AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Octave Mirbeau (515)


Il y a toujours de l'insolence et de la distance dans la bonté des heureux.
Commenter  J’apprécie          106
Octave Mirbeau
Les chiens qui ne savent rien, comprennent ce que nous disons, et nous, qui savons tout, nous ne sommes pas encore parvenus à comprendre ce qu'ils disent
Commenter  J’apprécie          100
En général, nous appelons "Utopies" des choses qui ne sont point encore réalisées et dont notre pauvre et faible esprit ne peut même concevoir la réalisation future.
Rien ne satisfait notre paresse et notre engourdissement mental, rien n'endort nos terreurs d'hommes ayant la haine du changement et la crainte du mieux, comme ce mot "d'Utopie" !
"Utopie" !
Mot magique et qui semble à jamais nous garder des révolutions !
Avant qu'il ne fonctionnât, le suffrage universel était, lui aussi une "Utopie" !
Les chemins de fer, toutes les féeries de l'électricité, toutes les conquêtes de la vie moderne ..."Utopies" également !
Tout ce qui fait partie aujourd'hui de notre mécanisme social et que nous jugeons, pourtant bien insuffisant à nos besoins nouveaux, tout cela était autrefois une "Utopie" ...
Commenter  J’apprécie          100
… cette tristesse et ce comique d’être un homme. Tristesse qui fait rire, comique qui fait pleurer les âmes hautes.
Commenter  J’apprécie          100
Et sur les lèvres et dans les yeux de Joseph erre un sourire effrayant qui, véritablement, a des lueurs courtes, rapides de couteau. Je crois que cet homme est le diable...
Commenter  J’apprécie          100
Il ne faudrait jamais réfléchir sur l'amour. Comme l'amour est triste, au fond ! Et qu'en reste-t-il ? Du ridicule, de l'amertume, ou rien du tout...
Commenter  J’apprécie          100
Octave Mirbeau
Le ridicule n'existe pas : ceux qui osèrent le braver en face conquirent le monde.
Commenter  J’apprécie          100
Plus bête que bête, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher, et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit.
Commenter  J’apprécie          100
« Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens. »
Commenter  J’apprécie          100
Un peuple n'est pas grand seulement par ses armes, il est grand surtout par ses arts... Par sa science... Les conquêtes pacifiques de la science servent plus la civilisation que les conquêtes.
Commenter  J’apprécie          91
Ce qu'il y a de sublime, vois-tu, dans les vers, c'est qu'il n'est point besoin d'être un savant pour les comprendre et pour les aimer...au contraire... Les savants ne les comprennent pas et, la plupart du temps, ils les méprisent parce qu'ils ont trop d'orgueil... Pour aimer les vers, il suffit d'avoir une âme...une petite âme toute nue, comme une fleur... Les poètes parlent aux âmes des simples, des tristes, des malades... et c'est en cela qu'ils sont éternels... Sais-tu bien que, lorsqu'on a de la sensibilité, on est toujours un peu poète?
Commenter  J’apprécie          90
Je sais aussi, par expérience, qu'il n'y a que les gens malheureux pour mettre la souffrance des humbles de plein pied avec la leur... Il y a toujours de l'insolence et de la distance dans la bonté des heureux !....
Commenter  J’apprécie          90
C'est un homme de taille moyenne, très laid, d'une laideur comique d'Anglais, et dont le nez démesurément long a des courbes doublement royales et qui oscillent entre la courbe sémitique et la courbe bourbonienne... Les lèvres, très courtes et retroussées, montrent, entre les dents gâtées, des trous noirs. Son teint s'est éclairci dans la gamme des jaunes, relevé aux pommettes de quelques hachures de laque vive. Sans être obèse, comme les majestueux cochers de l'ancien jeu, il est maintenant doué d'un embonpoint confortable et régulier, qui rembourre de graisse les exostoses canailles de son ossature. Et il marche, le buste légèrement penché en avant, l'échine sautillante, les coudes écartés à l'angle réglementaire. (p432)
Commenter  J’apprécie          91
Cette tristesse et ce comique d'être un homme . Tristesse qui fait rire, comique qui fait pleurer les âmes hautes .
Commenter  J’apprécie          90
Prendre quelque chose à quelqu'un et le garder pour soi, c'est du vol-- prendre quelque chose à quelqu'un et le repasser à un autre en échange d'autant d'argent qu'on peut, ça c'est du commerce .
Commenter  J’apprécie          90
L’adoration du million !… C’est un sentiment bas, commun non seulement aux bourgeois, mais à la plupart d’entre nous, les petits, les humbles, les sans le sou de ce monde. Et moi-même, avec mes allures en dehors, mes menaces de tout casser, je n’y échappe point… Moi que la richesse opprime, moi qui lui dois mes douleurs, mes vices, mes haines, les plus amères d’entre mes humiliations, et mes rêves impossibles et le tourment à jamais de ma vie, eh bien, dès que je me trouve en présence d’un riche, je ne puis m’empêcher de le regarder comme un être exceptionnel et beau, comme une espèce de divinité merveilleuse, et, malgré moi, par delà ma volonté et ma raison, je sens monter, du plus profond de moi-même, vers ce riche très souvent imbécile et meurtrier, comme un encens d’admiration… Est-ce bête ?… Et pourquoi ?… pourquoi ?
Commenter  J’apprécie          90
Hormis sa folie antisémite, qui dénote, chez Joseph, une grande violence et le goût du sang, il est plutôt réservé sur toutes les autres choses de la vie. Il est même impossible de savoir ce qu’il pense. Il n’a aucune des vantardises, ni aucune des humilités professionnelles, par où se reconnaissent les vrais domestiques ; jamais non plus un mot de plainte, jamais un débinage contre ses maîtres. Ses maîtres, il les respecte sans servilité, semble leur être dévoué sans ostentation. Il ne boude pas sur la besogne, la plus rebutante des besognes.
Commenter  J’apprécie          90
À l'égard de Joseph, mes sentiments sont tout autres. Joseph a pris possession de ma pensée. Il la retient, il la captive, il l'obsède… Il me trouble, m'enchante et me fait peur, tour à tour. Certes, il est laid, brutalement, horriblement laid, mais, quand on décompose cette laideur, elle a quelque chose de formidable qui est presque de la beauté, qui est plus que la beauté, qui est au-dessus de la beauté, comme un élément.
Commenter  J’apprécie          90
Il y a de quoi s’irriter d’avoir roulé, depuis la frontière, sur d’infâmes pavés, sur d’immenses vagues de pavés, d’avoir traversé le Borinage noir et fumant au soleil, avec des éclats de métaux, et qui, toutes les nuits, incendie la nuit de ses bouillonnements de forge et de ses flammes d’enfer, pour n’aboutir qu’à cette ville si parfaitement inutile, si complètement parodique : Bruxelles.
Bruxelles !
Vraiment, il est insupportable, et même un peu humiliant de se sentir dans cette capitale des sociétés de tramways du monde entier, reine de l’industrie des asperges précoces, des endives amères et des raisins de serre sans goût, quand Bruges en dentelles, Liège en acier, Louvain en prières, Gand d’autrefois, avec ses rues si anciennes, ses pignons peints, ses toits coloriés et tout ce que disent les façades de ses églises, tout ce que chuchotent les vieux murs au bord du canal ; quand les formidables quais d’Anvers, Mons où grouillent les gueules farouches, Charleroi et ses montagnes de crassiers que franchissent les petits chemins de fer aériens ; Furne où les processionnaires du Saint-Sang défilent, portant des croix de fer, lourdes comme leurs péchés, quand tout ce pittoresque, tout cet art, tout ce mouvement tragique du travail, tout ce tumulte de la Meuse et de l’Escaut, tout ce silence mortuaire des béguinages, tous ces souvenirs de kermesses et de massacres, ne sont qu’à quelques tours de pneus d’ici.
Et justement Bruxelles !
Enfin, j’y suis… Il faut bien que j’y reste, ne fût-ce que pour panser mes côtes meurtries et mes reins brisés par tant de ressauts et de cahots, sur ces routes de supplice…
Commenter  J’apprécie          92
La gouvernante ne m'avait pas plu au bureau ; ici, instantanément, elle me dégoûta et je lui trouvai l'air répugnant d'une vieille maquerelle. C'était une grosse femme, grosse et courte, courte et soufflée de graisse jaunâtre, avec des bandeaux plats grisonnants, une poitrine énorme et roulante, des mains molles, humides, transparentes comme de la gélatine. Ses yeux gris indiquaient la méchanceté, une méchanceté froide, réfléchie et vicieuse. À la façon tranquille et cruelle dont elle vous regardait, vous fouillait l'âme et la chair, elle vous faisait presque rougir.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Octave Mirbeau (2056)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Sur Le Royaume de Kensuké

A quelle personne le livre est-il écrit ?

1ere personne
3eme personne

13 questions
1288 lecteurs ont répondu
Thème : Le royaume de Kensuké de Michael MorpurgoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}