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Citations de Michel Ossorguine (40)


Pourquoi nous tolérait-on ? Sans doute parce qu’au début, nous étions passés inaperçus, ensuite, on ne comprit pas très bien quelle sorte d’institution nous étions, ou peut-être estima-t-on malséant de s’en prendre à des écrivains travaillant sur les bases d’une coopérative sans employer de salariés. Une fois que la librairie eut acquis sa popularité, on la toléra par inertie, tout simplement.
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De vos largesses importunes,
Marchands, je me ris !
Car en une nuit, rien qu'une,
Des châteaux je me construis.

Mes palais sont bottes de paille - mais basta !
Mon chemin ne passe pas - par chez toi.

Marina Tsvétaïva - le 14 mai 1920
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À Moscou, pendant les dures années 1919 – 1921, les années de chaos et de famine, il était presque impossible aux écrivains d’imprimer leurs livres. Le problème ne tenait pas à la censure (elle n’existait pas encore vraiment), mais à notre immense misère. Les imprimeries, le papier, l’encre, tout avait été « nationalisé », c’est-à-dire que tout avait disparu, il n’y avait pas de commerce du livre, de même qu’il n’existait pas un seul éditeur qui ne fût au bord de la faillite. Mais la vie créatrice n’avait pas cessé, les manuscrits s’entassaient chez les écrivains, et tous avaient envie d’imprimer, sinon un livre, du moins quelques pages. Ce désir était bien sur une façon de protester contre les nouvelles conditions de travail des écrivains. Et puis il fallait bien vivre. Nous décidâmes donc d’éditer et de vendre des plaquettes manuscrites, chaque auteur devant écrire et illustrer son ouvrage à la main.
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Y'a-t-il un homme qui soit si petit que l'axe du monde ne passe pas par son existence ?
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Les armées de fourmis ne furent pas les seules à périr. Les récoltes périrent également, aplaties par les bottes des soldats.
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t le client de hasard qui entrait, attiré par l’enseigne, s’étonnait d’entendre un commis discuter avec un client de grands problèmes philosophiques, de littérature occidentale ou de subtiles questions d’art, tout en continuant à travailler, à empaqueter des livres, à faire les additions, à essuyer la poussière et à charger le poêle . La politique était le seul domaine que nous n’abordions pas -non par peur, mais simplement parce que notre but, notre principal désir était justement d’échapper à la politique et de nous cantonner dans les sphères culturelles.
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La politique était le seul thème que nous n'abordions pas-non par peur, mais simplement parce que notre but, notre principal désir, était justement d'échapper à la politique et de nous cantonner dans la sphère culturelle. (p. 24)
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J'espère avoir un jour- moi ou un autre- l'occasion de revenir sur les types humains rencontrés parmi nos fournisseurs et nos acheteurs. Nous parlerons alors de ces vieux professeurs qui arrivaient d'abord avec des ouvrages inutiles, puis avec les trésors de leur bibliothèque, ensuite avec des vieilleries sans valeur et pour finir...avec les livres des autres qu'ils se chargeaient d'écouler. De ces dames qui nous apportaient des romans français, des adolescents se séparant de la littérature de leur enfance, des collectionneurs sacrifiant livre par livre tout ce qui avait été leur raison de vivre, des bouquinistes venant respirer un air familier, des "nouveaux riches" qui nous achetaient des livres-devises, investissant ainsi un argent qui perdait sa valeur, des ouvriers faisant des acquisitions pour leurs clubs, des connaisseurs feuilletant avec amour une trouvaille, des intellectuels qui s'obstinaient à vivre de nourritures spirituelles, alors que les intérêts de tous se bornaient à un pound de farine et une dizaine de harengs soviétiques. Nous avions des clients qui passaient tous les jours sinon pour acheter, du moins pour flâner le long des étagères, pour profiter des livres et passer un moment en leur compagnie. (p. 24)
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Nos évaluations portaient non seulement sur les livres, mais également sur les vendeurs : nous découragions les spéculateurs, tandis que nous donnions le maximum aux intellectuels contraints de troquer leurs bouquins contre du pain. (p.20)
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Dans ces conditions, nous fûmes bientôt la seule librairie, tant à Moscou qu'en province, où n'importe quel passant pouvait acheter un livre "sans autorisation". C'était drôle de voir la porte s'entrouvrir timidement, et le client demander d'un air craintif :
"On peut regarder les livres ?
-Je vous en prie !
- Il faut une autorisation pour acheter ?"
Et nous répondions fièrement :
"Non,pas besoin de mandat ni de papiers d'identité ! " (p. 15)
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Nous étions les gardiens et les propagateurs des livres.
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(...) la division du travail n'avait rien de strict : il arrivait à tout le monde de balayer, de tenir la caisse, de décorer les vitrines, d'acheter, de vendre, d'évaluer, de trimbaler des caisses, d'essuyer la poussière, de laver les carreaux et de discuter avec les clients des mérites des auteurs et des éditeurs.
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Il se peut que je fasse une erreur en mêlant la fiction à l'Histoire. Je dois dire en tout cas qu'un seul personnage de ce roman peut être considéré comme un portrait; j'ai mélangé des couleurs pour peindre les autres héros et les événements, et seuls quelques détails fortuits peuvent rappeler des faits réels ou des hommes de la première révolution russe.
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Lorsqu'il nous fut impossible de publier nos œuvres, nous imaginâmes d'éditer de petits opuscules manuscrits en un exemplaire. Nous fîmes un essai - et cela intéressa les amateurs d'autographes. Plusieurs écrivains se saisirent de l'idée et l'on vit apparaître dans notre vitrine des livres-autographes de poètes, d'écrivains, d'historiens de l'art, se présentant sous l'aspect de plaquettes fabriquées à la main, généralement avec un dessin de l'auteur sur la couverture.
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