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Critiques de Niviaq Korneliussen (110)
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La Vallée des fleurs

Pour le mois de mai, @floflyy_ nous propose de la littérature lesbienne. 🌈

Niviaq Korneliussen nous invite au cœur de la jeunesse groenlandaise, et plus précisément dans cette épidémie de suicide qui touche le pays. Effectivement, on ne le sait pas obligatoirement mais le Groenland a le taux de suicide le plus élevé au monde et notamment chez les jeunes. Par exemple, la recension rapporte que pour le groupe 15-24 ans, les jeunes du Groënland ont des taux de suicide plus de 20 fois supérieurs aux taux mondiaux.



J’ai trouvé ce roman doux et extrêmement dur à la fois. On oscille entre la lumière et la noirceur. On se sent pris dans un engrenage duquel on ne sortira que bouleversé.



Il est divisé en 3 parties : « eux », « toi » et « moi ». Les en-têtes de chapitre sont numérotées de 45 à 0 sous forme de compte à rebours. Pour la première partie on a des informations sur des suicides (voir photo 7). Pour la deuxième partie ce sont des descriptions des réactions des proches suite aux suicides (voir photo 8). Puis on a des en-têtes un peu plus mystérieuses qui traduisent les états d’âme du personnage principal (voir photo 9).



C’est un roman dépaysant, qui nous plonge dans des paysages somptueux du Groenland ainsi que dans la rudesse du pays.
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La Vallée des fleurs

Une lecture en demi-teinte qui m'a interrogé tout au long de sa découverte. J'ai beaucoup aimé le premier chapitre "Eux" avec des titres plus que percutants, une longue litanie de morts violentes dont le lecteur pense découvrir au fil des pages plus d'éléments. Les deux autres parties consacrées à l'accompagnement du deuil de la compagne de la narratrice puis à l'insistance de la mort venant gratter d'une manière plus incisive dans sa vie m'ont complètement perdue. J'ai l'impression d'avoir lu une somme de morceaux de vie, de courts passages introspectifs, des sortes de fulgurances douloureuses sans réellement comprendre le sujet même du livre. J'ai erré péniblement dans le roman, allant de 20 pages en 20 pages m'émouvant devant certaines descriptions de paysages, de tableaux de famille mais trop d'ellipses et de non-dits entourent cette écriture et sa rythmique. Je dois manquer de codes culturels pour vraiment apprécier la portée d'un tel texte qui demeure abstrait sans avoir un attrait réel à mes yeux.

Quel dommage !
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La Vallée des fleurs

Un roman inhabituel, voire dérangeant.

Les causes de cela ? Une écriture un peu hachée, déstructurée. Cela est-il un reflet du style de l'auteur ou une volonté de ce dernier pour illustrer quelque chose où rien n'est fluide, où tout semble... déstructuré, la narratrice comme la société ? Il est également possible d'interpréter cette déstructuration comme celle entre la narratrice et la société. Le personnage principal dont on ne connaître jamais le nom ni vraiment beaucoup de choses à son sujet est incapable de trouver sa place que ce soit au fin fond du Groenland d'où elle vient que dans une grande ville du Danemark.



Un point quand même semble ne pas poser de problème : son homosexualité qui semble admise par ses proches, ses amis comme la société. Peut-être est-ce là un des aspects de cette société. De même la façon de mettre au même niveau de langage les relations sexuelles et la prise d'une tasse de café est peut-être un reflet de cette société, même si elle semble prendre moins de café que d'avoir des relations avec son amie.



Très surprenant également l'en-tête de chaque chapitre d'une partie du livre commençant par l'annonce d'un suicide et dont on ne parle plus par la suite. Est-ce là une façon de montrer que le suicide est une composante importante de la société ? Est-ce là une façon de montrer que c'est une obsession du personnage principal alors qu'il ne semble quand même pas proche de ce geste ?



Difficile de tirer une conclusion précise de ce récit probablement parce qu'il nous apporte un regard sur une société différente de la nôtre et dont on ne connaît ni les us ni les codes.



Le personnage principal apparaît à la recherche de beaucoup de choses mais essentiellement de lui-même. Elle recherche un absolu dont elle ignore la consistance. Même dans sa relation amoureuse elle ne sait pas si elle aime sa partenaire ou pas.

Est-ce donc une personne psychologiquement malade ou le reflet d'un mal être d'une partie des membres de cette société ?

Quelle est la raison de cette attirance morbide vers cette vallée qui n'est autre qu'un cimetière ? Je n'ai pas compris la symbolique, l'intention de l'auteur avec cette vallée. Faut-il y voir l'absolu que rechercher la narratrice ? Une solitude, un paysage grandiose et la mort ?



Tout apparaît plutôt confus et je retrouve là ce que j'ai déjà rencontré dans le cinéma de ces pays très au nord. Je le prends donc comme un reflet de cette société. Cela expliquerait l'absence de prénom de la narratrice. Elle n'est pas réellement une personne mais la personnification de la société qui perle à travers cette personne. Une liberté de moeurs mais un mal être à vivre, une absence de vision sur l'avenir, de projection.

On y trouve aussi ce qui explique peut-être cela pour partie : les tensions entre les personnes originaires de différentes régions



Je n'ai pas pris un réel plaisir à la lecture mais je ne me suis pas ennuyé et j'en ressors quand même plus riche. Ce n'est donc pas une mauvaise lecture.

4 * pour l'intérêt

3 * pour le plaisir de lecture

Dans un premier temps je pensais déposer (abandonner) ce livre dans une boîte à livre et, après réflexion, je vais le proposer à certains contacts adeptes de littérature.
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Homo sapienne

" Les Groenlandais de souche estiment qu’il faut renouer avec la culture ancestrale inuite, celle des tatouages sur le visage, celle de la chasse, de la pêche. Or, beaucoup de personnes, et surtout les jeunes, n’arrivent pas à s’identifier à cette conception monolithique de la culture groenlandaise parce qu’ils sont autant Groenlandais que Danois, parce qu’ils ne parlent plus le groenlandais [une langue inuite], parce qu’ils sont influencés par d’autres cultures, parce qu’ils veulent s’ouvrir au reste du monde plutôt que se replier sur eux. Nous n’arrivons pas à choisir ce que nous voulons être et l’on finit par se sentir étranger sur le territoire du Groenland, tout comme sur le territoire danois. "

Cette déclaration de Niviaq Korneliussen rend compte du malaise d'une jeunesse urbaine groenlandaise qui ne se reconnaît pas dans le discours nationaliste ambiant et qui cherche sa place dans le monde.



Cette jeunesse qui revendique une tolérance identitaire se bat également contre les tabous autour de la sexualité et la jeune autrice de ce roman porte un discours queer et féministe qui a dépassé les frontières du Groenland.

Dans ce roman choral, elle met en scène les métamorphoses croisées de cinq jeunes (deux lesbiennes, un homosexuel , une bisexuelle et une transsexuelle)  qui vont faire éclater les préjugés en assumant une sexualité différente.



Le premier portrait est celui de Fia qui vit à Nuuk, capitale du Groenland, avec Piitaq, un compagnon attentionné mais qui ne lui apporte pas le bonheur espéré. Elle décide alors de le quitter pour se mêler à des fêtes interminables où la consommation d'alcool est effrénée.

La découverte de nouveaux partenaires ne suffit pas à la satisfaire, ce que Niviaq Korneliussen exprime sans le moindre artifice, utilisant une langue crue et singulière, mélange de français et d'anglais pour la traduction mais initialement en groenlandais, danois et anglais.

"Fièrement, il exhibe sa foutue queue-saucisse. Je pense : Is that something to be proud of ? Je ne peux rien dire de bon de notre aventure, et puisqu’il est tellement saoûl, je ne simule même pas mon orgasme, comme je l’ai si bien appris."



L'excellente préface qui présente le roman fait l'éloge d'une écriture qui utilise divers modes de communication ( narration classique, réseaux sociaux, téléphone, lettres, journal intime) pour exprimer les tensions d'une génération qui cherche à se libérer d'une pression sociale et politique.

Elle compare également la prise de risque nécessaire pour chacun s'il veut trouver son identité à la prise de risque d'un monde colonisé pour s'affranchir de son passé.



" On est Groenlandais quand on est alcoolique, on est Groenlandais quand on bat son conjoint, on est Groenlandais quand on maltraite des enfants, on est Groenlandais quand on a été victime de maltraitance comme enfant, on est Groenlandais quand on a pitié de soi-même, on est Groenlandais quand on a peu d’estime de soi ", déclare Inuk, l'un des personnages.

Cette critique virulente de ses compatriotes s'accompagne d'une injonction à prendre ses responsabilités : " Cesse de t'apitoyer comme ça sur toi-même, tu n'es pas à plaindre. Enough of that postcolonial piece of shit."



La corrélation entre ces deux formes d'auto-apitoiement, au niveau national comme au niveau individuel, révèle une lucidité rare chez cette autrice qui avait 23 ans lorsqu'elle a écrit ce livre. Son analyse politique trouve écho dans les conditions de grande pauvreté d'une partie de la population chez qui l'alcoolisme, la violence, l'inceste et le suicide représentent un taux important.

Ainsi les personnages du roman ont été victimes de ces situations dès l'enfance et, malgré un sentiment de culpabilité ou de dépréciation, tentent d'échapper à une forme de fatalisme en trouvant leur propre identité.



Dans la peinture de cette jeunesse connectée qui vit au rythme des Foo Fighters ou de Rihanna et qui a souvent la gueule de bois, il y a aussi le désir de ne plus se satisfaire d'une hétéronormativité trop restrictive et la tentation pour chacun de trouver sa voie, et surtout le bonheur. La décision de la sœur de Sara de donner un prénom épicéne à son bébé témoigne d'une évolution dans l'approche de la question du genre.

La conclusion n'est sans doute pas aussi originale que ce court roman , mais semble-t-il plutôt universellement partagée.

"Je pense que la vie contient beaucoup de défis, mais que les petits miracles de l'amour vaincront toujours."

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La Vallée des fleurs

Livre touchant qui nous entraîne dans la vie difficile des habitants du Groëland. La drogue, la violence, le manque de ressources et finalement la violence du suicide font partie du quotidien.



Moments lumineux et obscurs dans la vie de la protagoniste qui recherche le bonheur mais est envahie par le mal de vivre et une profonde solitude. Malheureusement, malgré la tristesse ressentie tout au long de la lecture, je n'ai pas été touchée par les émotions vécues par le personnage principal, écriture un peu froide, détachée.



Lecture difficile mais très instructive et suscitant une prise de conscience sur la vie difficile dans certains milieux.
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La Vallée des fleurs

L’autrice nous plonge dans un récit captivant dans les profondeurs de l'expérience humaine, en explorant les thèmes de la solitude, de la différence et de l'identité à travers le parcours d'une jeune Groenlandaise vivant au Danemark pour ses études. L'autrice réussit brillamment à mettre en lumière les défis complexes de l'adaptation à un nouvel environnement culturel, ainsi que les préjugés et les difficultés de communication auxquels l'héroïne est confrontée.

Le récit prend une tournure inattendue lorsqu'il se déplace vers le Groenland, abordant des sujets poignants tels que le suicide et la quête d'identité de l'héroïne. L'utilisation d'un style d'écriture moderne ajoute une profondeur supplémentaire à l'histoire, même si certaines répétitions et la monotonie syntaxique peuvent être un peu fatigantes.

Cependant, malgré ces petits défauts, la richesse de l'histoire et la manière dont elle explore les relations entre le Danemark et le Groenland en font une lecture assez plaisante. L'autrice aborde avec une radicalité, une crudité et une hypersensibilité remarquables les questions d'identité, d'amour, de solitude et de liberté. Le récit oscille entre moments drôles et moments empreints de malaise, mêlant habilement la noirceur et la lumière pour créer un équilibre précaire mais profondément captivant.

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La Vallée des fleurs

J'avais réservé ce livre, parce que son autrice est Inuit du Groenland et que je ne connais pas du tout.

Trigger warning: ce roman traite du suicide, en particulier chez les descendants autochtones, dont le Groenland détient semble t'il le record par habitant, et l'exploration d'une partie de ses causes. C'est fort et brutal.

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Homo sapienne

Une découverte et un premier roman pour l'auteure groenlandaise, une lecture atypique, originale, acide et incisive. Ce titre fait partie du prix des lecteurs étranges lectures 2024. Je l'ai beaucoup apprécié pour ce qui est décrit sur la conditions féminines, les relations amoureuses des jeunes groenlandaises et groenlandais et leur soif de liberté. Ici l'environnement glacial n'est pas dans le paysage mais bien dans le cœur de certains, cinq jeunes vont se livrer à nous.



Cinq histoires humaines percutantes qui nous sont données par la voix de ces jeunes en manque de reconnaissance quant à leurs recherches d'identités. Un récit jeune, dynamique, sans fioriture. Les écrits sont mêlés habilement tantôt en anglais, en danois, en conversations par smartphone et hashtag, ce qui en fait son originalité et une première pour de la littérature groenlandaise. Un roman coup de poing, authentique, on aime beaucoup ou pas du tout, j'ai adoré.



Un récit qui nous sort du contexte habituel des livres du grand Nord, une autrice qui je l'espère percera dans ce domaine au niveau des jeunes mais aussi des adultes qui restent ancrés dans un passé sans vie. À lire absolument!


Lien : https://passionlectureannick..
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Homo sapienne

Une très belle découverte !



Un roman assez court, raconté à la première personne par cinq personnages successifs autour plus ou moins du même événement, en somme, ou en tous cas, autour du même thème, l'orientation sexuelle, le genre, l'identité sexuelle.



D'abord, c'est Fia qui prend la parole. Elle n'en peut plus de vivre avec son copain, et finit par le quitter, pour s'installer chez Arnaq, la meilleure amie de son petit frère qui accepte de l'héberger. Fia va découvrir qu'en fait elle aime les femmes, et tomber amoureuse de Sara.



Ensuite, c'est le frère de Fia, Inuk, qui prend la parole alors qu'il vient de s'enfuir du Groenland pour se réfugier au Danemark après avoir vu sa sœur embrasser Sara, mais aussi après que Arnaq l'ait trahi et raconté à tout le monde les tentatives de séduction de Mikki, un politique en vue, à son encontre.



Puis c'est Arnaq, qui s'en veut d'avoir trahi son ami, et décrit sa vie à la dérive, accro comme elle l'est à l'alcool, et amoureuse d'Ivik, l'amie de Sara.



Puis Ivik, qui a peur que Sara la trompe, qui ne supporte pas qu'elle la touche, et qui finira par provoquer la rupture en la trompant avec Arnaq.



Et enfin Sara, qui comprend ce qui cloche avec Ivik et va réussir à lui en faire prendre conscience, grâce au bébé que sa sœur vient de mettre au monde…



Si j'ai été un peu (ok, beaucoup !) agacée par les phrases inopinément en franglais bizarre et les retranscriptions de SMS et de mails, j'ai été très intéressée par les problématiques que traversent ces jeunes gens, problématiques universelles, on est d'accord, mais tout de même, il m'a semblé, exacerbées par la "promiscuité" du Groenland.



Une lecture qui soulève bien des interrogations.
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La Vallée des fleurs

Un roman apre et difficile sur le parcours chaotique d'une jeune groelandaise qui - persuadée que son avenir n'est pas dans sa terre natale, part fait ses études au Danemark, laissant ses parents, a priori sans regrets, et son nouvel amour. Quand celle ci lui apprend que sa cousine, âgée de 17 ans, vient de se suicider et qu'elle part dans sa famille pour l'enterrer. Saisie, celle dont on ne connaitra jamais le prénom, décide de revenir au Groenland pour assister son amie. Se croyant solide, elle se rend compte qu'elle est plus fragile qu'elle ne croyait quand elle va chercher à comprendre comment une jeune fille de 17 ans peut se donner la mort sans que personne ne l'aide, malgré des appels au secours sous forme de tentatives. Et de façon plus générale, pourquoi le taux de suicides des jeunes dans sa région est il si élevé...

Par moment, très cru dans sa description de l'amour et du sentiment amoureux, et à d'autres très dur dans la descente aux enfers d'une jeune fille qui semblait avoir atteint une certaine normalité, vivant dans une famille aimante, homosexuelle acceptée par tous, mais trainant une mélancolie tenace et impossible à combattre.

Ce n'est pas une lecture facile non dans la difficulté du style mais dans l'apreté de l'intrigue. Il faut s'accrocher et ce n'est pas facile. Difficile de juger ce cri primal. Si ce n'est qu'il faut qu'il s'exprime...
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Homo sapienne

Dans mes cours de droit international au Danemark, nous évoquions le Groenland en ces termes : « autonome, mais pas souverain ». Dix ans plus tard, je me souviens encore de cette formulation étrange, mais aussi de la sensation de marcher sur des œufs, de la manière faussement objective dont la prof commentait les visites officielles entre les deux pays, les cas pratiques réguliers sur le sujet…



Il ne sera pourtant pas du tout question de géopolitique dans ce livre. Niviaq Korneliussen le dit : « enough of this postcolonial piece of shit! ». L’autrice a voulu écrire le roman qu’elle aurait voulu lire elle-même et qu’elle n’a pas trouvé dans la littérature groenlandaise. Nous suivons donc cinq jeunes adultes : Arnaq, Sara, Inuk, Fia et Ivinnguaq. Ils•elles font la fête jusqu’au bout de la nuit, cherchent du taff, tombent amoureux•ses, ont du désir, se questionnent sur leur identité de genre ou leurs préférences s3xu€lles. En somme, ils•elles vivent leurs vies, et tentent de composer avec leurs traumas (⚠️ mention d’inc3st€). Comme tous•es les jeunes de leur âge, ils•elles mêlent groenlandais, danois et anglais dans leur langage quotidien : la version traduite est donc rédigée dans un délicieux franglais, vous voilà prévenus•es !



Ce roman a été une vraie claque littéraire pour moi. D’abord par son style si net, si tranché, qui m’a happée dès le début. Ensuite, parce que le jonglage linguistique et l’ajout de conversations sms ancrent ce roman dans une génération, qui est aussi la mienne. Les personnages, tous•tes attachants•tes, nous sont si proches malgré l’éloignement géographique, que la portée universelle de ce texte est flagrante.



L’autrice a donc atteint son but : je suis sûre de ne pas être la seule lectrice à avoir eu l’impression qu’Homo sapienne est, pour moi aussi, le roman que j’ai toujours rêvé de lire. Une claque, je vous dis !
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La Vallée des fleurs

Soyons honnêtes, il y a peu de personnages de femmes Inuit dans la littérature, et peut-être aussi peu d’autrices Inuit. C’est donc avec une réelle impatience que j’attendais la sortie de "La Vallée des fleurs" de Niviaq Korneliussen qualifié de "texte à la sensibilité épidermique" par le journal Le Monde. Dans une langue tantôt poétique tantôt crue, nous découvrons la narratrice, dont nous ne savons rien si ce n'est qu'il s'agit d'une jeune femme étouffée par sa famille et son Groenland natal. Sa seule source de bonheur semble être son histoire d’amour avec une certaine Maliina et la porte de sortie que lui offrent ses études qu’elle doit poursuivre au Danemark.



Ce roman nous livre un témoignage des étranges relations qui lient le Danemark au Groenland entre fantasme d’exotisme, racisme permanent, provocations mutuelles... J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour la narratrice qui peine à trouver sa place parmi ses proches au Groenland tout autant qu’au milieu de ses camarades danois à l’université. Après une première impression de soulagement lorsqu’elle décrit la sensation de "perdre 5 kilos" dès qu'elle s'éloigne de sa famille, je me suis inquiétée de savoir si elle n’allait pas finir par complètement disparaître...



Avec la même conviction que l’activiste et chanteuse Inuit Shina Novalinga, Niviaq Korneliussen se dresse pour donner une voix à la culture groenlandaise : les tatouages inuit (p. 25-26), les tupilaks (p. 38), les qivittoq (p. 70), la langue autochtone qu'elle égrène dans son texte... Avec honnêteté et violence, elle nous emporte à ses côtés dans ce livre sur la dépression et sa complexité, sur les chiffres terrifiants des suicides au Groenland et sur l’absence d’accompagnement, sur la difficulté d'appartenir à la communauté queer.
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La Vallée des fleurs

Je suis tombé sur ce livre d'une manière complètement aléatoire. Je ne me doutais pas que pour deux euros dans un cash converters, j'allais découvrir l'une de mes meilleures lectures contemporaines de l'année. Entre les décors du Groenland, un pays où le taux de suicide frôle le plafond et un personnage principal complètement perdu, nous nous enfonçons dans une histoire tant poisseuse que poétique. J'ai énormément annoté mon exemplaire et je n'ai plus qu'une seule envie : lire d'autres textes de l'autrice.
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La Vallée des fleurs

Roman qui nous fait découvrir les paysages majestueux du Groenland qui nous cachent bien des choses. Le Groenland est une île qui fait partie du Danemark. Au 1er janvier 2023 la population ne s’élevait qu’à 56 609 habitants. Le taux de suicide y est le plus élevé au monde … ce qui équivaut en moyenne à un habitant sur mille. Plusieurs enfants sont victimes de violence et d’abus sexuel. Là-bas, l’alcool et la drogue font partie du quotidien.



Chaque chapitre de la première partie du roman commence par un titre relatant un suicide … ce qui est une vraie claque!



“Femme. 27 ans. Empoisonnement. A avalé un mélange de pilules dans la maison de ses parents.”



À travers ces chapitres on suit une jeune femme inuite qui vient de terminer ses études à Nuuk et qui ira continuer sa scolarité à l’université d’Aarhus au Danemark. Arrivée sur le continent, elle peine à s'adapter à cette nouvelle vie, commence la mélancolie. Un événement qui a touché la famille de sa copine Maliina la rappelle à Tasiilaq une ville à l’est du Groenland. La beauté de l’endroit brise quelque chose en elle …



Excellent roman, mais d’une tristesse …

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La Vallée des fleurs

Après avoir lu quelques romans japonais très positifs, je me retrouve dans un univers très très différent. Ce roman se passe au Groenland. , L'héroïne est une adolescente lesbienne qui part au Danemark pour étudier à l'université. Elle tente de s'intégrer mais a du mal avec la langue et la mentalité. Lorsque Maliina, sa petite amie, apprend le suicide de sa cousine, elle part la soutenir pour la sépulture.

Un style assez cru, des personnages perturbés. Ce roman est aussi une réflexion sur le taux de suicide très élevé au Groenland. Un roman dépaysant mais sombre, très sombre.
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Homo sapienne

Je voudrais avant tout insister sur la pertinence de la préface : contrairement à certaines livres où elle mériterait d'être en postface, ici elle est bien amenée et surtout essentielle pour bien saisir ce qu'on va y trouver et comment ce livre a été pensé. J'ai été ravie de découvrir un livre "tranches de vie" d'un pays différent. Parce que finalement, quand on lit un livre d'une nationalité un peu "exotique", on s'attend à toujours trouver un récit sur la vie de "l'autre" avec des us et coutumes. Ici l'autrice rappelle que les problématiques sociétales peuvent se rejoindre d'un pays à l'autre.



Je me suis beaucoup attachées à Fia et Sara, Inuk m'a beaucoup touché et bien que j'ai apprécié les histoires d'Arnaq et Ivik, ces deux personnages m'ont posé problème dans leur comportement (mais je les trouve en revanche très réalistes et elles m'ont parlé). Ces 5 personnages ont en commun de se chercher, sur qui ils sont, et ce qu'ils veulent mais certains ont besoin et font le mal autour d'eux et à eux-mêmes. Je trouve que l'autrice a été très avisée de présenter des personnages si différents et de montrer qu'un situation peut-être vécue de manière diamétralement opposée.



J'ai adoré l'intrigue qui est reprise par 5 points de vue différents. Finalement, on se retrouve à repasser les mêmes périodes chronologiques dans la tête des différents personnages et comme c'est bien fait comme là, c'est un choix narratif qui paye. D'ailleurs, j'ai trouvé l'ordre des personnages très judicieux : celle qui se découvre complètement avec peu de bienveillance pour elle-même mais beaucoup envers les autres (et qui est ouverte aux questions du genre et du sexe), celui qui refoule ses désirs et projette sa frustration sur une autre, celle qui sombre complètement et n'arrive plus à s'en sortir mais se comporte tellement mal envers les autres qu'ils n'ont pas le courage de l'aider, celle/celui qui est traumatisé.e sans en comprendre la raison et qui cherche à rentrer dans un "moule" plutôt que de comprendre ses problèmes, celle qui se sent en insécurité mais tente d'être ouverte aux autres et de les aider malgré la douleur qu'elle ressent. Le pic étant au milieu, la boucle est bouclée.



J'ai beaucoup aimé la narration et le style de l'autrice. Tout ce qui est conversations sms/mails et #, ainsi que l'inclusion de phrases en anglais, permettent de rendre le propos très vivant et de le calquer sur notre vie actuelle ce qui rend le texte très accessible à la lecture.



J'ai été très emballée par ce livre et j'ai trouvé les questionnements d'identité et de sexe parfaitement amenés parce qu'ils sont dénudés de "grandes interrogations". Et finalement, il montre à quel point l'identité et la sexualité sont des domaines complexes que l'on appréhende pas forcément en étant adolescent.e, que le parcours peut-être un peu long et chaotique pour se trouver et vivre pleinement.
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Homo sapienne

Plus que les questions de genre, ce roman trouve tout son intérêt dans la manière dont il nous dépeint la difficile relation des jeunes groenlandais à leur propre pays, leur propre identité et leur histoire. Comment parvenir à rester soi quand on en a été privé des années, tout en se tournant vers le monde ?

Les débuts d'une future grande voix, à n'en point douter.
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Homo sapienne

J’ai bien aimé ce roman qui décrit le quotidien d'une bande de jeunes du Groenland, qui sont en quête d'identité... Un roman qui nous parle d'amitié, d'amour, de recherche de soi, de trahisons, de fuites... J’ai enlevé 1,5 point car à certain moment j’étais perdu au niveau des personnages mais également durant les paragraphes où c’est écrit en anglais et donc que j’avais du mal a comprendre … Mais a part ça c’est une lecture cool !



Ce livre nous raconte l’histoire de 5 jeunes vivant a Nuuk la capitale du Groenland et qui mêlent leur voix pour raconter ce qui jusqu’à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre qu’elle aime les femmes , Ivik comprend qu’il est un homme, Arnaq et Inuk pardonnent, et Sara choisit de vivre. Sur « l’île de la colère », où les tabous lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs.



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Homo sapienne

Un gros coup de coeur. J'ai aimé le style roman chorale moderne. Chaque chapitre représente un personnage différent et le style est différent à chaque fois.



À mon avis, la force de l'autrice est sa capacité à expliquer la psychologie des personnages avec subtilité. On ne s'attarde pas sur les traumas d'enfance et leur problématique actuelle, même si elle les mentionne. Ces personnages ne se définissent donc pas par leur trauma, mais on voit bien l'impact de ceux-ci sur leur personnalité et leur choix.



Un roman sur la construction identitaire des différents personnages. Un roman qui se lit rapidement et qui a un ton juste et précis. Je lirais certainement d'autres livres de cette autrice.
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Homo sapienne

À travers les 5 chapitres de ce petit livre on accompagne tour à tour 5 jeunes groenlandais en questionnement sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Ce fut pour moi une lecture en demi-teinte.



D'abord, si j'ai beaucoup apprécié la démarche de représentation et d'inclusivité de l'autrice j'ai trouvé que certaines thématiques étaient abordées trop rapidement et maladroitement, notamment la transidentité, les traumatismes et la dépression, certains raccourcis sont assez simplistes et clichés.



Un message m'a particulièrement touché, à la fin du chapitre d'Inuk, pour le reste je n'ai pas du tout réussi à entrer en empathie avec les personnages. Ils m'ont tous beaucoup agacée : leurs réactions disproportionnées, leur manque de communication, le fait qu'ils soient très centrés sur eux-mêmes et passent leur temps à s'apitoyer sur leur sort, j'ai aussi trouvé le ton global assez mélodramatique et manquant d'authencité.



Enfin, j'ai beaucoup aimé le style de l'autrice qui jongle avec facilité entre le langage oral et un style beaucoup plus travaillé voire poétique. Je trouve que les différents formats (journal intime, lettres, SMS, hashtags) apportent vraiment du relief à l'histoire notamment dans les interactions entre les personnages, dans les nuances entre rôle social et intériorité, et dans ce jeu entre oralité, vulgarité et langage plus soutenu. De plus la préface était passionnante ! Très éclairante sur la démarche de l'autrice et, si on a peu d'informations sur le Groenland dans ce roman, le peu que l'on a sur le mode de vie sont très intéressantes.
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