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Critiques de Mick Kitson (203)
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Poids plume

STRUGGLE FOR LIFE.

Un passionnant roman d’aventures inspiré des histoires (vraies ?) de sa famille racontées par sa grand mère, écrit par un auteur gallois de talent. Une jeune Rom de l’Angleterre industrielle du XIXème, Annie, est vendue par sa mère à une tendre brute alcoolique champion de boxe qui l’adopte comme sa fille. Le cadre des midlands houillers est décrit à merveille : misère, pollution, travail des enfants, alcoolisme du vendredi soir jour de paye, match de boxe à mains nues (illégaux).

Annie devra se battre pour survivre et sera largement aidée en cela en apprenant elle même la boxe. La rage de vivre lui donne tous les talents et audace. Cette boxeuse de foire à mains nues est courageuse (elle apprend à lire chez un pasteur), généreuse, et devient attachante au fil des pages. Un beau roman à la Dickens.
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Poids plume

Annie n’a que sept ans lorsqu’elle est vendue par sa mère à Bill Perry, l’un des plus grands boxeurs à mains nues de l’Angleterre du XIXe siècle. Si l’homme est craint de tous, il s’avère être d’une tendresse sans limite pour sa fille adoptive, prêt à beaucoup pour faire d’elle une femme indépendante et prête à en découdre. Très vite, la jeune fille comprend que, si l’argent fait tourner le monde, quelques poings bien placés peuvent, quant à eux, changer son quotidien et celui de son père adoptif. C’est donc dans l’espoir de jours meilleurs et à l’abri du besoin que la jeune Annie au caractère bien trempé décide de maîtriser l’art de la boxe.

#En toile de fond, la révolution industrielle et son lot de grèves dans les usines. La classe ouvrière se révolte et refuse de continuer à être exploitée par une aristocratie toujours plus puissante et sans limite.



Si j’ai passé un bon moment de lecture, difficile pour moi de retrouver la palette d’émotions qui a su me traverser lors de ma lecture de "Manuel de survie à l’usage des jeunes filles". J’ai, cependant, beaucoup aimé le contexte historique et la manière dont Mick Kitson mettait en lumière la lutte des classes.



Sans tomber dans un pathos convenu, qui aurait fait perdre au récit son souffle romanesque, Mick Kitson signe ici un roman d’émancipation et de lutte au cœur d’une Angleterre plus que jamais divisée.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Très belle surprise que cet ouvrage. Découvert grâce à l'offre pour 2 livres de poches offerts.

Cela fait du bien de changer de style de roman et d'écriture. La narratrice étant une enfant de 13 ans, cela rend la lecture facile et légère malgré un sujet grave.

Un plongeon en pleine nature... J'ai beaucoup aimé
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre à la lecture de la quatrième de couverture. Selon le traitement apporté à l'histoire, cela pouvait être très intéressant où bien terriblement ennuyeux.



Force est de constater que j'ai apprécié cette lecture et que je ne me suis pas ennuyé du tout, bien au contraire. Il est vrai que j'ai mis quelques pages à rentrer dedans, il faut dire que les nombreuses références à des marques dans le début du récit m'ont fait un peu bizarre, ça fait un peu placement de produits un peu grossier alors que cela n'apporte pas un intérêt réel à l'histoire sauf peut-être si on l’interprète dans le sens où c'est une ado qui nous parle et qu'elle est influencée par les marques, peut-être une petite critique de notre société là-dessous mais sur le coup ça faisait un peu trop.



Au-delà de ce point, et après quelques pages, je suis bien entré dans le récit. L'intelligence de l'auteur a été, dès que le lecteur commence à avoir l'impression de tourner un peu en rond et que l'histoire s'enlise, de trouver systématiquement le petit évènement relançant le récit. Cela prend des formes assez variées, cela peut être l'arrivée d'un nouveau protagoniste par exemple.



J'ai pu lire des lecteurs qui ont été gênés par le style d'écriture, sans trop de virgules etc etc. Pour ma part, cela ne m'a absolument pas dérangé.



Autrement, l'idée de base de l'histoire est plutôt originale, l'auteur joue avec les émotions, c'est parfois triste, parfois drôle. Un petit bémol sur la fin du récit, pas certain de bien avoir compris, je ne vois pas trop où l'auteur souhaite nous conduire et c'est un peu brutal comme fin. Alors certes, on peut s'imaginer ce que l'on veut, mais il y avait peut-être mieux à faire.



En tout cas, c'est une lecture que j'ai apprécié, je ne sais pas si cela va plaire à tout le monde, mais c'est un roman sympa, d'autant plus qu'il me semble que c'est le premier de l'auteur. Prometteur !



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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Ce livre, c'est d'abord sa couverture qui a attiré mon attention. Puis le titre. Mais c'est en retournant le livre que ma curiosité a été vraiment piquée à vif. le libraire avait délibérément posé un morceau de papier pour cacher le résumé sur la quatrième de couverture. Sur ce papier, on pouvait lire simplement : Faites-moi confiance, lisez-le. Il ne m'en a pas fallu plus pour me laisser tenter.



Et du coup, moi aussi, j'ai simplement envie de vous dire : faites-moi confiance, LISEZ-LE. Ne retournez pas le livre, le résumé est effectivement très révélateur et gâche un peu la surprise qui vous attend dans ce livre.



Comment vous convaincre autrement ? Manuel de survie à l'usage des jeunes filles est un roman lumineux qui traite pourtant d'un sujet terrible. C'est un roman qui vous plonge en pleine nature, vous fait ressentir le vent et le froid de l'hiver, l'odeur des pins et des feux de camps. C'est une histoire bouleversante qui nous conte le destin de trois femmes courageuses et très intelligentes. C'est des personnages féminins candides à la rencontre d'une nature à la fois farouche et protectrice. C'est beau, c'est grand, c'est frais, c'est émouvant, c'est désinvolte. le style de l'auteur tout comme le travail de la traductrice est bluffant.



Vraiment, LISEZ-LE.
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Sal, une adolescente, décide pour protéger sa petite sœur de fuir le foyer familial où elles vivent avec leur mère alcoolique et son petit ami. Elles s'enfuient dans une forêt en Écosse où elles vont s’installer.

Avant de partir à l'aventure, Sal s'est énormément documentée sur internet, elle connait bien les maladies qu'elles pourraient attrapées. C'est une jeune fille instruite qui retient ce qu'elle apprend.

Les 2 sœurs sont très proches et prennent soins l'une de l'autre.

Au fil de l'histoire elles vont rencontrer une vieille dame et vont se lier d'amitié.

Une belle histoire d'amour, d'amitié, de courage et d'aventure en même temps.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Sal et Peppa, deux soeurs qui ont respectivement 13 et 10 ans, fuient une mère alcoolique et démissionnaire et un beau-père violent et pédophile. Elles se réfugient alors dans une forêt, au coeur des Highlands.



Loin de s'appesantir sur les raisons de leur fugue, Sal, narratrice et instigatrice de cette fuite, met en pratique tout ce qu'elle a lu sur internet et dans les livres pour survivre dans ce milieu et protéger sa petite soeur : construire un abri, faire un feu, poser des collets, chasser, pêcher, soigner une blessure...



J'ai beaucoup aimé cette immersion dans la nature. La forêt, sa faune et sa flore, sont superbement décrites. Les techniques de survie sont soigneusement détaillées. Je me suis également attachée aux deux héroïnes. Elles sont courageuses, débrouillardes, au caractère bien trempé. L'amour inconditionnel qu'elles se portent est vraiment touchant.



Malgré tout, quelques points m'ont empêchée d'être totalement enthousiaste à la lecture de ce roman.



Les rencontres faites dans la forêt sont trop heureuses et clichés : Ingrid, .



Par ailleurs, à plusieurs reprises, Sal nous raconte le passé d'Ingrid. Bien que celui-ci soit intéressant, j'ai trouvé ces passages ennuyeux à lire. Ils ne sont pas intégrés au récit sous forme de dialogues mais rapportés sous forme de monologues longs et répétitifs, ce qui coupe la dynamique.



Même si je n'ai pas eu de coup de coeur, cela reste une belle lecture.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Deux gamines de 13 et 10 ans se sont enfuies de chez elles à cause d'un beau-père alcoolique qui abusait de la plus grande et commençait à regarder du côté de la plus jeune.

Un beau roman sur l'amour d'une grande de 13 ans, qui pour protéger sa petite soeur, a mis au point une stratégie de fuite et de survie digne des "Castors juniors" ou des manuels de survie des plus grands aventuriers. Du rire, de l'émotion, du dégout pour les adultes immatures de ce roman et de l'admiration pour les fillettes ponctuent ce récit original. L'auteur, que j'ai rencontré grâce à Babelio, est à la fois féru de romans d'aventures, plein d'humour et très accessible. Il connait bien l'enfance maltraitée puisqu'il a travaillé avec des enfants en grande précarité pendant de longues années et sa bienveillance rejaillit dans son roman. A découvrir!
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Poids plume

Un livre qui rappelle Dickens et les Peaky Blinders ? J'en suis ! :)

Mieux encore, un roman de Mick Kitson, qui met en lumière la boxe au féminin ? Je ne pouvais décidément pas passer à côté.

J'étais impatiente de commencer cette lecture et je n'ai pas été déçue. En effet, Mick Kitson n'a pas son pareil pour créer des personnages si attachants qu'on les suivrait bien encore un peu après la dernière page. Et Annie, l'héroïne au poids plume, ne fait pas exception à la règle. Jeune Romanie recueillie par un ancien champion de boxe, elle n'hesitera pas à combattre la fatalité à grands coups d'uppercuts. Je vous assure que ça fait beaucoup de bien.

Ajoutez à cela une écriture enlevée et une formidable galerie de personnages secondaires au langage fleuri et tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment de lecture. Vous l'aurez compris je vous conseille vivement ce roman, ainsi que l'incroyable "Manuel de survie à l'usage des jeunes filles" du même auteur (un énorme coup de coeur pour moi). Si vous aimez passer du rire aux larmes sans y penser, vous ne le regretterez pas . Quant à moi, j'ai plus que hâte de retrouver Mick Kitson avec l'Analphabete, son dernier roman.
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Analphabète

Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour cette bonne découverte : tout commence lorsque Tony, 40 ans, décède. Il laisse derrière lui son fils d’une première union, sa femme et ses deux autres enfants, des jumelles. Son fils Jimmy a 20 ans mais il ne connaît pas sa mère, Mary, qui est partie lorsqu’il n’avait qu’un an.

Étrangement, sur son lit de mort, Tony fait promettre à son fils de ne jamais chercher à la retrouver… rien de mieux pour inciter le jeune homme à le faire !

Et plus il en apprend sur sa mère, sur son enfance, plus il cherche. Il va découvrir une femme insaisissable et plutôt hors norme.

A la fois roman social et roman policier, l’auteur sait croquer ses personnages avec finesse et délicatesse, sans tomber dans des clichés inutiles.

On oscille entre empathie et effroi face à Mary et à son parcours et c’est un peu avec regret que j’ai refermé ce livre. J’aurais aimé en savoir davantage sur l’avenir de Jimmy !

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Analphabète

Mary Peace est analphabète, et n'existe pas au niveau administratif.

Elle ne sait ni lire, ni écrire, mais elle sait se débrouiller pour gagner de l'argent ! Les hommes qu'elle a croisés (sous de multiples noms) peuvent en témoigner. Ils ont été quelque peu délestés.



Lors d'un de ses derniers coups, elle laisse derrière elle un cadavre. Une enquête est donc lancée. Homicide involontaire ? Et qui est donc cette femme ? Julie, l'inspectrice, tentera de répondre à ces questions.



Mais elle n'est pas la seule à rechercher cette mystérieuse femme. Il y a également Jimmy. Le fils de Tony et de Mary. Son père, sur son lit de mort, lui fait promettre de ne pas rechercher sa mère. Mais la tentation est bien évidemment trop forte !



C'est un roman à suspens aux multiples personnages. Sa construction est d'ailleurs basée là-dessus : chaque chapitre nous fait rencontrer des nouveaux protagonistes. Cette construction est assez déstabilisante au début - je me suis un peu perdue - mais au fur et à mesure que les choses se mettent en place, nous nous y retrouvons. J'étais curieuse d'en savoir plus sur ce mystérieux personnage, et de suivre Jimmy dans sa quête. Une bonne lecture donc, mais un peu déroutante par moment.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Sal est une gamine de 13 ans qui semble dénuée de toute émotion. Dès le début du livre, on apprend qu’elle a tué le petit ami de sa mère en préméditant son coup, et sa fuite, depuis une année entière. Elle ne semble en éprouver aucune remord, mais au fil des révélations sur cet homme, je dois dire que j’aurais tendance à dire qu’il ne l’a pas volé.

Le style est assez lent, d’autant que Sal raconte par le menu tout ce qu’elle fait.

Il est impressionnant qu’une gamine de cet âge ait emmagasiné autant d’informations, non seulement sur la survie mais sur tout un tas de sujets d’Histoire de la Grande-Bretagne.

Les seules émotions que Sal semble ressentir sont toutes liées à sa petite sœur, Peppa.

Peppa est l’exact opposé de Sal, mais j’avoue qu’elle m’a plus exaspérée qu’autre chose avec ses manières et sa façon de ne rien prendre au sérieux. Ok, elle a 10 ans, mais vu la vie qu’elle et sa sœur ont mené, on peut se dire qu’elle devrait avoir un peu plus de plomb dans la tête et surtout, qu’elle pourrait écouter un peu Sal au lieu de n’en faire qu’à sa tête tandis que sa sœur se démène pour la protéger.

Les choses sont parfois un peu faciles, et du coup manquent un peu de crédibilité.

Certes Sal a vu des dizaines de vidéos sur les techniques de survie, et elle a clairement compris et retenu toute la théorie, mais est-ce suffisant pour qu’une gamine de 13 ans arrive à mettre ces techniques en pratique au point de pouvoir survivre au fin fond d’une forêt écossaise en plein hiver ? Avec une gamine de 10 ans à charge ?

Avouez que ça fait se poser des questions !



Heureusement, les filles ne vont pas toujours rester seules et rencontrer Ingrid.

Je ne sais pas trop ce que j’ai pensé de cette femme. Je trouve qu’elle conforte un peu trop Sal dans l’idée qu’elle a eu raison d’agir comme elle l’a fait.

Alors attention, je comprends Sal. Cette gamine a subi des horreurs et on lui a toujours présenté les flics et les travailleurs sociaux comme des ennemis sans cœur n’ayant d’autre but que de séparer les familles et il faut avouer que les frères et sœurs sont rarement placés ensemble.

C’est une gamine perdue, blessée, qui ne pense pourvoir faire confiance à personne.

Elle a été réduite à l’état d’animal sauvage et a réagi comme tout animal blessé : en attaquant.

Si Judith lui avait dit qu’elle la comprenait mais qu’il fallait aller voir la police et tout leur expliquer, j’aurais compris. Mais son propre passé l’empêche de toute évidence d’avoir la bonne attitude vis-à-vis de l’adolescente qui n’est pas aussi dénuée d’émotions qu’elle le laisse paraître.

J’ai bien aimé la fin. Ce n’est clairement pas un happy end à la Disney mais c’est certainement la partie la plus crédible de l’histoire.

Et j’ai trouvé qu’elle n’était pas dénuée d’espoir.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

un roman très bien écrit. Sal, 13 ans, est une héroïne attachante, une vraie guerrière. Elle a grandi entre une mère alcoolique incapable de remplir son rôle et un beau-père qui abusait d'elle depuis 3 ans. Très tôt, c'est elle qui a pris sur elle et s'est occupée de sa soeur pour qu'elle soit le plus heureuse possible. Mais le beau-père menaçant de s'en prendre à Peppa, 10 ans, Sal a agi: elle a préparé leur fuite en achetant du matériel sur internet, elle a appris comment survivre dans la nature, puis elle a tué le beau-père et a enfermé la mère ivre dans sa chambre pour qu'on ne puisse pas l'accuser. Elle a emméné Peppa dans la forêt écossaise et a monté un camp. Sal, en réalité Salmaria, "sel de la mer", est à la fois admirable dans sa manière de penser à tout, d'avoir tout prévu. On a du mal à croire qu'elle ait été élève dans une classe pour élèves en difficultés, on comprendra qu'elle est en suite dyslexique. Mais la nature n'a pas de secrets pour elle, elle y évolue en harmonie et sa soeur peut se sentir en sécurité avec elle. Mais après une blessure qui s'infecte, les deux soeurs sont heureuses de rencontrer Ingrid, une Allemande de 70 ans qui vit dan la nature depuis plusieurs années et qui va jouer le rôle de grand-mère. Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car il faudra un jour revenir à la réalité... un roman très attachant, positif, qui traite de résilience, de solidarité féminine, des épreuves de la vie, de la nature qui guérit... vraiment une très belle lecture!
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Traduit par Cécile Schwaller



Encore une fois, je vais me servir de la 4e de couverture pour le pitch de ce roman écrit par un Gallois vivant en Ecosse (ce qui en soit, avait tout pour me séduire !)

"Que font deux gamines en plein hiver dans une des plus sauvages forêts des Highlands, à des kilomètres de la première ville ? Sal a préparé leur fuite pendant plus d'un an, acheté une boussole, un couteau de chasse et une trousse de premiers secours sur Amazon, étudié le Guide de survie des forces spéciales et fait des recherches sur YouTube. Elle sait construire un abri et allumer un feu, chasser à la carabine. Elle est capable de tout pour protéger Peppa, sa petite soeur. Dans le silence et la beauté absolue des Highlands, Sal raconte, elle parle de leur mère désarmée devant la vie, de Robert le salaud, de la tendresse de la sorcière attirée par l'odeur du feu de bois, mais surtout de son amour extraordinaire pour cette soeur rigolote qui aime les gros mots et faire la course avec les lapins."



Ce premier roman de Mick Kitson, je l'avais repéré lors de la rentrée littéraire de l'automne 2018, acheté au salon de Livre Paris en mars dernier et voilà, je l'ai lu des mois après sa sortie, après trois millions d'éloges sur la blogo et dans la presse : autant dire que j'en attendais beaucoup. Outre une lectrice friande de littérature irlandaise, ceux qui me suivent depuis longtemps savent que j'adore aussi la littérature écossaise. C'était une aubaine, un nouvel écrivain, avec ce roman qui se passe les coins sauvages des Highlands. Le côté Nature Writing m'attirait beaucoup. J'ignorais totalement le sujet principal de ce roman, que le résumé éditeur garde finalement bien secret (ouf !).



Nous sommes donc dans la forêt de Galloway, en compagnie de Sal et Peppa, deux gamines dont on comprend qu'elles ont fui le domicile. On apprend assez rapidement pourquoi Sal, l'aînée de 13 ans, a entraîné sa petite soeur de 10 ans, Peppa avec elle (sa demi-soeur, en fait). Si je vous le dis, ça va être une spoiler monstre. Donc je ne vais rien dire ! En fait je me suis dit "encore !", même si le sujet est grave et que c'est le genre qu'il faut dénoncer sans cesse, parce qu'il n'y a pas longtemps, j'ai lu L'Empreinte, d'Alex Marzano dont le sujet est similaire.



Peppa et Sal vivent donc en bordure de la civilisation, dans une forêt sauvage, se nourrissant de ce que la forêt leur donne, chassant le lapin et pêchant jusqu'au brochet. Avec ou sans le Guide de survie des forces spéciales, finalement il est plus facile et plus sûr de vivre dans une forêt que dans une maison où l'on est la proie d'un prédateur qui est votre semblable, surtout quand on ne peut pas compter sur sa mère, alcoolique et larguée dans la vie, incapable de se protéger elle-même. Dont la vie sentimentale est un naufrage à répétition. Même un brochet récalcitrant, aux dents bien affutés est moins dangereux.



C'est bien un brochet dur à cuire qui va entraîner une belle rencontre en pleine forêt : Ingrid, une vieille Allemande qui vit en marge de la société depuis de nombreuses années, va servir à Peppa et Sal de mère de substitution finalement. Je suis un peu surprise de lire le mot "sorcière" sur la quatrième de couverture. Ce n'est pas à cette figure que l'on pense, même si elle connaît tout du pouvoir des plantes. C'est juste femme devenue marginale volontaire, une ancienne hippie des années 70. Elle va devenir également la meilleure amie des filles. C'est qu'elle en a vu des vertes et des pas mûres aussi, depuis la partition de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, l'endoctrinement en RDA qui en font une camarade du Parti. Et puis les hommes. Plutôt pas cools.



On s'attache beaucoup à ce trio féminin, à cette petite Peppa qui rend les pages pétillantes, à la débrouillardise de Sal, qui retourne en ville en catimini pour se connecter à Internet et regarder les nouvelles de leur disparition, jusqu'au moment où l'enquête est quasiment classée sans suite, leur mère aux abois, sur la voie de la guérison.



J'ai trouvé la fin trop "happy end" pour être tout à fait crédible. Mis à par cela, d'un sujet pour le moins glauque, Mick Kitson arrive à faire de cette histoire, une histoire lumineuse et pleine de tendresse. Ces femmes puisent dans la nature qui les entoure de quoi régénérer leurs vies, pour un nouveau départ. Un roman non dénué d'humour. Un pied de nez aux malheurs d'une vie et à la violence faites aux femmes. On ne peut pas bouder un tel roman !




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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Manuel de survie à l’usage des jeunes filles est un double récit qui parle d’aventure et d’enfance. Sur un point de départ tragique, le roman se développe davantage sur la survie et l’aventure des deux fillettes dans les bois. Si le sujet semble peu crédible, l’auteur a réussi à mettre en place un motif de fuite suffisamment crédible pour que l’intrigue fonctionne. C’est comme un jeu du chat et de la souris, un récit de survie à double niveau (à la nature mais surtout au monde des adultes dysfonctionnels) qui se met naturellement en place.



L’arrivée d’Ingrid, vieille « sorcière » installée depuis des années dans les bois, va bousculer beaucoup de chose autant dans la vie des fillettes que dans la narrant. L’auteur, à travers elle, s’est intéressée à l’Histoire et nous transporte dans une nouvelle trame vibrante et très intéressante, commue une bulle narrative qui permet qui permet de poser un contexte narratif véridique.....................................
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

C’est clairement la mention de la nature écossaise qui m’a donné envie de me plonger dans ce premier roman sorti à l’occasion de la rentrée littéraire 2018. A part cet aspect « nature writing », la quatrième de couverture reste assez vague alors je n’avais pas grande idée de ce que j’allais trouver entre ces pages. Finalement je me suis laissée porter et me suis surprise à ne pas lâcher ce récit bien étrange.



Sal 13 ans et sa petite sœur Peppa 10 ans, se retrouvent livrées à elles-mêmes dans la forêt écossaise, à l’approche de l’hiver. Comment sont-elles arrivées là ? Que fuient-elles ? Pourquoi ? Comment vont-elles s’en sortir ? Et d’ailleurs, vont-elles s’en sortir ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses au fil des pages, grâce à la voix de Sal.

Narratrice parfois terriblement terre-à-terre, l’adolescente oscille entre l’enfance et l’âge adulte. Sœur attentionnée, mère de substitution, elle gère tout d’une main de maître. Elle a tout prévu depuis des mois, elle attendait juste le bon moment. C’est une figure difficile à saisir – elle semble parfois si détachée des horreurs qu’elle vit – et pourtant, on s’attache à elle. A son abnégation, à son courage mais aussi à cette petite part de fragilité que l’on devine en elle.



Mick Kitson livre un drame, celui d’une famille décomposée où règnent la pauvreté, la violence, la détresse et l’alcoolisme. La mère ne gère plus rien, soumise à l’appel des bouteilles qu’elle n’arrive pas à jeter. De toute façon, le beau-père en rapporte constamment. De la drogue aussi. Mais l’ivresse des stupéfiants ne lui suffit pas, alors, régulièrement depuis des années, il retrouve Sal dans sa chambre. L’adolescente trop vite arrachée à l’enfance se tait. Plus que les abus, elle redoute par dessus tout que les services sociaux la séparent de sa petite sœur qu’elle ne pourrait alors plus protéger. Elle se tait et elle encaisse. Jusqu’au jour où…

Les pièces du drame sont révélées petit à petit, lorsque la narratrice nous le raconte, au fil des souvenirs et de son introspection. Mais la violence du passé se teinte de légèreté grâce aux interventions de Peppa, petite fille vive, fraîche et si bavarde… Tant de tendresse lie ces deux sœurs que tout oppose et c’est ce que je retiens de ma lecture : la relation forte entre Sal et Peppa.



L’auteur réussit à donner une voix à ses personnages, avec beaucoup de justesse. Mais une autre figure est présente dans ce court roman : la nature. Les passages qui lui sont dédiés sont nombreux et pourront peut-être rebuter plus d’un lecteur. De même que toutes les descriptions liées à la survie quotidienne en milieu « hostile » : monter la cabane, faire du feu et l’entretenir, creuser les latrines, aller à la chasse et à la pêche et réaliser qu’il faut tuer/dépecer/nettoyer/cuire… De mon côté, c’est certainement ceux que j’ai préférés. L’immersion dans cette forêt écossaise où la neige commence à tomber et où le silence se fait… j’ai adoré !

Tantôt réconfortante et bienveillante, source de magnifiques visions (la scène des blaireaux!) et de bonheurs simples, la nature n’oublie pas de rappeler qu’elle est aussi sauvage, indomptable et parfois cruelle. Elle est juste. Sal et Peppa y trouvent un équilibre, de quoi soigner leurs blessures (physiques et morales) et la transition vers la suite de leur vie.



« En fait l’ensemble de la nature est la Déesse Mère elle-même et c’est elle qui crée et qui soigne toute forme de vie. »



Je ne vous parle pas des rencontres étonnantes que feront les deux sœurs dans les bois, je vous laisse la surprise mais ça vaut le détour. Bien sûr la plupart des personnages découverts pendant cette parenthèse semblent un peu stéréotypés, ou en tout cas marqués par des caractéristiques bien particulières (ils incarnent des figures « clefs ») mais ils participent à la (re)construction des deux filles.



Mick Kitson livre un récit à la fois beau, violent, puissant, qui met un peu mal à l’aise et qu’on ne peut pourtant pas lâcher, attendri, ému, impressionné par le courage de Sal et parfois même amusé par l’aventure de ces deux sœurs. Un premier roman étonnant.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles

Sal est une jeune fille que personne n'a épargné. Sa mère est alcoolique et ses deux filles ne sont pas sa priorité. Elle ramène des types louches et c'est le pire qui oblige Sal a s'enfuir avec sa petite soeur Peppa.



Ce roman est un roman de survie. Deux sortes de survies sont mises en parallèle : celle où Sal devait les faire vivre toutes les trois dans la ville et celle où Sal et Peppa doivent survivre dans la forêt après leur fuite.

L'histoire peut paraître un peu répétitive. Entre deux révélations, l'auteur déballe une journée type dans les bois : faire du feu, chercher à manger, améliorer l'abri, préparer à manger, refaire du feu, dormir. Dit comme ça, ça ne parait pas hyper folichon comme lecture. Et pourtant, je me suis laissée prendre au jeu parce que la survie, je suppose que c'est typiquement ça. Et puis les personnages sont très attachants avec leurs forts caractères et leurs failles.

Notons également que l'auteur m'a donné une terrible envie d'aller voir l'Écosse et de me perdre dans toute cette nature. Ça a l'air magnifique.



Sal est un personnage qui vaut le détour. Elle ferait tout pour sa soeur. C'est une battante, une dure-à-cuire. Mais derrière ça, c'est une jeune fille en souffrance qui a toujours dû encaisser et porter à bout de bras sa famille. Rien que pour ce personnage, cette petite mère courage, cette lecture vaut le détour.
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Poids plume

Le roman démarre bien. J'ai eu un grand coup de mou entre le moment où Annie est adoptée par Bill "le Slasher" Perry et le moment où elle se met à réellement boxer. J'ai failli arrêté ma lecture, je trouvais un peu répétitif le récit de sa vie avec Bill, ses beuveries à lui tandis qu'elle travaille sans relâche pour tenir le bar à bière qui devait assurer leur pitance ! J'ai finalement continué en lisant certains passages en diagonale. Ensuite, l'intérêt remonte quand elle monte sur le ring. A partir de ce moment-là, il y a de l'action et les pages filent à toute allure. A la fin du roman, l'auteur précise qu'Annie Perry était son arrière-grand-mère, mais qu'une partie de ces aventures font partie d'une légende familiale élaborée par sa grand-mère, douée pour raconter des histoires et qui lui a donné envie d'écrire.

Histoire vraie ou pas, et malgré les longueurs que j'évoque, j'ai eu du plaisir à rencontrer cette héroïne forte et touchante !
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Poids plume

Il est difficile de parler d'un roman qu'on a aimé, et je crois que je vais mal en parler..mais je tente. Poids plume sont les aventures toniques et impétueuses d'une petite gitane vendue au plus offrant.

L'histoire se passe pendant le Révolution industrielle en Angleterre. Annie, notre héroïne, est issue de la communauté Rom, et elle est vendue par sa maman qui manque d'argent. Annie est donc achetée par Bill Perry, un champion de Boxe. Il est bourru, féroce mais il va la considérer comme sa fille. Il va lui apprendre à se battre et va la libérer grâce à cet art. Elle finira par découvrir l'Amérique et je ne vais pas vous dire pourquoi..

En suivant Annie dans son épanouissement, nous assistons à un portrait rigoureux de la révolution industrielle anglaise avec ses villes noircies par la suie et les fumées noires, l'émergence des nouveaux riches et leur arrogance.

Poids plume, c'est aussi l'incarnation du combat de toutes les femmes qui en dépit des souffrances, de la haine, de la bêtise ont tracé la voie aux femmes d'aujourd'hui jusqu'à combattre les hommes sur leur propre terrain : la Boxe

Ce livre est une petite merveille, une belle découverte de cette rentrée littéraire.
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Poids plume

Dans son troisième roman après Manuel de survie à l’usage des jeunes filles (2018) et Analphabète (2021), Mick Kitson s’est inspiré de l’histoire de son arrière-grand-mère pour nous livrer un beau portrait féminin et nous plonger de façon très immersive dans l’Angleterre de la fin des années 1830.



Enceinte de son septième enfant et incapable de subvenir aux besoins de sa famille nombreuse après le décès brutal de son mari, Keziah Loveridge se voit contrainte de vendre l’aînée de ses filles pour pouvoir sauver ses autres enfants.

(...)

Du haut de ses neuf ans, Annie ressent déjà toute la violence et l’injustice de ce monde et se soumet, résignée, à son destin en suivant son grand frère Tom qui l’emmène à la foire où elle est achetée par un géant aussi imposant que repoussant. Ancien champion de boxe à mains nues inspirant à la fois crainte et respect autour de lui, Bill Perry alias le Slasher de Tipton se révèle être un homme au coeur tendre prêt à tout pour défendre l’honneur et la vie de celle qu’il a, dès le premier jour, considéré comme sa fille.



« Dans cette vie, une gazille est en sécurité seulement si elle prend sa revanche et que tout le monde le sait. »



A son contact, Annie apprend à se battre, pour sa survie en tant que femme dans un monde dominé par la violence des hommes mais également pour celle de Bill, ce père de substitution dont la générosité sans limite a provoqué leur perte. Etranglé par les dettes, menacé de prison, il n’a d’autre choix que d’organiser des combats de boxe clandestins auxquels Annie décide de participer contre l’avis de Bill.



En alternant la première et la troisième personne du singulier, Mick Kitson brosse d’une part le beau portrait d’une fillette sacrifiée devenue une jeune femme forte, volontaire et déterminée et se penche d’autre part sur les terribles conditions de vie des populations marginalisées, telles que les enfants, les femmes, les ouvriers ou encore les roms, communauté dont est issue Annie.



Le contexte historique et social du Black Country au milieu du XIXème siècle est passionnant et très bien retranscrit. L’époque est certes marquée par d’importantes avancées industrielles mais également par des luttes ouvrières et voit par ailleurs émerger des initiatives pour améliorer les conditions de vie des populations pauvres. L’idée que la condition sociale des classes défavorisées puisse être améliorée grâce à l’éducation, l’écriture et l’arithmétique de base notamment, commence ainsi à faire son chemin au sein de l’Eglise et se traduit dans le roman par l’ouverture d’une école réservée aux pauvres dans laquelle Annie sera invitée à suivre des cours.



S’il est bien documenté et nous plonge de façon très réaliste et immersive dans les bas-fonds des villes du Black Country, Poids plume reste très romanesque et fait la part belle à toute une galerie de personnages truculents, rendant la lecture fluide et captivante.



(A lire également sur le blog).


Lien : https://livrescapades.com/20..
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