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Critiques de Mikhaïl Cholokhov (30)
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Le Don paisible

"En ce temps de trouble et de misère,

frère, ne jugez pas vos frères."



Me voilà devant ma deux-centième critique. Ce n'est pas grand-chose, mais pour marquer ce petit jubilé personnel, permettez-moi de choisir un livre exceptionnel, et d'en faire un billet particulièrement éloquent.

"Le Don paisible" de Mikhaïl Cholokhov brille dans ma carrière de lectrice non seulement par le fait que c'est probablement le plus long roman que je n'ai jamais lu, mais aussi parce que c'est le seul bouquin qui m'a fait verser une belle larme à la fin.



Pourtant, mon chemin vers ce trésor oublié de la littérature russe n'était pas des plus aisés. Va savoir pourquoi, pendant le régime totalitaire, ce livre était considéré comme un "roman communiste" par excellence. Ceci, en plus de sa longueur, était déjà suffisant pour décourager plus d'un. Mais mon grand-père lisait "Le Don paisible" en boucle, et ce sont les épisodes qu'il racontait (notamment la glaçante histoire d'Aksinia et de la faux) qui m'ont fait changer d'avis et me dire que moi aussi, peut-être que je devrais...

Je voulais d'abord tricher en regardant le film qui ne dure que six heures, mais au bout de la première demi-heure j'étais touchée au point de courir chercher tous les quatre tomes chez le grand-père victorieux. Voilà comment a commencé mon roman avec "Le Don paisible".



A vrai dire, ça m'est égal combien de chapitres sont écrits par Cholokhov et combien par quelqu'un d'autre, et même si Cholokhov l'a écrit tout court... ce livre serait parfait même de la plume de Danielle Steel. Cholokhov (ou X) a créé des caractères incroyablement humains. Même si le lecteur penche en faveur de tel ou tel côté, l'auteur lui démontre que les deux ont leur pile et leur face. Tous ses personnages ont une profondeur et une belle palette de couleurs; aucun n'est que noir ou que blanc. Il n'y a personne envers qui vous pourriez ressentir le dédain total, ou l'aversion absolue. Mikhail Koshevoï détesté, cet indic et couard, assassin de Piotr Melekhov / Mikhail Koshevoï souffrant de malaria, qui fabrique un râteau d'enfant pour le petit Michatka. Ievgeni Listnitski faux charmeur, essayant de séduire Aksinia usée et malheureuse, détruite par la mort de sa fille / Ievgeni Listnitski se suicidant après la trahison de sa propre femme avec un général.



Pendant des semaines de lecture, vous vivez pratiquement avec les personnages; parfois vous avez presque l'impression que vous êtes assis dans une misérable chambre aux côtés du vieux Panteleïmon, et vous l'écoutez crier à sa femme : Que le Diable t'emporte !" Vous faites tout avec eux, mais vous n'arrivez toujours pas à comprendre comment ils arrivent à supporter toute cette souffrance et tous ces malheurs. Il y en a autant que d'eau dans le Don, et à la fin, ils sont tous desséchés et vides, comme une rivière après un été cruel.



"Le Don paisible", c'est la tragédie d'une nation, dévastation de la Russie, des cosaques, et des vies humaines dans les années 20-30. Déchirement d'un pays et des relations humaines en morceaux, la fin des valeurs anciennes qui partent en fumée en même temps que la steppe brûlée.

Le héros principal, Grigori Melekhov, est comme le docteur Jivago : il cherche la vérité et son but dans la vie dans une époque qu'il déteste, mais de laquelle il ne peut pas s'échapper. L'épave humaine à la fin ne rappelle plus en rien le jeune Grishka énergique du premier tome.



Bref, si vous voulez savoir comment la guerre prive les êtres humains de la dernière goutte de leur sang, lisez "Le Don paisible". Si vous voulez comprendre comment vivent les cosaques et qu'est que c'est que cette engeance, lisez. Si vous avez envie de rencontrer des femmes fières et fortes (Aksinia, Dounia, Ilinitchna) qui n'ont pas peur du risque et sont prêtes à tout sacrifier pour leur famille et pour l'amour, lisez. Etes-vous intéressés par l'amour de Grigori et d'Aksinia, si fort que rien ne peut le briser ? Alors, lisez.

Et si vous voulez lire sur les hommes (Blancs ou Rouges, peu importe) qui souffrent à cause de la guerre qu'ils ne comprennent pas, et qui sont en train de se noyer en nageant entre deux rives, prenez "Le Don paisible".

Vous y trouverez tout ce que vous voulez. Ce livre est amer comme la vie elle-même.

Prix Nobel. 5/5.



PS : Excusez mon enthousiasme déplacé, mais pour une fois....

(Et ce film de 1956-58 est excellent.)
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Le Don paisible

On ne peut qu'aimer la première partie, la vie des cosaques, la terre, les chevaux, les amours parfois adultères, mais aussi l'angoisse des mères et des épouses en 14 et puis comment commencent à s'insinuer les idées révolutionnaires.



A l'instar d'un journal d'officier, la deuxième partie décortique l'enlisement face aux Allemands, le front dégarni en 17 par les officiers 'Blancs' pour tenter un coup d'état, les Cosaques fatigués par trois ans de guerre, pactisant avec les rouges puis faisant cécession, et l'armée rouge des Bolchevicks face aux Allemands, aux Cosaques, aux Blancs soutenus par les Alliés anglais et français...



J'ai moins aimé la troisième partie, la débâcle devant les Rouges, comme si, écrite 20 ans plus tard, l'auteur avait perdu le feu sacré et compensait un manque d'inspiration par un dégoulinant bavardage, ou comme le démontre la très intéressante postface, la dernière partie était la seule à attribuer à Cholokhov!

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Le Don paisible

Le Don est un des principaux fleuves de Russie. Il coule paisiblement vers le sud, vers la mer Noire. Mais ses rives sont tout sauf paisibles. Cette vallée fertile fut jadis un des territoires des Cosaques, des guerriers-paysans farouches. Et, pour raconter ne serait-ce qu'une partie de leur histoire, il ne fallait rien de moins qu'un roman-fleuve. Haha !



Tatarski est le village natal de Pétro et Grigori Melekhov, deux frères au sang chaud. Leur histoire est fascinante, leur grand-père a combattu les Ottomans et en a ramené une épouse. Depuis, on les appelle «les Turcs», à cause de leur peau brune et de leurs yeux ardents, quelque chose qui tient de la bête sauvage. Et justement, la relation entre les deux frères est tendue, pendant un moment, je m'attendais à ce que leurs disputes se transforment en un conflit ouvert. Mais cette idée est rapidement mise de côté. Dans la première partie, Grigori s'emmarouche d'Aksina, l'épouse de son voisin Stéphane Astakhov. Cette histoire d'amour, je ne la comprends pas trop, la jeune fille semble plutôt insignifiante. On est loin d'Anna Karénine ou même de Natasha Rostov. Mais bon, les voix de l'amour sont impénétrables…



Dès la deuxième partie, le Don paisible rejoint l'histoire. Les troubles à l'est, la Première guerre mondiale, les problèmes interne, la montée en puissance des Bolcheviks et la révolution d'Octobre, la guerre civile qui oppose Lénine et Kérenski, etc. Et les Cosaques sont pris entre les deux, hésitants. «- L'égalité pour tous, voilà. Il ne doit y avoir ni maîtres ni serfs.» (p. 676) Quel pauvre paysan ne serait pas tenté par cette expérience ?



Mais, éventuellement, les exigences du Soviets rencontrent la résistance des Cosaques du Don qui se mobilisent en masse. Il y avait quelque chose de grandiose, de poétique dans la levée des Cosaques. «L'insurrection bouillonna et déborda comme un fleuve en crue, submergea toute la vallée du Don et la steppe sur l'autre rive du fleuve à quatre cents verstes à la ronde.» (p. 838)



Cette partie du roman est la plus importante. Elle est la plus longue, aussi. Très technique, également. Il était beaucoup question des atamans, mouvements des régiments et des divisions armées, des pelotons de batterie qui prennent position, d'offensives, de fronts qui se déplacent au gré des victoires et des défaites. Sans oublier d'avoir à démêler les Cosaques, les armées de volontaires et les Blancs. Mais tout ce jargon militaire cède le pas devant les actes d'héroïsme accomplis par les Cosaques. Pendant un bon moment, je me suis surpris à espérer leur victoire mais quiconque a un minimum de connaissances en histoire sait que les Soviétiques ont rétabli leur pouvoir sur l'ensemble du territoire russe.



J'ai apprécié cette lecture mais pas autant que je l'aurais cru. le problème vient en partie de moi. J'ai lu trop de classiques russes et je ne peux m'empêcher de comparer le Don paisible à ces grandes oeuvres.



Comme dans beaucoup de romans russes, les noms causent parfois quelques problèmes. Outre le fait qu'ils sont peu usuels pour locuteur francophone, certains sont mélangeants. Par exemple, Mitka ou Michka, je sais bien qu'ils sont différents mais, quand ils s'appliquent à deux jeunes hommes à quelques chapitre d'écart, on ne se rappelle plus lequel est lequel. Grigori Pantéléïvitch est parfois appelé seulement Grigori ou Grichka. Toutefois, Grichaka est un grand-père entremetteur. Et Miron Grigorivitch est un officier.



Deux autres éléments m'ont un peu déplu. D'abord, tout est noir ou blanc. Il va sans dire que les Cosaques, avec leur idéal noble de liberté et de courage, représentent le bien. Ils n'ont que des qualités, ou presque. Leur seul défaut est leur impétuosité. Évidemment, les Bolcheviks ne représentent pas le mal (sinon, le Don paisible n'aurait pas été une des lectures préférées de Staline !), dans tous les cas, ils ne sont pas diabolisés, mais ils constituent quand même l'ennemi. Aussi, les autres personnages négatifs sont trop facilement identifiables, comme Stéphane Astakhov, violent, ou le serrurier Stockman, calculateur. Au moins, ils forment une galerie de personnages mémorables.



Ensuite, je trouve que les personnages féminins sont beaucoup négligés. Aksinia Astakhov est indécise, voire volage. Douniachka, Daria et Natalia Melekhov, respectivement la soeur, la belle-soeur et l'épouse de Grigori, ne sont que l'ombre du dernier des Cosaques. le début du roman laissait entrevoir qu'elles tiendraient un rôle important mais, finalement, elles sont expédiées rapidement, en quelques paragraphes. Seules deux ou trois vieilles femmes anonymes, par leur résilience et leur courage, embrassaient mieux l'idéal cosaque.



Malgré ces faiblesses, le Don paisible demeure une lecture majeure pour quiconque est intéressé par la Russie de la première moitié du 20e siècle. C'est surtout une grande fresque, consacrée à un monde qui n'est plus, celui des Cosaques et de leur mode de vie traditionnel formant une riche culture plusieurs fois centenaires. Rien de tel pour connecter avec «l'âme russe».
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Le Don paisible

Immense œuvre épique, Le Don paisible est une grande fresque romanesque, consacrée aux Cosaques du Don entre 1912 et 1922. Nous les voyons vivre avant le déclenchement de la première guerre mondiale, dans leurs stanitsa traditionnelles, et aussi durant le service militaire qui pesait particulièrement sur ces paysans-guerriers. Puis, nous vivons avec eux la première guerre mondiale, dans les tranchées comme à l’arrière. Enfin l’arrivée de la Révolution d’Octobre, et les divisions qu’elle entraîne dans le pays cosaque, la guerre civile et ses déchirements, et enfin le triomphe du communisme.



Au centre du récit se trouve Grigori Mélékhov, jeune Cosaque, qui vit une folle passion avec la femme du voisin de la famille, Aksinia, puis qui doit partir pour son premier service militaire, juste avant le début de la guerre. Puis qui oscille entre les deux camps, les Blancs et les Rouges, en voyant les défauts de chacun, et en essayant de lutter pour préserver les Cosaques et leur mode de vie traditionnel, ce qui se révèle impossible en fin de compte. Autour, une riche galerie de personnages, vivant leurs destins dans ces temps troublés, qui balaient sur leur passage les vies ou qui leur donnent une direction complètement différente.



Il est très difficile de résumer ce très long livre, complexe et ambigu. Le plus passionnant à mon avis est la description de la vie traditionnelle des Cosaques, vie dure, surtout pour les femmes, mais en même temps riche de traditions. Et cette culture en tant que telle va disparaître avec la Révolution, elle vit sans le savoir ses derniers moments et jette ses derniers feux. L’auteur sait la dépeindre dans toute se richesse, sans embellir ni dissimuler les aspects moins glorieux.



Les descriptions des absurdités et horreurs de la guerre, aussi bien que de la guerre civile sont aussi très fortes et denses. La situation des Cosaques, entre le marteau et l’enclume, entre les Blancs qui les méprisent et les Rouges qui ne les aiment pas et qui de toute façon veulent balayer les anciennes façons de vivre est admirablement rendue.



Un livre passionnant, même si j’y ai trouvé quelques longueurs, en particulier dans les scènes de stratégie militaire, qui parlent en général peu à mon imagination. Mais suivre le destin de tous ces personnages, dans un monde dans lequel la distinction entre le bien et le mal devient de plus en plus difficile à faire, a été un grand moment de lecture.

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Le Don paisible

Ce roman est le récit d'un cosaque du Don, Grégory Melechov, pris dans les troubles de la Première Guerre mondiale puis de la Révolution russe.



C'est d'abord un formidable roman d'aventure, puis un très grand roman d'amour. Le héros est d'abord un soldat de l'armée tsariste. Puis lors de la tourmente révolutionnaire, il change plusieurs fois de camp, participant à de nombreux combats. Ces revirements doivent beaucoup à son amour pour une fille de son village, qu'un rival cherche à lui prendre, y compris sur les champs de batailles.



C'est surtout une ode épique au peuple des Cosaques du Don, dont les valeurs disparaissent dans les violences de l'époque. Je me souviens d'épisodes marquants comme le massacre d'officiers tsaristes par des soldats révoltés ou l'évacuation dramatique d'une armée de Russes blancs par un port de la Mer noire. Certains passages peuvent être sautés, comme les longues descriptions des plaines russes et ukrainiennes (je pense que cela rend beaucoup mieux dans la langue originale).



Je ne comprends pas trop le statut d'écrivain officiel qu'a eu Cholokhov à l'époque soviétique, vues que les horreurs sont commises autant par les Blancs que par les Rouges. Et le héros, si il est un pauvre Russe moyen, n'est franchement pas un héros de l'Union soviétique.
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Ceux qui combattaient pour la patrie - Le d..

Le Destin d'un homme (1957)

Mikhaïl Cholokhov (1905-1984)

Récit.



Cholokhov, ne cherchez pas, c'est l'archétype du candidat à postuler chez les écrivains soviétiques. Chez lui déjà les vaches étaient bien gardées, puisque son père était marchand de bétail, outre le bois dans une "stanitra" près du Don. Sur ces bases, à portée de bourse, sa scolarité s'engage, on le voit à l'école à Moscou, puis au gymnase dans le gouvernement de Voronej, cher à Ivan Bounine. Ce qui est drôle, les deux vont devoir s'enfuir à peu près au même moment, mais pas pour les mêmes raisons, c'est une autre histoire !..



Mikhaïl Cholokhov c'est l'écrivain soviétique qui va obtenir les honneurs du régime à la mort de Gorki. Comme s'il n'y avait pas de place pour deux à la tête de cette confrérie bolchevique, mais c'est une pure vue de l'esprit de ma part car la différence d'âge et Staline ont bien réglé le problème ! Ma préférence va nettement à Cholokhov, je n'aime pas Gorki ! Sa fidélité au système sera exemplaire : il ne sera pas suspecté de quoi que ce soit compte tenu de cette inflexibilité, même si ce peintre de la vie des cosaques ne sera pas aveuglé par l'idéologie : il en sera un témoin objectif. En ce sens, il se fera intelligent dans l'ombre d'un Staline bienveillant à son égard! Ses succès avec le Don paisible et Terres défrichées feront de lui quelqu'un qui va gravir les échelons dans la nomenklatura. Avec cet emploi du temps bien chargé, accompagnant même les autorités du pays à l'étranger, on ne peut pas dire que son oeuvre moins dense de facto va y gagner en quoi que ce soit, elle sera même en deça de ses standards. C'est dans ce contexte qu'il écrit le récit présent intitulé le Destin d'un homme. Son intérêt est historique.



Alors l'histoire : ah j'oublais, si l'on veut connaître les Kolkhoz et les koulaks, il faut lire Terres défrichées. Bon alors, le Destin d'un homme, nonobstant la personnalisation du combat honnie du régime :



On aime bien comme ça dans le régime totalitaire les camarades qui s'aiment d'un désir simple et profond, c'est gage de prospérité : en illustration ça donne Sokolov et sa femme qui s'aiment depuis 10 ans jusqu'à ce que la guerre éclate en fait.

Solokov part pour le front et pense à sa femme et ses enfants qu'il vient de laisser sur le quai de gare. C'est d'une violence sentimentale inouïe ! On a déjà vu quelque chose de similaire sous la plume de Iouri Kazakov à la même époque, autre écrivain russe admirable en passant ! C'est lui dont je cherchais le nom lors d'une précédente intervention qui a établi ses quartiers à Arbat à Moscou. C'est troublant quand même ces coïncidences avec Cholokhof : Bounine et maintenant Kazakov. On pourrait même ajouter Soljenitsyne qui lui s'est mis à douter de l'authenticité du Don paisible signé Cholokhof: mais là il fut démontré plus tard qu'il s'était trompé ! Pour en revenir à nos moutons, rien de tel qu'un quai de gare dans cette Russie gigantesque pour illustrer cette déchirure... Mais l'actualité va le happer: Il sera blessé puis fait prisonnier !



De là, il réussit à s'échapper et il est repris ; et puis il est embringué dans une sale aventure avec un prisonnier suspect, une taupe qui dénonce les communistes, les juifs et les gradés .. il s'en faut de "trois fois rien" pour qu'il ne soit pas exécuté ! de fil en aiguille, sur les bases d'un Stalingrad gagné par les troupes allemandes, notre héros alors chauffeur d'un officier allemand dont il va régler le compte, va regagner les lignes soviétiques. Il va être distingué pour ce fait d'armes ! Ca c'est le chaud, mais le froid va être quand il apprend dans le même temps que sa petite maison a été bombardée par l'ennemi, tuant du même coup sa femme et ses deux filles. Son fils absent pour avoir rejoint comme volontaire le front, sera tué le jour de la victoire ! Face à la sidération que vit le malheureux Solokov, comme une sorte de résilience va naître, comme on dit aujourd'hui, il va rencontrer sur son chemin un môme de 6 ans abandonné, orphelin, en haillon, il décide de l'adopter ...



Ah oui, une chose encore que j'allais oublier : je dis plutôt récit que nouvelle car c'est une histoire vraie, ficellée à la manière de Cholokhof bien entendu, pas sur le mode larmoyant de Karamzine avec sa Pauvre Lise. La guerre il faut l'écrire bien sûr, pour en principe s'en guérir à tout jamais car c'est une horreur insoutenable, et ne pas l'offrir sur un plateau pour les générations futures : je pense que l'intelligent Cholokhov, bien qu'il fût étiqueté écrivain soviétique au sommet, avait cela en tête !..
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Le Don paisible

Cholokhov Mikhaïl – "Le Don paisible" – Presses de la Cité / Omnibus, 1991 (ISBN 2-258-03342-X) – rien moins que 1402 pages, dont 1376 pour le seul roman



Réédition de la traduction effectuée par Antoine Vitez, publiée chez Julliard en 1959-1964, augmentée d'un dossier (pp. 1379-1402) comprenant trois articles :

"Le retour du Don paisible" par Claude Frioux (pp. 1381-1385),

"Qui sont les cosaques du Don" qui était l'introduction à la traduction française de 1959 et

"Qui a écrit le Don paisible" par Alla Chevelkina et Chantal Jayat.

La première édition russe originale fut publiée en quatre volumes entre 1927 et 1940.



Il m'aura donc fallu quatre décennies pour surmonter les a-priori accumulés sur ce roman suite à mes années passées en ex-RDA/DDR ! En effet, dans les "pays du socialisme réellement existant", ce roman était imposé, plus exactement pilonné, dans la conscience (et dans les programmes d'étude) des élèves : il était présenté comme LE grand modèle du grand roman soviétique, à un tel point que ne pas le lire constituait déjà un acte de refus de ce régime kafkaïen.

Après avoir lu des archétypes "réellement réels" de cette prodigieuse littérature "prolétarienne révolutionnaire" comme les deux navets du bien brave Nicolas Ostrovski (immortels "Et l'acier fut trempé" puis "Enfantés par la tempête" publiés en 1932 et 1935) ou encore "La mère" de Maxime Gorki, flanqués – Allemagne de l'Est oblige – des romans des écrivains du BPRS (Willi Bredel, Marchwitza, Neukrantz, Anna Seghers, Johannes R Becher etc etc) – il y avait de quoi éprouver une grande prudence (doux euphémisme) avant d'aborder ce pavé tant recommandé par ces idéologues.



Ma surprise est donc grande en découvrant – avec tant de retard – cette gigantesque fresque, dont il n'est franchement pas abusif d'affirmer qu'elle constitue l'un des réquisitoires anti-bolcheviques les plus explicites qui aient été jamais publiés ! Toutes proportions gardées, cela me fait un peu penser à la chanson "Lili Marleen" (Hans Leip – Norbert Schultze – Lale Andersen), une œuvre aussi anti-militariste que possible qui eut l'heur de plaire aux dirigeants nazis et devint l'hymne officieux des troupes allemandes avant de devenir un succès mondial. Les dictatures les plus absurdes ont ainsi en commun d'étranges adorations envers des œuvres qui les mettent à nu...



Au début, dans un large quart de ce texte pléthorique (reflet du grand fleuve), le "Don paisible" constitue un témoignage de ce que fut le vécu de la Grande Tuerie de 1914-1918, vue depuis les tranchées de l'armée tsariste. Point commun avec tous les autres États belligérants : l'insondable mépris que la caste (largement aristocratique) des dirigeants militaires éprouvait envers les hommes de troupe (le "grand troupeau" de Jean Giono), encore accentué dans la Russie tsariste par le statut même du moujik.



Le récit relate ensuite longuement la guerre civile, atroce, épouvantable, meurtrière, qui persista de 1917 à 1922 dans le Sud de la Russie avant que le pouvoir soviétique ne s'impose par la force et la terreur. Le point de vue est centré sur la position originale incarnée par les cosaques du Don, refusant aussi bien l'instauration du communisme bolchevique que le retour à l'autoritarisme tsariste.

Plus original encore – et plus surprenant si l'on considère le statut d’œuvre officielle dont ce roman bénéficia dans les régimes socialistes – la plus grande part du récit est relatée à travers le personnage central Grigori Melekhov qui joue un grand rôle militaire dans l'insurrection anti-bolchevique. Les exactions des insurgés sont décrites tout autant que celles commises par les communistes : l'engrenage sans fin des représailles, justifiées par les atrocités antérieures commises par l'autre camp, est magistralement décrit.



Les "Rouges" n'ont décidément pas le beau rôle, eux qui – jusqu'à la fin du récit – ne savent pas quelle attitude adopter envers cette population si particulière des cosaques, pour finir par ne plus recourir qu'à la terreur engendrant inéluctablement de nouveaux troubles. D'ailleurs, dans les derniers chapitres, le héros rouge revenu au pays se fait nommer commissaire politique par la redoutable Tchéka, pour dénoncer et persécuter lâchement ses compatriotes du village.



La chronique minutieusement documentée de ces insurrections et combats fournissait déjà en soi une trame trépidante, permettant d'élaborer un récit de guerre à rebondissements multiples tenant le lecteur en haleine. Ceci est toutefois très loin de constituer l'intérêt principal de ce roman, qui repose sur le tour de force consistant à parfaitement intégrer la vie singulière, la personnalité, le statut social, les sentiments des personnages principaux. En ce sens, cette fresque historique constitue aussi ce qu'il n'est pas ridicule d'appeler un grand roman d'amour, à travers la relation d'Aksinia et Grigori : il y a là un lien très profond avec l'un des substrats essentiels de la littérature européenne, le mythe de Tristan et Iseult, cet "amour réciproque malheureux" (Denis de Rougemont) qui heurte (et se heurte à) l'ordre social établi.



Plus largement, ce roman constitue un témoignage sur les mœurs et modes de vie des cosaques, sur leurs danses et leurs musiques, sur leur alimentation, sur leurs rapports à ce que l'on appelle aujourd'hui leur environnement naturel, profondément rural. C'est un monde d'odeurs, un monde de bruits, un monde de sensations, des plus prosaïques aux plus poétiques.



Ce roman s'inscrit dans la ligne de ces grands romans de la littérature russe, qu'il s'agisse de "Guerre et paix" de Tolstoï ou des personnages renversant du Dostoïevski de "L'idiot" ou des "Frères Karamazov".

C'est un Grand Roman de la littérature mondiale, incontournable pour tout(-e) véritable amateur du genre.



Quant à savoir pourquoi il eut ce statut officiel dans les dictatures communistes, il faudrait commencer par découvrir qui en fut réellement l'auteur...

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Le Don paisible

Selon moi c'est juste un des plus beaux romans qui existent. Il s'agit d'une saga en 4 volumes, qui dépeint la vie des Cosaques durant la Première Guerre Mondiale ainsi que la Guerre Civile qui a suivi la Révolution de 1917 en Russie.



Ce livre m'a d'autant plus pris aux tripes qu'il s'agit de mes propres ancêtres : je suis une descendante de ces Cosaques qui se battaient tantôt aux côtés du tsar tantôt de l'Armée Rouge, ces gens valeureux et truculents qui défendaient surtout avant tout leur propre terre et leur famille.
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Le don paisible, tome 1

Cholokov décrit la vie quotidienne dans des villages situés près de l’embouchure du Don au début du XXème siècle. Grigori Melekhov, fils de paysan, est l’un des personnages principaux du roman. L’attirance du jeune homme pour sa belle voisine Aksinia pose problème parce qu’il ne s’en cache pas et que la jeune femme est déjà mariée.

J’ai été un peu déçu en refermant l’ouvrage, qui me paraissait inachevé. En rédigeant ce billet, j’en ai trouvé l’explication : il s’agit du premier tome d’une série en comportant quatre.



L’intérêt principal de l’ouvrage est pour moi historique. Dans ce premier volet, l’auteur décrit en effet le mode de vie des cosaques du Don et leur place particulière dans l’Empire russe. Ce livre m’a parfois fait penser à 'La Terre' d’Emile Zola, par la place accordée aux rapports entre certains personnages, et par la tension dramatique qui y règne.

Il me semble que la suite de l’histoire pourrait aussi être intéressante puisque la révolution de 1917 et la guerre se profilent.



Pour le 'Don paisible', Cholokov a reçu le prix Staline en 1941 et le prix Lénine en 1960, puis pour l’ensemble de son œuvre le prix Nobel de littérature en 1965. En lisant ce premier tome, je n’ai pas trop ressenti les orientations politiques de l’auteur (qui fut membre du PCUS).

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L'Exemple

Mikhaïl Cholokhov, né dans la région du Don en 1905, sera en 1965 le troisième Nobel de littérature russe, après Bounine et Pasternak. Après la mort de Gorki il est considéré comme le plus grand écrivain soviétique et aura le soutien de Staline. Je m'excuse, je suis obligé de me reprendre, avoir le soutien de Staline est inexact, qu'est-ce ça veut dire, on va plutôt parler de soutien objectif, car Cholokhov a tout de même évité les camps ou l'empoisonnement ou que sais-je : il a rencontré quelques ennuis qui auraient pu mal tourner, ce n'est pas peu dire ..



Une anecdote : la paternité de Don Paisible sera contestée par quelques critiques dont Soljenitsyne et Medvedev. Et là tout est bon n'est-ce-pas, le décor est planté pour tenter de déstabiliser celui qui trône dans les différentes instances littéraires de l'URSS. Dans les années 90, Cholokov a été dégagé de tout soupçon par une découverte faite à son profit qui semble irréfutable, mais le mal a été fait et cette affaire plane encore dans les esprits. C'est assez malheureux je dois dire, et personnellement je ne peux avancer aucun avis véritable , n'étant nullement un spécialiste de Cholokhov, mais je plaiderais pour que la vérité s'impose définitivement car ce n'est pas rien d'avoir publié ce pavé littéraire en URSS dont le thème marque le début de siècle comme Guerre et paix l'avait fait un siècle plus tôt, même si la comparaison est un peu hasardeuse. Voilà bien un artiste qui s'est singulièrement distingué en prenant même des risques peut-être involontairement dans un régime bolchevik qui ne laissait pas grand chose à la liberté individuelle - je pense même que Florent Pagny n'aurait pas fait long feu avec sa Liberté de penser. Il y a à mon sens encore du travail à faire aujourd'hui pour réhabiliter la mémoire de ce Cholokov nobélisé, en occident notamment. Il m'intéresserait de savoir par exemple ce qu'a fait Soljenitsyne quand il a eu la preuve sous le nez que Don paisible était bien le bébé de Cholokhov.



Je crains que Cholokhov était tout simplement un grand artiste, et les grands artistes, il faut les défendre.



Une chose qui ne m'a pas plu par exemple, mais alors pas du tout, est d'aller prétendre que ce ne pouvait être Cholokov l'auteur de Don paisible parce qu'il n'avait pas fait d'études poussées. Etre né en 1905, je voudrais bien les voir les petits malins qui se sont pris de plein fouet, la guerre, la révolution, la guerre civile, ce pas pas ce qu'il y avait de mieux comme condition pour entreprendre des études. Et ma foi si on interdit à l'homme maintenant d'être un artiste parce qu'il n'a pas beaucoup de diplômes dans son sac !..



Le Don paisible publié en 4 volumes avant la guerre est considéré comme son chef d'oeuvre. Etonnement, ce n'est pas de la pure orthodoxie soviétique, et là il y a un lien avec ce que je disais plus haut.. En milieu cosaque, il évoque la guerre civile qui fait rage dans le pays et qui provoque des luttes fratricides au sein de la peuplade ; il loue tantôt les qualités des uns et tantôt il blâme le comportement des autres. Guerre et paix, violence, amours, sensualité, animent ce livre qui est entré dans les anthologies littéraires russes de par sa haute dimension artistique..
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Le don paisible, tome 2

Horreurs et rancœurs de la guerre, celle que l'on croyait sienne et, qui n'est que celle des autres.

A la naissance d'un siècle, une nouvelle ère se dessine.

Fatigués par trop d'illusions, les fiertés vont s'affronter et se déchirer…. Davaï !!!!





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Le Don paisible

Savez vous que ce livre a obtenu le prix Nobel de littérature ? Ce livre et pas son auteur, quoi qu'il soit dit, car le comité Nobel a émis des réserves sur le fait que ce soit celui qui a signé la couverture qui en soit l'auteur. Et si on ne saura jamais la vérité, il y a fort à parier que Cholokhov s'est contenté de publier un manuscrit volé à un mort quand on connait le reste de son oeuvre, absolument différent de de piètre qualité par rapport à ce chef d'oeuvre.

La traduction est magnifique et l'histoire nous transporte dans la révolution d'octobre vécue dans le Caucase et vue par les "gens de peu". Le vent de l'histoire souffle, nous retourne et nous bouleverse. L'auteur n'y fait aucune concession pour plaire au lecteur. Les héros n'y sont pas irréprochables, meurent alors qu'on voudrait les voir triompher et sont emportés a tout jamais comme nous le sommes à la lecture du livre.

On comprend que les Russes en ait fait autant d'adaptations cinématographiques même si aucune n'est à la hauteur de ce roman épique et bouleversant.

Pour connaître la littérature russe et un peu de ce qu'est cette "âme" dont les russes parlent sans cesse, c'est LE roman à lire.
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Le Don paisible

"Au fond il faut bien peu de chose à l’être humain pour être heureux."



Début du vingtième siècle. Le Don coule paisible, serpentant dans les plaines cosaques. Tatarski, village échoué depuis toujours sur ses berges, semble comme épargné des rets du temps. Mais les échos d’abord lointains de la guerre se rapprochent inexorablement. La guerre contre l’Empire austro-hongrois, puis la révolution, puis la guerre civile. Et tout le village finira par verser dans la folie du début de siècle. Grigori Mélékhov, Natalia son épouse, Aksinia, sa maîtresse, sa famille, ses amis, comme des fétus dans le vent de l’Histoire, n’échapperont à aucuns des drames et contradictions se jouant. Du soldat-paysan qu’est par essence le Cosaque, le vingtième siècle naissant ne lui laisse plus l’opportunité de saisir la faux. Ce n’est plus la terre qu’il s’agit de fouiller, ce sont les corps.



"Mais que s’était-il passé? Des hommes s’étaient rencontrés sur le champ de mort, qui n’avaient pas encore l’habitude de détruire leurs semblables ; pris par une terreur animale, ils s’étaient heurtés, entrechoqués ; s’étaient portés des coups aveugles ; s’étaient estropiés, eux et leurs chevaux, et s’étaient enfuis, effrayés par le coup de feu qui tuait un homme ; s’étaient dispersés, moralement mutilés. C’est ce qu’on avait appelé un exploit."



Grigori, tout comme il hésite entre deux femmes, ne sait quel camp choisir. Entre Blancs et Rouges, loin des intentions, des discours, des idéaux respectifs, la terreur commune qu’engendre les actes sur lesquels ils se fondent laisse le cosaque dans l’impossibilité d’arrêter un choix clair et pleinement conscient. Entre les deux folies, c’est dans un échec à la raison qu’il choisira finalement la blanche. Et y trouvera la gloire, le dégoût et presque l’ataraxie.



"J’ai vécu et j’ai tout éprouvé pendant le temps que j’ai vécu. J’ai eu des femmes et des filles, j’ai foulé la steppe sur de bons chevaux, j’ai connu la joie d’être père et j’ai tué des hommes, j’ai moi-même risqué la mort, je me suis pavané sous le ciel bleu. Qu’est ce que la vie peut me donner de nouveau? Rien. Je pourrais mourir. Je n’ai pas peur. Je peux jouer à la guerre sans risque, comme un homme riche. L’enjeu n’est pas gros."



Assassin malgré lui mais ne cherchant pas les faux-fuyants d’une excuse à bon compte que l’époque propose dans une idéologie justifiant de toute façon tout (Le tout est de savoir pourquoi on est un assassin, et qui on assassine), il sèmera la mort comme on sème, mais dans l’indifférence, une récolte future. Ses opposants tombés enrichissant la gloire d’un camp et la haine de l’autre. Comme un ferment nourricier. Comme le limon que laisse le fleuve se retirant.



"La vie, sortant de ses bords, se partage en des bras nombreux. Il est difficile de prévoir lequel suivra son cours traître et malicieux. Là où la vie est basse aujourd’hui, si basse qu’on découvre son fond malpropre, elle coulera demain abondante et riche…"



A la fois roman d’amour, récit de formation, fresque épique, ode à la nature, « Le Don paisible », dans la démesure et l’émotion de ses 1400 pages, donne à lire un des textes les plus essentiel du vingtième siècle car faisant de son centre même et le questionnant l’axe autour duquel le siècle a tourné tant bien que mal : qu’est ce qu’être libre?



"Dans les steppes, dont la vue verte atteignait la limite du jardin, dans les fourrés de chanvre sauvage, à côté de la clôture de la vieille aire, on entendait sans cesse le bruit haché des batailles de cailles, et les rats de blé sifflaient, les bourdons vrombissaient, l’herbe murmurait, caressée par le vent, les alouettes chantaient dans la brume frémissante, et une mitrailleuse crépitait très loin dans la vallée sans eau, obstinément, méchamment, sourdement, proclamant dans la nature la grandeur de l’homme."
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Le Don paisible

Grande fresque historique et familiale se déroulant sur 10 ans, de 1912 à 1922, une période riche en évènements dramatiques où se succèdent la première guerre mondiale sur son flanc oriental, la chute du tsarisme et du monde ancien, et la guerre civile.

Mickhail Cholokhov dépeint ici le quotidien d'une famille paysanne cosaque vivant dans un village des bords du Don. Ce "Don paisible" des chansons et des légendes cosaques devient ici le symbole de la continuité du monde, alors même que toutes les valeurs s'étiolent au coeur de ces temps troublés.

La famille Mélékhov est, quant à elle, représentative du peuple cosaque, à la fois paysan et guerrier, et qui paiera très cher le prix de ces drames. Le héros du roman, Grigori Mélékhov ne rejette rien d'emblée , mais, malgré son professionnalisme et son courage, il exprime souvent son désarroi devant les excès des uns et des autres et plus généralement la difficulté de trouver sa place dans un monde en bouleversement.

Un bémol à cette veste fresque intéressante: sa longueur (1400 pages).
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Le Don paisible

Ce livre raconte la vie d'un cosaque de la région du Don, Grégory Melechov durant la première guerre mondiale et les débuts de pouvoir soviétique.

Ce très beau et long roman épique m'a permis de découvrir une Histoire: celle du monde cosaque traditionnel que la Révolution a détruit.
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Le don paisible, tome 2

Une trilogie immanquable sur la Russie imperiale, l'auteur a un reel talent de conteur et les aventures du heros se suivent avec un réel plaisir pendant les trois tomes de ce recit.Pas de temps mort, un cours d'histoire tres bien ecrti, bref un livre reference à decouvrir.
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Le don paisible, tome 1

Un roman fleuve dans la tradition des epopees russes classique qui est ici divise en trois tomes pour un meilleur confort de lecture.Une epopee qui retrace l'histoire du debut du vingtième siecle en URSS,assez incontournable selon moi pour appréhender la suite de l'histoire de ce vaste pays.
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Le don paisible, tome 3

J'avais dévoré le roman, en forme d'immense épopée historique et personnelle, le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov quand j'avais une vingtaine d'années. Dans l'exigence de mon jeune âge j'avais apprécié d'être emporté par ce monumental torrent de mots, de batailles, d'intrigues et de farouches volontés révolutionnaires et contre-révolutionnaires.

J'ai réussi à relire le Don paisible plus de trente ans plus tard. L'impression reçue de plein fouet dans mon jeune âge demeure quasiment aussi intense. C'est un roman exigeant, par sa longueur (quatre tomes de plus de 600 pages chacun, en édition de poche) ; c'est aussi un roman exigeant car il ne laisse pas indifférent le lecteur, qui est happé par l'histoire et L Histoire. Les immenses tornades que furent la Révolution russe, puis la guerre civile qui s'ensuivit dans les vies de tous les contemporains, sont magistralement décrites. Tous les personnages (qu'ils soient révolutionnaires ou contre-révolutionnaires, Blancs ou Rouges pour faire simple) )souffrent, mais l'époque était si cruelle que ces souffrances semblent couler de source sous la plume de Cholokhov.



Une épopée magistrale, immense, ample comme la terre qui la porte. A lire absolument.

Mais si vous avez la flemme de lire le Don paisible sachez qu'il existe aussi en film (de six heures, tout de même).
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Le Don paisible

Roman historique titanesque qui étonne par la franchise avec laquelle il aborde les bons et mauvais côtés des forces de la révolution et de la réaction pendant la première guerre mondiale. Un roman qui dépasse en grandeur Guerre et Paix par son intrusion au sein des couches inférieures de la société. Cette particularité est celle d'un chef-d'oeuvre, d'un écrivain qui mérité le prix Nobel au nom de l'histoire plus grande que nature de celle du peuple russe à cette époque troublée.
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Le Don paisible

Malgre d inevitables longueurs descriptives compte tenu de la taille du livre, la trame generale se tient bien.

On y apprend beaucoup sur la periode de la 1ere guerre mondiale et de la Revolution en Russie, et tout particulierement sur le monde des Cosaques.

Je le recommande a tous les amateurs de grands romans russes !
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