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Critiques de Nicolas Meylaender (46)
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Merci Babelio, merci Masse Critique, merci Les Editions Fei !



Le scénariste français Nicolas Meylander et le dessinateur chinois Wu Qinq Song ont décidé de mettre en images la geste de la reine pirate Ching Shih qui fit trembler l'Empire du Milieu au tout début du XIXe siècle...

Lors du sac de la grande ville commerçante de Canton, nous suivons de destin de la prostituée Shi Xiu qui devait se marier avec un riche marchand mais qui brinquebalée par les événements parvient finalement par épouser un capitaine pirate à la place avec un contrat de mariage plus paritaire tu meurs !

Nous sommes carrément dans le monde merveilleux du wu xia chinois, où de 7 à 77 ans tout le monde maîtrise l'art de l'épée et du karaté… Cheng Pei-Pei, la star de l'âge d'or du cinéma hongkongais, aurait débarqué de nulle part pour des maraver la gueule des bad guys que je n'aurais même pas été surpris ! ^^

On se dirige tout droit vers les classiques de la piraterie, mais nous sommes aussi dans un récit féministe car l'héroïne qui est très intelligente avant d'être belle veut être reconnue comme l'égale des hommes, car la prostituée est une artiste martiale accomplie et une redoutable femme d'affaires qui n'aurait jamais eu sa chance dans la Chine machiste…



La narration est un peu old school cad un petit peu forcée et un petit peu précipitée (peu ou prou à la Jean-Yves Mitton, même si je sais que ce n'ai pas forcément le meilleur exemple pour illustrer mon propos), et les dessins sont un peu typique des productions orientales formatées à l'occidentale… Mais pour le reste c'est du tout bon et force est de constater que les graphismes soignés sont assez pour ne pas dire très agréable à l'oeil !

Avec une héroïne prostituée, on aurait pu s'attendre à pas mal de scènes de cul… Oui mais non, si les dialogues et les situations peuvent verser dans le grimdark, au final il n'y a qu'une seule planche qui relève de la bande dessinée érotique. Ah sinon attention, cette bande dessinée historique se passe en Chine donc les personnages chinois possèdent des noms chinois… (je sais par expérience que cela peut être particulièrement rédhibitoires pour certains littéros culs-serrés qui trouvent cela à suivre bien compliqué)



J'applaudis des deux mains les artistes qui jettent ainsi de si jolis ponts entre Orient et Occident, et plus encore l'éditrice Xu Ge Fei qui a rendu possible cette aventure culturelle, et tant d'autres également… (et je crache à la gueule des décideurs franco-français qui ont décrété parce qu'ils prennent leurs cas personnels pour une généralité universelle que le public français n'est pas fait pour ce genre de choses)
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Peu après mon opération, n’ayant pas d’autres livres sous la main, j’ai profité d’avoir mon ordinateur pour lire des BD sur Iznéo. J’en ai tellement que je ne sais pas quoi choisir. J’entends parler de cette série depuis longtemps, elle est apparu au moins une fois à une Masse Critique et on en a dit que du bien. Je m’y lance enfin, même si je n’ai que le premier tome en ma possession.



La qualité de l’image m’empêche de lire correctement la BD. En contrepartie, les graphismes sont assez bien rendus. Je crois que pour lire la suite de cette BD, je l’achèterais en version papier. C’est le genre de récit que j’adore et qui me fait beaucoup penser à Lady Pirate. Les graphismes sont superbes et bien détaillés. Le personnage de Shi Xiu est très intéressante, elle est cultivée tout en étant une prostituée et elle sait se battre au sabre. Une femme de caractère qui a tout pour me plaire donc !!



Comme vous l’aurez compris, c’est donc une excellente découverte pour ce tome d’introduction. Et dire que je l’avais trouvé sur Iznéo bien avant qu’il n’y ait des critiques sur Babelio… Si vous êtes amateurs de bandes dessinées mêlant pirates et vie au grand air, je vous conseille de découvrir celle-ci ainsi que son personnage haut en couleur. Pour ma part, dès que je peux, j’achète la série complète en format papier, ça sera encore plus agréable pour les yeux.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Nankin

Je lierai cette bande dessinée à une novela de science fiction, lue récemment, L'homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu car toutes deux ont le même contexte : La guerre sino-japonaise de 1931 à 1945. Si la novela se situait dans la première phase du conflit, à savoir l'invasion japonaise en Mandchourie, au nord de la Chine, de 1932 à 1937, en revanche, la bande dessinée se situe à une date marquant la seconde phase du conflit : 1937 dans laquelle survient le massacre de la ville de Nankin. En effet, pendant six semaines, la ville sera le théâtre d'un massacre sans précédent : l'invasion de la cité par les Japonais fera 300000 victimes.



La bande dessinée débute de nos jours, à Nankin. Un avocat, Maître Tan, recueille les témoignages d'une poignée de survivants. Ils ont tous pour point commun d'avoir connu Xia Shuqin, enfant à l'époque, qui elle-même blessée, a vu périr toute sa famille. La bande dessinée possède un code de couleur très caractéristique : les évènements actuels sont sur fond bleu (synonyme de paix, de calme et de sérénité) tandis que ceux du passé sont sur fond rouge (symbolisant la violence, la fureur, la guerre et le sang).



Basée sur des faits réels, cette bande dessinée possède la même vocation que la novela de Ken Liu : lutter contre le négationnisme. En effet, tout comme l'existence de l'Unité 731 (centre d'expérimentation soi-disant scientifique japonais sur des êtres humains dont la majorité sur des civils chinois), le massacre de Nankin a été minimisé par les Japonais, dans l'après-guerre, ne reconnaissant pas leur responsabilité. Même encore aujourd'hui, d'après la postface de l'auteur, des partis d'extrême-droite japonais nient les évènements en pratiquant les " Trois sans" : sans repentance, sans culpabilité et sans indemnité. En révélant la vérité nue sans fioritures avec des dessins violents, crus et âpres, les auteurs souhaitent marquer les esprits et révéler les évènements tels qu'ils ont été et relatés par les survivants dont Xia Shuqin.



En conclusion, Nankin est un récit de témoignages, qui a pour vocation de dénoncer des évènements terribles du passé. Elle possède ainsi certaines qualités éducatives non seulement pour contrer les négationnistes mais également pour éviter que cela ne se reproduise. Il est vrai que les dessins marquent les esprits par leur violence : cet ouvrage est donc réservé à un public averti. Néanmoins, les dessins, par leur vertus universelles est un bon moyen de transmettre le message, même à un public peu versé dans l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, en Asie.



Juste un petit bémol avant de terminer : l'édition présentée semble un peu fragile et j'ai bien peur qu'après maintes manipulations, certaines pages ne commencent à se détacher.



Je remercie Babélio ainsi que les éditions Fei pour m'avoir fait découvrir cette bande dessinée. Elle m'a permise de compléter mes connaissances sur cette période qui m'était peu connue.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 2 : Allian..

Tiens, je croyais trouver un avis d'Alfaric ici ! Il n'y en a point ! Mince alors... Mdr !



Un second tome dans la continuité du premier, forcément...

Shi Xiu révèle l'ampleur de son talent stratégique, et même si c'est toujours un peu trop rapide à mon goût, c'est une histoire assez formidable.



Les dessins sont toujours aussi beaux, c'est un vrai régal, à tel point qu'on tourne les pages dans l'autre sens une fois fini pour mieux en profiter.

Quand on aime les histoires de pirates, les femmes de tête, on ne peut qu'aimer cette série.



Shi Xiu est en fait encore plus retorse qu'il n'y paraît, j'aime beaucoup ! Muarf !
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Premier tome d'une quadrilogie, sorti en octobre 2011, cette BD nous met en présence de Shi Xiu, personnage historique considérée comme la plus célèbre pirate du monde asiatique.

Dans ce premier tome, Shi Xiu, prostituée dans une maison close de Canton, rencontre le capitaine Zheng Yi lors d'une attaque de la ville par ses hordes de pirates. Celui-ci se rend vite compte de la beauté de la belle, de son courage, de sa générosité mais aussi de sa capacité à analyser les événements et à trouver les bonnes solutions, il s'en attiche et la demande en mariage.

Shi Xiu sait lire, écrire et possède une grande capacité à se défendre avec l'épée et les arts martiaux.

Bien entendu, il y a des méchants dans le lot. Normal dans un monde de pirates, cruel comme il se doit.

Les dessins sont superbes ainsi que les couleurs. le trait est réaliste et les planches sont bien travaillées. J'ai aussi trouvé intéressant de connaître des personnages réels du monde de la piraterie asiatique du 19ème siècle.

Ce premier tome semble plein de promesses pour la suite. Et je n'aurai pas trop à attendre car elle est déjà sortie ;-)

Une masse critique grâce à Babelio et aux Editions Fei, que je remercie vivement et qui m'a surtout donné envie de connaître la suite.

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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Bon. D'habitude, quand ce diable d'Alfaric met un bon avis sur une bande dessinée, je ne craque pas d'emblée. Les BDs, c'est cher, et je ne les achète pas à la légère.



Celle-là, je dois dire qu'en plus des avis positifs de mes amis Babelio, elle a une couverture qui est juste magnifique. Et quand les dessins m'attirent autant que le sujet, et qu'il semble qu'il n'y ait pas trop de tomes... Bah, craquage, quoi !



Je ne regrette pas. J'aime beaucoup l'esthétisme des dessins, traits et colorisation sont superbes. L'histoire est celle d'une femme de caractère, qui sait tout faire, qui a du coeur et de la tête en plus d'être roulée comme une déesse, type super-héroïne, on fait pas mieux !



Je ne sais pas si j'ai perdu l'habitude des BDs classiques (par opposition aux mangas) mais le format me semble "grand". Les cases peuvent être immenses, du coup, et permettent des dessins magnifiques, notamment celles de "la flotte rouge". Tous les personnages ont des visages et des corps différents, très reconnaissables, les détails sont léchés, c'est un vrai plaisir des yeux, même les scènes difficiles. C'est un livre qu'on peut rouvrir facilement pour ne serait-ce que regarder les dessins.



Les situations passent un peu vite, mais si c'est à ce prix qu'on n'a pas une série à rallonges, alors je n'ai rien à reprocher à ça. Les dialogues sont parfois un peu délirants (comme la vieille maquerelle qui après avoir paniqué (de façon très réaliste) tentent de retirer bénéfice des pirates (de façon très surréaliste, mdr !)), mais l'objectif est atteint, on a envie de savoir la suite, ça tombe bien, je l'ai ! ;)
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Shi Xiu, Reine des Pirates, tome 4 : Le règne

Suite et fin de cette formidable épopée pirate et nautique !



Une fois encore j'ai trouvé que ça allait trop vite, et j'aurais aimé un ou deux tomes de plus, j'avoue (un comble).

Cependant, cette histoire est passionnante, les dessins demeurent vraiment dans le très haut du panier de la BD, et j'ai beaucoup apprécié le "making-of" à la fin.



Shi-Xiu est une femme de ressource, qui a utilisé son intelligence et sa beauté afin d'arriver à tracer son chemin d'une façon remarquable. Opportuniste et bien inspirée, c'est une femme forte en une époque et un monde où elles n'avaient pas leur place ( et où elles ne l'ont toujours pas un peu partout et la perdent là où elles étaient arrivées à la gagner, merci Trump l'imbécile, dark ages are coming, la fantasy n'est plus si loin qu'on le croit, et j'assume...).



Shi-xiu "de la bd" laisse cependant transparaître sa fragilité et sa souffrance à la fin de ce tome, c'est merveilleusement bien fait.

Bref, une superbe série en seulement 4 tomes, ça ça ne se laisse pas passer !



Edit : j'ajoute que mon mari a beaucoup aimé cette série, lui qui ne lit que rarement des bandes dessinées...



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Nankin

Voilà une BD historique encartée dans une BD de reportage. En effet quelques pages au début, au milieu et à la fin nous emmène à suivre un avocat chinois qui désire voir reconnu par un tribunal japonais l’acte de diffamation qu’a constitué la publication en 1998 dans un livre révisionniste nippon d’un texte remettant en cause la véracité du témoignage d’une rare survivante de Nankin. Pour la majorité des pages il s’agit de vivre à travers les yeux de Xia Shuqin, alors âgée de huit ans, le Sac de Nankin, un épisode guerrier de décembre 1937 qui s’est déroulé dans la capitale de la Chine nationaliste. Le massacre de Nankin a duré environ deux mois du 13 décembre 1937 et la fin janvier 1938 et près de 300 000 personnes y ont laissé la vie.

Soldats chinois prisonniers et civils chinois des deux sexes ont été massacrés et des femmes violentées pendant plusieurs jours. Quelques Européens jouèrent le rôle de ce que les historiens nommèrent de “juste“ ; il s’agit en particulier de l’Allemand John Rabe et de la missionnaire américaine Minnie Vautrin. Le récit au passé se fait sans cartouche, n’est présent que le style direct dans des bulles. Cet album est en noir, rouge et sépia, il renvoie ainsi au lecteur l’importance d’une violence passée, le graphisme tire vers la caricature ce qui n’en rend que plus menaçant les agresseurs japonais. Avec un format à l’italienne le regard capte d’abord globalement les deux pages ce qui pousse l’esprit du lecteur à penser que les massacres vont se succéder les uns après les autres. Vues certaines scènes concernant en particulier l’usage de la baïonnette, l’ouvrage ne peut être conseillé qu’à un lectorat de plus de quatorze ans.



Voir l'article "Chine: 75 ans après le massacre de Nankin, Xia Shuqin vit toujours l'horreur" qui évoque le combat de cette survivante des massacres de Nankin contre le négationnisme nippon à

http://www.lepoint.fr/monde/chine-75-ans-apres-le-massacre-de-nankin-xia-shuqin-vit-toujours-l-horreur-10-12-2012-1549666_24.php



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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Avant de recevoir cette BD dans le cadre de Masse Critique, je connaissais déjà le personnage de madame Ching (ici appelée Shi Xiu), croisée au cours de mes lectures sur la piraterie et sur la Chine. Il faut dire que l'histoire de cette femme a tout pour marquer les esprits, et en fait fort logiquement une parfaite héroïne de roman, de film ou de BD. Qu'on en juge plutôt : pensionnaire d'un bordel de Canton, elle connut un incroyable destin de chef pirate au début du 19ème siècle, tenant tête à la flotte impériale pendant des années avant de terminer sa vie paisiblement à l'âge de soixante-neuf ans, tenancière d'une maison de jeu... Avec de telles figures historiques, nul besoin de créer des personnages fictifs !



Le face-à-face dont il est question dans le titre est celui de Shi Xiu avec son futur époux et associé, le chef pirate Zheng Yi. Leur rencontre et la manière dont chacun apprivoise l'autre est au coeur de ce premier tome, qui d'une certaine manière constitue un tome d'introduction répondant à la question suivante : comment une prostituée entre-t-elle en piraterie ?



Que les choses soient claires, nous n'avons évidemment pas affaire à un "audacieux roman graphique" destiné à "révolutionner le neuvième art", mais à une bonne BD d'aventures exotiques, et c'est très bien ainsi. De l'action, du dépaysement, un soupçon d'érotisme... Le contrat est rempli ! Tradition asiatique oblige, le lecteur devra cependant s'assurer d'avoir bien enclenché le mode "suspension d'incrédulité" pour goûter les quelques combats de type "wuxia" et ne pas s'offusquer de voir la frêle prostituée défaire seule des pirates armés jusqu'aux dents...



Sans être d'une beauté à couper le souffle, le trait de Wu Qing Song est tout à fait plaisant et ne cherche pas à trop en faire, rendant l'action très lisible. Le dessinateur chinois semble d'ailleurs être un peu moins à l'aise dans la représentation des décors, parfois approximatifs, que dans celle des personnages, et en particulier de l'héroïne dont on peut dire qu'elle crève l'écran. On saluera également le travail du scénariste Nicolas Meylaender, celui-ci ayant eu le bon goût de ne pas tomber dans le piège de l'infodump à caractère historique, ce qui aurait immanquablement plombé le rythme et alourdi son récit. Si les lecteurs curieux pourront effectuer des recherches sur Internet, il aurait néanmoins été judicieux d'ajouter une postface d'une ou deux pages replaçant le personnage de madame Ching dans son contexte historique : la dynastie Qing et ce 19ème siècle où la Chine, confrontée à l'Occident, va devoir amorcer sa modernisation.



Au bout du compte, on peut considérer le premier tome d'une série (celle-ci comportant quatre tomes) comme une réussite lorsqu'il donne envie de lire la suite. C'est assurément le cas avec ce "Face à face" : que demander de plus ?



Merci aux éditions Fei pour cette belle découverte.
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Shi Xiu, Reine des Pirates, tome 3 : L'appât

Encore un tome magnifique dans tous les sens du terme !



Les développements de l'histoire sont passionnants, une vraie "vie de pirates", un brin enjolivée je pense, bien que l'esprit assez rapace de la madame soit efficacement démontré, lol !



En cherchant des renseignements, je suis tombé sur un personnage "Shi Xiu", fiction classique de la littérature chinoise semble-t-il, devenu chef de bande hors-la-loi par nécessité, un Robin des bois chinois. Et c'est un homme, lol ! Il est dit ailleurs que la Shi-Xiu de la BD est inspirée d'un personnage réel, j'ai cherché, elle s'appelait Ching Shih (et était vraiment belle également), et n'était pas vraiment une "Robin des bois", bien que les règles qu'elle met en place dans la BD ait été mises en place également dans la réalité...



Cette bande dessinée est donc un adroit mélange des deux histoires, et c'est admirablement bien fait ! Un vrai régal pour les amateurs d'aventures, et de beaux livres !
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Nankin

Lorsqu'on étudie la Seconde Guerre Mondiale, on s'y intéresse du côté européen, et on évoque très peu les évènements du côté asiatique. Le massacre de Nankin, je l'ai découvert dans le roman "Tokyo" de Mo Hayder. Et, on apprend encore plus dans cette BD chinoise.



Le 13 décembre 1937, l'armée japonaise envahit dans la ville de Nankin, capitale la Chine nationaliste et se lance dans un massacre qui va durer 6 semaines et faire plus de 300 000 victimes. Cette histoire nous est présentée à travers les témoignages de rescapés, ce qui met l'accent sur l'importance de la transmission de la mémoire collective. En lisant cette œuvre, on réalise que le terme de massacre est tout à fait justifié, en effet les militaires japonais ont commis les pires atrocités possibles : exécutions, tortures, humiliations, viols... Rien ne nous est épargné et il vaut mieux à avoir le cœur bien accroché à la vue de certaines planches. Le dessinateur exploite aussi le format à l'italienne de la BD où il nous montre un tas de cadavres (dont certains sont encore vivants) en train de brûler afin de dénoncer l'inhumanité des soldats japonais. L'horreur de cette période est encore intensifiée grâce aux dessins et à l'utilisation quasi exclusive des couleurs rouge et noire.



Merci à Babelio et aux Editions Fei pour l'envoi de cette BD lors de l'opération Masse Critique. Grâce à vous, j'ai découvert une BD poignante où se mêle ignominie et détresse humaine.
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Nankin

La précédente fois où j'ai eu l'occasion de lire l'effroyable histoire du massacre de Nankin en 1937, c'était en 2005 via le superbe roman de Mo Hayder, Tokyo.

Dans Nankin, publié aux éditions Fei, Nicolas Meylaender nous plonge au cœur de cette page d'histoire, dont la véracité est encore de nos jours contestés par certains, au Japon. À la manière de Frank Miller dans sa saga Sin City, le scénariste utilise une petite fille comme fil rouge, pour nous faire découvrir les différents points de vue de cette abominable attaque. Jalonnée par l'enquête de nos jours d'un avocat chinois, l'histoire nous guide dans cette journée sanglante de décembre 1937.

Zong Kai, l'illustrateur joue efficacement avec les ombres qu'il plonge dans un fond rouge sang pour évoquer le massacre et dans un fond bleu pour le récit au présent. Avec un style quasi-photographique, il saisi des instants tragiques tout en parvenant à ajouter une note d'espoir dans certains regards.

Cet album n'a pas pour but de répondre à la question du pourquoi de ce massacre. Mais elle nous invite surtout à nous demander comment une telle chose peut encore de nos jours être sujet à interprétation et à négation de la part du camp japonais.

La bibliographie en fin d'album nous invite à ne pas en rester là et à nous plonger plus en détail sur les éléments qui entourent cette triste page de l'histoire sino-japonaise.

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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 2 : Allian..

Il ne s’agit pas de Shi Xiu (石秀) personnage du roman 水滸傳 mais d’une homonyme. Ce second tome démarre en 1802 ; les Occidentaux sont alors assez absents de l’Océan pacifique car l’Europe vient de terminer les guerres de la Révolution française et s’apprête à connaître celles de l’Empire. On verra toutefois vraisemblablement dans le dernier des six tomes de cette série que c’est après avoir porter atteinte aux intérêts britanniques que l’héroïne devenue amiral d’une flotte considérable de bateaux pirates dut mettre fin à ses activités. Les Chinois la connaissent sous le nom de 鄭一嫂. Prostituée devenue maîtresse d’un capitaine brigand des mers, elle se donne pour tâche d’unifier le monde de la piraterie des mers de Chine et de gagner en efficacité en s’assurant de la complicité de certains villages côtiers. Ce personnage, pour s’être opposée tant aux flottes de la dynastie mandchoue qu’aux Européens, a vu sa mémoire honorée en Chine continentale. Présentée sur des sites de mangas parce que son dessinateur (par ailleurs auteur d’une série de BD érotiques chez Paquet) est né dans l’Ouest de la Chine, cette série est d’une facture occidentale ; le décor rend magnifiquement les paysages marins et les assauts.
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Nankin

A ce niveau-là, la bande dessinée, c'est un art majeur, à part entière.



Format proche de l'A5 horizontal. Quadrichromie où les noirs et les rouges dominent. L'histoire de l'Histoire en plein révisionnisme japonais, où nombreux sont ceux qui voudraient effacer Nankin de la mémoire et des livres. 300.000 morts en même pas 3 mois. Des exactions à faire pâlir le plus aguerri des tortionnaires. Viols, meurtres gratuits, éviscérations, exécutions, pillages, sadisme, la panoplie complète d'une guerre sans codes.



Et au milieu de ces souvenirs cruels, omniprésents, le lecteur suit le combat d'une femme pour éviter que son passé ne lui soit retiré par des révisionnistes sans scrupules (doux pléonasme).



Cheminer entre les abominations (reconnues, n'en déplaise aux habituels négationnistes) avec pudeur (un mot bien peu approprié finalement), c'est un pari difficile à tenir. Et pourtant, à force d'ombres, de rouges et grâce à un découpage très bien pensé, les auteurs y parviennent.



Puissant, incontournable. Une grande réussite. Pour que jamais nous n'oublions.
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Nankin

À l'occasion d'un procès au Japon, l'auteur nous fait vivre la période de l'invasion de Nankin (décembre 1937) par les troupes japonaises, jusqu'au mois de février qui suit : un massacre de 300000 chinois, qu'on peut qualifier de génocide. Cette histoire est évidemment très dure, les épisodes sont parfois insoutenables d'horreur. L'invasion de la Chine par les Japonais, depuis la Mandchourie a de toute façon été impitoyable, comme si le niveau du différent sino-japonais surpassait toute l'histoire de ces deux peuples et justifiait les exactions purement inhumaines. Le comportement des agresseurs, les actions des soldats sont liés au contexte et à l'environnement et l'auteur ne juge pas les soldats mais l'armée et son encadrement. À noter aussi la présence des nazis dans Nankin qui accueillent les réfugiés civils chinois : le jeu avec l'armée japonaise, alliée, est on ne peut plus cynique. Le monde observant cette invasion peut ainsi assister au caractère "charitable", du sauveur allemand...



Il convient de lire en complément L'histoire deSayo qui se déroule après la défaite japonaise : ce sont des Japonais coincés en Chine qui subissent cette fois-ci la haine et la vengeance des Chinois. Le niveau d'horreur est tout à fait comparable.

À l'heure actuelle, les relations sino-japonaises sont toujours tendues et marquées par cette période. Les manuels d'histoire révisionnistes japonais sont dénoncés par les autorités chinoises, tout comme l'histoire officielle chinoise post-1945 par les Japonais...



Ces deux œuvres, Nankin et L'histoire de Sayo arrivant chez nous à quelques mois d'intervalle ont énormément de raisons valables d'être publiées et d'être lues : devoir de mémoire, diffusion au grand public grâce au support de la BD, rôle de la justice indépendante des pouvoirs...



Concernant Nankin, il est juste dommage que le dessin soit parfois inabouti, faiblement contrasté. Cherchant à forcer l'expressivité des visages, il les rend souvent grimaçant, caricaturant le manga, mais cela n'apporte rien à l'histoire.
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Histoire de France en bande dessinée, tome 7 ..

« Charlemagne, la construction d'un empire » est le premier volume de la série Histoire de France en bande dessinée, lancée cette année par Hachette collection.

Chaque mois, c'est un personnage emblématique de l'histoire de France qui nous est présenté. Le principe n'est pas nouveau mais n'ayant pas eu connaissance des collections antérieures, je me suis laissée tenter par celle-ci.

Les illustrations sont très jolies (j'aime beaucoup la couverture !) et en plus d'une histoire détaillée et agréablement racontée, il y a quelques notes explicatives ainsi qu'une chronologie pour mieux se répérer.



Bref, une manière agréable de réviser son histoire via la bande dessinée !
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 2 : Allian..

J'ai donc retrouvé avec intérêt les aventures de la Reine des pirates de Chine qui réalise cette fois l'unification des flottes de pirates avant de ridiculiser purement et simplement la flotte impériale chinoise.

La patte du dessinateur est toujours là, la fluidité narrative parfois un peu moins. Je suis toujours un peu circonspect sur les BD qui cherchent à résumer des actions vastes et globales (comme ici la mise en place d'un vaste réseau d'informateurs) en quelques cases, et on y voit dès à présent les prémices de ce qui va à mon avis se confirmer par la suite : la contraction de l'histoire et la non-exploitation de certains arcs narratifs. Certes, il est agréable qu'une série de BD ne traîne pas en longueur pendant trente ans, mais il faudrait prendre garde à ne pas sombrer dans l'excès inverse.
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Voici une magnifique bande-dessinée qui propose une histoire intéressante qui surfe sur la mode de la piraterie. Shi Xiu est une pirate qui a vraiment existé au XIXème siècle. C'est donc en quelque sorte sa biographie qui est ici mise en dessins (romancée bien sur!). L'histoire est vraiment sympa, il y a des rebondissements, du suspens. Les personnages principaux sont intéressants. J'ai toutefois trouvé que le premier volume était meilleur. J'ai bien aimé le retournement de situation lorsque Shi Xiu, qui semble avoir une morale stricte (malgré le fait qu'elle travaille dans un bordel), décide de devenir elle-même pirate. J'ai trouvé que dans le volume 2 tout allait un peu trop vite : Shi Xiu est étrangement très vite acceptée en tant que chef pirate et elle mène ses troupes comme si elle l'avait toujours fait. De plus, l'arrivée de son fils adoptif est assez bizarre, on ne sait pas d'où il sort ni pourquoi il a été choisi. Cependant, les trois volumes se lisent rapidement et avec beaucoup de plaisir.



Pour ce qui est du dessin, il est vraiment magnifique ! Les couleurs chaudes attirent l'œil et les dessins foisonnent de détails.



Bref, c'est une bande-dessinée belle et intéressante. A lire !


Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 2 : Allian..

Récit de genre, ces épisodes renouent avec la grande aventure dans une esthétique de clichés parfaitement voulue et assumée.

Lire la suite sur bdsphere.fr
Lien : http://www.bdsphere.fr/2012/..
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Shi Xiu, Reine des pirates, tome 1 : Face à f..

Ce premier tome (Face à face), consacré à l'une des légendes de la piraterie asiatique au dix-neuvième siècle, est une belle réussite. Je découvre l'histoire de cette formidable héroïne et je n'ai qu'une seul envie : me ruer sur la suite, à paraitre en avril prochain.

Nick Meylaender fait des merveilles au niveau de la caractérisation de ses personnages, qui vont révéler leur valeur au fil des pages. Shi Xiu est belle, cultivée et intelligente. Mais elle sait manier d'autres armes, disons... plus mortelles !

Wu Qing Song réalise un premier album de tout beauté, avec des planches pleines de détails et des couleurs au diapason d'un scénario bourré d'actions.

Le tome 2, Alliances, sera publié le 20 avril prochain, toujours aux éditions Fei.
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