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Critiques de Mikaël Hirsch (74)
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Avec les hommes

Dans un café de Brest, deux anciens camarades d’école se retrouvent après vingt années de séparation. L’un est écrivain, l’autre, Paul Rubinstein, n’a pas connu la réussite professionnelle et amoureuse qu’on lui prédisait. Paul profite de ces retrouvailles pour se confier. Il raconte ses désillusions amoureuses, son expérience communautaire dans un kibboutz, cette vie où les échecs n’ont cessé de se succéder.



De Paris à Tel-Aviv, de Tel-Aviv à Brest, on suit la trajectoire pleine de questionnements et d’incertitudes d’un homme qui avait tout pour réussir, mais qui semble avoir passé son temps à enchaîner les désillusions. Un homme qui subit, qui ne cherche pas à entreprendre quoi que ce soit pour changer le cours des choses. A aucun moment je n’ai ressenti pour lui la moindre empathie. Plutôt envie de le secouer que de le plaindre. Un personnage agaçant en somme.



Le texte est déroulé d’un bloc, sans découpage. Cette absence de chapitres, de parties, de respirations, a fini par m’étouffer. Je me suis embourbé dans cette logorrhée, certes très bien écrite, mais dont j’ai vite perdu le fil. Il faut dire aussi que l’histoire de Paul n’a rien de passionnant. Une mise à nue trop dramatique et trop psychologique pour moi. Il manque un soupçon de fantaisie, un poil d’autodérision qui aurait permis de faire passer l’amertume de la pilule. Le narrateur qualifie à un moment sa prose de « flot torrentiel ». Je crois que c’est exactement ça et malheureusement, je m’y suis noyé. C’est dommage, il y a certains passages plein de lucidité ou plutôt drôles : « Les pauvres ont tout de même cette capacité à susciter la sympathie, pour peu qu’ils aient la bonne idée de vivre loin et de rester chez eux. » ; « Je ne crois pas qu’aimer soit plus fort que d’être aimé, mais Balavoine a chanté beaucoup de conneries. C’est ce qui arrive aux chanteurs populaires lorsqu’ils se prennent pour des philosophes. »



Au final, je suis passé à côté, c’est une évidence.
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Le syndrome du golem

Tôt ou tard, un écrivain revient sur sa jeunesse. Mikaël Hirsch n'échappe pas à la règle ; je lui sais gré de ne pas avoir choisi son premier roman pour se prêter à l'exercice. C'eût été d'une effrayante banalité.

Son talent est indéniable mais j'ai eu le sentiment qu'il se regardait écrire ou qu'il organisait ses pensées tout en les rédigeant. Manier la langue est un art délicat, la rendre fluide est plus difficile encore. Il y a chez lui des tournures surannées ou inutilement complexes, des formules répétées (ex : « du fond des âges », « à intervalles réguliers ») et des phrases qui s'alourdissent sous le poids d'une érudition plus ostentatoire que jubilatoire. le plaisir de lecture est gâté par l'abondance des références et la rareté des dialogues (eux, sans le moindre intérêt). Voilà pour la forme.

Sur le fond, un peu à l'image de son style, l'ensemble est confus et vacille sur deux thèmes récurrents : l'aventure de l'esperanto, cette langue véhiculaire inventée dans l'espoir d'un monde meilleur et le golem, cet humanoïde de la mythologie juive qui inspira Frankenstein, Superman et… King-Kong (gros doute). Esperanto et Golem ont en commun la faculté d'incarner une autre voie/voix possible, un recours fruit d'une imagination fertile.

Il est regrettable que la couverture s'inspire si ouvertement de « Tintin au Tibet ». Elle brouille les pistes, donne trop d'importance à ce yeti, autre avatar du golem, que l'auteur inclut dans son histoire par une habile trouvaille.

Voici donc un livre composé de quatre parties curieusement entremêlées (la première et la troisième étant les plus abouties), joli foutoir académique, divagation helvétique, réflexion débridée qui peine à trouver le répit.

À découvrir comme le contenu d'un cabinet de curiosité, en plissant le front et en levant les sourcils.

Bilan : 🌹

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Les corps flottants

Essai d'aller vers de la SF pour un non écrivain de SF : raté.

Comme beaucoup d'autres qui s'y sont frottés malheureusement...

Ce récit de dérive temporelle liée à une éclipse solaire de quatre amis sous forme de quatre hypothèses dont les cours des histoires changent à chaque fois pour eux aurait pu être captivante, mais non.

Seule la 4ème hypothèse est prenante.

Mais tout ceci est du réchauffé, du déjà interprété.

C'est très bien écrit, très bien décrit, avec quelques passages intéressants, mais la mayonnaise ne prend pas. On s'ennuie.

Quand je lis l'éditeur parler de "rare cocktail de hard science" (!), il ne sait pas de quoi il parle : il n'en a certainement jamais lu ! C'est à des années lumière de science ! Soyons sérieux.

Ce roman est bavard. Trop bavard.

Je n'ai pas accroché. Du début à la fin.

Dommage, il y avait matière à.


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Notre-Dame des vents

Notre Dame des Vents est l’église de Port-aux-Français dans les îles Kerguelen.

Elle est considérée comme l’église Française la plus Australe. (Wikipedia)

C’est dans ce lieu désolé que Mikaël Hirsch situe l’intrigue de son roman.

Lorsque Joanne, jeune biologiste arrive sur les lieux, elle est accueillie par une communauté de scientifiques, plus machos les uns que les autres.

La jeune femme venue étudier l’impact du réchauffement climatique sur la végétation et particulièrement sur le « chou de Kerguelen » devra faire sa place dans ce milieu d’homme. Nous découvrons le quotidien des scientifiques et militaires qui cohabitent tant bien que mal sur ce bout du monde, balayé par les vents.

« Port-aux-Français, PAF pour les intimes n’était pas un village. Il s’agissait plutôt d’un amas de boîtes jetées çà et là sur le rivage, comme un jeu de construction abandonné par un enfant distrait. »

L'existence s'articule entre le laboratoire, la cantine, la bibliothèque, la petite chapelle de Notre-Dame des vents où, tous se retrouvent, croyants ou pas.

Par petites touches, l'auteur nous immerge dans un univers à part. J’ai aimé ce roman à l’ambiance si particulière avec en fond sonore le cri des otaries, le bruit des vagues et du vent.

Mikaël Hirsch décrit les paysages avec une précision quasi photographique, ce qui donne à mon sens toute sa force à ce roman.



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Le réprouvé

Le réprouvé, c'est beaucoup pour expliquer le déroulé du parcours de cet enfant de la guerre et des années 50.

2 étoiles et demi c'es peu pour un livre qui est intéressant mais dont la quatrième de couverture nous vante une rencontre entre cet enfant d'éditeur et Céline.

. Il faut attendre la 99 -ème page pour voir entrer en scène Céline ou plus exactement le Dr Destouches comme aime à le nommer le personnage principal du livre puis quelques pages encore mais rien à voir avec la promesse d'un dialogue ou d' une estocade littéraire entre les deux hommes.

Par contre des pages et des pages relatant les rencontres tarifées du jeune homme, quelques souvenirs issus de la guerre , son mal-être dans la fonction de fils de.. et dans les dernières pages, son envol loin du nid paternel.

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Libertalia

1872, les Prusse ont laissé jusqu'au 1er octobre pour quitter l'Alsace, c'est alors que deux jeunes hommes la quittent pour rejoindre la France et rester français. Baruch et Fons entreprennent un voyage pour rejoindre Paris, ils traversent alors Besançon, Chalons, Épernay et bien d'autres villes qui conduisent vers la capitale. Capitale qui est en plein chamboulement, une statue de la liberté grandeur nature se construit, en effet avant de partir pour les États-Unis, elle a été montée en plein cœur de Paris, puis l'exposition universelle de 1889 qui sort de terre. les jeunes hommes vont découvrir toutes ces merveilles. Le Canal de Panama et la Tunisie.

J'ai bien aimé ce petit livre qui m'a tout de suite plongé dans le Paris que j'adore c'est à dire 1889, la fin de la révolution et le début de la France que nous connaissons. Par contre je n'avais pas encore lu de livre qui dépeint le construction de la statue de la liberté, je n’avais lu que la construction de l'expo universelle et le construction de la tour Eiffel, ça m'a beaucoup plus, un peu plus m'aurait bien intéressée, mais avec 137 pages on ne pas demander beaucoup plus.



Entre expo universelle, transformation du plan urbain par Haussmann, Paris change, cette ville est à un tournant de sa vie et deux hommes vont voir de leur yeux tout cela...



Un petit livre à lire absolument !!!
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L'assassinat de Joseph Kessel

Dans le Paris de 1926, découvrir Nestor Makhno, personnage historique à la vie romanesque, né en Ukraine en 1888, révolutionnaire anarchiste et fanatique à la tête brûlée, c'est sentir le souffle des révolutions russes dans les vallées du Caucase, le monde paysan à l'assaut de Moscou, la puissance prométhéenne des utopies par les armes. C'est sentir, sous la cuirasse de l'émigré de 37 ans, l'ancien dirigeant de guérillas anarchistes anti-tsaristes - guérillas devenues armées contre-révolutionnaires face à l'armée rouge ; un homme condamné à mort, passé par les travaux forcés, la réclusion à perpétuité... mouché et humilié, réduit en esclavage. C'est sentir, sous la peau burinée, un sang qui continue de bouillonner, comme il bouillonnait dans ses geôles, voulant broyer ses gardiens à défaut de broyer le pouvoir russe.



Mikaël Hirsch s'applique à faire ressurgir ce passé sous la cuirasse. Vaincu et en exil, Makhno a 37 ans et 10 vies derrière lui. Nous le découvrons, lame à la main, se rasant face à son miroir. Il porte dans ses yeux étincelants un voeu d'assassinat. Crachant sa tuberculose dans l'évier de sa chambre insalubre, il n'a plus rien à perdre, juste de pauvres bribes - sa fierté - à sauver.



Makhno est en effet atteint au plus profond par le portrait que l'écrivain Joseph Kessel lui a brossé dans sa nouvelle "Makhno et sa juive". Kessel en a fait un "monstre assoiffé de sang", antisémite fanatique, premier responsable des pogroms en Ukraine. Il a réimaginé sa vie et son combat, croisant allègrement la fiction et les faits. Le livre de Kessel a reçu en outre un grand retentissement dans la gauche communiste, faisant officiellement de Makhno un "agent de la bourgeoisie internationale" - contre-sens ultime!



Kessel, peu regardant de l'honneur de son sujet, avait trouvé dans un obcur article biographique une belle matière pour broder sa fiction. Il aurait pu changer le nom du protagoniste, il ne l'a pas fait.



Kessel, peu conscient que son personnage habite concrètement à quelques stations de métro de chez lui, manie la plume avec insouciance pour donner du grain à moudre aux cercles politico-littéraires parisiens.



Kessel, jeune et admiré, a volé la légende des steppes de Makhno au profit des belles lettres. Pour Nestor Makhno, cela demande réparation... par les armes, à la russe.



Tout ce pitch était extrêmement prometteur. Malheureusement, à la suite d'une introduction alléchante, je n'ai pas tellement été emporté par l'action, ni convaincu par la reconstitution de Pigalle où se joue la rencontre avec Kessel, ni saisi par une atmosphère, ni captivé par tel propos. Les personnages historiques rencontrés, Kessel, Malraux, Cocteau, restent à l'état d'esquisse : quitte à les mettre en scène, autant leur laisser plus longuement la parole?

Un bon passage néanmoins, une joute verbale entre Kessel et Malraux, chacun brandissant ses faits d'arme, son passé d'aventurier, comme un combat de jeunes coqs.



Pour moi la promesse de retrouver un Paris des années folles, Paris littéraire, politisé, fiévreux, exalté, batifolant, s'est un peu dissoute dans le page dropping, lecture diagonale en recherche de répliques ou moments qui feront décoller l'action, ou saisir des enjeux d'importance, sans jamais bien apprécier le jus d'un texte auquel il manque... de la "poésie", pourquoi pas, comme l'auteur le confesserait peut-être à demi-mot en une curieuse anecdote-postface à la fin du livre (en visite au père Lachaise, Mikaël Hirsch se fait insulter par un touriste américain au motif qu'il "manque de poésie"). Mais ce n'est sans doute pas la forme narrative recherchée, et tant pour la découverte de Makhno que pour la justesse des descriptions, le livre mérite qu'on s'y arrête.



Opération Masse critique, merci à Serge Safran éditeur.
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Libertalia

Découverte d’un moment d’histoire que je ne connaissais pas. Suite à l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, les alsaciens peuvent choisir de rester en Alsace et de devenir allemand ou partir en France pour rester français. C’est l’option prise par Baruch, juif alsacien de parents très orthodoxes, et Alphonse, fils d’industriel qui se rencontre sur la route. Ils cheminent vers la capitale se faisant matelot pour payer leur voyage. Nous sommes en 1872 et l’impression de lire le début du « Tour de France de deux enfants ». Dans ce livre, aucune revanche sur l’ennemi, le Teuton, l’envahisseur, non, juste une envie de réussir son rêve dans le bouillonnement de l’époque. Le rêve de Fons s’appelle Libertalia. Il l’explique à Baruch « Il y a deux siècles environ, Olivier Misson, capitaine de la Victoire, et son second, un prêtre défroqué nommé Carracioli, fondaient à Madagascar, au nord de Diégo Suarez, une colonie qu’ils baptisèrent Libertalia. Pour emblème, ils choisirent le drapeau blanc et pour but, la défense de la liberté à laquelle les lois naturelles leur donnaient droit contre les ambitieux qui la leur avaient ravie. » Comment ne pas souscrire à cette idéal que Baruch fit sien de suite, lui qui n’avait rien lu d’autre que le Talmud !

Arrivés à Paris, ils devinent que c’est un voyage sans retour « Tendus qu’ils étaient vers l’avenir et ses promesses, ils sentaient confusément que quelque chose d’innommable avait pris fin, mais sans savoir encore qu’il s’agissait de leur jeunesse. »

Baruch, devenu Bernard travaille sur la statue de la Liberté de Bartholdi. L’œuvre de sa vie, ce qui lui permet de se sentir vivant car, pour le reste, Bernard s’est marié, embourgeoisé, s’ennuie. Fons, devenu géographe, s’est essayé à une nouvelle « religion » où il pensait pouvoir trouver les idéaux de Libertalia : la franc-maçonnerie. Las, lors de son baptême, il a compris. Il utilisera donc les membres de la Confrérie pour essayer de trouver un lieu pour fonder cette nouvelle humanité.

La seconde partie de ce livre est la vie, la vraie au milieu du contexte historique et industriel florissant de cette époque. L’âge adulte est arrivé, les deux amis ont perdu beaucoup de leurs rêves, ils s’ennuient dans cette vie qui ressemble trop à celles de leurs parents. Cette question, ils se la posent alors qu’ils visitent l’Exposition Universelle de 1889 « -Est-ce qu’on a tout raté ? lui demande soudain Bernard. –Je ne sais pas, répondit Fons. Je ne sais vraiment pas. »



Ce très court roman parle de l’héritage parental, (à force de vouloir ne pas leur ressembler, ne les imite-t-on pas), du départ, de la quête d’un rêve, d’une inaccessible étoile déjà évoqués dans Notre-Dame des vents.

Le talent de Mikaël Hirsch ? Réussir en si peu de pages à créer une atmosphère, à nous brosser paysages, sites, personnages avec une grande précision. Je me suis promenée sur les boulevards de l’histoire de la fin du 19ème. De la fabrication de la statue de la Liberté en passant par le Canal de Suez, Panama... sans oublier l’Exposition universelle et donc, la tour Eiffel.

Un coup de cœur.


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Libertalia

Pour se faire pardonner les horreurs de la Commune et des Communards, Paris fait construire cette grosse meringue qui sera visitée sous le nom de Sacré-cœur, les Alsaciens quittent leur province pour rester Français et de ce fait deviennent étrangers et traîtres à leur famille. Ceux qui restent sont considérés comme traîtres à la France, On a toujours tort quand on sacrifie un morceau essentiel de soi-même,

Parmi eux, deux jeunes hommes qui veulent se construire un avenir ailleurs que sous la botte prussienne, On paie Sedan, on paie la Commune , la France passe de l’Ancien régime à la construction de sa nouvelle histoire, Alphons de dit Fons rêve depuis toujours de pirates en feuilletant ses livres de géo et leurs cartes,, il fréquente les anars s'informe sur les thèses de Proudhon tandis que Blanqui est en prison, Grâce à son réseau d'amis du Grand-Orient, il participe aux grands chantiers de l'époque : canal de Suez, de Panama, Expo universelle à Paris,

A ses côtés, quittant l'Alsace et sa famille juive, Baruch Lehman, bientôt devenu Bernard, Lui, c'est la forge qui l'attire et devient responsable du chantier de Bartholdi aux Batignolles : pièce à pièce la Liberté prend forme, on fait visiter le bras tenant la torche pour financer la tête et ainsi de suite,

Tous deux ont un rêve : un pays perdu, imaginaire ou englouti comme l'Atlantide, pays où on vit heureux en autogestion, du côté de Madagascar, Libertalia, tout un programme,



Du rêve à la réalité le pas est grand et nous suivons avec intérêt, tendresse et amusement parfois les pérégrinations de nos deux Alsaciens,

Un beau livre, bien écrit, qui laisse la part belle aux descriptions comme celle de la descente de la Marne jusqu'à son confluent avec la Seine, en péniche, comme un clin d’œil aux bateaux à roue sur le Mississippi, Un joli style, souvent acéré, sert l'histoire et nous rend vivants et attachants les personnages,

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Libertalia

Avant de débuter ma "critique" de cet ouvrage, je tiens à dire que j'ai abandonné très rapidement ma lecture. Je ne serai donc pas objective, mais purement subjective : je ne parlerai que du peu de contenu que j'ai lu.



Tout d'abord, j'ai déjà eu l'honneur de lire un livre de Mikaël Hirsch, qui s'intitule Avec les hommes, que j'avais fortement aimé, il y a deux années de cela. J'étais donc plutôt pressée de débuter Libertalia. Mais dès les premières pages, le courant n'est pas passé.



Il faut dire que l'auteur a un style d'écriture bien à lui : soigné, méticuleux, il manie la langue française avec perfection ; et de ce fait, il peut perdre à tout moment un lecteur "moyen", - c'est ce qui m'est arrivé -, je me suis retrouvé noyée dans les mots trop soutenus et compliqués, presque incompréhensibles pour moi. C'est en partie à cause de ces tournures de phrase bien trop pointues et travaillées que l'histoire en elle-même disparaît aussi, effacée et amoindrie derrière le trop plein de mots alambiqués.



De plus, j'ai trouvé le début de la narration assez similaire au roman précédent de l'auteur, Avec les hommes : on y retrouve deux personnages, très différents, qui vivent leur vie, échangent des souvenirs, apprennent l'un de l'autre et se créent des souvenirs communs.



En bref, un ouvrage trop compliqué à lire pour moi. Je n'ai pas pénétrée dans le peu d'histoire que j'ai réussi à déchiffrer et je n'ai pas spécialement aimé les personnages...
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Les successions

Pascal Klein est un marchand d’art cynique, un rien amer de ne pas être devenu peintre, à l’instar de son célèbre père dont c’était le domaine réservé. Ne pouvant créer, il a choisi de vendre les créations des autres et il se positionne surtout sur l’art moderne, très abstrait et fortement conceptuel. « Une fois la beauté considérée comme ringarde, le support avait sombré au profit de son explication. Duchamp, en rejetant la responsabilité esthétique sur le spectateur, avait mené le monde au relativisme absolu qui conduit invariablement au cynisme. On vendait désormais des modes d’emploi. » (p. 35) Pascal considère l’art comme un bien de consommation courante, certes de luxe, mais qui est régi par les règles du marché, de l’offre et de la demande.



À Tokyo, il cherche un tableau intitulé L’Amazone, peint par Chagall, et qui a déterminé la vocation de son père. La toile a disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, butin noyé dans la masse des spoliations nazies. Assis dans un restaurant, Pascal attend un mystérieux interlocuteur qui doit lui en apprendre plus sur le tableau. Seul dans cette ville nippone inconnue, il laisse défiler ses souvenirs et ses rêves avortés. Son esprit vagabonde aussi vers Ferdinand de Sastres, un collectionneur du 20° siècle dont les conceptions de l’art étaient plutôt originales.



Ce voyage au bout du monde relève de la quête existentielle et Pascal s’évertue à trouver du sens et des filiations entre toutes choses, notamment entre les différents possesseurs d’une œuvre d’art et de l’influence de cette dernière sur ses détenteurs. « Lorsque Pascal regardait un tableau, il voyait, avant tout, une succession. » (p. 25) La relation tourmentée entre Pascal et son père est à la source de cette quête et de ses questions identitaires. A-t-il réellement gâché sa vie ou en a-t-il fait ce qu’il devait ? « La ressemblance véritable ne consistait donc pas à susciter l’approbation paternelle, mais bien au contraire à provoquer la rupture. » (p. 112) La réponse n’est pas certaine, mais le plus important semble bien de commencer la réflexion.



Ce récit est décousu, mais passionnant et addictif. Chaque fois que l’on retrouve Pascal à Tokyo, c’est comme si l’on sortait la tête de l’eau pour reprendre notre souffle, alors que Pascal lui-même étouffe dans cette ville japonaise dont il ne comprend pas les messages et les images. J’ai particulièrement apprécié la réflexion sur l’image – artistique ou non –, sa véracité, sa transmission, sa dégradation et son rapport au réel. Dans un monde saturé d’images, la communication devient périlleuse, incertaine et sans cesse mouvante.



Les successions est un roman qui interroge, voire qui dérange. Mais il gratte là où ça fait du bien, sur les relations parents/enfants et les héritages qui sont parfois trop lourds à porter, mais aussi trop précieux à abandonner.

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Libertalia

Libertalia, c'est le nom d'un territoire, aux idées démocratiques et libertaires, fondé par un pirate aux alentours de Madagascar : là bas, tout était à tous.

La terre a disparu, le rêve est resté, et va nourrir en particulier deux jeunes hommes: Baruch et Alphonse.

Nous sommes en 1872 et les deux personnages se rencontrent alors qu'ils quittent leur terre natale alsacienne, alors annexée par la Prusse, pour Paris: le premier fuit sa famille juive, dont il se sent exclu, différent, et le second Alphonse dit Fons, à force de cartographier des terres, veut les voir et y réaliser ses idées socialistes. Ils deviennent amis et on va suivre leur parcours.

De Bartholdi au Panama, des Francs Maçons aux hommes bleus du Sahara, c'est surtout une époque, celle de la III ème République, que nous donne à voir l'auteur: on y sent un antisémitisme latent, un colonialisme orgueilleux, mais aussi une démocratie qui finalement, enlève l'envie de liberté aux hommes en leur en donnant le reflet.

Ce roman, magistralement bien écrit , fait penser à du Balzac: l'auteur reprend le thème cher de l'illusion, l'idéal et le confronte à la réalité. Malheureusement, je n'ai pu, en tant que lectrice, m'approprier les personnages: leur parcours est trop vite tracé et à part le premier chapitre où on les voit, jeunes, partir le long de la Marne, les suivants n'en dressent qu'une esquisse. Dommage! j'aurais aimé pouvoir entrer dans leur vie pour les comprendre davantage et mieux ressentir ce qu'ils vivent.



Livre lu dans le cadre d'une Masse critique . Merci aux Editions Intervalles de m'avoir fait découvrir Mikaël Hirsch.
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Les corps flottants

Isaac Bahir se projette dans quatre avenirs différents à partir de l'éclipse de 1999 visible depuis le nord de la France. Une partie de billard à trois bandes à partir de cette scène originelle de trois jeunes gens assistant à ce phénomène rarissime, entre amours et amitiés, avec Miranda, la femme fatale de leur jeunesse, Walter le chef de bande et Isaac donc, jaloux de Walter et secrètement amoureux de Miranda. Jeu de go fascinant entre les personnages où le futur se détermine parfois sur des détails. Isaac couche avec Miranda, trompant son ami, ou il n'ose pas coucher avec elle ou il l'agresse, chacun de ces actes va déterminer leur avenir, qui n'est jamais écrit !
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L'assassinat de Joseph Kessel

Éclairant, érudit et passionnant « L'assassinat de Joseph Kessel » est une mise en abîme implacable. Il remet d'équerre la vérité. Le ton est donné dès la première page,

« Kessel avait rencontré un vif succès en publiant une nouvelle intitulée « Makhno et sa juive ». Recopiant de larges passages d'un mémoire édité à Berlin par l'ancien colonel blanc Guerassimenko, Kessel, juif né en Argentine, mais d'origine russe, y dépeignait Makhno en monstre assoiffé de sang.

Décrit comme un anarchiste révolutionnaire, ukrainien, communiste libertaire, avide de sang et responsable de tous les pogroms. Mais voilà, Nestor Makhno fuit la Russie, s'installe en France à Paris. Il travaille et va régler ses comptes avec Joseph Kessel.

« Les Blancs et les Rouges, Kessel et Barbusse s'alliaient comme la carpe et le lapin non pour abattre un homme, qui était déjà à terre, mais pour souiller définitivement la seule chose qui lui restait encore, sa légende. »

Le récit est précis, magnifique de par son sérieux et sa volonté d'honneur. Makhno a de nouveau les ailes brisées. Cette nouvelle de Kessel est plus puissante que les armes. Destructrice elle foudroie Nestor Makhno. Son aura écartelée entre les lignes de « Makhno et sa juive ». Il cherche à se venger. le hasard fait bien les choses. Kessel et lui-même fréquentent les bas-fonds de Paris. Il va le revoir et enclencher une filature, un pistolet caché dans sa poche.

« N'ayant qu'un très faible langage littéraire – il n'avait lu qu'un peu des Frères Karamazov à Boutyrka -, l'anarchiste avait un don infaillible pour repérer les exaltés, les faussaires pathologiques et les mythomanes en tout genre, bref, les écrivains. »

« Il en faudrait tout de même plus pour me surprendre, déclara soudain Kessel avec un air de défi. J'ai fait le tour du monde à vingt ans.

« L'assassinat de Joseph Kessel » rend hommage à Nestor Makhno. La réputation de ce combattant noircie par la plume de Joseph Kessel. Faut-il que la littérature soit fatale, lâche et faussée pour arriver à ses fins ? Abolir l'emblème même d'un homme, victime d'un écrivain qui s'est imaginé en justicier. La guerre froide des mots assassins. Cette nouvelle est une balle en plein front pour Nestor Makhno. Ce récit a plusieurs degrés de lecture. Il est d'un niveau intellectuel de haute voltige. Les historiens, les inconditionnels de Kessel, les combattants pour la justice, les idoles de Nestor Makhno, le lecteur lambda, tous vont découvrir un texte de renom certifié. le doigt pointé là où ça fait mal, son éveil à l'exactitude et sa droiture.

« La parodie du plagiat, calomnie et diffamation n'aura pas lieu. C'eût été le procès de la littérature elle-même ».

Makhno : « Il avait des faux-airs du personnage de vagabond immortalisé par Charlie Chaplin. »

Ce récit-essai est original de par le thème porteur et une écriture aérienne. C'est une conférence à ciel ouvert et un ouvrage pour tous les étudiants en littérature. Apprendre à toujours se méfier comme le disait Prosper Mérimée. Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.













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Avec les hommes

Déjà sélectionné pour le Prix Fémina de l'année 2010 avec son roman Le Réprouvé, Mikaël Hirsch se retrouve une nouvelle fois en lice, en cette année 2013, pour le même prix, avec son tout dernier ouvrage, Avec les hommes.



Mince roman d'une centaine de pages, au contenu non moins assagi, Avec les hommes conte l'incroyable histoire de deux hommes, aux antipodes l'un de l'autre, qui se croisent succinctement dans leur prime jeunesse, puis se séparent, pour dresser un bilan, bien des années plus tard, de la globalité de leur existence.



Mikaël Hirsch a le don de rendre plausible ce qui ne l'ait pas forcément. Avec maintes caractéristiques réalistes, il en vient à dresser l'exacte portrait, minutieux et minimaliste, des personnages qu'il représente.



Avec les hommes nous fait voyager. Pas seulement dans de sublimes paysages, mais également psychologiquement. On en vient à fouiller l'esprit des personnages, leurs motivations, et leurs caractéristiques. Pour le personnages principal, qui semble être l'un des seul personnages du roman, outre le narrateur, je lui ai trouvé des traits de caractéristiques communs avec le protagoniste dans L'étranger d'Albert Camus. Distants, lointains, mystérieux, négatifs et pessimistes, les accords ne sont que trop nombreux entre ces deux emblèmes de l'indifférence et de l'étrangeté humaine. L'absence de dialogues accentue l'aura énigmatique de Paul, notre protagoniste, qui semble, même après la narration complète de sa vie, encore fort inconnu aux yeux du lecteur. Seul point d'ancrage affectif, la parole du narrateur, très présente, qui rattache l'histoire à la réalité et apporte une grande dose d'humanisme.



Dans un même temps, l'auteur avec talent à semer la zizanie dans l'esprit du lecteur. La fiction et le réalisme se croisent, s'entremêlent pour ne former qu'un, au point que le lecteur vient à se poser la question : cette histoire, s'est-elle réellement déroulée ? La narration à la première personne du singulier renforce cette impression de biographie, les émotions qui se dégagent de l'écriture si enchanteresse de l'auteur ajoute davantage à cette incohérence.



Il faut dire que Mikaël Hirsch manie avec habilité et aisance la langue française. Il fait honneur à la littérature francophone, met en avant sa beauté, prône sa longévité, tout en restant dans un style d'écriture simple et accessible. Dans un même temps, l'auteur nous prouve sa large culture générale, en plaçant ici et là de nombreuses références culturelles très agréables, rendant d'autant plus vivant son récit.



Dans une écriture singulière et originale, Mikaël Hirsch déploie ouvertement l'intimité de son protagoniste, sa vie gâchée, perdue, en opposition avec celle de son narrateur, auquel tout profite. Un roman fort en émotions, en désaccord avec les règles affûtés habituelles, qui permet de réfléchir posément sur l'existence de notre vie, si ardemment entamée.
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Notre-Dame des vents

J'ai du mal à résumer l'entame de ce roman, non parce qu'il ne m'a pas plu, bien au contraire, mais en fait, je ne le trouve pas simple à raconter. Mikaël Hirsch écrit une histoire d'amour assez banale finalement, mais dans un lieu qui lui ne l'est pas et sa grande prouesse est de réussir à faire d'une idylle entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, un roman original et captivant. La prouesse est même double pour moi qui ne comprends pas grand-chose aux sciences et qui ne m'y intéresse pas plus que cela ; Mikaël Hirsch est soit très calé dans les divers domaines qu'il aborde, soit extrêmement bien documenté, soit les deux. Malgré ses explications de telle ou telle manipulation, expérience, recherche, il n'est jamais rébarbatif, et les références scientifiques, historiques ou géographiques ponctuent la belle histoire d'amour qu'il écrit. Son vocabulaire emprunte à la science même lorsqu'il parle de la relation entre Joanne et d'Alexis : "L'attente était quasi abstraite, débarrassée de ses oripeaux habituels, de ses justifications improbables qui parasitent l'esprit en suscitant de manière alternative confiance et inquiétude. C'était ici un exercice ramené à sa nature fondamentale, une expérience menée dans le laboratoire des sentiments et des pulsions. Une fois sur le terrain pierreux, les yeux braqués en direction du radôme, Joanne envisageait alors son impatience comme le vortex idéal, enroulant sa spirale dans la direction prévue par la théorie." (p.81) Les îles Kerguelen sont exigeantes, le climat y est dur et l'isolement ne sied pas forcément à l'établissement de très bonnes relations entre les divers habitants, c'est donc un lieu fabuleux , un contexte très présent, un personnage à part entière du bouquin a-t-on coutume de dire ; pour les romanciers une mine d'or, qui peuvent y construire une histoire humaine forte, ce que fait admirablement Mikaël Hirsch.

Il y a un autre aspect important dans ce livre, c'est la référence aux romans d'aventures maritimes, tels Les aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Allan Poe et Le sphinx des glaces de Jules Verne, deux livres que je n'ai pas lus mais dont je brûle désormais d'impatience de tourner les pages. Comme dans ces romans, on sent qu'un secret, une chose cachée, une vérité à ne pas dire sous-tend les pages du livre de M. Hirsch. Au moment où l'on pourrait perdre un peu patience, trouver l'histoire un peu longuette, notamment lorsque Joanne, mission terminée est obligée de quitter les lieux, il rebondit sur un carnet oublié qui donne une direction totalement imprévue à son histoire, une sorte de second souffle bienvenu qui fait passer ce livre de très bon à excellent, voire même à excellentissime si je n'avais pas peur des superlatifs.

En outre, Mikaël Hirsch est un écrivain dont j'aime beaucoup l'écriture (Le Réprouvé, Les successions, Avec les hommes) érudite, savante -encore plus dans ce livre, scientifique pourrais-je même dire, qui colle parfaitement à son sujet, tout en restant fluide, limpide, sûrement la marque d'un grand écrivain qu'après tant d'éloges vous ne pourrez pas éviter.

Les livres se suivent et ne se ressemblent pas, mais il y a deux jours, je parlais du nouveau de JM Blas de Roblès qui fait lui aussi référence à Jules Verne et aux grands romans d'aventures, une coïncidence ou un signe pour nous faire replonger dans ces grands romans populaires.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Avec les hommes

Un écrivain est à Brest pour la promotion de son dernier roman, il y rencontre Paul, ami de lycée qui va lui conter sa vie.



Je ne sais si ce récit est réalité ou fiction, toujours est-il que le récit que nous livre Mikaêl Hirsch est la confession de Paul Rubinstein à son ami écrivain…distillée par la pensée, le recul, la rencontre que l'écrivain a vécue



L'écriture est belle, épurée, va à l'essentiel. le ton assez noir, sarcastique dans la première partie du livre, s'allège dans la 2eme partie du roman.



Il y a comme un point de rupture dans ce roman, comme il y a un point de rupture dans la vie de Paul lors de sa rencontre avec Valérie.



Le roman nous interroge sur nos existences, sur l'amour, la réussite sociale….sur la fonction de l'écrivain.

En décor, la Bretagne fait écho au récit.

Ce n'est pas un livre facile à lire, j'ai failli m'y perdre à plusieurs reprises. C'est un livre exigeant, surprenant dont je ne regrette pas d'avoir poursuivi la lecture.
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Le réprouvé

Un livre récent mais à la façon désuète des années cinquante. Certes, c'est bien écrit mais tellement classique que j'ai eu du mal à trouver la fièvre, la tension et les audaces dont on parle en quatrième page. L'ambiance mythique du monde littéraire du siècle passé et le parcours initiatique du narrateur sont plutôt sympathiques à qui aime la littérature, mais c'est presque une affaire de religion avec sa " Maison Gallimard". Sans cette dévotion aux grands écrivains du siècle passé, le texte perd beaucoup de son intérêt et en fin de compte, il n'en reste pas grand chose. Si vous êtes fascinés par ce milieu, je suppose que vous adorerez, moi je dois être trop réaliste.

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Notre-Dame des vents

Les îles Kerguelen ont pour moi, le goût du mystère, ne me demandez pas pourquoi, mais le seul mot de Kerguelen….Peut-être gamine le mot océan indien signifiait chaleur, tropiques… et ce sont des îles battues par le vent, le froid, la neige. Un livre qui en parle, je ne pouvais pas ne pas le lire.

Dans ce livre, une histoire d’amour telle une aurore boréale voit le jour pour s’éteindre rapidement par le départ de la jeune femme. Une histoire forcément dans la parenthèse du temps puisque les missions sont limitées en durée.

Ce n’est pas si simple que cela. D’abord, il y a les éléments, le vent, la neige, le froid. Puis viennent la vie en huis clos, l’île devient une cage entre deux arrivées du Marion Dufresne. La promiscuité, la difficulté de la vie communautaire, les jalousies, les secrets d’Etats -puisque russes, américains, français, entre autres, se côtoient-, les surveillances, les essais nucléaires qui reprennent… Tout est là dans l’actualité du livre avec, pour décor, la beauté sauvage des Kerguelen. Cela aurait pu être suffisant pour donner un livre très agréable à lire grâce à l’écriture savante de Mikaël Hirsch. Mais non, l’auteur nous emmène dans d’autres voyages. Un voyage dans le temps avec un carnet retrouvé que va dévorer Alexis et dans la folie qui va être la sienne, dans sa recherche du trou de Symmes.

Mikaël Hirsch fait de l’atmosphère qui règne sur l’île, le huis clos, un personnage central. La méfiance, voire la parnoïa règne entre les scientifiques. Il restitue admirblement l’ennui, la solitude des iliens avec en arrière-plan le décor de l’île.

Mikaël Hirsch restitue le réalisme des activités scientifiques, d’une façon agréable pour une handicapée scientifique comme moi. Il y a du lyrisme dans la fuite en folie d’Alexis

« Mêlant tout à la fois réalité scientifique, récit d’exploration et conte fantastique, Mikaël Hirsch renoue ici avec le roman d’aventures maritimes, dont les maîtres incontestés furent Edgar Allan Poe et Jules Verne. » dit la 4ème de couverture et c’est tout-à-fait cela.

Une belle découverte


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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L'assassinat de Joseph Kessel

J'ai beaucoup aimé ce roman ,d'une grande finesse d'écriture .Il nous transporte dans le Paris des années 20 qui sert alors de refuges à de nombreux émigrés russes : russes blancs , révolutionnaires ,espions ,ou juifs fuyant les pogroms.

L'un d'entre eux Nestor Makhno ,grand général anarchiste Ukrainien a été mis en scène par Joseph Kessel dans un roman qui le présente comme un monstre sanguinaire et antisémite . Dès lors Makhno va vouloir se venger !

Il part à la recherche de Kessel dans les bas-fonds de la capitale où mélangée à cette diaspora russe , on rencontre des personnages éminents de l'époque, tels que Malraux et Cocteau .

Roman d'atmosphère qui décrit les années folles où toute une faune ,parfois issue de la haute aristocratie , se retrouve pour boire se droguer ,se rappeler ses hauts faits et oublier ses malheurs .

C'est également une page d'histoire ,qui fait revivre ces personnages qui auraient pu tomber dans l'oubli .Certes ,au cimetière du père Lachaise on cherche davantage la tombe de Jim Morrison que celle de Nestor Makhno , ,héros anarchiste.

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