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Critiques de Michaël Moslonka (42)
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La mélodie du malheur

A l'origine c'était une nouvelle publiée dans Mystères et mauvais genres. Une histoire saisissante et plaine de suspense, de rebondissement. J'aime beaucoup la manière dont l'auteur nous brouille les pistes: on a parfois l'impression que c'est le récit d'un cauchemar et d'autres non.
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La mélodie du malheur

Coucou les Lieblings 💙



👓 91/2022

📖 La mélodie du malheur

🖋 Michaël Moslonka Editions Faute de Frappe



👄 Un début énigmatique, suivi d'une belle rencontre entre deux enfants esseulés, tout va pour le mieux dans ce coin perdu de campagne. Non ! Tout serait trop simple, l'endroit semble si paradisiaque, si calme, trop beau pour être vrai.

Rapidement, l'ambiance vire au cauchemar, voir à l'horreur. On ne peut que s'attendrir devant cette fillette qui connaît bien des déboires, si lucide pour son âge mais qui reste néanmoins une enfant.

J'ai aimé le thème principal du livre, très bien illustré. Je ne le dévoilerai pas pour permettre aux futurs lecteurs d'élucider le mystère. C'est une intéressante revisite.

J'ai découvert, avec ce livre, une bien jolie plume, enchanteuse qui bascule avec aisance dans l'ignoble, la corruption. Le soin apporté à la couverture est l'une des raisons de mon choix, elle correspond parfaitement au contenu.

J'ai passé un bon moment de lecture.

⭐️⭐️⭐️⭐️🌙/5
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A minuit les chiens cessent d'aboyer

Bon l'arrivée en Nord Pas de Calais fut pas des plus simple pour moi, loin de là. Mais finalement nous sommes sur un roman que j’ai énormément apprécié.



On ne va pas se mentir, j’aime quand c’est rythmé, dès le début, plus l’histoire mettra du temps à se mettre en place plus je vais batailler pour rentrer dans l’histoire. Et ici nous somme sur un rythme très lent, du début à la fin du roman. Donc ce fut compliqué pour moi. Pourtant ce roman est fichtrement bien construit. Les chapitres sont longs, lents, mais tout est construit sur le ton du personnage que le chapitre suit. Et ça ! Ça ! c’est un méga plus les amis.



Parce que finalement ce roman je l’ai principalement aimé pour lui, Capitaine David Blacke. Parce que ce personnage, ce capitaine de police est juste tellement parfait. Tellement bien construit. Plein de cynisme, de sarcasme, de défaitisme (aussi), aussi hargneux. Mais tellement désabusé de la nature humaine, que finalement, ce cocktail détonnant, rend ce personnage tellement plus humain et réel. Bref, oui, je suis totalement conquise par ce personnage, et cette brillante construction.



De nombreuses fois j’ai pensé abandonner ma lecture à cause de ces longueurs (c’est vraiment un très, très gros frein chez moi) mais finalement la plume et David Blacke m’ont fait tenir jusqu'au bout et je ne regrette absolument pas.



Article complet sur le blog : https://booksandmartinicom.wordpress.com/2021/06/07/a-minuit-les-chiens-cessent-daboyer-michael-moslonka/
Lien : https://booksandmartinicom.w..
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A minuit les chiens cessent d'aboyer

Le capitaine David Blacke et la lieutenante Amélie Laribi enquêtent sur le meurtre de Dylan Druelles, trouvé aux alentours de minuit sur le parking du McDonalds d'Auchel. Il cherche aussi à savoir pourquoi Johnny Tarjesky, un délinquant multirécidiviste appréhendé non loin des lieux du crime, a eu la langue tranchée, et, surtout, pourquoi les chiens ne cessent d'aboyer dans la nuit chez l’officier de police.

Voilà un vrai roman noir à la française. Ici le décor est aussi important que les personnages. En commençant par notre duo d’enquêteur. On rejoue ici le coup de la paire ancien flic désabusé voire désenchanté et jeune recrue avec toujours ses espoirs dans son engagement humain dans la police. Une paire qui fonctionne bien, l’un étant le pendant inverse de l’autre, un peu comme le Yin et le Yang.

Et puis il y a la ville, grise comme un ciel du nord, une ville où Amélie Laribi est née, une ville à taille humaine, une ville où pourtant le racisme ordinaire et la xénophobie sont bien présente, la faute peut-être au manque de travail dans ces terres abandonnées de tous. Où les industries du charbon et du textile faisaient les beaux jours du bourg ils y a encore une dizaine d’années. Et puis les délocalisations, les plans sociaux et voilà que des idées nauséabondes s’installent à la place.

Pour autant nos flics vont être obligé d’enquêter sur la mort d’un nazillon local. Déjà que Blacke est désappointé …

Ici…L’auteur pose un regard cynique sur le monde qui d’entoure. Un regard cinglant oui mais où la dérision et l’humour ne sont pas loin et surtout un regard malgré tout empreint de tendresse et d’humanité. Si sont roman est sombre, on sent poindre une infime lueur d’espoir. Un auteur dont on dit le plus grand bien et à raison car j’ai aimé l’écriture sèche et le style glaçant de Michaël Moslonka. Bravo une belle émotion que votre titre monsieur l’auteur.


Lien : https://collectifpolar.com/
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En attendant les vers

Un plaisir de retrouver David Blacke et Amélie Laribi dans ce nouvel opus. Mais aussi le style de l’auteur qui nous plonge une l’ambiance avec le phrasé très ch’ti des dialogues et le décor des anciens quartiers miniers du Nord Pas de Calais.



Un terrible massacre et une résolution un peu trop simple. Heureusement l’équipe du Capitaine Laribi, qui se voit directement impacté, ne va pas se laisser prendre par la facilité et va aller plus loin. L’IGNP puis un duo d’enquêteurs de Lille vont aussi se retrouver dans l’action.



Une bande de 7 amis qui ont semé la terreur en 1985 va se reconstituée car le père de famille assassiné en faisait parti. Désormais mercenaires, ils vont jouer les justiciers de leur vengeance. Une intrigue que j’ai trouvé très bien menée car je ne m’attendais pas à de telles révélations et encore moins au final. J’ai émis de nombreuses hypothèses mais je ne suis pas parvenue à tomber juste. Ce que j’adore.



David Balcke sera moins présent mais restera un point important de l’intrigue. Et ce, d’une manière à laquelle je ne me serais pas attendue non plus. On le retrouve à la retraite et le coeur brisé mais il n’a pas perdu de son humour.



Une chose m’a quelque peu perturbée dans ma lecture. J’ai trouvé que la temporalité des faits manquait d’indications. Certes on sait lorsqu’on est en 1985 ou en 2010 mais dans le présent, les faits ne sont pas toujours présentés dans l’ordre chronologique et je m’y suis parfois un peu perdue.
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En attendant les vers

Je remercie LBS EDITIONS pour leur confiance.



Je vais partager avec vous mon avis sur le roman de Michaël Moslonka "En attendant les vers"



La couverture et le titre sont assez interpelants. Ils sont la promesse d un roman noir. Mais va t il tenir ses promesses ? C est par ici que ça se passe ⬇️⬇️⬇️



Eric Bastien est marié et a 3 filles (Myrtille, Elisa et Lisette). Un jour il décide de retourner dans sa ville natale: Auchel pour faire découvrir ses origines à sa petite famille. Il s'arrête sur le parking d'une usine désaffectée et là l'horreur se produit... Le passé ressurgit et ce n'est pas beau à voir.



Même si j'adore la couverture et le titre qui m'avait beaucoup attirés, je dois bien avoué qu'il ne colle pas de trop avec l'histoire (mais durant la lecture certains passages donnent les explications de ceux-ci) car je m'attendais à un roman assez noir voire terrifiant. 🚨🚨🚨🚨🚨je n'ai pas dit que je n'ai pas aimé le roman!!!! Juste que le visuel ne représente pas tout à fait ce à quoi je m'attendais.



L'histoire nous parle d'Eric et de ses comparses dans son jeune temps. Ils formaient un groupe très soudé jusqu'à ce événement (dont je ne dirais rien). Ils étaient 7 mais avec des profils très différents les uns des autres. Une histoire où les secrets refont surface et changent la vie de chacun d'entre eux. J'ai beaucoup aimé les différents changements de rythme tout au long de ma lecture: aller et retour entre le passé et le présent. Tout était très cohérent. On découvre le passé et le présent de chaque membre de la bande et les conséquences de leur choix. Le plus important: la surprise là où on ne l'attend pas. L'un des personnages est la clé de tous les dangers et sera le coeur des problèmes. Mais qui? Je ne vous le dirais pas. L'intrigue est bien ficelée et entraîne facilement le lecteur dans la quête de la "vérité". Il y a des rebondissements, des surprises. Nous savons tous que nos actes dans le passé finissent toujours par revenir un jour où l'autre et qu'il faut payer l'addition.



Ce roman est très bon, il regroupe suspense, intrigues, amour, amitié et revanche. Le fil conducteur est présent du début à la fin et tout s'harmonise au fur et à mesure. Le secret est préservé jusqu'à la fin de l'histoire ce qui permet de garder le lecteur en haleine et de capter son attention. Alors oui, le petit souci de cohésion entre la couverture et l'histoire m'a un peu destabilisé mais ça n'engage que moi (car tout les gouts sont dans la nature) mais le récit en lui-même est vraiment prenant. Il m'a beaucoup plu et je vous encourage à me dire ce que vous en avez pensé et sinon: lisez le et racontez moi... 👄👄
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A minuit les chiens cessent d'aboyer

Le Capitaine David Blake, un flic atypique qui ne supporte par l’intolérance. Un homme bien qui contient pourtant en lui une grande noirceur. Il combat cette dernière par le cynisme et l’humour noir que l’on retrouve plus particulièrement dans ses pensées. J’ai adoré sa manière d’attribuer des surnoms (plutôt pertinents) aux autres protagonistes.



Avec la lieutenante Amélie Laribi ils forment un très bon duo. Une jeune femme très droite dans son métier. Elle a une belle force de caractère pour mener une équipe. Elle sait aussi se montrer acharnée pour obtenir ce qu’elle veut du très compliqué David Blake.



L’intrigue est très bien faite. Les meurtres s’enchaînent et donnent une belle intensité au récit. Un joli côté palpitant car on ne sait d’où vient le danger. Mais surtout, je n’ai pas découvert « qui » avant les enquêteurs. C’est bien ficelé et très plaisant lire.



Le titre est très bien choisi car il reflète parfaitement le récit. Il peut être pris au pied de la lettre mais également de manière plus imagée.



J’ai déjà hâte de retrouver notre duo d’enquêteurs dans une nouvelle affaire.

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En attendant les vers

Octobre 2010, Éric Bastien, 41 ans, heureux de faire découvrir sa ville natale à sa femme Élisabeth et à leurs trois filles, après plus de huit cents kilomètres, arrive enfin à Auchel dans le Pas-de-Calais. Il arrête sa voiture devant l'usine de textile désaffectée. Soudain, une voiture se gare tout près. Un homme en descend, qu'Éric, plus qu'étonné en le voyant, appelle Gilbert. Celui-ci se met à l'injurier, puis se saisit d'un manche de pelle et frappe…

Amélie Laribi, quant à elle, est devenue capitaine de police à Auchel, prenant la place de David Blacke avec qui elle faisait équipe, quand ce dernier a été viré pour insubordination. Il avait accepté son sort à la condition que Laribi prenne sa place. Voilà qu'en ce treize octobre, sept mois après, elle se rend justement chez lui avec un bouquet de roses pour le remercier lorsqu'elle est interrompue dans son élan par un coup de fil de l'agent Alexis Picavette : « On vient de découvrir cinq corps devant l'ancienne usine Auchelaine Dewavrin. Toute une famille. le père, la mère et leurs trois filles. Tous morts. L'homicide volontaire ne ferait aucun doute ».

David Blacke, lui, affalé dans son canapé est en mode autodestruction lente, il attend les vers…

Il va s'avérer dans l'enquête, que Éric Bastien surnommé La Teigne au collège, puis Riton par ses potes appartenait, dans les années 80, à une bande « les sept mercenaires » six garçons tous plus ou moins amoureux de la seule fille du groupe, dont les membres menaient la vie dure aux gens du coin.

Il faut donc creuser la piste… le tueur serait-il un flic comme la scène d'entrée peut nous le laisser supposer ou bien est-ce un des survivants de la bande ?

Pour raconter cette histoire et identifier le ou les coupables, Michaël Moslonka va devoir faire de nombreux aller-retours entre les années 1985, année charnière dans la vie du groupe de petits voyous et 2010.

Les personnages tels qu'il nous les décrit sont plus vrais que nature. Les surnoms dont sont affublés certains, les qualifient déjà bien.

Avec une écriture riche, imagée et rythmée, toujours juste, l'auteur nous embarque dans ce Nord où les zones commerciales ont remplacé les entreprises, « le présent est à la consommation. La production, elle, se passe ailleurs ». Il raconte la jeunesse, le mal-être des adolescents en quête de leur identité, leur besoin d'amour, de reconnaissance, le besoin de s'en prendre aux plus faibles pour exister, la difficulté de trouver son chemin. Il évoque aussi le racisme, les conséquences d'un long séjour en prison qui « que vous soyez coupable ou innocent, (elle) vous transforme en bête furieuse ».

C'est un polar endiablé, foisonnant d'originalité, extrêmement bien mené duquel se dégage beaucoup de mélancolie et une certaine noirceur. Cependant l'écrivain a su l'éclairer en y apportant des touches de tendresse et d'humour et en le rythmant par de nombreuses chansons.

La grande question soulevée par ce magnifique polar est à mon avis celle de savoir ce qu'aurait pu être notre vie, si, à tel moment, nous avions choisi une voie plutôt qu'une autre.

Je trouve que la couverture et le titre sont en complète adéquation avec le contenu du polar.

Je remercie les éditions LBS qui m'ont permis de gagner ce livre et je terminerai sur ces mots que Michaël Moslonka m'a gentiment écrits en dédicace : « Sans le noir du polar, la lumière de l'existence n'aurait pas le même éclat ».


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En attendant les vers

Un roman touchant avec sa bande de copains, tous plus ou moins équilibrés mais qui gardent un côté attachant. Un roman coup de poing qui vous cueille dès le premier chapitre, la tuerie d’une famille entière, les Bastien et leurs trois fillettes. L’enquête sera menée par la capitaine Amélie Laribi qui a succédé au capitaine David Blake dépressif, alors que le commissariat d’Auchel dans le Pas-de-Calais entre en ébullition. La victime se révèle être un des membres d’une bande de jeunes qui vingt-cinq ans plutôt semait le désordre dans la région. Il n’en faut pas plus pour que les membres survivants se retrouvent et décident de venger leur copain Eric Bastien dit La Teigne. L’auteur nous dresse une galerie de portraits uniques et hauts en couleurs, composée de six garçons et d’une fille. Eric Bastien ou Riton, Lucien jambier dit Lulu, Beau parleur, Blondin, le Polak, Mehdi et la belle Myrtille. Se tisse une histoire qui trouve sa source dans le passé. Comme des ronds dans l’eau, les répliques des actes commis continuent à générer des effets nocifs même des années après. J’ai trouvé l’écriture de Michaël Molonska vivante et parfois déstabilisante, il ne se lasse pas de jouer avec les allers et retours dans le temps au risque de nous perdre. Le langage employé avec un accent ch’ti plus vrai que nature à résonné plus d’une fois à mon oreille. Un langage fleurit qui donne du corps au racisme ambiant avec des dialogues superbement réalistes et d’une fluidité à toute épreuve. En lisant ce livre j’ai senti une énergie qui se dégageait de cette bande de jeunes désœuvrés en quête de plus et surtout une envie de quitter corons et terrils pour aller voir ailleurs si l’herbe ne serait pas plus verte. Un bel hommage rendu aux gens de ch’Nord, à la noirceur et aux farces que la vie nous joue. Bonne lecture.
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En attendant les vers

Ce polar faite suite à « A minuit les chiens cessent d’aboyer » dont je vous ai parlé le mois dernier. La lecture du premier est préférable mais pas indispensable pour la bonne compréhension de cette histoire qui risque fort de vous remuer.



*****

A peine de retour à Auchel, la commune où il a vu le jour et qu’il a quitté il y a 25 ans de cela, Bastien se fait assassiner. Sa famille ne sera pas épargnée.

Amélie Laribi devenue capitaine après le départ forcé de David Blacke va mener l’enquête.

Elle va alors découvrir que même après 25 ans, les rancœurs perdurent !

Cet homicide va remuer beaucoup de choses à Auchel et les conséquences seront désastreuses.



*****

Si pour le premier opus, j’avais pu mentionner que le personnage de Blacke m’avait plus embarqué que l’intrigue elle-même, cette fois, c’est tout le contraire !

Afin de nous expliquer pourquoi ce père de famille se fait massacrer devant sa femme et ses enfants, qui ne seront pas épargnés non plus je vous le rappelle, l’auteur nous plonge 25 ans en arrière. Flashback sur cette bande de potes appelée « les sept mercenaires », 6 garçons et une fille, histoire de s'imprégner des faits et de justifier une telle barbarie.

Michael Moslonka a concocté une intrigue pleine de mystères et de révélations qui nous emmène dans les années 80, à l’époque où des injustices ont eu lieu, où des rancœurs sont nées et qui ont causées beaucoup de dégâts.

J’ai l’impression d’être plongée dans ce passé à l'instar de cette série policière (Cold Case) qui nous prend pour témoin et qui nous prépare à cette vérité longtemps refoulée. J’entends Balavoine dont la voix s’échappe du microsillon qui tourne en boucle.

Une fois de plus, l’auteur use d’un vocabulaire aigri et cynique. Le choix des mots est travaillé et ils résonnent comme une craie qui grince sur un tableau. Il nous livre une vision critique et caustique de la nature humaine et sa capacité à y voir le pire.

Seul échappatoire possible : attendre les vers !



Je referme ce livre, silencieuse et respectueuse pour ces vies gâchées. Ça n’est qu’une histoire, me direz-vous. Certes, mais si elle m’émeut autant c’est bien la preuve que c’est drôlement bien écrit !
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A minuit les chiens cessent d'aboyer

Aujourd’hui, je vous parle de « A minuit les chiens cessent d’aboyer » de Michael Moslonka paru chez RDG (Label de LBS )

L’auteur vous propose un polar sombre avec une enquête sur fond de xénophobie menée par un flic aigri qui dépote !

*****

David blacke est flic à Auchel, une commune située dans le Pas de Calais. Ce flic désabusé qui ne respecte ni les conventions, ni les autres, ne peut que faire le triste constat du sort de la police aujourd'hui. Celui de n’avoir pour but que de cocher des cases pour les statistiques du ministère de l'intérieur. Une mission quotidienne, devenue sans fondement et sans intérêt.

Lorsque le corps d’un nazillon (militant fasciste) va être retrouvé devant l’enseigne du Mac Donald, Blacke se demandera si l’assassin ne mérite pas une médaille.

Il mènera l’enquête à contre-courant de sa hiérarchie, fidèle à lui-même et cela ne se fera sans heurt. Il pourra toutefois compter sur la loyauté de sa nouvelle coéquipière Amélie Laribi, qui verra en lui autre chose que cet être acariâtre.

*****

Encore une fois, j’ai été plus embarquée par un personnage que par l’intrigue. Ce n’est pas un défaut en soi car c’est ce qui me permet de retenir certains polars plus que d’autres puisque l’on sort de l‘enquête policière grâce à un élément qui marque les esprits. Ici, il s‘agit du personnage de David Blacke. Un flic désenchanté par son boulot, par les autres, par la vie. L’écriture cynique de l’auteur, à l'image du mental de ce flic, permet véritablement de faire briller ce personnage. Un homme à la limite du sadomasochisme dans les relations humaines.

Le style direct et grinçant de Michael Moslonka met donc en valeur cet homme qui ne peut s’empêcher de donner un surnom désobligeant aux personnes qu’ils côtoient, surnom adapté à un manque d’intelligence ou un défaut physique. Il n’est par ailleurs pas plus aimable avec sa propre personne.

Ne cherchez pas dans cette histoire des flics d’élite, expérimentés, il n’y en a pas. Ils ne sont pas vraiment dépassés non plus par une aura qui est quasi inexistante. Seules les compétences d’Amélie Laribi sortiront du lot.

L’intrigue reste bien ficelée malgré tout et vous entraine dans une ville engluée par le racisme et les préjugés qui vont faire pas mal de dégâts. Je me dois de vous avouer que je n’avais absolument pas deviné la fin et je trouve cela plaisant.

Je retrouve bientôt ces personnages avec « En attendant les vers » qui sort le 26 janvier et dont je vous parlerai bientôt.
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La mélodie du malheur

La mélodie du malheur, c’est avant tout une nouvelle publiée dans l’anthologie Mystères et mauvais genres chez Sombres Rets, qui a trouvé son chemin dans une version plus longue, une novella. N’ayant pas lu la nouvelle d’origine, je me suis lancée dans ce court roman sans savoir de quoi il retournait ; quelle était cette fabuleuse idée qui méritait plus de pages ?



Alors parlons tout de suite de l’idée ! Fabuleuse, oui ! Un délice, même, pour quiconque aime bercer dans le mystique et le surnaturel. Armées d’une atmosphère glauque, les pages abritent des brins de mystères et de suspense, mais… le reste ne suit pas avec le ton du récit. Si l’écriture tranche avec son lot de malaise et les brumes d’un monde malade, le potentiel de toute cette histoire se retrouve très vite malmené par des passages qui semblent longs, et lents, surtout.



J’appelle Marina, ou Mina, à la barre des accusés ! Marina est l’enfant prodige que le récit nous propose de suivre, elle qui déménage dans un petit coin perdu avec ses parents, elle qui fait des rencontres intrigantes et flippantes, elle qui doit démêler un mystère qui cache la face la plus sombre de l’humanité. Marina, huit ans, gamine surdouée qui n’a rien d’une gamine. Exactement le même schéma que Stephen King quand il se met à parler d’enfants surdoués. Insupportable et creuse, la narration de son point de vue empêche toute sympathie pour cet ordinateur sur pattes.



Car c’est là le problème, comme pour à peu près tous les gamins surdoués en fiction. Rat de bibliothèque, personne-je-sais-tout, incompris de ses parents, maltraité par ses pairs. Pas crédible pour un sou, malheureusement, parce que Marina n’a aucun trait de caractère autre que son haut potentiel intellectuel, et tout ça dans l’unique intérêt de servir le scénario, et on le verra sur la fin. C’est pénible, il faut que ça tombe sur cet auteur plutôt qu’un autre, mais voilà, je sature de voir toujours la même chose quand on parle d’enfants surdoués. Parler six langues à huit ans, sans que ses parents ne l’aient jamais su, bien sûr. Avoir accès à tablette et ordinateur portable, être l’incomprise de tous. Encore et toujours. Si le propos tente de sensibiliser, c’est bien, mais il le fait avec tellement de clichés que ça en devient, pardon pour les mots, lourd et gavant.



Non, impossible de s’attacher à cette gamine, malgré toutes les frayeurs et les ennuis qui lui arrivent, dont certains auraient dû engendrer chez moi de l’angoisse, comme ça l’a fait pour ce personnage. Mais non, vraiment, je n’ai pas pu avoir un souffle de sympathie pour elle, ni pour aucun des autres personnages, très peu développés. Plus les pages avancent, et plus Mina devient horripilante. Dur de s’impliquer dans un roman quand, comme dans le cas présent, sa narration repose entièrement sur ledit personnage horripilant. Comment parvenir à aimer l’ensemble quand le point noir s’accapare toutes les pages ?



Et là, je suis sacrément embêtée, parce que… Oui, l’idée de départ, la base, ce retournement de situation qui nous vient finalement, malgré le fait que ce soit un poil un cheveu sur la soupe (sauf pour ceux qui parlent l’italien aussi bien que la chère Mina), c’est du bon ! Un vent de glauque pour en remettre une couche, un vrai plaisir lorsqu’on en apprend plus sur ce village étrange et intrigant. Le potentiel était là, à portée de mots, et… Mina. Je ne dirais pas potentiel gâché, je dirais que je suis en demi-teinte, et c’est extrêmement dommage parce que l’idée de base était formidable.



L’ensemble manque d’intérêt, porté par une narratrice pas franchement sympathique qui nous offre donc des scènes lentes et inutiles, à nos yeux tout du moins. Malgré un style agréable et quelques frissons, La mélodie du malheur n’aura pas réussi à me séduire. Je me dis alors que j’aurais bien aimé lire une version bien plus longue, qui aurait laissé le temps à l’auteur d’explorer en profondeur le village et les personnages, dont Mina. Un peu plus de pages et peut-être aurait-elle gagné une pointe de mon estime, nous qui partageons quelques points communs.



Pas de Cupidon cette fois, pas de trace éternelle dans mon esprit. Je vous recommande quand même cette lecture, ne serait-ce que parce que c’est un roman court qui se lit facilement et qui provoquera à coup sûr quelques malaises ! À vous de tenter, vous tomberez peut-être sur un coup de cœur ! Quant à moi, je compte bien retenter ma chance avec la plume, y a pas de raison !
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La mélodie du malheur

« La mélodie du malheur » est un court roman de Michaël Moslonka tirée d’une nouvelle écrite par ce dernier il y a quelques années. L’avantage de ce genre de roman est que l’on peut l’avaler en une soirée, ce que je vous conseille tant l’auteur prend plaisir à nous balader.

C’est un exercice difficile d’écrire une histoire courte car il faut accrocher très rapidement le lecteur et l’emmener dans l’histoire en quelques pages. Michaël Moslonka l’a ici réalisé avec brio.

Mina est une jeune fille surdouée dont les parents pour la protéger des conséquences de cette différence, décident que dorénavant, ils vivraient à la campagne. Les voilà donc arrivant aux Trois Epis, un mystérieux hameau qui nous fera voyager dans un univers où à aucun moment, si ce n’est lors du dénouement, nous comprenons vraiment où nous mettons les pieds.

C’est là, la grande réussite de l’auteur, qui écrit là une fiction dans laquelle je retrouve un peu de Stephen King, il nous entraîne dans une histoire où nous nous perdons, mais dans laquelle, lui ne nous perds pas et nous amène exactement là où il le voulait.

Terminant comme dans un conte par une jolie morale, mais n’en dévoilons pas trop…

Un grand bravo à Michaël Moslonka pour ce travail de qualité, c’est le premier de ses récits que je lis et j’ai vraiment envie d’en découvrir d’autres.


Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
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La mélodie du malheur



Au départ, il s'agit d'une nouvelle publiée en 2010 dans une anthologie ( Mystères et mauvais genres ) chez les éditions Sombres rets. La version 2020 chez Faute de frappe en est une version enrichie.



Lorsqu'un auteur n'a qu'une centaine de pages pour s'exprimer, il lui faut rapidement harponner son lecteur. Et là, c'est le cas. D'emblée est installée une ambiance cotonneuse, étrange, décalée prête à basculer vers quelque chose de dangereux.



La construction est parfaitement huilée. Dès le prologue «  le passage », toute l'histoire est en place, mais le lecteur ne le sait pas. On suit son héroïne, cette fillette intelligente, avec inquiétude. La voir petit à petit plonger dans un monde délirant et abject terrifie et dérange à la fois, un peu comme un conte à la Alice au pays des horreurs sous acide. Les mots rampaient vers moi, étonnante sensation, j'ai senti l'horripilation ( au strict sens étymologique ) monter en moi.



Très souvent, je me frottais les yeux pour savoir si j'avais bien lu, bien compris ... j'ai rarement compris, je me suis souvent perdue à essayer de retrouver la frontière réalité / cauchemar, faits tangibles / surnaturels. Et j'ai aimé ça, tout comme j'ai apprécié que l'auteur ne soit pas perdu dans son délire pour proposer une vraie fin, terrible, tellement que je n'avais même pas pensé à cette éventualité. Juste un petit bémol sur le titre qui ne reflète pas la subtilité du récit à mon sens.



Une novella surprenante et efficace dans le genre conte initiatique aux notes horrifiques mais bien ancré dans la réalité. A noter la très belle illustration de la couverture réalisée par Bertrand Binois.

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666e kilomètre

Ça commence direct dans une voiture, en mode pepouze. Camus, trentenaire névrosé, bourré de tocs, fraichement largué, prend l'autoroute pour rejoindre un ami. Bizarre, cette autoroute du Nord de la France vers la Charente est déserte en plein juillet. Ou presque, une pause étrange un restoroute, une malédiction balancée par un gars louche en quête de covoiturage.

661 au compteur de la voiture, dans 5 kilomètres, ce sera 666 ... la réalité bascule et ces 5 kilomètres restant se révèlent cauchemardesques, les cadavres s'amoncellent, le bitume saigne, et toujours les mêmes personnes à chaque étape, ceux du restoroute. Comme si Camus était prisonnier d'une boucle spatio-temporelle qui se répéterait sans fin. Comme un huis-clos à ciel ouvert. Pire que le jour de la marmotte pour Bill Murray dans le jour sans fin



Je me suis régalée avec ce roman série B assumée de très grande qualité ! L'auteur maitrise parfaitement le mélange des genres, à la croisée du thriller, du fantastique et de la satire sociale. Bien sûr y a le côté réjouissant de l'hémoglobine qui saigne à tout-va, avec humour, toujours.



Mais ce que j'ai le plus apprécié et qui fait de ce roman une oeuvre très singulière, c'est l'ancrage satirique pour moquer notre société, celle qui consomme, qui ne s'intéresse plus à l'humain, celle qui a peur de l'autre. La galerie de portraits des personnages rencontrés par Camus est truculente, avec une préférence pour la mamie qui ressemble à Mme de Fontenay avec son chapeau, ses gants et son ombrelle, mais qui se met à défourailler en mode furieuse. En fait, chaque personnage est là pour une bonne raison, pour incarner un de ces sentiments inavouables qui gouvernent les hommes ( le racisme, la cupidité, la peur ... ).



Le nom du héros n'a pas été choisi au hasard, lui non plus : Camus, comme un clin d'oeil à l'étranger du grand Albert. Froid et indifférent, il traverse ce road-tripes rock'n'roll pas plus surpris que cela, comme si tout ce déferlement gore et fantastique était tout à fait rationnel. Un peu comme nous tous, à constater les dysfonctionnements de notre société, à s'indigner mais sans agir, un peu par lâcheté.



Une lecture réjouissante à double lecture, que j'ai lu comme dans un film à la Nuit en enfer de Robert Rodriguez, scénario Tarantino, avec en BO « Antisocial » de Trust qui gueule dans les baffles ! Tonique et original,quoi !



Initialement paru sous le titre 666ème kilomètre, par feu la maison d'édition

Fleur sauvage.
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Ali et les bras cassés: Aventure dans le bass..

Louisa, 8 ans :

A chaque fois qu'on se pose une question et bien il faut pas le demander à un adulte ou à quelqu'un, la réponse est toujours marquée en dessous.

Par exemple le boulevard Gambetta : un hommage à l'honneur de l'homme politique français du XIXe siècle.

A Cahors il y a un boulevard Gambetta et un collège, c'est chez nous. 💙



Ça fait pas peur ces épouvantails, je suis pas un bébé. 👻

Dans cette histoire, il y a Tony, un youtubeur et une blogueuse comme moi.

J'ai un blog "le shoot de Louisa", mais pour de vrai ça s'appelle "le shoot de Loley".



Ali, elle est trop bien cette fille, elle cherche la vérité et mène l'enquête avec ses amis.

Je retiens qu'on ne se moque pas des autres, c'est moche, c'est pas en étant méchant avec les autres qu'on est heureux.



Je donne un A+++ à Michaël Moslonka. Bravo !!! 😺


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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Ali et les bras cassés: Aventure dans le bass..

Voilà un livre parfait pour les jeunes en quête d’énigme ! En effet, Michaël Moslonka propose de suivre les tribulations d’Ali et de Jason, aidés par le youtubeur Tony. La jeune fille a la tête bien sur les épaules et une bonne dose d’humour. Lorsque la chasse à l’épouvantail est ouverte, elle fera preuve d’efficacité pour découvrir qui terrorise le bassin minier de Marles-les-Mines.

En lisant Ali et les bras cassés, les jeunes – comme les parents – pourront, en moins de 100 pages, vivre une aventure contemporaine profondément encrée en 2018. Les personnages apportent un dynamisme certain au rythme de l’histoire. Le vocabulaire est enrichissant, les descriptions savamment développées.

C’est donc un cadeau idéal pour les jeunes lecteurs (9 ans et +).
Lien : https://mabibliothequebleue...
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Carlton Heston, Raton détective, Les chiffons..

Le raton détective so british, le plus célèbre de la capitale anglaise nous revient pour une troisième enquête, toujours dans la ville de Londres durant l’époque de la reine Victoria.



Ce livre-ci débute à nouveau par une petite présentation des personnages (la souris Pépite, Trompette le bouledogue chef de la police, Herbert le poulpe qui rêve de devenir le roi de Grande-Bretagne, etc). Une manière idéale de se (re)mettre dans le bain. La page suivante annonce que le fil du récit sera parfois interrompu par Pépite (par un signe représentant sa petite frimousse), ce qui donnera au lecteur des explications assez complètes ou des anecdotes à la toute fin du livre. Une occasion de permettre aux enfants (l’air de rien) d’en apprendre plus sur la ville de Londres du 19e siècle. Le récit est également agrémenté par des expressions en anglais. Une porte ouverte pour apprendre quelques mots? En tout cas, l’auteur veille dans les moindres détails à favoriser au maximum l’éducation culturelle. Cela se retrouve également au niveau du contenu et des thèmes abordés dans cette nouvelle aventure.



Carlton accompagné de Pépite fait la connaissance de Wouarf Blacky, un policier bouledogue de Scotland Yard. Il enquête dans l’East End, là où la pauvreté à amener des enfants à voler. Dans ce quartier, ils font la connaissance de Sir Big Pit, un cochon qui n’est autre que le patron de l’une des grosses usines de soie de Spitalfields. Il exploite les familles du quartier et veut même faire travailler les enfants dans le but de s’enrichir un maximum. Il y a de la révolte dans l’air et dans les rues… Cartlon va tenter d’aider les pauvres gens et déjouer les noirs desseins de ce vilain cochon. Le thème des inégalités sociales est très présent dans ce nouveau tome. Il est expliqué de manière simple, permettant à l’enfant de comprendre des notions complexes.



En bref:



Un livre qui se destine aux enfants (filles comme garçons) à partir de 7 ans. Chaque livre peut se lire indépendamment puisqu’il s’agit à chaque fois d’une aventure différente. N’hésitez pas à le(s) tester avec votre bambin !




Lien : https://theedenofbooks.com/2..
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Carlton Heston, Raton détective, Les chiffons..

Louisa 7 ans et demi :

Le tome 3 est génial, c'est pas bien de voler, les enfants fennec auraient dû donner quelque chose en échange, il faut demander gentiment avec les mots s'il te plait et merci.



C'est pas très rassurant ce quartier des usines, il est pauvre, triste et dangereux.

C'est dommage pour eux de ne pas avoir de sous, même pas un euro, comme le dit l'expression : ne pas avoir un sou dans sa poche.

Je ne sais pas ce que ça fait, je n'ai jamais été dans cette situation, c'est mes parents qui payent.

C'est cruel pour eux.

(Note du traducteur : comprendre c'est cruel pour les habitants du quartier pauvre, pas pour les parents, quoique...)



Je pense que c'est mal de faire travailler les enfants, en Angleterre ils les battaient et ça peut les faire mourir.

Maintenant les enfants ne travaillent plus, pas dans d'autres pays, mais pas en Angleterre.

C'est peut-être la reine qui a décidé ça.



Je l'aime beaucoup ce livre avec Carlton, autant que les autres, l'histoire était bien faite.

Mon premier animal préféré c'est le chat 😻 et le deuxième c'est le fennec.

J'ai beaucoup aimé la famille fennec.

Mon passage préféré...c'est toute l'histoire, j'ai adoré la fin parce que j'aime les missions et qu'on découvre le suspect.



Je lui donne A+, il me tarde que le prochain Carlton arrive ❤❤! Bravo pour le fennec.


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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C'est Baudelaire qu'on embaume

C'est Baudelaire qu'on embaume est au polar ce que Sacré Graal est au film de chevalerie : une oeuvre décalée.

Cinq vieux avec un exemplaire des Fleurs du Mal dans un cercueil contactent un ancien fossoyeur qui refile le bébé à un ex-flic hanté par un fantôme.

Voilà pour le pitch, comme disent les amateurs de brioche et de quatrième paraphrasée.

Bienvenu dans un monde normal. Enfin, si tu t'appelles Ionesco ou Beckett. A défaut de cantatrice sans un poil sur le caillou ou de Godot qui tarde à montrer le bout de son pif, le noeud du problème est ici Baudelaire (dit Charlie La Défonce pour les intimes). Pas le poète lui-même vu qu'il est déjà mort et embaumé depuis belle lurette… mais quand même un peu à travers son bouquin le plus connu.

Ça ne s'invente pas…





Décalé, disais-je en grand adepte de l'auto-citation, ce qui rend le roman inclassable. Parce qu'il raconte l'histoire d'un détective qui mène une enquête, on le rangera par commodité en polar. Roman policier mais pas que… comme on dit chez Lajouanie (sauf que le bouquin est publié par Fleur Sauvage et que la référence se tire une balle dans le pied).

Si tu prends la tonalité globale, tu souris souvent en cours de lecture. Pourtant, il ne s'agit pas d'une comédie, vu la dose de noir et de mélancolie qui baigne certains chapitres. On se situe, comme annoncé en quatrième, dans le “croquignolesque”, logique pour une enquête menée par un trio de pieds nickelés. Un peu comme C'est arrivé près de chez vous. Tout le monde a retenu les passages rigolos de ce film qui n'est pas une comédie mais une réflexion sur la violence, la télévision, la relation entre médias et sordide, etc.

Ici, même combat. Tu te marres, mais le roman n'appartient pas au registre comique stricto sensu. Quant au polar, il tient du prétexte, l'enquête en tant que telle passe au second plan.

De la même façon qu'il louvoie dans le ton, le texte balade le lecteur d'une scène l'autre sans qu'il y ait toujours de fil conducteur apparent. Dialogues surréalistes entre le détective Blacke et son binôme fantôme, flashback sur la vie des petits vieux, enchaînements d'événements aussi improbables que délirants… Tu te sens comme Corynne Charby, une boule de flipper, qui roule, qui roule (ou comme son parolier pris, semble-t-il, dans les tourbillons du LSD…). Mais on aurait tort d'y voir un big bazar sans queue ni tête. La différence entre absurde et festival du n'importe quoi tient à la maîtrise. le fil conducteur existe, il n'a juste pas besoin d'avoir les dimensions d'une grosse ficelle. Tu sens bien ici qu'il ne s'agit pas d'un délire d'artiste “c'est déconstruit, donc c'est génial” ni d'une faiblesse dans l'écriture qui verrait la créature échapper à Moslonka et partir dans des directions foireuses.

L'absurde fait sens.

(Phrase que l'on ne manquera pas d'assortir de la mention “vous avez quatre heures”.)





Le coeur du bouquin, ce sont ses personnages. Tu vas me dire que dans un roman la chose n'a rien de révolutionnaire. A quoi je te répondrai dans un premier temps “en effet”, suivi de “la prochaine fois que tu m'interromps, je te jette aux tigres”.

Une galerie pas piquée des vers, croquée avec beaucoup d'humour… et pas mal de noirceur aussi, même si on croise assez peu de vrais méchants. Les pedigrees pas racontables ne manquent pas, on en dira autant des répliques pleines de cynisme, et pourtant… Des gens au bout du bout, pas mauvais en soi pour la plupart, mais qu'ont morflé jusqu'à péter les plombs, fait les mauvais choix, rencontré les mauvaises personnes, traîné au mauvais endroit au mauvais moment (si tu arrives à battre le score de répétitions que je viens de réaliser, chapeau !). Des trajectoires erratiques qui nous ramènent aux boules de flipper (voilà qui plaira aux zoophiles fantasmant sur les dauphins).

Derrière ce cynisme que je mentionnais, présent dans au bas mot les trois quarts des dialogues, se dessine en négatif une profonde humanité, dans tout ce qu'elle a d'absurde, de brisé, de touchant, de beau et monstrueux à la fois. du pain bénit pour les récupérateurs, exploiteurs, idéologues de tous bords, égratignés par quelques phrases bien senties de critique sociale.





En Guise de conclusion, pour citer Henri le Balafré (1550-1588), un roman inattendu qui fera sortir de leur zone de confort les amateurs de polars classiques. Une bonne chose pour éviter de s'encroûter dans des lectures qui tournent en rond voire à vide.

Une belle plume par-dessus le marché, ciselée et construite à l'ancienne, la poussière et la naphtaline en moins. Moslonka mixe à merveille le old school et le moderne, joue des figures de style comme moi aux Lego quand j'étais petit. le tout sans donner dans le phrasé qui se veut littéraire et n'accouche que de prétention mal placée.

Du bien tourné, du qui change, maintenant on veut du à l'ail.
Lien : https://unkapart.fr/c-est-ba..
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