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Citations de N. Scott Momaday (13)


En un sens, le Chemin de la Montagne de Pluie est avant tout l'histoire d'une idée, celle que l'homme se fait de lui-même, idée qui retrouve dans le langage son existence primitive et essentielle. La tradition orale qui l'a préservée a subi les assauts du temps. Il n'en subsiste que des bribes : mythologies, légendes, traditions et ouï-dire - mais l'idée elle-même demeure aussi primitive et entière que jamais. C'est là le miracle.

p. 14
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Un mot tient son pouvoir en lui-même et de lui-même. A partir de rien, il acquiert un son et un sens. Il donne naissance à toutes choses. C'est au moyen des mots qu'un homme peut traiter avec le monde d'égal à égal. Le mot est sacré. Le nom d'un homme est sa propriété exclusive. Il peut le garder ou l'abandonner à sa guise. Jusqu'à une époque récente, les Kiowas s'abstenaient de prononcer le nom d'un défunt. Déroger à cette règle eût été irrespectueux et déloyal. Les morts emportent leur nom avec eux.
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Ma grand-mère avait dix ans lorsque les Kiowas se retrouvèrent encore une fois, vivante communauté unie pour la danse du Soleil. Ils ne purent trouver de bison et durent suspendre une vieille peau à l'arbre sacré. Mais avant même le début de la danse, une compagnie de soldats arriva à cheval de Fort Hill pour disperser la tribu. Privés injustement du rite essentiel de leur foi, ayant vu les troupeaux sauvages massacrés, les bisons abandonnés à la pourriture, Les Kiowas s'éloignèrent pour toujours de l'arbre-médecine. C'était le 20 juillet 1890, près de la grande courbe de Washita. Ma grand-mère était là. Sans amertume, mais aussi longtemps qu'elle vécut, elle garda de ce jour la vision d'un déicide.
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Une fois dans sa vie, un homme devrait concentrer son esprit sur le souvenir de la terre. Il devrait se livrer à un paysage, l'observer de tous les angles possibles, y arrêter sa pensée, s'en imprégner. Il devrait imaginer qu'il le touche de ses mains à chaque saison et écouter les sons qui l'animent. Il devrait songer aux créatures qui le peuplent et saisir les moindres mouvements du vent, se souvenir aussi de la lumière éclatante de midi et de toutes les couleurs de l'aube et du crépuscule...
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Les maisons sont comme des sentinelles sur la plaine, veilleurs annonçant le beau ou le mauvais temps. Très vite, tout y prend un aspect séculaire. Les couleurs se fanent sous les assauts du vent et de la pluie, puis le bois vire au gris, son grain apparaît et les clous se colorent de rouille. Les vitres sont noires et opaques. On imagine l'intérieur vide et il est peuplé d'esprits, dont les os sont abandonnées à la terre. Ils se tiennent debout ça et là contre ciel et l'on s'approche d'eux pour plus longtemps qu'on ne le pense. La distance est leur domaine.
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Il avait tué l'homme blanc. Ce n'était pas compliqué, après tout. C'était même très simple. C'était la chose la plus naturelle du monde. Ils allaient sûrement s'en apercevoir, ces hommes qui prétendaient disposer de lui au moyen de mots. Ils devaient bien se douter que, si c'était à refaire, il tuerait encore l'homme blanc sans la moindre hésitation. Car il saurait qui est l'homme blanc et, dans la mesure du possible, il le tuerait à nouveau. Un homme tue un tel ennemi s'il le peut.
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Huit enfants étaient là en train de jouer, sept sœurs et leur frère. Soudain, le garçon fut frappé de stupeur ; il trembla et se mit à courir à quatre pattes. Ses doigts se changèrent en griffes, son corps se couvrit de fourrure, et, à la place du garçon, il y eut un ours. Les sœurs furent terrifiées ; elles s'enfuirent, poursuivies par l'ours. Elle coururent jusqu'à la souche d'un grand arbre, et l'arbre leur parla. Il les incita à grimper sur lui, ce qu'elles firent, et l'arbre commença à s'élever dans les airs. L'ours accourut afin de les tuer, mais elles étaient déjà hors d'atteinte. L'ours entoura le tronc de l'arbre et l'écorça avec ses griffes. Les sept sœurs furent transportées au ciel où elles devinrent les étoiles qui forment la Grande Ours.
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N. Scott Momaday
Chant des délices de Tasi-Talee

Je suis une plume dans la clarté du ciel
Je suis le cheval bleu qui court dans la plaine
Je suis le poisson qui tourne et brille dans l’eau
Je suis l’ombre que projette un enfant
Je suis la lumière du soir, l’éclat des prairies
Je suis un aigle qui joue avec le vent
Je suis un nœud de grains luisants
Je suis l’étoile la plus éloignée
Je suis le froid de l’aurore
Je suis le rugissement de la pluie
Je suis le scintillement de la croûte de neige
Je suis la longue trace de la lune sur le lac
Je suis une flamme de quatre couleurs
Je suis un champ de sumac et la pomme blanche dans le ciel d’hiver
Je suis la faim du loup
Je suis le rêve entier de ces choses
Vois-tu, je suis vivant, je suis vivant
J’ai bonne entente avec la terre
J’ai bonne entente avec les dieux
J’ai bonne entente avec tout ce qui est beau
J’ai bonne entente avec la fille de Tsen-tainte
Vois-tu je suis vivant, je suis vivant

The Delight Song of Tsoai-talee

I am a feather on the bright sky
I am the blue horse that runs in the plain
I am the fish that rolls, shining, in the water
I am the shadow that follows a child
I am the evening light, the lustre of meadows
I am an eagle playing with the wind
I am a cluster of bright beads
I am the farthest star
I am the cold of dawn
I am the roaring of the rain
I am the glitter on the crust of the snow
I am the long track of the moon in a lake
I am a flame of four colors
I am a deer standing away in the dusk
I am a field of sumac and the pomme blanche
I am an angle of geese in the winter sky
I am the hunger of a young wolf
I am the whole dream of these things
You see, I am alive, I am alive
I stand in good relation to the earth
I stand in good relation to the gods
I stand in good relation to all that is beautiful
I stand in good relation to the daughter of Tsen-tainte
You see, I am alive, I am alive
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Le titre de cet ouvrage – Une maison faite d’aube – reprend les premiers mots d’un chant de guérison navajo, le Chant de la Nuit, prière psalmodiée lors d’une cérémonie qui a lieu en hiver.
(Prologue)
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Tu te sentais fatigué et tu es allé te coucher en pensant au lendemain matin. A la première lueur de l'aube tu es sorti, sachant où tu étais. Tout était pareil, c'était comme dans tes souvenirs, tu savais que c'était ainsi, c'était bien comme cela devait être, rien n'avait changé. Cette première lueur, as-tu pensé, ce petit instant juste avant le lever du soleil : ici il en serait toujours ainsi. C'était comme ça, voilà tout. C'était comme ça le jour de ta naissance et ce serait ainsi le jour de ta mort.
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La rivière coule dans une vallée de collines et de champs.
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''A la moindre élévation du sol, on peut voir jusqu'au bout du monde''
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