Citations de Pascale Maret (71)
Ça faisait trois jours que j'étais sur ce lit d'hôpital.
Trois jours que je refusais absolument les visites, même celles de mes parents.
Trois jours que je restais obstinément muette face aux médecins et aux psychologues.
Trois jours que j'essayais de remettre de l'ordre dans ma tête et de comprendre ce qui m'était arrivé ces derniers mois.
Trois jours que je reconstruisais mon histoire, jusque dans ses moindres détails.
Alors quand le médecin est venu me dire que des policiers aimeraient me voir, j'étais prête.
Tulle, le mot est aussi léger et délicat que l'étoffe qu'il désigne. Un petit mot qui ne pèse rien.
Bon. Elle est souple et elle est naturellement en dehors, c'est bien.
Être souple. je comprenais, mais en dehors?
En dehors de quoi ? J'avais l'impression d'entrer dans un monde mystérieux qui possédait son propre code, un monde "en dehors" de la réalité banale et du quotidien. Et cette dame avait vu au 1er coup d'œil que moi aussi j'étais "en dehors".
J'ai tout de suite adoré les cours de fanse.
D'abord il y a avait les préparatifs a la maison: enfiler le collant rose, placer le justaucorps bleu ciel et les chaussons dans mon petit sac et faire le chignon.
Il faut arrêter d’évoquer le passé : c’est toujours douloureux, soit que le souvenir des bonheurs envolés vous poigne le cœur, soit que la conscience des erreurs commises vous le ronge. Dans tous les cas l’exercice est stérile.
« Vivre, c’est pas une obligation ; si ça te plaît pas, si ça te paraît trop dur, rien te force à continuer. Mais si tu penses que ça vaut le coup, alors vis avec courage et bonne humeur ».
Tristan n'a rien d'un Siegfried, il est plutôt drôle et sociable, il ne prend pas la vie au tragique et ne se prend pas lui-même au sérieux. Elle le croit pourtant capable, malgré son air décontracté et le petit sourire ironique qui flotte le plus souvent sur ses lèvres, d'éprouver de la passion pour ce qu'il fait.
Mario s'étire: le ballet est très exigeant sur le plan physique et les répétitions sont éprouvantes, il devrait en profiter ce soir pour manger vite fait et se coucher tôt. Demain, bien qu'on soit samedi, une répétition est prévue l'après-midi.
Le cours de classique de Lindsay Morton réservé aux jeunes danseurs s'annonce particulièrement fréquenté en ce matin de reprise. Toutes les barres supplémentaires ont été installées au centre du studio Franchetti et lorsque Mario, Jean et Santiago y pénètrent, une vingtaine de leurs camarades sont déjà dans les lieux.
Elle aimerait se confier à Victoire, qui est supposé être sa meilleure amie. Pas de confidences de gamines un peu sottes comme celles qu'elle échangent depuis leurs dix ans, non, elle voudrait, devant elle au moins, tomber le masque, ce masque d'élève modèle, sûre d'elle, derrière lequel elle dissimule son vrai visage.
La pianiste pose ses mains sur le clavier et la musique de Tchaïkovski résonne dans le studio. Lola observe les pas que déroulent Chloé et Camille, réfléchis par les miroirs de la cloison centrale. Contrairement à Bianca, la chorégraphie lui convient: c'est une variation lente, celle de la sixième fée dans La Belle au bois dormant, qui lui permet de mettre en valeur ses longues jambes et sa souplesse. La principale difficulté technique réside dans les nombreuses pirouettes en dedans et en dehors, qu'elle passe en général sans problème.
Et elle aime la façade de Garnier. Surtout le groupe sculpté de La Danse, sur le côté droit. Au passage, elle adresse un petit sourire aux personnages de pierre. Leurs visages extatiques, la passion folle dans leurs yeux, la joie sauvage du mouvement, leurs corps dénudés emportés par la musique, tout lui paraît si semblable à ce qu'elle éprouve quand elle danse.
Ils ont vu, chaque année, leurs camarades moins motivés, moins doués, moins solides, abandonner ou être inexorablement éliminés. Ils ont connu des moments de profond découragement, ils ont blêmi sous les critiques parfois dures à entendre, leur corps a protesté contre les efforts qu'on lui imposait, ils ont vacillé, ils ont douté, ils ont pleuré. Mais ils n'ont pas lâché.
Le monde attend derrière la porte
Le feu ! J'avais laissé mon ennemi pénétrer dans la maison en allumant la cheminée.
- Un français ? coupa don José. Cela me paraît bien dangereux. Ne serait-ce point un de ces philosophes aux idées libertines et égalitaires ?
Si Gamache et Lorenzo se reconnurent dans leurs marionnettes, ils n'eurent pas le temps de comprendre la leçon qu'on voulait leur donner, car Don Quichotte, voyant l'effigie de sa Dulcinée en danger, se rua l'épée en avant sur le théâtre, qu'il entreprit de démolir.
_ C'est que je te disais tout à l'heure : En France, il y trop d'inégalités, de gens tout en haut, des gens tout en bas...Alors ceux d'en bas, les jeunes surtout, ils se sont énervés et ils ont brûlés des voitures, des écoles...[...]
_ Mais pourquoi ? vous pouvez manifester librement dans ton pays, vous pouvez voter, vous pouvez même créer votre propre parti, non ? Tu ne te rends pas compte du privilège que c'est ! C'est la première fois que Sam ce fait traiter de privilégié. C'est une sensation nouvelle. Il a d'abord envie de protester mais bon...C'est sur que la galère de Momo pour trouver du boulot, à côté de ce que vit le frère de Tun ...c'est rien [...] En même temps, Tun est un bourge, ses parents sont médecins [...] Sam ne trouve plus ses mots, il voudrait expliqer à Tun qu'en France la voie de la réussite est ouverte à tous, mais pour certains c'est une autoroute sur laquelle on fonce sans recontrer d'obstacle, et pour d'autres un chemin pourri comme celui qu'ils ont suivi pour arriver à cette grotte.
Alors qu'eux faisaient les clowns pour distraire de leur ennui insondable.... leur vie en jeu pour dénoncer l'injustice
Leur combat était juste, même si nous nous sommes trouvés là au mauvais moment.
Je me rends bien compte qu'on ne peut pas cacher éternellement la vérité, ni à soi-même, ni aux autres.