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Critiques de Michaël Moslonka (42)
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En attendant les vers

Octobre 2010, Éric Bastien, 41 ans, heureux de faire découvrir sa ville natale à sa femme Élisabeth et à leurs trois filles, après plus de huit cents kilomètres, arrive enfin à Auchel dans le Pas-de-Calais. Il arrête sa voiture devant l'usine de textile désaffectée. Soudain, une voiture se gare tout près. Un homme en descend, qu'Éric, plus qu'étonné en le voyant, appelle Gilbert. Celui-ci se met à l'injurier, puis se saisit d'un manche de pelle et frappe…

Amélie Laribi, quant à elle, est devenue capitaine de police à Auchel, prenant la place de David Blacke avec qui elle faisait équipe, quand ce dernier a été viré pour insubordination. Il avait accepté son sort à la condition que Laribi prenne sa place. Voilà qu'en ce treize octobre, sept mois après, elle se rend justement chez lui avec un bouquet de roses pour le remercier lorsqu'elle est interrompue dans son élan par un coup de fil de l'agent Alexis Picavette : « On vient de découvrir cinq corps devant l'ancienne usine Auchelaine Dewavrin. Toute une famille. le père, la mère et leurs trois filles. Tous morts. L'homicide volontaire ne ferait aucun doute ».

David Blacke, lui, affalé dans son canapé est en mode autodestruction lente, il attend les vers…

Il va s'avérer dans l'enquête, que Éric Bastien surnommé La Teigne au collège, puis Riton par ses potes appartenait, dans les années 80, à une bande « les sept mercenaires » six garçons tous plus ou moins amoureux de la seule fille du groupe, dont les membres menaient la vie dure aux gens du coin.

Il faut donc creuser la piste… le tueur serait-il un flic comme la scène d'entrée peut nous le laisser supposer ou bien est-ce un des survivants de la bande ?

Pour raconter cette histoire et identifier le ou les coupables, Michaël Moslonka va devoir faire de nombreux aller-retours entre les années 1985, année charnière dans la vie du groupe de petits voyous et 2010.

Les personnages tels qu'il nous les décrit sont plus vrais que nature. Les surnoms dont sont affublés certains, les qualifient déjà bien.

Avec une écriture riche, imagée et rythmée, toujours juste, l'auteur nous embarque dans ce Nord où les zones commerciales ont remplacé les entreprises, « le présent est à la consommation. La production, elle, se passe ailleurs ». Il raconte la jeunesse, le mal-être des adolescents en quête de leur identité, leur besoin d'amour, de reconnaissance, le besoin de s'en prendre aux plus faibles pour exister, la difficulté de trouver son chemin. Il évoque aussi le racisme, les conséquences d'un long séjour en prison qui « que vous soyez coupable ou innocent, (elle) vous transforme en bête furieuse ».

C'est un polar endiablé, foisonnant d'originalité, extrêmement bien mené duquel se dégage beaucoup de mélancolie et une certaine noirceur. Cependant l'écrivain a su l'éclairer en y apportant des touches de tendresse et d'humour et en le rythmant par de nombreuses chansons.

La grande question soulevée par ce magnifique polar est à mon avis celle de savoir ce qu'aurait pu être notre vie, si, à tel moment, nous avions choisi une voie plutôt qu'une autre.

Je trouve que la couverture et le titre sont en complète adéquation avec le contenu du polar.

Je remercie les éditions LBS qui m'ont permis de gagner ce livre et je terminerai sur ces mots que Michaël Moslonka m'a gentiment écrits en dédicace : « Sans le noir du polar, la lumière de l'existence n'aurait pas le même éclat ».


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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La mélodie du malheur



Au départ, il s'agit d'une nouvelle publiée en 2010 dans une anthologie ( Mystères et mauvais genres ) chez les éditions Sombres rets. La version 2020 chez Faute de frappe en est une version enrichie.



Lorsqu'un auteur n'a qu'une centaine de pages pour s'exprimer, il lui faut rapidement harponner son lecteur. Et là, c'est le cas. D'emblée est installée une ambiance cotonneuse, étrange, décalée prête à basculer vers quelque chose de dangereux.



La construction est parfaitement huilée. Dès le prologue «  le passage », toute l'histoire est en place, mais le lecteur ne le sait pas. On suit son héroïne, cette fillette intelligente, avec inquiétude. La voir petit à petit plonger dans un monde délirant et abject terrifie et dérange à la fois, un peu comme un conte à la Alice au pays des horreurs sous acide. Les mots rampaient vers moi, étonnante sensation, j'ai senti l'horripilation ( au strict sens étymologique ) monter en moi.



Très souvent, je me frottais les yeux pour savoir si j'avais bien lu, bien compris ... j'ai rarement compris, je me suis souvent perdue à essayer de retrouver la frontière réalité / cauchemar, faits tangibles / surnaturels. Et j'ai aimé ça, tout comme j'ai apprécié que l'auteur ne soit pas perdu dans son délire pour proposer une vraie fin, terrible, tellement que je n'avais même pas pensé à cette éventualité. Juste un petit bémol sur le titre qui ne reflète pas la subtilité du récit à mon sens.



Une novella surprenante et efficace dans le genre conte initiatique aux notes horrifiques mais bien ancré dans la réalité. A noter la très belle illustration de la couverture réalisée par Bertrand Binois.

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666e kilomètre

Ça commence direct dans une voiture, en mode pepouze. Camus, trentenaire névrosé, bourré de tocs, fraichement largué, prend l'autoroute pour rejoindre un ami. Bizarre, cette autoroute du Nord de la France vers la Charente est déserte en plein juillet. Ou presque, une pause étrange un restoroute, une malédiction balancée par un gars louche en quête de covoiturage.

661 au compteur de la voiture, dans 5 kilomètres, ce sera 666 ... la réalité bascule et ces 5 kilomètres restant se révèlent cauchemardesques, les cadavres s'amoncellent, le bitume saigne, et toujours les mêmes personnes à chaque étape, ceux du restoroute. Comme si Camus était prisonnier d'une boucle spatio-temporelle qui se répéterait sans fin. Comme un huis-clos à ciel ouvert. Pire que le jour de la marmotte pour Bill Murray dans le jour sans fin



Je me suis régalée avec ce roman série B assumée de très grande qualité ! L'auteur maitrise parfaitement le mélange des genres, à la croisée du thriller, du fantastique et de la satire sociale. Bien sûr y a le côté réjouissant de l'hémoglobine qui saigne à tout-va, avec humour, toujours.



Mais ce que j'ai le plus apprécié et qui fait de ce roman une oeuvre très singulière, c'est l'ancrage satirique pour moquer notre société, celle qui consomme, qui ne s'intéresse plus à l'humain, celle qui a peur de l'autre. La galerie de portraits des personnages rencontrés par Camus est truculente, avec une préférence pour la mamie qui ressemble à Mme de Fontenay avec son chapeau, ses gants et son ombrelle, mais qui se met à défourailler en mode furieuse. En fait, chaque personnage est là pour une bonne raison, pour incarner un de ces sentiments inavouables qui gouvernent les hommes ( le racisme, la cupidité, la peur ... ).



Le nom du héros n'a pas été choisi au hasard, lui non plus : Camus, comme un clin d'oeil à l'étranger du grand Albert. Froid et indifférent, il traverse ce road-tripes rock'n'roll pas plus surpris que cela, comme si tout ce déferlement gore et fantastique était tout à fait rationnel. Un peu comme nous tous, à constater les dysfonctionnements de notre société, à s'indigner mais sans agir, un peu par lâcheté.



Une lecture réjouissante à double lecture, que j'ai lu comme dans un film à la Nuit en enfer de Robert Rodriguez, scénario Tarantino, avec en BO « Antisocial » de Trust qui gueule dans les baffles ! Tonique et original,quoi !



Initialement paru sous le titre 666ème kilomètre, par feu la maison d'édition

Fleur sauvage.
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Silencieuse et perfide

SEP, initiales de la sombre et pernicieuse maladie qu'est la Sclérose En Plaques.



SEP, acronyme que ce recueil de nouvelles à détourné en Silencieuse Et Perfide, douloureuse définition de la maladie en question.



Un recueil de qualité pour une bonne action (les bénéfices seront reversés à l'AFSEP, Association Française des Sclérosés En Plaques).



14 écrivains pour un ouvrage Sympa Et Pertinent, Salvateur Et Précieux.



Avec ce genre de bonne action, il y a toujours le risque de se retrouver avec étalage de bons sentiments, mais qui ne ressemble pas à grand chose au final.



Ici c'est tout le contraire. Peut-être parce que les auteurs présents viennent beaucoup du milieu du roman noir, les nouvelles proposées sont loin de faire dans la dentelle. Il y a bien évidemment quelques textes positifs (celui de Gaylord Kemp, initiateur du projet, est parfait pour introduire le recueil), mais d'autres récits sont au contraire très sombres.



Certains auteurs n’hésitent pas à développer des atmosphères sinistres ou violentes (mention spéciale à Gilles Caillot pour ça). D'autres se permettent de tourner en dérision le sujet (de manière intelligente) ou de le placer dans un contexte totalement inattendu.



Bref, c'est une belle preuve qu'un recueil de nouvelles est réussi quand aucune histoire ne ressemble à la précédente et qu'on sent que les auteurs ont vraiment cherché à développer leurs univers.



Inutile de détailler les différents récits, chacun y trouvera son compte selon sa manière de ressentir les choses. Pour ma part, j'ai simplement envie de citer plus particulièrement celui Samuel Sutra.



Ambiance sombre, récit d'anticipation ou fantastique, chronique drôle ou touchante, il y a de tout dans ce bouquin aussi distrayant qu'utile.



Vu le prix modique, il faudrait être sans cœur pour passer à coté de cette belle action doublée d'une bonne dose de plaisir littéraire.
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C'est Baudelaire qu'on embaume

C'est Baudelaire qu'on embaume est au polar ce que Sacré Graal est au film de chevalerie : une oeuvre décalée.

Cinq vieux avec un exemplaire des Fleurs du Mal dans un cercueil contactent un ancien fossoyeur qui refile le bébé à un ex-flic hanté par un fantôme.

Voilà pour le pitch, comme disent les amateurs de brioche et de quatrième paraphrasée.

Bienvenu dans un monde normal. Enfin, si tu t'appelles Ionesco ou Beckett. A défaut de cantatrice sans un poil sur le caillou ou de Godot qui tarde à montrer le bout de son pif, le noeud du problème est ici Baudelaire (dit Charlie La Défonce pour les intimes). Pas le poète lui-même vu qu'il est déjà mort et embaumé depuis belle lurette… mais quand même un peu à travers son bouquin le plus connu.

Ça ne s'invente pas…





Décalé, disais-je en grand adepte de l'auto-citation, ce qui rend le roman inclassable. Parce qu'il raconte l'histoire d'un détective qui mène une enquête, on le rangera par commodité en polar. Roman policier mais pas que… comme on dit chez Lajouanie (sauf que le bouquin est publié par Fleur Sauvage et que la référence se tire une balle dans le pied).

Si tu prends la tonalité globale, tu souris souvent en cours de lecture. Pourtant, il ne s'agit pas d'une comédie, vu la dose de noir et de mélancolie qui baigne certains chapitres. On se situe, comme annoncé en quatrième, dans le “croquignolesque”, logique pour une enquête menée par un trio de pieds nickelés. Un peu comme C'est arrivé près de chez vous. Tout le monde a retenu les passages rigolos de ce film qui n'est pas une comédie mais une réflexion sur la violence, la télévision, la relation entre médias et sordide, etc.

Ici, même combat. Tu te marres, mais le roman n'appartient pas au registre comique stricto sensu. Quant au polar, il tient du prétexte, l'enquête en tant que telle passe au second plan.

De la même façon qu'il louvoie dans le ton, le texte balade le lecteur d'une scène l'autre sans qu'il y ait toujours de fil conducteur apparent. Dialogues surréalistes entre le détective Blacke et son binôme fantôme, flashback sur la vie des petits vieux, enchaînements d'événements aussi improbables que délirants… Tu te sens comme Corynne Charby, une boule de flipper, qui roule, qui roule (ou comme son parolier pris, semble-t-il, dans les tourbillons du LSD…). Mais on aurait tort d'y voir un big bazar sans queue ni tête. La différence entre absurde et festival du n'importe quoi tient à la maîtrise. le fil conducteur existe, il n'a juste pas besoin d'avoir les dimensions d'une grosse ficelle. Tu sens bien ici qu'il ne s'agit pas d'un délire d'artiste “c'est déconstruit, donc c'est génial” ni d'une faiblesse dans l'écriture qui verrait la créature échapper à Moslonka et partir dans des directions foireuses.

L'absurde fait sens.

(Phrase que l'on ne manquera pas d'assortir de la mention “vous avez quatre heures”.)





Le coeur du bouquin, ce sont ses personnages. Tu vas me dire que dans un roman la chose n'a rien de révolutionnaire. A quoi je te répondrai dans un premier temps “en effet”, suivi de “la prochaine fois que tu m'interromps, je te jette aux tigres”.

Une galerie pas piquée des vers, croquée avec beaucoup d'humour… et pas mal de noirceur aussi, même si on croise assez peu de vrais méchants. Les pedigrees pas racontables ne manquent pas, on en dira autant des répliques pleines de cynisme, et pourtant… Des gens au bout du bout, pas mauvais en soi pour la plupart, mais qu'ont morflé jusqu'à péter les plombs, fait les mauvais choix, rencontré les mauvaises personnes, traîné au mauvais endroit au mauvais moment (si tu arrives à battre le score de répétitions que je viens de réaliser, chapeau !). Des trajectoires erratiques qui nous ramènent aux boules de flipper (voilà qui plaira aux zoophiles fantasmant sur les dauphins).

Derrière ce cynisme que je mentionnais, présent dans au bas mot les trois quarts des dialogues, se dessine en négatif une profonde humanité, dans tout ce qu'elle a d'absurde, de brisé, de touchant, de beau et monstrueux à la fois. du pain bénit pour les récupérateurs, exploiteurs, idéologues de tous bords, égratignés par quelques phrases bien senties de critique sociale.





En Guise de conclusion, pour citer Henri le Balafré (1550-1588), un roman inattendu qui fera sortir de leur zone de confort les amateurs de polars classiques. Une bonne chose pour éviter de s'encroûter dans des lectures qui tournent en rond voire à vide.

Une belle plume par-dessus le marché, ciselée et construite à l'ancienne, la poussière et la naphtaline en moins. Moslonka mixe à merveille le old school et le moderne, joue des figures de style comme moi aux Lego quand j'étais petit. le tout sans donner dans le phrasé qui se veut littéraire et n'accouche que de prétention mal placée.

Du bien tourné, du qui change, maintenant on veut du à l'ail.
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En attendant les vers

Un roman touchant avec sa bande de copains, tous plus ou moins équilibrés mais qui gardent un côté attachant. Un roman coup de poing qui vous cueille dès le premier chapitre, la tuerie d’une famille entière, les Bastien et leurs trois fillettes. L’enquête sera menée par la capitaine Amélie Laribi qui a succédé au capitaine David Blake dépressif, alors que le commissariat d’Auchel dans le Pas-de-Calais entre en ébullition. La victime se révèle être un des membres d’une bande de jeunes qui vingt-cinq ans plutôt semait le désordre dans la région. Il n’en faut pas plus pour que les membres survivants se retrouvent et décident de venger leur copain Eric Bastien dit La Teigne. L’auteur nous dresse une galerie de portraits uniques et hauts en couleurs, composée de six garçons et d’une fille. Eric Bastien ou Riton, Lucien jambier dit Lulu, Beau parleur, Blondin, le Polak, Mehdi et la belle Myrtille. Se tisse une histoire qui trouve sa source dans le passé. Comme des ronds dans l’eau, les répliques des actes commis continuent à générer des effets nocifs même des années après. J’ai trouvé l’écriture de Michaël Molonska vivante et parfois déstabilisante, il ne se lasse pas de jouer avec les allers et retours dans le temps au risque de nous perdre. Le langage employé avec un accent ch’ti plus vrai que nature à résonné plus d’une fois à mon oreille. Un langage fleurit qui donne du corps au racisme ambiant avec des dialogues superbement réalistes et d’une fluidité à toute épreuve. En lisant ce livre j’ai senti une énergie qui se dégageait de cette bande de jeunes désœuvrés en quête de plus et surtout une envie de quitter corons et terrils pour aller voir ailleurs si l’herbe ne serait pas plus verte. Un bel hommage rendu aux gens de ch’Nord, à la noirceur et aux farces que la vie nous joue. Bonne lecture.
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666e kilomètre

En refermant ce livre, je me dis: whaou, quelle plongée introspective dans la morale, la critique, la haine sociétale. Ces 3 mots étant le fil conducteur de la descente aux enfers que va suivre Camus, le personnage central de l'auteur.

Camus, un trentenaire esseulé aux prises avec ses névroses, part en vacances chez un ami. Mais arrivé sur l'aire de repos au kilomètre 661... tout bascule. D'accidents incompréhensibles en rencontres aussi improbables qu'horrifiques, les scènes hallucinantes se succèdent. Rien ne nous est épargné. Le kilomètre 666 en sera l'apothéose.

L'histoire m'a happée du début à la fin, sans temps mort. Camus élabore des hypothèses de compréhension dans un dialogue à 3 entre lui, sa miss morale et son mister cynisme. Il essaie par tous les moyens d'y trouver une réalité, quelle qu'elle soit, sans y perdre sa faculté de 'raisonnance'.

Un thriller psychologique atypique, de part la personnalité complexe de Camus et non de celle des auteurs de crimes.

Les personnages rencontrés sur l'autoroute sont tous haut en couleur, la vieille dame en mauve, l'ado, les personnes âgés, l'auto-stoppeur, la BMW, les amoureux, etc. Aucun ne vous laissera indifférent.

J'ai aimé les petites notes subtiles de Michaël Moslonka entre le nom de son personnage principal, Camus, et l'auteur classique bien connu: "Camus peste..." ou encore nommer l'auto-stoppeur "l'etranger... non l'Estranger". J'en étais friande. Camus, ne connaissant pas les personnes qu'il croise sur l'A10, leur donne à tous un surnom, source de digressions analytique sur ce que chacun représente aux yeux de la société. Un bonheur caustique à la lecture.

Vous le remarquez, je me suis régalée de cette première rencontre avec Michaël Moslonka qui sera suivie sans faute par d'autres lectures.
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Silencieuse et perfide

14 auteurs de talent qui explorent,survolent ou attaquent de plein front le thème de la SEP. 14 nouvelles,inédites,écrites avec le cœur ou avec rage, pour venir à bout de cette perfide maladie.Je me remercie Patrick S.Vast pour sa dédicace et aussi pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage.

Pour être honnête, je ne sais pas trop chroniquer ce livre. J'ai aimé toutes les nouvelles (mis à part Désir, car je n'ai absolument rien compris à ce texte), car elles ont toutes un style différent. Certaines m'ont agréablement surprise, d'autres m'ont laissée perplexe par leur fins trop brutale ( trop brusque) ou trop inattendue. Cet recueil m'a aussi permis de découvrir la plume de ces quatorze auteurs notamment celle de Gaylord Kemp (initiateur de ce projet), Gilles Caillot et de Bertrand B. dont j'ai particulièrement apprécier le style. J'ai pu aussi mieux connaître cette maladie que je connaissais très peu.J'ai également aimé de faire "une bonne action", de joindre l'utile à l'agréable.

Par contre, il y a un truc qui me gêne dans ce recueil mais je ne saurais pas dire quoi. C'est dommage, car cela a un peu freiné ma lecture.
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Silencieuse et perfide

Quelle jolie couverture elle est parfaitement assortie à mon blog, c'est avec un peu plus de sérieux que j'ai le plaisir de vous parler de ce recueil de nouvelles de 14 auteurs.

Il s'agit d'un hommage à la lutte contre la sclérose en plaques, une maladie à l'image du titre "Silencieuse et perfide".

Je parle de plaisir parce que Gaylord Kemp, qui est à l'origine de ce beau projet, est aussi un ami de lecture, un blogueur (voir Du bruit dans les oreilles) mais aussi un Reader de longue date (membre du groupe Read).

Je suis terriblement fière pour lui d'avoir mené à bien ce recueil.



Ce que j'aime dans un livre de nouvelles, c'est que je peux m'y promener selon mon envie et le lire dans le désordre.

Si je veux jouer les farfelues et commencer par la fin et bien je commence par la fin.

Bon ce ne sera pas le cas cette fois-ci, je me suis empressée de lire celle de Gaylord en premier, normal quoi, il s'agit d'une première édition pour lui et c'est très réussi.

Pas d'inquiétude je me suis jetée sur les autres avec la même avidité, nombreux sont les auteurs présents que j'aime à la folie, je ne détaille pas, je ne cite personne ils se reconnaîtront obligé.

J'ai eu l'opportunité de découvrir d'autres auteurs que je ne connaissais pas encore et vers lesquels je pourrais me tourner à l'avenir, ça a un bel intérêt également.



Cette maladie est reprise pour thème dans chaque nouvelle, bien qu'évidemment aucunes ne se ressemblent, j'en ai apprécié le développement, les infos qui la caractérise.

Ce fût une occasion de mieux connaitre ses symptômes, d'y penser, de réfléchir parce que je pense que nous sommes tous concernés.



Je me sens un peu changée en refermant Silencieuse et Perfide, touchée en plein cœur.

Concernant les auteurs ils ont assuré grave et en ont fait un livre de qualité, j'ai parfois été horrifiée, j'ai tremblé et frissonné pour mon plus grand bonheur, sacré moment on peut le dire.



Je ne saurais que vous inciter à cet achat, les fonds étant en plus reversés à l'association française.

Pour le trouver c'est très simple, s'il n'est pas déjà en rayon, demandez à votre libraire préféré de la commander, ça ne se refuse pas on est d'accord.



Bertrand B., Bénédicte BOULLET, Gilles CAILLOT, Frédéric COUDRON, Pierre GAULON, Jess KAAN, Gaylord KEMP, David LECOMTE, Stéphane MARCHAND, Fabio M. MITCHELLI, Michaël MOSLONKA, Christian RAUTH, Samuel SUTRA, Patrick S. VAST.


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La mélodie du malheur

La mélodie du malheur, c’est avant tout une nouvelle publiée dans l’anthologie Mystères et mauvais genres chez Sombres Rets, qui a trouvé son chemin dans une version plus longue, une novella. N’ayant pas lu la nouvelle d’origine, je me suis lancée dans ce court roman sans savoir de quoi il retournait ; quelle était cette fabuleuse idée qui méritait plus de pages ?



Alors parlons tout de suite de l’idée ! Fabuleuse, oui ! Un délice, même, pour quiconque aime bercer dans le mystique et le surnaturel. Armées d’une atmosphère glauque, les pages abritent des brins de mystères et de suspense, mais… le reste ne suit pas avec le ton du récit. Si l’écriture tranche avec son lot de malaise et les brumes d’un monde malade, le potentiel de toute cette histoire se retrouve très vite malmené par des passages qui semblent longs, et lents, surtout.



J’appelle Marina, ou Mina, à la barre des accusés ! Marina est l’enfant prodige que le récit nous propose de suivre, elle qui déménage dans un petit coin perdu avec ses parents, elle qui fait des rencontres intrigantes et flippantes, elle qui doit démêler un mystère qui cache la face la plus sombre de l’humanité. Marina, huit ans, gamine surdouée qui n’a rien d’une gamine. Exactement le même schéma que Stephen King quand il se met à parler d’enfants surdoués. Insupportable et creuse, la narration de son point de vue empêche toute sympathie pour cet ordinateur sur pattes.



Car c’est là le problème, comme pour à peu près tous les gamins surdoués en fiction. Rat de bibliothèque, personne-je-sais-tout, incompris de ses parents, maltraité par ses pairs. Pas crédible pour un sou, malheureusement, parce que Marina n’a aucun trait de caractère autre que son haut potentiel intellectuel, et tout ça dans l’unique intérêt de servir le scénario, et on le verra sur la fin. C’est pénible, il faut que ça tombe sur cet auteur plutôt qu’un autre, mais voilà, je sature de voir toujours la même chose quand on parle d’enfants surdoués. Parler six langues à huit ans, sans que ses parents ne l’aient jamais su, bien sûr. Avoir accès à tablette et ordinateur portable, être l’incomprise de tous. Encore et toujours. Si le propos tente de sensibiliser, c’est bien, mais il le fait avec tellement de clichés que ça en devient, pardon pour les mots, lourd et gavant.



Non, impossible de s’attacher à cette gamine, malgré toutes les frayeurs et les ennuis qui lui arrivent, dont certains auraient dû engendrer chez moi de l’angoisse, comme ça l’a fait pour ce personnage. Mais non, vraiment, je n’ai pas pu avoir un souffle de sympathie pour elle, ni pour aucun des autres personnages, très peu développés. Plus les pages avancent, et plus Mina devient horripilante. Dur de s’impliquer dans un roman quand, comme dans le cas présent, sa narration repose entièrement sur ledit personnage horripilant. Comment parvenir à aimer l’ensemble quand le point noir s’accapare toutes les pages ?



Et là, je suis sacrément embêtée, parce que… Oui, l’idée de départ, la base, ce retournement de situation qui nous vient finalement, malgré le fait que ce soit un poil un cheveu sur la soupe (sauf pour ceux qui parlent l’italien aussi bien que la chère Mina), c’est du bon ! Un vent de glauque pour en remettre une couche, un vrai plaisir lorsqu’on en apprend plus sur ce village étrange et intrigant. Le potentiel était là, à portée de mots, et… Mina. Je ne dirais pas potentiel gâché, je dirais que je suis en demi-teinte, et c’est extrêmement dommage parce que l’idée de base était formidable.



L’ensemble manque d’intérêt, porté par une narratrice pas franchement sympathique qui nous offre donc des scènes lentes et inutiles, à nos yeux tout du moins. Malgré un style agréable et quelques frissons, La mélodie du malheur n’aura pas réussi à me séduire. Je me dis alors que j’aurais bien aimé lire une version bien plus longue, qui aurait laissé le temps à l’auteur d’explorer en profondeur le village et les personnages, dont Mina. Un peu plus de pages et peut-être aurait-elle gagné une pointe de mon estime, nous qui partageons quelques points communs.



Pas de Cupidon cette fois, pas de trace éternelle dans mon esprit. Je vous recommande quand même cette lecture, ne serait-ce que parce que c’est un roman court qui se lit facilement et qui provoquera à coup sûr quelques malaises ! À vous de tenter, vous tomberez peut-être sur un coup de cœur ! Quant à moi, je compte bien retenter ma chance avec la plume, y a pas de raison !
Lien : https://saveurlitteraire.wor..
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La mélodie du malheur

« La mélodie du malheur » est un court roman de Michaël Moslonka tirée d’une nouvelle écrite par ce dernier il y a quelques années. L’avantage de ce genre de roman est que l’on peut l’avaler en une soirée, ce que je vous conseille tant l’auteur prend plaisir à nous balader.

C’est un exercice difficile d’écrire une histoire courte car il faut accrocher très rapidement le lecteur et l’emmener dans l’histoire en quelques pages. Michaël Moslonka l’a ici réalisé avec brio.

Mina est une jeune fille surdouée dont les parents pour la protéger des conséquences de cette différence, décident que dorénavant, ils vivraient à la campagne. Les voilà donc arrivant aux Trois Epis, un mystérieux hameau qui nous fera voyager dans un univers où à aucun moment, si ce n’est lors du dénouement, nous comprenons vraiment où nous mettons les pieds.

C’est là, la grande réussite de l’auteur, qui écrit là une fiction dans laquelle je retrouve un peu de Stephen King, il nous entraîne dans une histoire où nous nous perdons, mais dans laquelle, lui ne nous perds pas et nous amène exactement là où il le voulait.

Terminant comme dans un conte par une jolie morale, mais n’en dévoilons pas trop…

Un grand bravo à Michaël Moslonka pour ce travail de qualité, c’est le premier de ses récits que je lis et j’ai vraiment envie d’en découvrir d’autres.


Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
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Ali et les bras cassés: Aventure dans le bass..

Louisa, 8 ans :

A chaque fois qu'on se pose une question et bien il faut pas le demander à un adulte ou à quelqu'un, la réponse est toujours marquée en dessous.

Par exemple le boulevard Gambetta : un hommage à l'honneur de l'homme politique français du XIXe siècle.

A Cahors il y a un boulevard Gambetta et un collège, c'est chez nous. 💙



Ça fait pas peur ces épouvantails, je suis pas un bébé. 👻

Dans cette histoire, il y a Tony, un youtubeur et une blogueuse comme moi.

J'ai un blog "le shoot de Louisa", mais pour de vrai ça s'appelle "le shoot de Loley".



Ali, elle est trop bien cette fille, elle cherche la vérité et mène l'enquête avec ses amis.

Je retiens qu'on ne se moque pas des autres, c'est moche, c'est pas en étant méchant avec les autres qu'on est heureux.



Je donne un A+++ à Michaël Moslonka. Bravo !!! 😺


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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A minuit les chiens cessent d'aboyer

Auchel, en Artois, dans le Nord pas de Calais. Une ville, une région, peu enclines à défrayer la chronique et à rivaliser avec les frasques criminelles et judiciaires de la capitale. Pourtant, c’est dans cette petite commune qu’un meurtre est perpétré sur un parking au vu et au su des clients d’un Mac Donald. Un cadavre qui fait tâche dans le décor propret du temple de l’art culinaire américain !



Et ce cadavre allongé sur le dos, les bras en croix, le torse gravé d’une croix gammée et des lettres F.D.L., ne sent pas bon du tout. L’inspecteur David BLACKE dépêché sur place flaire tout de suite le sac d’embrouilles. En effet la victime s’avère rapidement moins sympathique qu’il n’y paraît, puisque celle-ci semble être à l’origine de la création d’un groupuscule raciste, émanation française d’une organisation installée outre-manche.



Flanqué d’une coéquipière qu’il ne ménage pas de ses remarques acerbes et qu’il aurait préféré voir rester au bureau plutôt que de l’avoir dans ses pattes, Blacke va entamer une enquête pour laquelle il ne manifeste pas au début une grande détermination. Il n’a que peu de considération pour ses congénères en général, et pour des abrutis racistes en particulier, du genre de ce Dylan Druelles , la victime.



Il faudra toute la détermination de sa coéquipière Amélie Laribi ,pour ramener Blacke sur l’enquête, et un second assassinat pour relancer l’affaire. Car la seconde victime, si elle était inconnue des services de police, s’avère avoir été particulièrement active dans la diffusion d’une propagande xénophobe sur la Toile. Visiblement quelqu’un a décidé de faire rendre gorge à ce genre d’individus sur Auchelle.



De fausses pistes en suspect introuvable, Blacke se démène dans l’univers du racisme ordinaire, qui glisse parfois ses racines jusque sur les comptoirs de café, comme celui du « Joker » , dont le patron et certains consommateurs commencent à intéresser un journaliste d’abord, et notre policier ensuite. D’un simple fait divers, l’affaire va progressivement prendre de l’ampleur jusqu’au bouquet final particulièrement explosif.



Mickaël Moslonka, nous campe avec le flic David BLACKE, un ours mal léché, misogyne, qui ne respecte pas les codes, qui fait fi de l’autorité et des convenances. Car c’est un homme blasé, qui ne supporte ni l’imbécilité, ni la médiocrité des gens qui l’entourent et de cette société qu’il voit remplie de moutons écervelés. Il ne rentrera jamais dans la petite case dans laquelle on souhaiterait le faire rentrer. Seul son plafond, quand il est allongé sur son lit, lui sert de réceptacle à ses questionnements et ses pensées. Celui-ci a l’avantage de ne pas lui répondre.



Et pour couronner le tout il y a ses chiens qui ne cessent d’aboyer et qui quotidiennement le tourmentent.



A priori ce David BLACKE est donc un personnage auquel on a du mal à s’attacher, à trouver sympathique , tant il peut être bourru et cynique ( A priori , car sa collègue saura deviner malgré tout, que chez ce flic, bat encore un coeur qui ne s'est pas totalement transformé en pierre). Pour autant c’est sans doute ce qui en fait sa force et sa singularité, car lorsqu’il projette son fiel à la figure d’un supérieur ou qu’il dénonce les travers de ses contemporains, le passage peut s’avérer particulièrement croustillant pour le lecteur.



Dommage cependant ( et c’est là que réside ma principale réserve concernant ce roman) que ces traits de caractère du personnage soient un peu trop forcés à mon goût. Tout est quasiment prétexte à Blacke pour délivrer une phrase acerbe ou une opinion, une pensée au vitriol. Et la fréquence trop rapprochée de ce genre de réflexions incisives en diminue, je pense, leur effet percutant. Dommage donc, car l’auteur n’a pas son pareil pour décocher des coups de plumes tranchants au détour de ses phrases.



Mickaël Moslonka est un écrivain touche à tout. S’il publie là son premier polar, il a déjà écrit plusieurs ouvrages, notamment dans le domaine de la littérature sentimentale ou de la jeunesse ( lien du blog de l'auteur link).Il est aussi poéte et novelliste, et s’investie dans le domaine associatif.



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En attendant les vers

Je remercie LBS EDITIONS pour leur confiance.



Je vais partager avec vous mon avis sur le roman de Michaël Moslonka "En attendant les vers"



La couverture et le titre sont assez interpelants. Ils sont la promesse d un roman noir. Mais va t il tenir ses promesses ? C est par ici que ça se passe ⬇️⬇️⬇️



Eric Bastien est marié et a 3 filles (Myrtille, Elisa et Lisette). Un jour il décide de retourner dans sa ville natale: Auchel pour faire découvrir ses origines à sa petite famille. Il s'arrête sur le parking d'une usine désaffectée et là l'horreur se produit... Le passé ressurgit et ce n'est pas beau à voir.



Même si j'adore la couverture et le titre qui m'avait beaucoup attirés, je dois bien avoué qu'il ne colle pas de trop avec l'histoire (mais durant la lecture certains passages donnent les explications de ceux-ci) car je m'attendais à un roman assez noir voire terrifiant. 🚨🚨🚨🚨🚨je n'ai pas dit que je n'ai pas aimé le roman!!!! Juste que le visuel ne représente pas tout à fait ce à quoi je m'attendais.



L'histoire nous parle d'Eric et de ses comparses dans son jeune temps. Ils formaient un groupe très soudé jusqu'à ce événement (dont je ne dirais rien). Ils étaient 7 mais avec des profils très différents les uns des autres. Une histoire où les secrets refont surface et changent la vie de chacun d'entre eux. J'ai beaucoup aimé les différents changements de rythme tout au long de ma lecture: aller et retour entre le passé et le présent. Tout était très cohérent. On découvre le passé et le présent de chaque membre de la bande et les conséquences de leur choix. Le plus important: la surprise là où on ne l'attend pas. L'un des personnages est la clé de tous les dangers et sera le coeur des problèmes. Mais qui? Je ne vous le dirais pas. L'intrigue est bien ficelée et entraîne facilement le lecteur dans la quête de la "vérité". Il y a des rebondissements, des surprises. Nous savons tous que nos actes dans le passé finissent toujours par revenir un jour où l'autre et qu'il faut payer l'addition.



Ce roman est très bon, il regroupe suspense, intrigues, amour, amitié et revanche. Le fil conducteur est présent du début à la fin et tout s'harmonise au fur et à mesure. Le secret est préservé jusqu'à la fin de l'histoire ce qui permet de garder le lecteur en haleine et de capter son attention. Alors oui, le petit souci de cohésion entre la couverture et l'histoire m'a un peu destabilisé mais ça n'engage que moi (car tout les gouts sont dans la nature) mais le récit en lui-même est vraiment prenant. Il m'a beaucoup plu et je vous encourage à me dire ce que vous en avez pensé et sinon: lisez le et racontez moi... 👄👄
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666e kilomètre

Camus âgé d'une trentaine d'années quitte son nid douillet pour retrouver un ami de longue date dans le Sud-Ouest. Rempli de TOCS, ce trentenaire est plutôt un homme névrosé, anxieux. Sa petite amie, Mathilde, l'a quitté. Pour oublier le passé et se changer les idées, Camus décide de prendre la route plus précisément une autoroute déserte malgré un juillet qui semble propice pour les départs de grandes vacances.

Il s’arrête dans un restoroute, et c'est à ce moment là que Camus voit le monde différemment. Un auto-stoppeur demande de l'aide et brandit des poings en psalmodiant " SOYEZ TOUS MAUDITS".

C'est la première fois que je lis un roman de l'auteur et " 666 e kilomètre" est un livre que j'ai littéralement englouti après une semaine sans lecture.

Michaël Moslonka nous décrit à la fois une histoire où le thriller est présent mais aussi une touche fantastique se déploie au fil des pages; Camus, notre héros principal, se retrouve sur cette autoroute où la mort se fait sentir. Le bitume s’amoncelle de cadavres décapités pour laisser place à la faucheuse. Est-ce la réalité, l'imagination ou un simple cauchemar qui taraudent l'esprit de Camus?



" Si le restoroute était éloigné de cinq kilomètres supplémentaires, le chiffre maudit apparaissait. C'est donc un Camus inspiré qui sort de sa voiture. Il imagine le bonhomme ratatiné, armé de sa canne, poussé par un besoin insatiable de sang et d'os brisés, venant à sa rencontre avec la ferme intention de le rouer de coups. Un papy serial-killer accompagné de sa femme déjà morte qui se nourrit de la chair de ses victimes. "

Michaël Moslonka brosse le portrait de divers personnages avec minutie; ces derniers ont une place importante dans l'histoire; rien n'est laissé au hasard, chacun y trouve sa place.

Le lecteur doute, sent le malaise de Camus et se demande si ce n'est pas la folie qui se propage. L'asphalte commence à devenir rouge de sang au fil des pages. " 666 e kilomètre" est un roman surréaliste, un road movie original et si peu ordinaire.



Vous y croiserez Madame Bergère, Allan Allister, la fille en solitaire et bien d'autres. Tous ces personnages vont animer la vie de Camus et apporter un petit quelque chose à notre héros. Les quêtes de Camus seront saupoudrées par des bandes originales de musique telles que "Back to Black" de Amy Winehouse ou encore "L'asphalte t'éclate" de Trust.

" Tous ces corps...Broyés. Tordus. Cassés en mille morceaux. La fille en solitaire, aux yeux rêveurs. Aux yeux morts. Et l'autre la déesse africaine. Avec son amoureux, Gueule de Surfeur. Bien attentionné, serviable. Il a été décapité par le choc. "

Michaël Moslonka parsème également quelques touches humoristiques dans cette histoire.



" 666 e kilomètre" est un roman qui décrit un univers étrange voire sordide même si c'est parfois cruel, Michaël Moslonka ne laisse pas son lecteur indifférent; le doute s'installe et pour notre plus grand plaisir, on en redemanderait quelques pages supplémentaires.
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Silencieuse et perfide

Un recueil de nouvelles où chacune d'elles aborde le thème de la sclérose en plaque.

Certaines sont tristes, d'autres plus légères, mais toutes permettent au lecteur d'en apprendre un peu plus sur cette maladie invalidante qui peut atteindre des personnes jeunes et changer leur vie pour toujours.

Acceptation, déni, tristesse, bonne humeur... Les hommes et les femmes de ces histoires, admirablement racontées par une quinzaine d'auteurs inspirés, nous touchent forcement car nous sommes nombreux à en connaitre dans notre entourage.



En achetant ce recueil le lecteur fait en plus une bonne action puisque tous les bénéfices sont reversés à l'association des sclérosés en plaque.
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Cette personne qui n'aimait pas les chiens

Michaël Moslonka a tapé fort avec ses personnages principaux, Blacke et Cerise, deux êtres tout sauf ordinaires mais attachants et attachés l'un à l'autre malgré les épreuves.



D'un côté nous avons un pavillon pour handicapés, puis un flic l'agent Sénachal mais aussi un détective privé Blacke et sa secrétaire Cerise et en parallèle un SFD lecteur appelé Le liseux.

Le récit est plutôt engageant, l'agent se lance sur les traces d'un tueur de chiens, après être tombé sur une scène qui ferait grincer des dents n'importe qui.

Je vous passe les détails barbares et les sévices infligés à la brave bête, ce qui est le plus troublant c'est que "le liseux" lit tranquillement son romain à proximité de la dépouille martyrisée.

Cette attitude laisse perplexe et il est évident que le lecteur est autant en droit d'avoir une explication que le flic en question.

Si je peux vous garantir une chose c'est que les émotions passent bien à travers ce polar, c'est un point bien réussi.



Cerise décide de mettre les voiles temporairement sans en toucher mot à son employeur, ce qui va se révéler être une bien mauvaise idée, peut-être aurait-elle eu besoin de son aide...



Le lecteur sait où se trouve la jeune femme et sa situation est peu reluisante.

Je me suis sentie impuissante et frustrée, c'était rageant de la savoir incapable de se sortir de ce mauvais pas, bien que plusieurs personnes la recherchent.

C'est frustrant mais trop bien en même temps sinon où serait l'intérêt, il faut bien que les auteurs nous malmènent un peu.

C'est sûrement une des parties que j'ai préféré quand on comprend l'attachement de Blacke pour elle, il la considère comme sa fille.



Quelques touches d'humour sont glissées ça et là et j'ai aimé le côté grognon et agoraphobe du détective privé, ça met de suite en confiance ne me demandez pas pourquoi c'est toute une ambiance.

Sans oublier la fin parce que quand on croit que c'est fini et bien ce n'est pas fini et on continue d'halluciner.



Plaisant est le terme qui me vient à l'esprit pour décrire ma lecture, j'ai parfois eu un petit sourire au coin des lèvres et une mine de dégoût dans les moments noirs (on a vu pire pas de souci) mais toujours j'ai eu une sensation sympa et plaisante.

Et vous vous aimez les chiens ?
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Silencieuse et perfide



"Silencieuse et Perfide" est un recueil de nouvelles où 14 écrivains se sont rassemblés afin de reverser le bénéfices à l'Association Française des Sclérosés en Plaques et décrivent cette maladie avec tendresse mais aussi avec violence.



La première nouvelle est celle de Gaylord, passionné de livres, qui décrit avec douceur ce qu 'est la sclérose. C'est un beau projet qui le tient à coeur car j'ai ressenti beaucoup d'émotions dans cette nouvelle et j 'ai ressenti également un esprit de combativité.



Vous y retrouverez de l'humour, de l'émotion, de la douleur et du suspense à travers ces nouvelles.



J'y ai pris du plaisir à lire ce dernier même si le thème est la sclérose en plaque car chaque auteur a su différemment décrire les symptômes de cette maladie.



Un recueil réussi où la plume des écrivains a su me toucher, me troubler
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En attendant les vers

Voici ma lecture de En attendant les vers de Michael Moslonka, pour laquelle j’ai organisé une lecture commune. Voilà un roman foisonnant, exploitant plusieurs thèmes, mais avant tout attachant.



Auchel, 2012. Eric Bastien, habitant la région Rhône Alpes, décide de montrer sa ville d’enfance à sa famille, qu’il a quittée il y a plus de vingt cinq ans. Il débarque donc avec sa femme et ses trois enfants. Alors qu’il débarque à Auchel, un homme les prend à parti, puis après une série d’insultes, les bat à mort avant de leur tirer une balle dans la tête.



Après la précédente affaire, le capitaine Virgile David Blacke a quitté la police à une condition : Que Amélie Laribi prenne sa place. Ce qui fut fait. Alors il regarde le temps passer, en attendant les vers, essayant de surmonter sa déception amoureuse avec Amélie, un bête baiser volé dans une voiture. Amélie, elle, se débat avec ce meurtre, mettant de coté cette parenthèse romantique sans oser retourner le voir.



La massacre de Eric Bastien et sa famille mène vite les policiers vers une bande de jeunes qui a failli tomber dans le grand banditisme dans les années 80, soit il y a 25 ans. Ils se nommaient eux-mêmes les sept mercenaires, se donnaient des surnoms de super-héros. Puis ils ont tous eu leur trajectoire. Ils étaient sept, six garçons et une fille. Il y avait Eric dit Riton, Lucien Jambier, Beau parleur, Blondin, le Polak, Mehdi et Myrtille.



Evidemment, Amélie va devoir démêler les fils de cette intrigue, et bien évidemment, remonter dans le passé, essayer de comprendre ce qui s’est passé vingt cinq ans plus tôt. Et si le lecteur aura l’impression d’avoir compris dès le début l’identité de l’assassin, bien vite Michael Moslonka va compliquer son intrigue, surtout en décrivant la vie de ces six personnages. Je dis six car Myrtille a disparu …



Je parlais de roman foisonnant, car les chapitres alternent entre Virgile et Amélie, entre l’un des mercenaires à un policier, du passé au présent. Et en tant que lecteur, j’ai apprécié d’être face à un puzzle bien compliqué, mais j’ai regretté de ne pas avoir plus d’aide pour suivre l’intrigue, par exemple en ayant des titres de chapitres plus explicites avec l’indication du lieu et du temps.



Sinon, je dois dire que les personnages sont fort bien brossés, avec des dialogues tout simplement brillants, et une intrigue bien complexe. J’ai particulièrement apprécié au début les pensées de Virgile, cynique au possible, méchant et revanchard, jugeant notre société si futile avec ses publicités pour des choses que les gens ne peuvent acheter (par exemple). C’est aussi un portrait du Nord, de son évolution pendant 25 ans qui transparait dans ces pages, au travers un groupe d’amis qui a explosé … pour le meilleur et pour le pire. Et il ne faut pas croire, le pire est à venir.



Peut-on renier ses origines ? Peut-on oublier ce que nous fûmes ? Un jour ou l’autre, le passé se rappellera à vous, et la situation dans laquelle vous vous retrouverez ne sera rien d’autre que la cons équence de vos actes passés. Voilà une belle démonstration d’un auteur dont l’ambition de son roman est impressionnante.
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En attendant les vers

Notre Blacke, ex-capitaine se morfond, désabusé par l'échec de ses relations amoureuses. Il faut dire qu'il est bien torturé dans ce domaine ! Dès qu'il voit poindre un possible bonheur, il fait tout pour être détestable...et il est détesté ! Et donc il attend les vers qui viendront s'occuper de lui lorsqu'il mangera les pissenlits par la racine, et en attendant il boit des verres... Il est tombé bien bas d'ailleurs, il ne se bat même plus pour son verre de rosé. Il avale sans rechigner le gros rouge qui tâche qu'on lui sert au zinc.



Amélie Laribi, promue Capitaine se débat avec une enquête sur l'assassinat des cinq membres d'une famille : la famille de "la Teigne". Revenu à Auchel avec sa femme et ses trois gamines pour leur montrer son pays d'enfance. La Teigne faisait parti vingt-cinq ans plus tôt d'une bande de sept ados prêts à faire les quatre cent coups.

Six gars, une fille. Six paumés, fils de paumés issus de cette région frappée de plein fouet par le chômage, la pauvreté, l'alcool. Une rebelle, issue de la haute bourgeoisie locale...



L'histoire d'aujourd'hui va rejoindre celle d'il y a vingt-cinq ans. Et lorsque celle-ci mêle des jeunes flics de l'époque... des poulets devenus coqs comme dit l'auteur, cela tourne au sac de noeuds.

Ados soudés... ou à dessouder ???



la suite sur le blog ;)
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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