Citations de Nicci French (446)
Il est facile de tuer de façon glorieuse les gens dont on a la responsabilité.
En revanche, ce qui est difficile, c'est de s'assurer que les nœuds sont solidement attachés et de ramener tout le monde à bon port.
Les enfants appréhendent vraiment les choses différemment.
J’entendais la mer tout le temps. Même quand je pleurais, j’entendais les vagues. Elles ne s’arrêtaient pas, elles revenaient sans cesse. Et lui n’arrêtait pas. Il ne me quittait jamais, ne s’en allait jamais, ne me laissait jamais dormir. Il y avait une horloge au mur, et je la regardais.
Comme vous le savez, les gens réagissent très différemment à la souffrance ou à la colère. Les deux ont tendance à me faire me replier sur moi-même et paraître dure.
On en est tous là : t’es in un jour, out le lendemain, c’est comme ça que ça marche.
J'aime regarder les gens qui semblent avoir échoué en un lieu où ils ne devraient pas être, à un moment qui n'est pas le bon. J'essaie d'imaginer quels étranges missions ou projets et quels mauvais détours les y ont amenés, je m'invente des histoires dont ils sont les héros involontaires.
Je passai la nuit chez Benjamin, et, si chargée d'émotions qu'eût été la journée, je dormis d'un trait et lourdement. Quand je me réveillais le lendemain matin, une odeur de café et de pain grillé me chatouilla les narines. Entre les rideaux, le ciel était tout bleu. Je fus presque alarmée de ma gaieté soudaine. C'était comme le retour du printemps.
Les véritables secrets ne se dissimulent pas dans les objets, les emplois du temps, les mots que nous exprimons ou les expressions que nous affichons sur nos visages, dans les tiroirs de sous-vêtements et les classeurs, les textes détruits, ou les journaux intimes planqués au fond du sac. Ils se cachent bien plus profondément, inaccessibles, même pour nous.
Il avait dû penser que je ne le ferais jamais. Aucune personne saine d'esprit ne se tuerait pour ne pas mourir.
Je ne sais pas pourquoi un souvenir d'enfance me revint. Nous faisions une promenade à vélo et je restais à la traîne. J'avais beau pédaler de toutes mes forces, mes parents s'éloignaient inexorablement. Ils m'attendaient, mais à peine étaient-ils repartis que la distance grandissait de nouveau. Je pédalais, pédalais, pleurant de rage et de fatigue. A la fin de la promenade, mon père vérifia ma bicyclette et s'aperçut qu'un frein s'était coincé sur la jante. Cela illustre bien les fois où les choses deviennent trop pénibles. J'avais maintenant l'impression que ma mère avait passé des années les freins serrés et que, depuis que Kerry était amoureuse, ils se débloquaient.
Il me prit la main, commença à jouer avec mon alliance. "Pourquoi fais-tu ça?"
- Pourquoi je fais quoi?
- Tu sais bien.
- On ne peut pas se contenter...( je m'efforçai de trouver le mot juste)...d'intensité. Nous avons besoin d'une vie ordinaire.
- Pourquoi?
- Tu n'as jamais envie de rester simplement devant la télé? ou de te coucher tôt avec un bouquin?"
Avant, je me demandais comment on savait que c'était le véritable amour. Plus maintenant.
Les jours passèrent. Puis les semaines. Quoi qu'on fasse, le temps s'écoule toujours.
ainsi va la vie,lorsque vous souhaitez que tout se passe vraiment bein,les choses tournent au désastre,lorsque vous vous en moquez tout le monde vous aime
Pour guérir, il faudrait qu’un chirurgien localise tous les morceaux de mon cerveau contenant le souvenir de Rory, et qu’il les extraie au bistouri.
Qui a dit que les paroles étaient inoffensives ? Ce sont au contraire des armes redoutables. On peut détruire n’importe quoi avec un seul mot. Rien de plus facile.
— Ce n’était qu’un tragique accident.
Telle était à l’évidence la solution du problème, le fil d’Ariane qui m’aiderait à sortir du labyrinthe. Les gens avaient souvent recours à cette phrase, et moi aussi je l’employais volontiers. Ce n’était qu’un… Ce petit mot jouait un rôle crucial, car il impliquait que personne n’était responsable, que cela aurait pu toucher n’importe qui, et que c’était tombé sur nous.
Nous sommes une génération de transition, à mi-chemin entre le stoïcisme de nos pères et l’ouverture émotionnelle que nous allons transmettre à nos fils.
Cela peut sembler idiot, mais les femmes sont conçues pour encaisser ce genre de coup, pour continuer à avancer. Pendant des milliers et des milliers d’années, elles ont vu leurs enfants mourir et elles ont continué à vivre, de sorte que cette capacité à redémarrer est inscrite dans leurs gènes. Non seulement les femmes, mais toutes les femelles du règne animal.
L’imparfait de l’indicatif ne s’applique qu’aux actions qui se sont effectivement déroulées. Mais il y a des tas de choses qui auraient pu ou dû se passer. D’autres qui ne sont pas arrivées et qui n’arriveront jamais. D’autres encore qui sont arrivées mais qui n’auraient jamais dû.