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Citations de Pascal Rambert (31)


Stan. - Je n'ai plus de désir pour toi
je ne peux pas le dire autrement
je te regarde et je n'ai plus de désir
ta peau ces attaches ces doigts cette bouche ces yeux
tes seins ton ventre où ok je me suis installé oui c'est
vrai où j'avais élu domicile où je disais ici c'est chez
moi j'habite ici
tes manières d'oiseau
tes gestes
ta voix ce son incroyable où vivait l'incrédulité la
surprise devant les choses
le doute l'analyse pertinente immédiate qui faisait
dire elle a raison
ton jugement drôle sur notre travail
ta vision acide en tout temps lieu
tout cela cette secte aujourd'hui j'en sors
j'en sors
l'amour est une secte
soudain le monde s'ouvre et ce soudain c'est
aujourd'hui [...]

Audrey. - tu disais blessure narcissique ?
j'imagine la tienne quand tu vas
c'est tout de suite
comprendre enfin qu'au fond tu n'aimes que toi Stan
que toi
la blessure narcissique que tu accueilles et son cortège
de vérités ne sera pas une petite blessure de rien du
tout mais un coup de hache qui coupera ton corps en
deux par le milieu
bon courage pour te retrouver
mais en quoi cela me concerne-t-il maintenant que
tu erres séparé
tu vas errer séparé comme dans la peinture Stan que
nous aimions tant
tu disais Masaccio tu vois Audrey voilà à l'église des
Carmes à Florence
tu disais regarde désormais ils erreront seuls
ils seront séparés
regarde sa bouche à elle ce trou noir ces yeux ou le
regard est où ?
et ce cou court où s'est rangée la peine où pèse
l'amertume
et lui tu disais regarde ses deux mains l'une qui cache
l'autre qui cache le visage
ils seront séparés
ils entrent en enfer chassés du paradis
tu disais j'espère qu'ils possèdent une vie intérieure
tu disais c'est ce que dit la peinture chassés du paradis
rentrant dans la vie ordinaire on vous souhaite juste
d'avoir une vie intérieure sinon ce sera l'enfer
bienvenue Stan en enfer on y est
j'y suis entrée
tu y entres
nos corps fondent oui
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on jette sa cigarette et c'est la forêt qu'on enflamme
ton corps est la forêt
tes mots ont mis le feu
j'attends d'en récolter les cendres
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Marie-Sophie. - mon amour nous étions dans ce même salon seuls les meubles ont changé la modernité tu t'y es rendu elle signe un siècle froid qui va nous décimer tu dormais sur mon épaule il y a combien de temps je me souviens j'avais dit "aujourd'hui 4 juillet 1911 nous entrons dans un grand cauchemar" c'était il y a quatorze ans aujourd'hui nous sommes le 4 juillet 1925 et la vie est encore plus effrayante nous avons tout perdu territoire parents joie de vivre ce qui est devant nous ressemble à une bouche hurlante donne-moi ta main tu sens mon sang dans mes jambes il bat mais plus rien d'autre ne passe tout ici est froid et mort mon sexe que tu aimais tant embrasser ne réagit plus la balle dans mes reins a coupé toutes les jouissances voilà ce que la violence fait elle coupe alors il faut retourner dans le royaume du langage mets ta tête en arrière comme moi entre avec moi dans le royaume du langage
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maintenant tu sombreras
je vais me retirer de tes rêves
tu pourras appeler quand tu suffoqueras,
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C’est l’heure de la vengeance du règlement de comptes c’est l’heure où marchant sur mes pas tu viens me faire payer d’avoir été la plus aimée
c’est ça ?
et toi celle qui soi-disant n’a pas été désirée ?
c’est ça ?
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Audrey.

[...]
quelle vulgarité
quelle défaite devant le monde
quelle abdication devant le monde
tu n'es pas un général
tu n'es pas un général quatre étoiles
tu es un déserteur
tu passes par la petite porte
tu n'avais pas la carrure pour
pas la carrure pour notre amour
l'habit était trop grand pour toi
l'habit que je t'avais offert non tu n'étais pas taillé pour
tu flottes dedans
tu as raison un mausolée
il sera ton tombeau mais tu y mourras seul
oui sans moi
sans nous
reste où tu es
comme un chien
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tu vois muscles tendons ils n'en peuvent plus
et ce n'est que le début
le corps on croit
on dit le corps
le corps peut tout
le corps
on le voit ton corps
on voit comment ça s'écroule à l'intérieur
et c'est à tout l'écroulement de l'extérieur qu'on
assiste

(p.64)
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Jacques.- oui toi la hyène qui ricane qui nous allumes tous à longueur de pages dans ton hebdomadaire rien ne te touche non plus c'est ça ? tu es "goguenard" tu as élevé la " moquerie" au rang des beaux-arts mais pas ceux qui sont face à nous je veux parler de ça regardez si nous sommes des fuyards si nous avançons dans un monde hystérique et malade avec nos meubles sur le dos c'est pour ça ce moment que j'ai attendu toute ma vie ce qui est face à nous cette masse cette chose qui écrase cette hauteur on ne peut rien contre cette hauteur c'est fou d'avoir construit toute sa vie sans jamais être parvenu un seul instant un peu a cette beauté des lignes et des formes (....)
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Audrey qu'est-ce que tu aimais en moi?
Qu'est ce qui te faisait rêver?
tu aimais l'idée de l'amour
tu aimais ce sentiment qui fait que l'on se sent vivre
ce week end permanent
mais au fond tu aimais qui en aimant ?
qui aime-t-on quand on aime ?
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ton corps s'est vidé
absenté
remonte tes épaules
c'est insupportable
pourquoi doit-on voir le creux de la poitrine se creuser en accéléré faire un trou à la hache dans le corps et dire voilà la douleur et l'empreinte de la douleur
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tu disais écrire c'est donner une forme à cette souffrance qui nous habite merci maman de m'avoir jeté comme un paquet dans le nid de guêpes qu'est la vie l'écriture j'écris donc maintenant merci "
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Stan. - voilà nous y sommes il n'y a plus que nous deux ils sont tous partis la maison est vide regarde comme c'est vide comme c'est blanc tu n'aimes pas? maintenant c'est là que nous allons vivre mes soeurs vivront ici tu y vivras aussi le temps passe les meubles changent on entre dans une autre époque la tienne meurt lentement comme toi tu es triste de mout6or? tu as eu une belle vie tu nous as eus tu t'es fait les dents sur nous c'est bien tu as rendu folle notre mère tu l'as fait trébucher cela s'entend ce trébuchement dans l'élocution de mon frère les hurlements de chien d'Anne la folie d'Emmanuelle mon silence cela s'appelle les conséquences le livre que j'écris Les Conséquences c'est un beau titre j'y explique l'enchaînement des choses comment nous devenons des bêtes fauves regarde-moi la guerre a cela de bon elle fait le vide et jette front contre front les ennemis parle

Jacques. - je n'ai rien à te dire
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Devant tant de beauté et de sévérité.
Combat de roches. Pliures. Pierres froissées.
Saignements verts des mousses. Gravier plein de sang.
Nappes pierreuses comme de froids hurlements.

Et l'on comprend alors : ce que l'on voit l'été
Sur scène ces cris ces batailles ces guerriers
Est le relief vivant de l'affrontement sourd
Minéral éternel qui brûle sous la Cour.
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Stan je te parle
sors de l'enfer
sors-nous de l'enfer
viens mon amour vois mon corps je tends la main la
vie est rédimable rédimable oui le pardon est partout

tu ne bouges pas
tu ne bouges même pas
je n'imaginais pas que l'on puisse souffrir autant
ça va ça va reste où tu es
reste crampé
droit dans tes bottes
reste droit dans tes bottes
cela était
quelle idiote
ma dernière faiblesse
désormais je sais à quoi m'en tenir
tu avais raison pas de revirement pas de retour en
arrière pas de reparamétrage pas de rédimable rien
je vais tomber
et puis non je ne te ferai pas ce plaisir
tu ne me verras pas tomber à genoux et crever sous
tes yeux dans un lac de larmes c'est bon Stan c'est
bon tout va bien je respire je respire à nouveau quelle
idiote quel spectacle inconvenant pardon je suis
debout et je vais continuer

(p.72)
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cette vie
notre vie avant toutes ces vies toutes ces vies je ne
vais pas les vivre avec toi Audrey
pas avec toi
j'ai fini
j'ai bientôt fini
je ne t'aime plus voilà tout
tout ce que je t'ai dit là je ne l'ai pas dit contre toi
je te l'ai dit il a fallu que je te le dise pour en arriver
à cela
je vais partir Audrey
je te quitte
je pars
toute cette vie que nous devions vivre ensemble je
vais la vivre ailleurs
reste droite s'il te plaît
je pars

(p.44)
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on descend à Avignon en TGV donc inévitablement on pense dans notre tête on voit dans notre tête la Cour d'Honneur la Cour d'Honneur on voit le vent qui sort des corps le vent qui sort des gorges des mains oui le vent sort des mains dans la Cour d'Honneur le vent sort des mains et alors ? le vent sort des mains le vent sort du ventre oui du ventre et alors ? il sort des mains et du ventre le vent et des jambes toutes maigres d'Anne Martin le vent sort de son corps de son corps du corps d'Anne Martin au centre des oeillets dans la Cour d'Honneur et ce sera la première image oui allons-y toute couverte d'oeillets la Cour d'Honneur pour Nelken en quelle année et alors ?
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(je n'ai pas connu Jean Vilar
je n'ai pas vu La Chinoise de Godard dans la Cour
je n'ai pas vu Béjart répéter le matin au soleil
je n'ai pas vu Jeanne Moreau et Gérard Philippe en 51
je n'ai pas vu la tête de Vilar face à Julian Beck place de l'Horloge
je n'ai pas vu le cyprès qui poussait contre la façade
je n'ai pas vu Gérard Philippe dans Le Cid pourtant j'ai
écouté penché comme Podalydès sur ma hi-fi
sa voix qui sortait des baffles en imitation bois
je n'ai pas vu les quatre mâts et les quatre oriflammes
je n'ai pas vu les 2000 maigres chaises vertes de
salle des fêtes alignées dans la Cour
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nous sommes des appareils amoureux sophistiqués à
programmation courte et nous ne le savions pas

Page 42
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Simon 2:
Comment peut-on parler ainsi ? J’avais mis ça sur le compte de vouloir être poétique pour mettre de la distance entre soi et l’horreur
être poétique c’est exactement le contraire
être poétique c’est décrire l’horreur telle qu’elle est
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Simon 1:
Lola tu disais chacun cherche sa scène
Les êtres humains ont besoin d’une scène
Sans scène ils sont perdus
Sans scène ils n’existent pas
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