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Citations de Nathalie Skowronek (46)


On dit, pour faire vite, que la troisième génération est celle qui déterre les secrets.
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A propos des ateliers chinois de la rue Popincourt (XIe arrondissement de Paris) où s’entassent des milliers de shmattès.

Nous n’en revenions pas d’observer cette même marchandise qui, chaque samedi, séduisait la plus branchée de notre clientèle. Elle la passait dans les cabines d’essayage, la découvrait à son goût, et ce chemin parcouru par une robe, un jean, une tunique, si communs dans les magasins de gros puis soudain, comme par magie, si attrayante dans l’espace soigné de nos boutiques, nous semblait chaque fois inattendu et fabuleux.

p. 167
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La question de la réception n’est jamais simple. Il y a l’accueil du « milieu littéraire », celui des lecteurs anonymes et, plus sensible, celui des proches. J’avais peur de ce qu’ils liraient entre les lignes, interpréteraient, extrapoleraient. Chaque publication est pour moi l’heure des rapprochements et des malentendus. Seront-ils d’accord avec ma version de l’histoire ? Froissés ? Faudra-t-il que je me justifie, argumente, serre les poings ? Je suis à la fois l’écrivain de la famille et celle qui en livre une vision trop personnelle, la tension entre les deux m’entraîne vers des montagnes russes émotionnelles qui m’épuisent sans qu’il soit question d’y renoncer.
Je connais aussi le sentiment de désœuvrement dans lequel nous plonge la fin d’un manuscrit. On se sent vidé, on tourne en rond, on se demande si la grâce de l’écriture reviendra, si l’on n’est pas arrivé au bout de ce qu’on peut faire, dire, porter (reste-t-il encore suffisamment de tissu ? se demande Ossip Mandelstam, le poète russe). De sorte qu’au moment de recevoir le message dans ma boîte mail, j’étais fébrile, inquiète, je ne me croyais disponible pour rien ni personne.
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J'étais une écorchée vive, j'étais un sac de larmes.
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On le sait : il y a une responsabilité à dire, comme il y a une responsabilité à ne pas dire. Sur cette question, ne pas trembler, se fier à la ligne de George Orwell, établie dès son Hommage à la Catalogne en 1938 et ses premières prises de distance avec le communisme stalinien. Qu'importe si cela fait peser sur lui un soupçon délirant d'être un agent au service de la CIA, son credo sera celui-là : ne pas s'empêcher de dire ce qui est, sous prétexte que cela risquerait de servir ses ennemis.

P. 46-47
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Je le porte en moi, ce livre que je voudrais écrire. Je voudrais raconter la vie de Karen Blixen. Cette femme me parle. Karen est ma sœur, son chemin est le mien. Je voudrais dire ses désirs, ses épreuves, son besoin d'exister. Tracer les contours de ce qui l'amène à créer. J'ai l'impression qu'en parlant d'elle j'arriverai à parler de moi. Je suis lasse, lasse de mentir. Et, comme Karen, j'ai l'espoir que l'écriture pourra me sauver.
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Je m'enfermais beaucoup dans ma chambre quand je n'étais pas au fond du jardin, dans la petite serre que j'entretenais, en train de lire. J'ai passé mon enfance et mon adolescence plongée dans un livre. J'en avais toujours un sous la main: dans mon cartable, sur ma table de chevet, dans la poche arrière de mon jean. A l'école j'étais celle qui passait son temps à lire. Cela sonnait un peu bizarre, mais je ne me sentais pas capable d'autre chose. Je n'arrivais pas à comprendre le monde autrement. D'une certaine manière, les livres faisaient écran entre les autres et moi. Je me cachais en même temps que je m'évadais.
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Cela fait longtemps que Karen est entrée dans ma vie. J’étais déjà familière de son aventure africaine, de Denys et de Bror, les hommes de sa vie, de son attachement aux animaux, et puis, il y a peu, j’ai ressenti un besoin impérieux de revenir vers elle. Moins pour elle que pour moi, à dire vrai. J’ai commandé sa correspondance sur un site de vente en ligne, j’étais pressée de la retrouver, et la couverture du livre me plaisait : elle rappelait celle du Marin de Gibraltar, dans une de ses versions anciennes.
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Je déploie de grands efforts pour ne rien laisser paraître de mon agitation ; souvent j'y parviens, je réussis à garder une humeur égale, mais je me sens de plus en plus en danger. Comme si j'étais hors du mouvement. Étrangère à ce qui se déroule sous mes yeux. Il y a eux, la famille, mon mari, les amis, et il y a moi. C'est un sentiment pénible.
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À la lumière d'une lampe de poche, je lisais La Ferme africaine et elle c'était moi et moi j'étais elle.
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Que savons-nous de l'existence de ceux qui nous entourent? Que nous montrent-ils d'eux-mêmes? Que dissimulent-ils?
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Ce qui fait souffrir sert parfois à cacher une autre souffrance plus grande, moins supportable.
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Ce qui comptait c'était d'occuper le terrain, de faire impression. Mais la première impressionnée c'était moi, la débutante, qui pour se donner une consistance dont elle se croyait dépourvue s'était persuadée de sa vocation à embrasser le métier de commerçant.
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Je travaille depuis des mois sur Karen Blixen. J’ai le projet d’écrire sa vie. L’idée s’est imposée alors que je m’enfonçais dans cette existence de jeune femme modèle qui ne me ressemble pas et que mes tentatives pour m’affirmer s’étaient soldées par de pénibles échecs : un roman inachevé, une solitude toujours plus grande, le sentiment de regarder passer sa vie.
Karen est morte onze ans avant ma naissance. J’aurais voulu qu’elle vienne me dire, qu’elle raconte à l’enfant que j’étais, comment faire avec cette sensation d’étrangeté qui m’éloignait des autres, ma peine et mon trésor. J’aurais voulu qu’elle me raconte, et qu’à mon tour, je le raconte à mes filles. Dis-moi, Karen. Dis-moi comment tu as fait.
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 L'âme de Karen est un yoyo. Elle s'enroule, se déroule, monte et redescend. Ca l'épuise, ça l'éreinte, c'est plus fort qu'elle. Ses joies débordent et sont communicatives, elle est l'énergie, elle est le feu ; ses colères explosent et atteignent quiconque s'y frotte, les murs tremblent, les yeux se font assassins.
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Il n’y a qu’Ali qui continue de regarder les ours avec tendresse.
- Le problème, ce ne sont pas les ours, répète-t-il. Le problème est ailleurs. Le problème vient de ce que les hommes font de la nature.
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Qui dit Arctique dit ours blanc. D’ailleurs « ours » en grec se dit « arktos », qui a donné le nom « Arctique ».
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- Mais c’est quoi, un astrophysicien ?
Et lui, il répondait :
- Ben, c’est quelqu’un qui passe son temps à regarder le ciel.
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Partir, c'est tuer l'autre, se répète-t-elle, en se figurant le désastre que représenterait une séparation pour Daniel. Elle en est persuadée, si bien qu'elle se tient immobile, empêtrée dans ses loyautés, terrifiée à l'idée de porter le coup fatal à son mari.
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« J’ai raconté cette histoire des dizaines de fois à mes filles. Je leur dis les différentes couches qui nous composent et la nécessité, le moment, venu, de s’engager dans la voie qu’on a choisie. Une partie de moi aimerait rester comme Lullu, celle qui vient et qui repart, au gré de ses envies, de son besoin d’espace et de ses peurs de petite fille. L’autre a compris qu’elle ne pourra exister qu’à la condition d’affirmer son identité. C’est une lutte que je mène autant pour moi que pour soutenir le regard des autres. Elle me brise, mais que faire sinon trouver ma place, enfin me situer, même à la marge, même das la forêt. A moi d’y aller, je n’en peux plus de vouloir être partout, et donc nulle part. » (p. 90-91)
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