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Citations de Nam-joo Cho (150)


La somme ridicule qu'elles gagnaient en s'épuisant nuit et jour, le visage jauni par le sommeil qu'elles combattaient à coups de pilules, allait pour l'essentiel servir à payer les études du grand ou du petit frère. Dans ce temps-là, tout le monde pensait que le fils ferait la réussite et le bonheur de la famille, qu'il allait l'élever dans l'échelle sociale. Ainsi les filles se chargeaient-elles volontiers du soin de leurs frères. (p. 39)
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Pourtant, à chaque étape décisive de la vie, l'étiquette -femme- revenait pour brouiller la vision, retenir la main tendue, faire marche arrière. C'était tout à fait déroutant.
(p. 82)
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C’était l’époque où le gouvernement mettait en œuvre toute une série de mesures pour contrôler les naissances, au nom du planning familial. Dix ans plus tôt, l’IVG pour raison médicale avait été rendue légale. Comme si avoir une fille constituait une raison médicale, l’avortement des fœtus filles était pratiqué de façon massive. Cette tendance allait persister durant toutes les années quatre-vingt, jusqu’au début des années quatre-vingt-dix où la population atteignit le point culminant du déséquilibre des naissances garçon/filles.
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Sa mère regrettait sa vie manquée et regrettait d’être devenue la maman de Kim Jiyoung – une pierre, ferme et lourde, quoique petite, qui pèse contre un pan de sa longue jupe. Kim Jiyoung avait d’un coup l’impression d’être cette pierre et ça la rendait triste. La mère, percevant sa peine, de ses doigts, tendrement, a remis de l’ordre dans les cheveux de sa fille.
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«  Sa mère tenta de la dissuader . Elle avait connu cette expérience , sacrifier son rêve pour sa famille et ses frères , mieux que personne elle savait ce qui attendait sa fille. Cela faisait des années que sa mère ne fréquentait plus guère ses frères . Son sacrifice , qui n’était pas de sa propre volonté, qui avait été brutal, avait généré regrets et rancunes.
Une amertume en était née qui avait fini par dénouer les liens familiaux » ....
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"Quand on servait un bol de riz bien chaud, tout juste cuit, l'ordre normal de la distribution était d'abord le père, puis le petit frère et la grand mère. Il était normal que le petit frère mangeat des morceaux de tofu frit, des raviolis et des galettes de viande, tandis que que Kim Jiyoung et sa soeur se contenteraient des morceaux effrités ou de miettes."
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- Tu m'étonnes. De nos jours on guérit des cancers, on transplante des coeurs, et il n'existe pas un seul traitement pour la douleur des règles, c'est dément. Ils croient que c'est la catastrophe si un soin concerne l'utérus. C'est quoi le problème, c'est un territoire sacré, ou quoi ?
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C'était l'époque où le gouvernement mettait en oeuvre toute une série de mesures pour contrôler les naissances, au nom du planning familial. Dix ans plus tôt, l'IVG pour raison médicale avait été rendue légale. Comme si "avoir une fille" constituait une raison médicale, l'avortement des foetus filles était pratiqué de façon massive. Cette tendance allait persister durant toutes les années quatre-vingt, jusqu'au début des années quatre-vingt-dix où la population atteignit le point culminant du déséquilibre des naissances garçon /filles.
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- D'habitude je ne commence pas ma journée en prenant une femme, mais ça se voit que vous vous rendez à un entretien alors pour vous j'ai fait une exception.
Une exception ? Sur le coup, Kim Jiyoung crut qu'il allait lui offrir la course. Puis elle comprit ce qu'il voulait dire. Elle prenait un taxi, elle payait le trajet avec son argent, et en plus il faudrait remercier ce type de la prendre ? Des gens tenaient de tels propos en croyant en plus faire preuve de gentillesse. (p; 117)
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Des jeunes de l’âge de Kim Jiyong tenaient avec le plus grand naturel des propos comme ”Ayant une fille en premier, j’étais angoissée avant de savoir que mon deuxième était un garçon ”; ou ”Depuis que je sais que je porte un garçon, je suis fière devant mes beaux-parents” ; ou ”Quand j’ai appris que c’était un garçon, je me suis mise à manger tout ce dont j’avais envie !” Kim Jiyong aurait aimé leur dire qu’elle aussi était fière, qu’elle mangeait ce qu’elle voulait, que ce genre de choses n’avaient rien avoir à faire avec le sexe du bébé. Finalement elle s’est tue, de crainte que ses propos ne passent pour un complexe d’infériorité mal assumé.
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Quand on servait un bol de riz bien chaud, tout juste cuit, l’ordre normal de distribution était d’abord le père puis le petit frère et la grand-mère. Il était normal que le petit frère mangeât des morceaux de tofu frit, des raviolis et des galettes de viande, tandis que Kim Jiyong et sa sœur se contenteraient des morceaux effrités et des miettes.
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Il était normal que le petit frère mangeât des morceaux de tofu frit, des raviolis et des galettes de viande, tandis que Kim Jiyoung et sa soeur se contenteraient des morceaux effrités ou de miettes. Il était normal que les baguettes en métal, les chaussettes, les hauts et bas de sous-vêtements, l'ensemble cartable-trousse-chaussons du petit frère soient toujours assortis et ceux de Kim Jiyoung et de sa soeur toujours dépareillés.
S'il y avait deux parapluies, l'un revenait au petit frère, le second était partagé entre les soeurs...
A vrai dire, Kim Jiyoung n'avait pas conscience que son petit frère bénéficiait d'un traitement de faveur et elle n'en concevait aucune jalousie. Telle avait toujours été la règle.
P. 27
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Que l'on laisse son enfant aux soins des autres pour aller travailler ne signifie pas que l'on n'aime pas l'enfant. De même si on abandonne le travail pour élever un enfant, cela ne signifie pas que l'on n'aime pas son travail.
p 139
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Quand on servait un bol de riz bien chaud, tout juste cuit, l'ordre normal de distribution était d'abord le père, puis le petit frère et la grand-mère. Il était normal que le petit frère mangeât des morceaux de tofu frit, des raviolis et des galettes de viande, tandis que Kim Yiyoung et sa soeur se contenteraient des morceaux effrités ou de miettes. (p.27)
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La vie de couple fut pour elle une bonne surprise. Les deux restaient au bureau tard le soir, travaillaient souvent le week-end et il arrivait fréquemment qu’ils ne partagent pas un seul repas de la journée, mais ils allaient parfois à la dernière séance de cinéma, se faisaient livrer un repas tardif. Les week-ends où ils étaient libres tous deux, ils s’offraient une grasse matinée et grignotaient des toasts préparés par Jeong Daehyeon en regardant des émissions sur les nouvelles sorties ciné. Elle avait l’impression de prolonger le temps du flirt; ou de jouer à la dînette.
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Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s’habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses, les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n’avait pas su percevoir le danger ni l’éviter.
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Pourtant, était-ce si juste de mettre en avant le rendement, l'efficacité immediate, le rationnel, ce qui est visible tout de suite ? Qu'est-ce qui resterait finalement dans un monde dominé par l'injustice? Et ceux qui bâtiraient ce monde, seraient-ils heureux?
p 116
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Comme on dit, en dix ans, les montagnes et les rivières changent.
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- Pour l'entreprise, une femme trop intelligente est un problème. Vous voyez, rien que là, pour nous, vous êtes un problème.

Pardon ? Si nous ne sommes pas assez intelligentes, c'est un problème, si nous le sommes trop, c'est encore un problème, et avec tout ça, si nous sommes moyennes, nous allons entendre que c'est un problème d'être moyennes ? Elle en avait conclu que sa lutte était vaine et avait cessé de protester.
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En 2005, l'année où Kim Jiyoung a fini ses études, un sondage, portant sur cent entreprises coréennes, effectué par un site spécialisé dans la recherche d'emploi, établissait que le taux de femmes embauchées était de 29,6 %. Or ce chiffre s'accompagnait de commentaires disant qu'un fort vent féminin soufflait sur le marché du travail. La même année, un autre sondage auprès de DRH de grandes entreprises dévoilait que 44 % avait coché : si deux candidats sont à peu près dans la même situation, je choisis un homme. Et pas une réponse pour Je choisis une femme.
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