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Citations de Octave Mirbeau (515)


Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n'espèrent rien. Mais au moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit.
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- Si t'as faim, mange ton poing ... et garde l'autre pour demain ! ...
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Les moutons vont à l'abattoir .Ils ne disent rien, et ils n'espèrent rien . Mais, du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera . Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois . Il a fait des Révolutions pour cela .
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Ce n'est pas de ma faute si les âmes dont on arrache les voiles et qu'on montre à nu, exhalent une si forte odeur de pourriture .
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Il n’y a plus à douter. Joseph doit être une immense canaille. Et cette opinion que j’ai de sa personne morale, au lieu de m’éloigner de lui, loin de mettre entre nous de l’horreur, fait, non pas que je l’aime peut-être, mais qu’il m’intéresse énormément. C’est drôle, j’ai toujours eu un faible pour les canailles… Ils ont un imprévu qui fouette le sang… une odeur particulière qui vous grise, quelque chose de fort et d’âpre qui vous prend par le sexe. Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens.
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À chaque minute, en me montrant quelque chose, Madame me disait :
- Il faudra faire bien attention à ça, ma fille. C’est très joli, ça, ma fille… C’est très rare, ma fille… Ça coûte très cher, ma fille.

Elle ne pourrait donc pas m’appeler par mon nom, au lieu de dire, tout le temps : "ma fille" par ci… "ma fille" par là, sur ce ton de domination blessante, qui décourage les meilleures volontés et met aussitôt tant de distance, tant de haines, entre nos maîtresses et nous ?… Est-ce que je l’appelle : "la petite mère", moi ?… Et puis, Madame n’a dans la bouche que ce mot : "très cher". C’est agaçant… Tout ce qui lui appartient, même de pauvres objets de quatre sous, "c’est très cher". On n’a pas idée où la vanité d’une maîtresse de maison peut se nicher… Si ça ne fait pas pitié…, elle m’a expliqué le fonctionnement d’une lampe à pétrole, pareille d’ailleurs à toutes les autres lampes, et elle m’a recommandé :
- Ma fille, vous savez que cette lampe coûte très cher, et qu’on ne peut la réparer qu’en Angleterre. Ayez-en soin, comme de la prunelle de vos yeux…

J’ai eu envie de lui répondre :
- Hé ! dis donc, la petite mère, et ton pot de chambre… est-ce qu’il coûte très cher ?… Et l’envoie-t-on à Londres quand il est fêlé ?
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D'abord, la messe, c'est une sortie, une distraction, du temps gagné sur les ennuis quotidiens de la baraque... C'est surtout des camarades qu'on rencontre, des histoires qu'on apprend, des occasions de faire connaissance... Ah! si j'avais voulu, à la sortie de la chapelle des Assomptionnistes, écouter de vieux messieurs très bien qui m'en chuchotaient, à l'oreille, de drôles de psaumes, je ne serais peut-être pas ici, aujourd'hui!...
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Quand on veut de la gloire immédiate ou de l'argent il faut toujours venir après....après quelqu'un.Le génie sème et passe.L'habileté reste, attend et récolte.Balzac a semé, souvent sa semence fut bonne.Beaucoup, parmi ses affaires dont on riait ,d''autres, plus tard,les ont réalisées .Épilogue connu.
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Le boulevard était désert. Un grand silence s’appesantissait
sur la ville. Seules, les fenêtres des tripots luisaient, pareilles à des yeux de bêtes géantes, tapies dans la nuit.
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Qu'est-ce que vous voulez? On a peur... on est lâche... on n'a de courage que pour souffrir!
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C'est drôle, je garde ma fidélité à la nature bretonne...Je l'ai dans le sang. Aucune ne me paraît aussi belle, aucune ne me parle mieux à l'âme. Même au milieu des plus riches, des plus grasses campagnes normandes, j'ai la nostalgie de la lande, et de cette mer tragique et splendide où je suis née...
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Ce n'est pas de ma faute si les âmes dont on arrache les voiles et qu'on montre à nu, exhalent une si forte odeur de pourriture.
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Ce n'est pas de ma faute si les âmes, dont on arrache les voiles et qu'on montre à nu, exhalent une si forte odeur de pourriture.
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Il y a douze ans, ne sachant plus que faire et condamné par une série de malchance à la dure nécessité de me pendre ou d'aller me jeter dans la Seine, je me présentai aux élections législatives - suprême ressource -, en un département où, d'ailleurs, je ne connaissais personne et n'avais jamais mis les pieds.
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.J’adore servir à table. C’est là qu’on surprend ses maîtres dans toute la saleté, dans toute la bassesse de leur nature intime. Prudents, d’abord, et se surveillant l’un l’autre, ils en arrivent, peu à peu, à se révéler, à s’étaler tels qu’ils sont, sans fard et sans voiles oubliant qu’il y a autour d’eux quelqu’un qui rôde et qui écoute et qui note leurs tares, leurs bosses morales, les plaies secrètes de leur existence, tout ce que peut contenir d’infamies et de rêves ignobles le cerveau respectable des honnêtes gens. Ramasser ces aveux, les classer, les étiqueter dans notre mémoire, en attendant de s’en faire une arme terrible, au jour des comptes à rendre, c’est une des grandes et fortes joies du métier, et c’est la revanche la plus précieuse de nos humiliations...
De ce premier contact avec mes nouveaux maîtres je n’ai pu recueillir des indications précises et formelles... Mais j’ai senti que le ménage ne va pas, que Monsieur n’est rien dans la maison, que c’est Madame qui est tout, que Monsieur tremble devant Madame, comme un petit enfant... Ah ! il ne doit pas rire tous les jours, le pauvre homme... Sûrement, il en voit, en entend, en subit de toutes les sortes... J’imagine que j’aurai, parfois, du bon temps à être là...
Au dessert, Madame, qui durant le repas n’avait cessé de renifler mes mains, mes bras, mon corsage, a dit d’une voix nette et tranchante :
– Je n’aime pas qu’on se mette des parfums...
Comme je ne répondais pas, faisant semblant d’ignorer que cette phrase s’adressât à moi :
– Vous entendez, Célestine ?
– Bien, Madame.
Alors, j’ai regardé, à la dérobée, le pauvre Monsieur qui les aime, lui, les parfums, ou du moins qui aime mon parfum.
Les deux coudes sur la table, indifférent en apparence, mais, dans le fond, humilié et navré, il suivait le vol d’une guêpe attardée au-dessus d’une assiette de fruits... Et c’était maintenant un silence morne dans cette salle à manger que le crépuscule venait d’envahir, et quelque chose d’inexprimablement triste, quelque chose d’indiciblement pesant tombait du plafond sur ces deux êtres, dont je me demande vraiment à quoi ils servent et ce qu’ils font sur la terre.
– La lampe, Célestine !
C’était la voix de Madame, plus aigre dans ce silence et dans cette ombre. Elle me fit sursauter...
– Vous voyez bien qu’il fait nuit... Je ne devrais pas avoir à vous demander la lampe... Que ce soit la dernière fois, n’est-ce pas ?...
En allumant la lampe, cette lampe qui ne peut se réparer qu’en Angleterre, j’avais envie de crier au pauvre Monsieur :
– Attends un peu, mon gros, et ne crains rien...
Et ne te désole pas. Je t’en donnerai à boire et à manger des parfums que tu aimes et dont tu es si privé... Tu les respireras, je te le promets, tu les respireras à mes cheveux, à ma bouche, à ma gorge, à toute ma chair... Tous les deux, nous lui en ferons voir de joyeuses, à cette pécore... Je t’en réponds !...
Et, pour matérialiser cette muette invocation, en déposant la lampe sur la table, je pris soin de frôler légèrement le bras de Monsieur, et je me retirai...

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Surtout, souviens-toi que l'homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu'en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu'il ne te donnera pas et qu'il n'est pas d'ailleurs, en son pouvoir de te donner. L'homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.
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- Il y a des gens qu'on ne comprend pas bien, voilà tout ! ...
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Octave Mirbeau
Je n'ai pas pris mon parti de la méchanceté et de la laideur des hommes. J'enrage de les voir persévérer dans leurs erreurs monstrueuses, se complaire à leurs cruautés raffinées. Et je le dis.
25 février 1910
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Et bien ! non. Entre ses voleurs et ses bourreaux, il [l'électeur] a des préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours.
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Un éclair traversa le vert de ses prunelles.
Elle dit d'une voix plus basse, presque rauque :
- Je t'apprendrai des choses terribles ... des choses divines ... Tu sauras enfin ce que c'est que l'amour !
Je te promets que tu descendras, avec moi, tout au fond du mystère de l'amour ... et de la mort ! ...
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