. Oh ! Voici l'AVC qui remonte comme une flèche ! L'AVC est au coude à coude avec le cancer des poumons ! AVC, cancer ! Cancer, AVC ! Mesdames et messieurs, quelle course !" p.62
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Je me traîne jusqu'à la kitchenette, c'est-à-dire à trois pas. (Voilà pourquoi c'est le pied, les camping-cars. A mesure que l'on vieillit, les choses apparaissent de plus en plus distantes. Mais, dans le Cherche-Bonheur, il y a tout ce qu'il faut à portée de main.) p.52
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Je lui propose une petite sieste, et que se passe-t-il donc ? Je m'endors sur la table. Ces roupillons intempestifs : je confirme que vieillir est tout à fait débile. On n'a aucune intention de sombrer dans le sommeil et, tout à coup, on se réveille et les heures ont défilé. Il y a un laps de temps, une période intermédiaire sur laquelle on peut faire une croix. p.51
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J'ai parfois l'impression de lui rappeler sans cesse : "Tu ne t'en souviens pas ?" Je sais que, quelque part, dans sa tête, surnagent les souvenirs de notre vie commune. Je refuse de croire qu'ils ont disparu. Ils ont juste besoin d'être ramenés à la surface. Et s'il faut aller les chercher au forceps, qu'il en soit ainsi. p.50
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J'ai oublié qu'il est inutile de lui demander son avis, car s'il est d'humeur contrariante, il va se chamailler avec moi en contestant la nature mouillée de l'eau. Je dois me rappeler le conseil des médecins : ne rien lui demander, mais l'informer. p.42
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Et voilà, le John d'avant est reparti. C'est ainsi que ça se passe. Je le retrouve parfois quelques minutes le matin, instants merveilleux pendant lesquels il redevient lui-même. Et tout à coup, c'est comme si notre conversation n'avait jamais existé. Je devrais être habituée, mais je n'y arrive pas. p.37
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A présent, nous disposons de tout notre temps. Sauf que je tombe en morceaux et que John ne se souvient à peine de son nom. Ça ne fait rien. Moi, je m'en souviens. A nous deux, nous formons une personne complète. p.18
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Les problèmes de mémoire sont apparus il y a environ quatre ans, même s'il existait des signes avant-coureurs. Ça a été progressif... Ce sont d'abord les coins du tableau noir de son esprit qui se sont peu à peu effacés, puis les bords, et les bords des bords, créant un cercle qui est allé en s'amenuisant pour finir par disparaître en lui-même. Ne restent plus que les bribes de souvenirs épars, des endroits où la gomme n'a pas terminé son ouvrage, des réminiscences qu'il ressasse. De temps en temps, il recouvre assez de conscience pour s'apercevoir qu'il a oublié l'essentiel de notre vie commune, mais ces instants sont depuis peu de plus en plus rares. Le voir en colère devant sa mémoire évanouie m'enchante, car ça signifie qu'il reste encore du bon côté, avec moi. En règle générale, il n'y est pas. Mais ça ne fait rien. La gardienne des souvenirs, c'est moi. p.12
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J'ajoute que les médecins voulaient m'avoir sous la main uniquement pour pouvoir poursuivre leurs expériences, me sonder avec leurs instruments glacés, scruter les ténèbres de mes entrailles. Ils l'ont assez fait comme ça. Et même si nos enfants ne veulent que notre bien, ça ne les regarde pas. Prendre en charge quelqu'un ne veut pas dire régenter sa vie. p.10
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Chiner,ce n'est pas seulement se fournir en marchandise, ou mettre la main sur ce que l'on souhaite,bien que cela commence toujours de cette manière.C'est un art de vivre,un état d'esprit.J'y vois une métaphore douteuse pour toute chose:la vie représentée par un long périple dans des travées puantes et surpeuplées sur le chemin de ce qui pourrait ressembler au gros lot,mais qui se révèle une cochonnerie de plus.
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Le cliché suivant montre justement cela, un bouquet de feuilles sur la table, et je me rends compte que tout le problème des photographies est là : est-ce qu'on se souvient de l'instant en soi ou du moment où la photo a été prise ? À moins que l'image ne soit l'unique raison pour laquelle on se souvient de l'instant ? ( Non, je refuse de le croire.)
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Bizarre ce qu'un malheureux rayon de soleil peut laisser imaginer.
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Je lui montre les poteaux téléphoniques, brisés ou de traviole, qui longent la route depuis un moment. Ce rang de soldats ivres a viré à droite pour se perdre dans le lointain.
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