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Citations de Pascal Rambert (31)


nous sommes des appareils amoureux sophistiqués à
programmation courte et nous ne le savions pas

Page 42
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Simon 2:
Comment peut-on parler ainsi ? J’avais mis ça sur le compte de vouloir être poétique pour mettre de la distance entre soi et l’horreur
être poétique c’est exactement le contraire
être poétique c’est décrire l’horreur telle qu’elle est
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Simon 1:
Lola tu disais chacun cherche sa scène
Les êtres humains ont besoin d’une scène
Sans scène ils sont perdus
Sans scène ils n’existent pas
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Stan. - Je n'ai plus de désir pour toi
je ne peux pas le dire autrement
je te regarde et je n'ai plus de désir
ta peau ces attaches ces doigts cette bouche ces yeux
tes seins ton ventre où ok je me suis installé oui c'est
vrai où j'avais élu domicile où je disais ici c'est chez
moi j'habite ici
tes manières d'oiseau
tes gestes
ta voix ce son incroyable où vivait l'incrédulité la
surprise devant les choses
le doute l'analyse pertinente immédiate qui faisait
dire elle a raison
ton jugement drôle sur notre travail
ta vision acide en tout temps lieu
tout cela cette secte aujourd'hui j'en sors
j'en sors
l'amour est une secte
soudain le monde s'ouvre et ce soudain c'est
aujourd'hui [...]

Audrey. - tu disais blessure narcissique ?
j'imagine la tienne quand tu vas
c'est tout de suite
comprendre enfin qu'au fond tu n'aimes que toi Stan
que toi
la blessure narcissique que tu accueilles et son cortège
de vérités ne sera pas une petite blessure de rien du
tout mais un coup de hache qui coupera ton corps en
deux par le milieu
bon courage pour te retrouver
mais en quoi cela me concerne-t-il maintenant que
tu erres séparé
tu vas errer séparé comme dans la peinture Stan que
nous aimions tant
tu disais Masaccio tu vois Audrey voilà à l'église des
Carmes à Florence
tu disais regarde désormais ils erreront seuls
ils seront séparés
regarde sa bouche à elle ce trou noir ces yeux ou le
regard est où ?
et ce cou court où s'est rangée la peine où pèse
l'amertume
et lui tu disais regarde ses deux mains l'une qui cache
l'autre qui cache le visage
ils seront séparés
ils entrent en enfer chassés du paradis
tu disais j'espère qu'ils possèdent une vie intérieure
tu disais c'est ce que dit la peinture chassés du paradis
rentrant dans la vie ordinaire on vous souhaite juste
d'avoir une vie intérieure sinon ce sera l'enfer
bienvenue Stan en enfer on y est
j'y suis entrée
tu y entres
nos corps fondent oui
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C’est l’heure de la vengeance du règlement de comptes c’est l’heure où marchant sur mes pas tu viens me faire payer d’avoir été la plus aimée
c’est ça ?
et toi celle qui soi-disant n’a pas été désirée ?
c’est ça ?
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tu disais écrire c'est donner une forme à cette souffrance qui nous habite merci maman de m'avoir jeté comme un paquet dans le nid de guêpes qu'est la vie l'écriture j'écris donc maintenant merci "
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les gens adorent ça faire couler leur cœur en dire sous le regard des autres c'est abject la mort ce qui est encore plus abject c'est la démonstration de l'amour coulant en public même dans le noir l'obscurité on ne voit que ça quel dégoût en silence sans rien se dire nous avons coexisté dans le grand appartement du boulevard Haussmann toi et moi tu avançais comme un fantôme à cinquante ans
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« tu étais là au bout du quai et j'ai senti que nos vies basculaient un être même jeune ressent cela comme une certitude l'amour se présente et nous y croyons nous savons que cette personne qui s'avance sera celle qui s'avancera vers nous chaque jour pour coller son corps contre le nôtre et embrasser la vie notre peau l'avenir « 
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tu vois muscles tendons ils n'en peuvent plus
et ce n'est que le début
le corps on croit
on dit le corps
le corps peut tout
le corps
on le voit ton corps
on voit comment ça s'écroule à l'intérieur
et c'est à tout l'écroulement de l'extérieur qu'on
assiste

(p.64)
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Stan je te parle
sors de l'enfer
sors-nous de l'enfer
viens mon amour vois mon corps je tends la main la
vie est rédimable rédimable oui le pardon est partout

tu ne bouges pas
tu ne bouges même pas
je n'imaginais pas que l'on puisse souffrir autant
ça va ça va reste où tu es
reste crampé
droit dans tes bottes
reste droit dans tes bottes
cela était
quelle idiote
ma dernière faiblesse
désormais je sais à quoi m'en tenir
tu avais raison pas de revirement pas de retour en
arrière pas de reparamétrage pas de rédimable rien
je vais tomber
et puis non je ne te ferai pas ce plaisir
tu ne me verras pas tomber à genoux et crever sous
tes yeux dans un lac de larmes c'est bon Stan c'est
bon tout va bien je respire je respire à nouveau quelle
idiote quel spectacle inconvenant pardon je suis
debout et je vais continuer

(p.72)
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cette vie
notre vie avant toutes ces vies toutes ces vies je ne
vais pas les vivre avec toi Audrey
pas avec toi
j'ai fini
j'ai bientôt fini
je ne t'aime plus voilà tout
tout ce que je t'ai dit là je ne l'ai pas dit contre toi
je te l'ai dit il a fallu que je te le dise pour en arriver
à cela
je vais partir Audrey
je te quitte
je pars
toute cette vie que nous devions vivre ensemble je
vais la vivre ailleurs
reste droite s'il te plaît
je pars

(p.44)
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je te l'annonce
ça ne plaira pas une femme qui monte
qui est verticale
ça ne plaira pas
tu vas devoir te battre tous les jours
faire ta place
fais ta place ne te retourne pas sur les sifflets
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te parler te parler te parler
nous parler
venir sur ta peau
me coucher sur ta peau
Mettre ensemble la voix d'avant et la voix de maintenant
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je ne suis pas un hasard
je ne suis pas quelque chose qui n'a pas été désiré
car je me suis désirée moi-même
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tu as entendu cela combien de fois
cette phrase que répètent les humains
"je n'ai pas demandé à naître"
or oui nous demandons à naître
nous sommes une force qui veut
sous l'arche
sous la voûte
nous rassemblons toutes nos forces pour naître
nous ne sommes pas la décision de ceux qui nous fabriquent mais nous sommes la décision de notre décision
nous voulons naître
nous poussons
nous développons dans le noir une volonté
nous sommes une volonté dans la nuit
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Marie-Sophie. - mon amour nous étions dans ce même salon seuls les meubles ont changé la modernité tu t'y es rendu elle signe un siècle froid qui va nous décimer tu dormais sur mon épaule il y a combien de temps je me souviens j'avais dit "aujourd'hui 4 juillet 1911 nous entrons dans un grand cauchemar" c'était il y a quatorze ans aujourd'hui nous sommes le 4 juillet 1925 et la vie est encore plus effrayante nous avons tout perdu territoire parents joie de vivre ce qui est devant nous ressemble à une bouche hurlante donne-moi ta main tu sens mon sang dans mes jambes il bat mais plus rien d'autre ne passe tout ici est froid et mort mon sexe que tu aimais tant embrasser ne réagit plus la balle dans mes reins a coupé toutes les jouissances voilà ce que la violence fait elle coupe alors il faut retourner dans le royaume du langage mets ta tête en arrière comme moi entre avec moi dans le royaume du langage
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Stan. - voilà nous y sommes il n'y a plus que nous deux ils sont tous partis la maison est vide regarde comme c'est vide comme c'est blanc tu n'aimes pas? maintenant c'est là que nous allons vivre mes soeurs vivront ici tu y vivras aussi le temps passe les meubles changent on entre dans une autre époque la tienne meurt lentement comme toi tu es triste de mout6or? tu as eu une belle vie tu nous as eus tu t'es fait les dents sur nous c'est bien tu as rendu folle notre mère tu l'as fait trébucher cela s'entend ce trébuchement dans l'élocution de mon frère les hurlements de chien d'Anne la folie d'Emmanuelle mon silence cela s'appelle les conséquences le livre que j'écris Les Conséquences c'est un beau titre j'y explique l'enchaînement des choses comment nous devenons des bêtes fauves regarde-moi la guerre a cela de bon elle fait le vide et jette front contre front les ennemis parle

Jacques. - je n'ai rien à te dire
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Jacques.- oui toi la hyène qui ricane qui nous allumes tous à longueur de pages dans ton hebdomadaire rien ne te touche non plus c'est ça ? tu es "goguenard" tu as élevé la " moquerie" au rang des beaux-arts mais pas ceux qui sont face à nous je veux parler de ça regardez si nous sommes des fuyards si nous avançons dans un monde hystérique et malade avec nos meubles sur le dos c'est pour ça ce moment que j'ai attendu toute ma vie ce qui est face à nous cette masse cette chose qui écrase cette hauteur on ne peut rien contre cette hauteur c'est fou d'avoir construit toute sa vie sans jamais être parvenu un seul instant un peu a cette beauté des lignes et des formes (....)
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L'INTÉRIEUR

INTERVIEWER. - Il n'y a plus d'humains ?

INVITÉ. - Non.

INTERVIEWER. - Il y en a eu pourtant. Et beaucoup.

INVITÉ. - Oui.

INTERVIEWER. - Il n'y en a plus.

INVITÉ. - Non. On ne sait pas où ils sont. Si. Ils doivent être. Enfin oui ils sont bien quelque part. Il faudrait retourner voir les premières images. En même temps retourner voir les premières images.

INTERVIEWER. - Vous parlez d'images ?

INVITÉ. - Oui je fais des images. Ce sont des images. On fait tous des images.

INTERVIEWER. - Oui enfin tout le monde ne fait pas des images comme.

INVITÉ. - Si.

INTERVIEWER. - Bien. Et donc ces.

INVITÉ. - Oui on fait des images. D'autres se racontent des histoires. Vous savez tous ces gens qui tiennent des journaux intimes. Ils se racontent des histoires à eux-mêmes. Ils s'écrivent pour eux leurs petites histoires et après ils relisent. Comme ça. Enfin ils se relisent. C'est dur de se voir. Donc ceux qui se racontent des histoires. Et ceux qui font des images. Chacun sa.

INTERVIEWER. - C'est amusant pour préparer l'émission. Je. J'ai lu que.

INVITÉ. - Ah non ça. Il faut arrêter ça tout de suite. Toutes ces références. «Vous avez dit un jour.» Vous vous rendez compte. Imaginez quelqu'un qui s'approche de vous dans la rue en vous pointant du doigt qui dit «Tu as dit ça le 17 juillet à 13 heures». Et puis «Tu as dit ça le mardi 8 janvier à tel endroit». Non non. Il ne faut porter aucun crédit. Je n'ai rien dit. Je ne lis pas non plus.

INTERVIEWER. - Vous ne lisez pas ce que l'on écrit sur vous ?

INVITÉ. - Non. Oui. C'est tragique. Ça vous fait rire ?

INTERVIEWER. - Oui. Vous voulez dire que.
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Je hais le théâtre. Je hais profondément
Tout ce qui s'y rapporte. Ses codes. Ses gens.
Son langage. Ses manières. Sa voix forte.
Tout cette sentimentalité morte

Apprise rabâchée dans ces horribles classes
Dramatiques où l'on mâche et remâche du vers.
Je hais ce théâtre qui moque en masse
Le corps. Et qui croit au mot seul - dur comme fer.
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