Mohamed Dib (1920-2003),romancier et poète,témoin et chercheur de vérité.
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On est en immersion dans le quotidien de familles algériennes pendant la période coloniale. On suit leurs tracas et leurs désarrois tout en ayant une sorte de mélancolie de cet été Algérien qu'on a vécu étant enfant.
Une lecture plus qu'agréable. C'est exactement le genre de récit qui nous fait ressentir chaque instant, chaque ambiance, chaque état d'esprit que l'auteur souhaite nous transmettre.
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un été pour les familles algériennes qui souffraient de la vie d'antan en pleine chaleur. J'ai adoré ce roman qui parlait de la vie des gens pendant la periode coloniale
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Mohamed Dib, est un classique de la littérature algérienne . Il a écrit de très beaux romans ou plutôt une trilogie ( La Grande Maison- L'Incendie- le Métier à tisser ) où il décrit avec un grand réalisme les peines et les souffrances de la grande majorité des Algériens durant la période coloniale. La trilogie décrit la vie des Algériens à partir des années trente jus qu' au déclenchement de la Révolution le Premier novembre 1954 .
" Un été africain " a été édité et publié en 1957 . Mohamed Dib, donnant une préface à la traduction bulgare, en octobre 1961, écrit : "Avec ce roman, nous entrons dans la tragédie, mais personne ne le sait, je veux dire : aucun des personnages présents. Ce livre a été écrit pendant que les événements relatés se produisaient ; même un peu avant, pour certains . Ce n' est que rétrospectivement, aujourd’hui' hui, que les protagonistes pourraient parler de tragédie .Ceux d' entre eux du moins qui sont encore de ce monde .
Lors qu( on prononce le mot " tragédie" , on s' imagine tout de suite devant une scène, attendant que les trois coups soient frappés, que le rideau se lève et qu' apparaissent des acteurs sachant parfaitement ce
qu' ils ont à faire, que leur voix, leurs expressions, leurs gestes, étudiés, sont prêts à concourir à cette fin : donner la tragédie .
Dans cet ouvrage, il y a bien des acteurs mais ils ne sont nullement
préparés aux rôles qu' ils vont jouer, ils ne savent pas qu' ils vont participer à une tragédie, ou à quoi que ce soit de semblable, il n' y a pas de plateau,aucun rideau ne se lèvera-ni se baissera-; il n' y a pas de rideau .Les hom-
-mes et les femmes qu' on rencontrer, s' ils vont vivre une tragédie, ce n' est qu' à compter du moment où le lecteur ouvre le livre et les regardera agir . Où une relation d' eux à lui s' établira . C' est au lecteur qu' il appartient
de découvrir, à partir du libre jeu de leur comportement et de leurs pensées, mais aussi de la nécessité où ce comportement et ces pensées
s' inscriront, la réalité magique qu' ils véhiculent à leur insu. Cette réalité sera dans sa conscience, non dans celle des personnages " .
Ceci est une partie de la préface de l' auteur à son livre où il livre au lecteur les tenants et aboutissants du drame que l' auteur qualifie de tragédie, et oui, on ne peut pas la nommer autrement.
En conclusion, la lecture de ce beau livre nous montre un grand maîtrisant à merveille la langue et sa façon de nous faire sentir la population algérienne a vécu dans son âme et sa chair .
Un très beau livre qui mérite sa note de cinq sur cinq .
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Algérie, dans les années 50 : Une famille traditionnelle à l’identité problématique, prise dans les méandres de l’histoire coloniale, aux prises avec la chape des usages ancestraux ,confrontée à l’évolution de la société , un roman qui met en exergue de façon réaliste, la conditions de la gent féminine en Algérie et les tentatives d’ émancipation.
Une œuvre forte, réaliste, une veine poétique inestimable
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La nouvelle de Leïla Sebbar est autobiographique et dédiée aux parents de l'auteur, instituteurs en Algérie de 1935 à 1965.
L'auteur, alors petite fille, ne saisit pas tout ce que disent les grandes personnes, elle entend des noms de lieux, des débuts ou des fins de mots, des mots qui la rassurent comme instituteurs ou institutrices, amis aussi fusil, sang, et elle comprend que l'on a tué des instituteurs et institutrices, et que ses parents pourraient mourir.
On parle de caïd musulman / capitaine de l'armée française, on parle de départ, de tout laisser et d'entasser ce que l'on peut dans la Peugeot 202 pour rejoindre la France.
Le 1er novembre 1954, un car est arrêté par des hommes armés vêtus de kaki et le visage couvert d'un foulard. C'est là que des instituteurs et le caïd sont tués, c'est le début des insurrections du FLN contre la colonisation, c'est le début de la guerre d'Algérie.
Dans cette nouvelle où une petite fille comprend avec horreur qu'on tue des gens, qui font le même métier que ses parents, Leïla Sebbar évoque le pays de son enfance, ses lieux célèbres rebaptisés, ses paysages, son histoire et sa compréhension progressive de la réalité de la guerre et de ses dangers.
C'est comme un puzzle dont l'auteur rassemble petit à petit les pièces, qui sont ses souvenirs d'enfant, anachroniques, incomplets, supposés, tendres, apeurés...
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Un livre que j'ai adoré et qui a été à l'origine de mon projet d'écrire sur moi-même. Le premier des "livres d'enfance" de Leila Sebbar, collecte de souvenirs de ceux, Algérien ou Européens, qui sont nés dans la vieille Algérie coloniale. Un livre à la gloire des instits de la république, tant il y a de souvenirs qui se réfèrent à eux ! Ma préférée, la nouvelle de Mohamed Kacimi sur les petits écoliers qui décident que puisqu'il y a l'Indépendance, il n'y aura plus école (et ouf !) et qui partent en défilé à la ville, drapeau vert en tête, pour revendiquer leur droit à la paresse... Une guerre des boutons dans le Maghreb profond. Délicieux.
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