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Citations de Paco Ignacio Taibo II (112)


Personne n'échappe au désir d'éternité. Aussi vague soit-elle, aussi lointaine qu'elle puisse paraître.
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À chaque fois, Ferraiulo revenait avec nous, sur Bakou et Kropo, un large sourire aux lèvres tout le long du chemin. Paolo Salgari, que Béatrice et moi avons coincé un jour dans un coin pour l'interroger, a fini par décider, après avoir fumé une cigarette et nous avoir fait tourner en bourrique, que nous étions en âge d'apprendre que Ferraiulo passait les heures de classe dans un bordel appelé le « Juste au coin », où il était très apprécié et connu sous le surnom de « Rêve des ânes » à cause de la taille hors du commun de son burin. Après ça, pendant des semaines, Béatrice et moi n'avons pu nous empêcher de l'observer attentivement en échangeant de petits rires, et j'en ai gardé la malheureuse habitude, aujourd'hui encore, de me regarder la quéquette quand je pisse, en me sentant minable.
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Notre époque a perdu le goût de l'héroïsme, le sens tragique de cette vie qui n'est rien de plus qu'une farce romantique aux conséquences inévitables. Disparus, ces hommes et ces femmes qui vivaient avec l'exigence que rien, rien du tout, pas un cheveu, ne sépare leurs paroles et leurs actes ; ces êtres humains qui ont traduit en actes chacun de leurs mots.
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Une dictature, ce n'est pas seulement une structure de pouvoir verticale construite sur la peur, l'armée et la répression, les curés, les apparences, le contrôle de l'information, le mensonge et l'habitude, la fausse promesse d'un progrès dont personne ne sera soi-disant exclu ; c'est aussi tout un réseau de passe-droits, de complicités, de copinages, de fraudes et d’accommodements qui huilent la machine de haut en bas de la pyramide. La dictature, c'est de la merde.
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Une partie de dominos sur laquelle plane trois assassinats, le sauvetage d'une jeune filke, le recit d'un coït bizarre et le bruit de la pluie dans les rues de Madero, ne peut pas etre réussie.
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Il devint chef de groupe, assassina des femmes, des enfants et des parents lointains ou proches, il vola des réfrigérateurs dans les maisons des guérilleros, mit la main au passage sur des butins de hold-up dont il remis la moitié à l'autorité publique devant la presse et les photographes, et partagea l'autre moitié entre ses potes et ses supérieurs, en toute discrétion cette fois.
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Elle peut bloquer le fric. En faire cadeau à l'UNICEF.... ou a la guerilla du Honduras.
_du Salvador. Si c'est ce qu'elle veut, ce n'est pas très difficile.
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– Il se trouve, commença-t-il, tout en essayant de curer une vieille pipe, souvenir de la Prepa, qui venait de faire surface à côté d’un ouvre-boîte allemand, souvenir de ses ex-beaux-parents, il se trouve que dans tous les romans policiers qui se respectent, le coupable est l’un des personnages préalablement passés au crible.
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La ville s’ouvrait devant lui comme un monstre, comme le ventre fétide d’une baleine, ou le contenu d’une boîte de conserve avariée. Lors de ses rares heures de sommeil, le sommeil d’un homme épuisé, d’un travailleur atomisé par sa journée, la ville se transformait en personnage, sujet et amant. Le monstre lui envoyait des signes, soufflait des brises chargées d’étranges intentions. La forêt d’antennes de télévision bombardait des ondes, des messages, des annonces publicitaires. L’asphalte, les vitrines, les murs, les voitures, les taquerias qui marchaient au charbon, les chiens errants lui offraient un lieu à sa mesure.
Onze jours plus tard, Héctor se trouvait dans un état voisin de la folie.
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- Tu serais capable de croire à des choses aussi absurdes qu'un message dans une bouteille flottant à la surface de l’océan ?
- Bah ! dit Sandokan, une chasse au trésor… Quand j’étais petit à Sarawak, je m’amusais à lancer des bouteilles à la mer, et j’imaginais la tête des imbéciles qui, suivant mes cartes, allaient tomber sur la mission presbytérienne de Kina Balu. Je rêvais qu’avec un peu de chance, ils torturent les religieux pour leur faire avouer où était le trésor tandis que les autres répondaient que le seul véritable trésor était la foi en leur Dieu.
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De nombreux immeubles ne tiennent debout que par miracle, des structures métalliques consolident des restes de bâtiments, soutiennent les ruines de façon précaire, les empêchent de s’effondrer. Est-ce un signal du désastre à venir ? Peut-être tout simplement le signe qu’on peut vivre dans la décadence, que le passé en ruine conserve quelque chose de beau.
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Je suis revenu à Irapuato presque dix ans après Estrella de Oro. Le prétexte est de faire un reportage pour Information Obrera sur les formes de résistance à la crise d'un secteur organisé et très combatif. Dans le fond, je reviens parce que je ne veux pas laisser dans le tiroir aux oublis ces souvenirs et ces gens, je ne veux pas oublier. Je veux continuer à trouver des arguments pour expliquer pourquoi Irapuato c'est mieux que New York ou Paris. Parce que sur la planète schizophrénique de mes goûts et préférences, cette ville brille plus au soleil que Madrid ou Barcelone, et que le snack de Guerrero n'est pas comparable au kiosque à sandwiches du vieux quartier d'Amsterdam.
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Je me souviens du visage bouffi de Rafic Irani, je l'imagine en train de faire une fortune douteuse dans ce pays qui te donne toutes les chances de réussir quand tu es un fils de pute.
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Terre battue, héritière de chantiers en construction jamais achevés, lancés par un fonctionnaire, inaugurés et condamnés à l'oubli d'un budget consciencieusement pillé. Terre battue, qui flotte dans l'air et provoque l'éternuement. Des bicyclettes, comme s'il y avait beaucoup de laitiers. Un paquet de marchands de sorbets pour combattre une chaleur collante comme les poux. Des terrains vagues, comme si la ville avait décidé de pousser en laissant des espaces pour des parcs qu'on ne construira jamais.
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La suspicion, la méfiance pour la bonté désintéressée forment les plus sûrs boucliers pour les travailleurs mexicains. Ils sont tellement habitués à se faire avoir par d'immenses quantités de rédempteurs professionnels que pour eux la méfiance est la meilleure façon d'avoir confiance dans le genre humain.
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Finalement David est arrivé. Il était resplendissant. Comme si baptiser un nain au milieu d'une grève de la faim faisait partie du quotidien. De là, on est allé au bureau de l'état-civil qui était à trois cents mètres. Heureusement, la maman avait tous les papiers et on n'a pas trop attendu. Le juge nous a reçu tout de suite. Il nous a juste un peu regardé de travers quand David a sorti, tout fier, un cigare de sa poche, se l'est mis à la bouche et a annoncé :
- Il va s'appeler José Independiente.
Le fonctionnaire s'est tourné pour regarder les témoins. On a tous eu un signe affirmatif de la tête pour accompagner David dans sa folie. La maman avait un air résigné.
À l'église, le curé a été plus chiant que la grève. Il a dit :
- Pourquoi vous l'appelez pas José tout court ?
David a répondu sans broncher :
- Parce qu'il est né il y a une semaine.
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David est arrivé au campement tout content. Couronné d'une casquette de base-ball toute neuve, d'un bleu niquemoilarétine, il faisait un pas de danse à chaque mètre, comme s'il flottait.
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C'était une colonia qu'on aurait dit comme faite d'alluvions successifs. Pas tellement parce que les maisons semblaient vouloir se coller les unes aux autres, comme pour se soutenir, mais à cause des rues qui ressemblaient aux lits de rivières asséchées, où l'on voit ressortir une terre mal aplanie à cause du passage des voitures, avec aussi des petits tas de pierres, des petits morceaux de roches, et des immondices comme si, poussée par l'hygiène, une force mystérieuse les avait balayées sur les côtés. Je suppose que quand il pleuvait les rues se transformaient en rivières, en une putain d'Amazone plus vraie que nature qui descendait vers le "Periférico". Le nom de la colonia, ça non, je ne m'en souviens pas. Ça devait être une de celles qu'on appelle "les hauts de Mixcoac", du côté de Santa Fe, dans le coin des mines de sable, entre le "Periférico" et la cambrousse.
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J'prouve la tentation de raconter des histoires d'amours impossibles ,parce que l'impossible était l'essence de ces jours -là.Comme celui qui ,devenu un simple schéma,dirait:elle :ouvrière d'une usine de pantalons ,mère célibataire,arrivée presque à la fin de la primaire,la femme la plus dure de toute,qui faisait trembler le patron quand elle montait l'escalier métallique à la tête du comité de grève.
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Je me disais alors qu'on doit se convaincre chaque jour et aucune importance si l'ennemi existe ou s'il est un voile , une ombre,les paroles d'un boléro,le souvenir d'un baiser,une engueulade avec les chefs quand on avait cinq ans.
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