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Critiques de Patrick K. Dewdney (260)
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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Gosses des rues. Voleurs de pommes. Syffe au sang-mêlé. L'odeur des cheveux de Brindille. Le grand sourire de Driche et un tatouage « à la vie à la mort ». Le pipeau de Merle et la gouaille de Cardou. D'infernales escapades dans les venelles de Corne-Brune, à l'ombre des hauts remparts. Trois corps malingres qui se réchauffent la nuit dans la grange de la vieille Taron. Et la poussière qu'emporte le vent…

Les adultes qui se mêlent au jeu. La Grande Histoire qui se met en branle, et broie les humbles. Les premiers émois, les premières erreurs, les premières trahisons, et déjà dans la bouche le goût de l'échec et des désillusions. Pauvre Syffe encore si jeune et si naïf, marionnette aux mains des puissants. Et la poussière qu'emporte le vent.

Les dieux des anciens temps reviennent par la petite porte, s'invitent dans des rêves effrayants. Et cette aura maléfique qui protège notre petit Syffe. La figure tutélaire, redoutable et rassurante, du guerrier Uldrick. Le mufle chaud et humide de Pikke le compagnon. La voix de la forêt de Vaux, délicate, suave, envoutante, emportée, inhumaine, âpre, rogue. Et la poussière qu'emporte le vent.

Et puis les premières escarmouches, les premières batailles. Pas celle des images d'Épinal, sous un soleil éclatant, avec ses charges héroïques, ses morts glorieuses, ses trompettes de la renommée… Mais celle de la boue, de la pluie froide, du sang, de la peur, des cris de douleurs, et des amis qui tombent à vos côtés. Le colosse Uldrick met définitivement un genou à terre et Syffe l'enfant de poussière se laisse emporter par le vent.



Dix mille mercis à Babélio et aux éditions « Au Diable Vauvert » pour m'avoir offert ce beau livre.



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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Syffe jeune garçon des rues, nous raconte sa jeunesse et son destin.

Une vie pas facile, très chaotique et ou les ennuis se trouvent aux quatre coins des rues. Mais ce sera grâce ou à cause de ses rencontres qu'il aura un destin bouleversant.





Tout d'abord j'ai eu un mal fou a rentrer dans ce roman. Et ce pour deux raisons. Déjà parce qu'il est estampillé fantasy et qu'il faut reconnaître que avant de trouver une once de cet univers il faut déjà avoir dévoré un certain nombre de pages.

Ensuite parce que je n'ai pas pu faire autrement que de comparer Syffe a Fitz de Robin Hobb (l'assassin royal) (j'ai même trouvé une certaine connotation dans les prénom des deux personnages). Le soucis a été de me défaire de cette comparaison incessante entre les deux personnages lors de ma lecture. Car les similitudes dans les personnages et les premières années de leurs vies sont multiples. A partir du moment ou l'auteur aura choisi une vie plus féroce et dure pour Syffe j'ai enfin pu me défaire de cette assimilation.



Par contre j'ai beaucoup apprécier l'écriture poétique et douce de l'auteur, qui arrive a adoucir de nombreuses violences grâce à sa plume.





On reste néanmoins sur sa fin puisque ce roman est un tome 1 , qui si, j'ai bien eu du mal au début a fini par me faire voyager et apprécier l'univers décrit par l'auteur.





Je tenais a remercier Babelio et les éditions Au diable Vauvert pour cette découverte ( et a m'excuser pour le retard de billet suite à un ennui de santé)

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Écume

La tempête Amélie quitte peu à peu la région, les bourrasques de vent se succèdent encore , moins fortes , sans doute , mais toujours autoritaires , poussant très fort des averses violentes qui cinglent les carreaux derrière lesquels on guette impatiemment un coin de ciel bleu qui ne manquera pas de venir réchauffer les coeurs et permettre aux uns et aux autres , petits et grands , de sortir à nouveau profiter des dernières heures d'un automne moribond ....Moribond aussi le monde d'" Ecume "de Patrick K Dewdney , moribond et sans espoir , un monde arrivé au bout du bout de son existence , un monde de survie où la quête des hommes n'est plus tournée vers l'espoir d'une vie meilleure mais la sauvegarde , la simple sauvegarde d'un corps en perdition . Le bateau , c'était " la princesse " , devenue " la Gueuse " après le décès de la mère , une " Gueuse " gisant sur le flanc en attendant la marée, une " Gueuse " sur laquelle le malheur rode , un malheur qui joue avec ses proies , lui , le Père, et lui , le Fils , qui ne se parlent pas , ne se regardent pas , ne se voient pas , effectuant le métier avec , pour le Fils , un dégoût de plus en plus vif pour le " tueur des mers " qu'il est , et surtout pour une autre activité plus que contestable mais hélas sans laquelle même survivre ne serait plus possible .....Les bateaux - usines....le business....la misère pour les faibles .

Contrairement à la tempête Amélie qui , après avoir dégueulé sa haine , cédera , on peut l'espérer, la place à des jours meilleurs , pas une once de pitié dans le roman de Patrick Dewdney . C'est noir au début, noir à la fin , noir au milieu , une impression d'apocalypse , de monde en décomposition, boueux , écumant, glauque , une pluie et des ténèbres perpétuelles , rien à espérer, rien à attendre . C'est désespérant et ...si bien écrit que chaque mot , chaque phrase pénètre en nous pour nous empêcher de reprendre notre souffle , de croire en l'indulgence d'une mystérieuse force bienveillante , d'espérer sortir de ce cauchemar ...L'auteur possède une force de frappe impressionnante avec son écriture si travaillée . La violence suinte , suinte , suinte , jusqu'à l'extrême de notre endurance , jusqu'au KO ..Chaos ? . C'est fin , subtil , imparable , irrésistible. Incontestablement , ce jeune auteur a du talent et de belles années d'écrivain à succès devant lui, on en reparlera ...

Le roman n'est pas long mais , gluant entre nos mains , pas si rapidement " avalé " qu'on pourrait le penser , un petit roman qui donne à réfléchir même si l'auteur se garde bien du moindre commentaire . Un bon choix de lecture pour " ce terrible trou noir de novembre " ? Pas sûr , sauf à avoir un moral à toute épreuve. Je viens de le terminer . Je guette l'arrivée d'un rayon de soleil , même pâle , même froid , même furtif mais ...rien .rien ...rien . Allez , je vais chercher quelque chose de léger dans ma PAL , j'en ai bien besoin ...En tout cas , amis de romans noirs " même en hiver " , ne laissez pas passer ce bouquin . Il m'a mis " groggy " c'est bien ce qu'on lui demandait , non ?

Allez , je vais lire le dernier Astérix, il sort au bon moment celui - là.
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Vive la Commune !

Un cri du cœur.



Rassemblant plus de 20 plumes contemporaines, ce recueil de nouvelles mettant en scène des acteurs majeurs ou anonymes de la Commune de Paris est un très bel hommage en forme d'initiation à cet événement capital de l'histoire de l'émancipation humaine.



Souvent des femmes, les personnages mis en scène à travers des poèmes ou des textes courts redonnent vie à ces quelques semaines où plus que jamais l'espoir a eu droit de cité entre les murs de la capitale... avant la derniere, la "Semaine sanglante" et son anéantissement dans un bain de sang.

Agrémenté de gravures et de reproductions d'époque, un livre agréable et nécessaire.



Publié en 2021, à l'occasion des 150 ans de la Commune.



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Crocs

Dix, douze jours. Peut-être plus. Je ne sais plus depuis combien de temps je marche. Que j'arpente ces chemins, ces buttes. Que je traverse ces fossés, ces rus. Quelques gouttes de pluie. Un éclair zébrant le ciel déjà enflé. Il est temps que je quitte le goudron et je m'enfonce alors à nouveau au cœur de la forêt. Entre les arbres dégoulinants, la pioche dans la main, j'entends les halètements du cabot près de moi. Je poursuis ma route, de mes pas précautionneux. La pente se durcit et j'atteins le sommet de la colline sur un ultime effort. La pluie tombe dru tandis que le soleil se couche, sur la gauche. Avec le soir qui arrive, le froid me saisit soudainement. Il va falloir faire du feu même si ça ne m'enchante pas. Le cabot et moi préférons l'ombre. Les flammes jaillissent, la fumée blanchâtre me fait tousser. La forêt tout autour tangue. Je ferme les yeux en me disant qu'il ne faudra pas que je traine demain...



Patrick K. Dewdney nous offre un roman pour le moins saisissant et particulièrement oppressant. Écrit à la première personne, l'on suit et l'on écoute cet homme qui semble fuir. Mais qui est-il ? Un fuyard ? Un homme perdu ? Et que fuit-il ? Le cabot à ses pieds, la pioche sur l'épaule, l'homme avance inlassablement et précautionneusement à travers les forêts et les vallons, évitant le goudron et tout contact humain. Au fil des pages, un portrait se dessine petit à petit, l'auteur alternant passé et présent. Ce roman envoûtant, cette épopée sauvage, est d'une force insoupçonnée et d'une maîtrise impressionnante. L'on plonge dans une nature à la fois effrayante et vertigineuse. La forêt, personnage à part entière, habite avec force ce monde poétique, englué et violent. L'écriture, ciselée, riche, âpre, magnifie cette fuite en avant. Certaines descriptions sont d'une précision rare et l'ambiance plus que jamais apnéique. Un roman puissant et remarquable...
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Mauvaise graisse

François Pirelli a quitté Marseille il y a quelques années. À la hâte. Fuir ce monde mafieux. Il s'est réfugié dans la Creuse et est devenu François Martin. Plus banal, plus pathétique. Tout comme sa vie, aujourd'hui ennuyeuse et mensongère. Cinquantenaire, commercial dans les chauffe-eau, il sillonne les routes sinueuses creusoises. Se demandant encore et toujours ce qui l'empêche de se foutre une balle dans la tête. Et ce n'est certainement pas le coup de fil de son médecin qui pourrait l'en dissuader. Cancer à un stade très avancé, tumeurs multiples. Trois mois, peut-être quatre. Après une panne de voiture, c'est la neige, tombée drument, et le vent hurlant, qui le surprend et le bloque en pleine campagne, heureusement non loin d'un hameau...



Patrick K. Dewdney nous plonge en plein pays creusois, au cœur d'une tempête de neige mémorable. François Martin, pris au piège de cette neige, n'a d'autre choix que de se réfugier chez Fabien, simplet au grand cœur. Dans la ferme de ce dernier, bientôt le passé le rattrapera. Ce huis-clos, oppressant et glacial, se révèle tout aussi intense que pesant. L'auteur dépeint un homme repenti, ayant fui la mafia marseillaise. Un homme qui, aujourd'hui, devra faire face à ses doutes, ses inquiétudes, ses regrets et son passé. Un court roman psychologique, tendu et d'une noirceur profonde, servi par une écriture tranchante et âpre.
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Écume

Le jour ne pointe pas encore, un fin crachin humidifie l'air pourtant encore doux en cette fin d'automne. Le père et le fils quittent le cabanon. Sans un mot. Presque sans un regard l'un pour l'autre. Ils marchent en file indienne, le père devant, d'un pas pressé, le fils traînant sur ses talons. Il leur faut plus d'une heure pour rejoindre le mouillage. Au loin, le village commence peu à peu à s'éveiller. Aux abords de la dernière dune, les vagues ronflent. La marée montante, peu à peu, ballotte la Gueuse, reposant jusqu'ici sur son flanc. Avant que la marée ne monte, le père et le fils grimpent à bord. le père à l'abri de la timonerie, le fils à la proue. Pêcheurs malgré les maigres prises et les terribles efforts...



Quel singulier roman que nous offre à nouveau Patrick Dewdney... En pleine mer, nous suivons le père et le fils, dépourvus de prénoms, qui pourtant pêcheurs dans l'âme, en viendront à pratiquer une toute autre activité, celle de passeurs. L'auteur dépeint avec noirceur et profondeur un monde naviguant entre mer hostile et terre abandonnée ainsi que la relation mutique entre le père et le fils, et les tensions sous-jacentes. Un récit qui s'appréhende et s'apprivoise tant l'auteur s'attarde sur le déroulé des événements, les descriptions du paysage mais aussi du ressenti des personnages. Écume s'imprègne de la rugosité de la vie, exalte un parfum d'iode, de poissons morts et de sueur, regorge de haine, de rancoeur, de fureur et de désespoir. Un huis-clos au coeur des tempêtes. Un récit profondément noir, tendu, âpre et une écriture riche et imagée.

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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Syffe est un orphelin qui vit à la ferme Tarron avec ses compagnons Brindille, Cardou et Merle. Afin de subvenir à ses besoins il vole un beignet et se fait attraper. A l’époque voler quelqu’un était puni d’un tranchage de main mais Hesse, le première lame, lui épargne sa sentence en lui proposant de travailler pour lui. Syffe ne sait pas dans quel pétrin il va se mettre en acceptant cet accord plus que douteux...



Ce jeune garçon de huit ans est vraiment très attachant. Entre amour, manipulation et trahison sa vie ne sera pas évidente.

Dans chacun des livres, il va s’attacher à quelqu’un et apprendre des leçons de vie.

De petit voleur chez la veuve Tarron il va se retrouver apprenti médecin sous les ordres de Nahirsipal son maître chirurgien. J’ai bien aimé ce personnage qui le prend sous sa coupe et qui le protège et veille sur lui. Il va lui apprendre le métier de médecin tout en respectant ses propres croyances et en lui enseignant une nouvelle langue et de savoir lire les textes.

Il va être manipulé par le première lame Hesse que j’aime beaucoup moins car je n’apprécie pas ce genre de personnage qui se sert des autres pour aboutir à ses fins même s’il faut trahir les autres au passage. Mais son comportement permettra à Syffe d’évoluer dans sa vie et lui ouvrira les yeux sur le comportement humain.

Il finira sous la coupe du valeureux guerrier Uldrick et j’ai beaucoup aimé ce personnage. Il ne mâche pas ses mots, il n’est pas là pour prendre des pincettes mais pour apprendre à Syffe à se débrouiller par lui même et devenir un jour peut-être un grand guerrier. Il est dur avec lui mais au moins on sait à quoi s’attendre avec lui. Je trouve que leur relation est assez touchante. Le petit lui a sauvé sa jambe et il se sent redevable auprès de lui et va du coup lui apprendre tout ce qu’il sait faire même si c’est avec beaucoup de rudesse.



Patrick K. Dewdney nous emmène dans son monde avec une écriture assez passionnante même si des fois à mon goût il y a beaucoup trop de description. On s’accroche au destin du petit Syffe qui n’est que poussière pour finir dans la lumière. L’auteur a réussi son premier tome et je pense qu’il nous réserve encore de belles surprises.



Je remercie vivement Babelio et les éditions Au diable Vauvert pour cette belle découverte.
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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Premier opus d'une saga qui en comprendra sept, « L'Enfant de poussière » fait l'objet depuis sa sortie d'un véritable engouement de la part du public. « Magistral ». « Véritable monument ». « Épique, ambitieux et éclatant » : les compliments ne cessent de pleuvoir sur le roman de Patrick Dewdney paru en mai dernier aux éditions Au Diable Vauvert. Mais tous ces superlatifs sont-ils mérités ? Pour ma part, la réponse est incontestablement oui, car malgré quelques belles découvertes littéraires récentes, cela faisait très très longtemps que je n'avais pas été transportée à ce point par un roman. Celui-ci est d'ailleurs assez difficile à résumer. Non pas en raison d'un quelconque défaut de construction ou d'une faiblesse de l'intrigue, mais parce qu'il est compliqué d'évoquer les aventures du héros sans trop en dévoiler (je vous conseille d'ailleurs de ne pas lire la quatrième de couverture qui, parce qu'elle ne peut pas faire autrement, déflore une grande partie de l'histoire). Le récit nous est narré par un certain Syffe qui nous relate dans ce premier tome les événements qui ont rythmé sa vie entre ses neuf et treize ans. « Six cents pages pour relater les jeunes années du héros, cela fait beaucoup ! », serait-on tenté de penser. Après tout que pourrait-il bien arriver de suffisamment captivant à un enfant pour justifier un aussi long récit ? Et bien dites-vous que six cents pages ne sont pas de trop pour raconter la vie mouvementée de ce jeune garçon. Celui-ci n'a pourtant, au premier abord, rien de particulier : orphelin livré à lui-même, Syffe est un petit garçon débrouillard qui vit au jour le jour, entouré d'une petite bande d'enfants au parcours similaire au sien. Et puis, une succession d'événements va totalement transformer le quotidien du petit vagabond qui va dès lors passer par une multitude de statuts très variés auxquels il va devoir s'habituer.



Le roman est divisé en quatre parties qui correspondent à chacun de ces états ainsi qu'aux différents lieux dans lesquels le jeune Syffe va être entraîné. Or, chacune de ces parties pourraient facilement constituer un roman à elles seules tant elles sont riches. C'est qu'il en a, des choses à nous dire, ce héros à l'âge tendre et pourtant déjà bien marqué par la vie. Si on prend autant de plaisir à suivre ses aventures, c'est avant tout parce qu'elles nous donnent un aperçu, pour le moment limité mais néanmoins déjà fascinant, de l'univers dans lequel elles prennent place. Pourtant, le cadre n'a, à première vue, rien de très original lui non plus : nous sommes dans un décor médiéval-fantastique traditionnel dans lequel le surnaturel n'a, pour l'instant, que très peu d'importance. La précision avec laquelle le décor est dépeint, que ce soit en terme d'équipement, d'architecture, ou encore de tactique militaire, justifie pourtant à elle seule l'attrait exercé par le cadre et explique pourquoi le roman a été classé dans la catégorie « fantasy historique ». Notre premier contact avec cet univers s'effectue dans la ville de Corne-Brune, une sorte de cité-état indépendante dont on arpente aussi bien les ruelles mal famées, que les quais, la campagne environnante ou encore la Cuvette, qui abrite chaque été les clans nomades venus commercer avec la cité. Cette première partie baigne dans une ambiance volontiers bucolique dans laquelle commencent pourtant déjà à se dessiner les prémices des troubles à venir : rumeur de rupture de vieux traités passés entre les différentes cités des environs, montée de la xénophobie, complots organisés par les grandes familles de la ville... Difficile dans un premier temps de ne pas penser à « L'assassin royal » de Robin Hobb tant il y a de similitudes entre le parcours de Fitz et celui de Syffe. Seulement la vie du second prend rapidement un tour plus tragique et bien plus chaotique que celui du premier.



La seconde partie nous en dévoile un peu plus sur les arcanes qui régissent la vie de la cité et sur les luttes de pouvoir qui s'y jouent. Le décor y est plus étouffant car plus limité et essentiellement urbain. A l'inverse, la troisième partie se déroule exclusivement en plein air, et permet de découvrir un nouveau lieu emblématique de l'univers de l'auteur : la forêt de Vaux. « Il s'agit d'une forêt véritablement ancienne, où les troncs noueux et les racines torturées jaillissent de la mousse épaisse comme des jardins de statues végétales. Insectes, gibier, prédateurs et oiseaux, sous la canopée, tous mêlent leurs chants en une musique étrange et perpétuelle, que certains appellent « la voix de Vaux ». » L'auteur nous livre à cette occasion toute l'étendue de son talent et offre aux lecteurs de magnifiques passages ô combien immersifs. L'auteur se plaît là encore à distiller une multitude de petits renseignements sur le contexte géopolitique des environs, et, même si ni le personnage ni le lecteur ne peuvent pour le moment saisir toute leur portée, leur seule mention suffit souvent à enflammer l'imagination : on parle de l’avènement d'un nouveau roi des Ormes, de la renaissances des Feuillus, des trolls vivants reculés dans les montagnes... La quatrième partie élargit encore notre horizon et celui du jeune Syffe et se concentre sur le conflit opposant deux cités-états, en guerre depuis quelques mois pour annexer un même territoire. Si on pouvait penser à Robin Hobb pour la première partie, celle-ci se rapproche davantage de ce qu'a pu faire Bernard Cornwell dans ses différentes sagas historiques. On y retrouve en effet le même souci de réalisme, et le même soin apporté à la description des scènes de bataille aussi bien que des nombreux aspects de l'organisation d'une campagne militaire. L'immersion est, encore une fois, totale, et pas une page en trop ne vient gâcher la narration de cette quatrième partie qui vient clore en beauté le premier tome des aventures de notre héros.



En un seule et même tome, Patrick Dewdney parvient ainsi à plonger le lecteur dans quatre ambiances radicalement différentes, mais toutes aussi immersives et passionnantes à découvrir. L'auteur pose les bases d'un univers d'une richesse incroyable, et c'est ce qui séduit immédiatement le lecteur qui ne s'y trompe pas. On sent en effet que l'univers est tout sauf en carton-pâte, et qu'il est par conséquent bien plus vaste et bien plus complexe que ce que le personnage perçoit, lui qui n'a pas encore toutes les armes pour appréhender les événements dont il est témoin ou entend parler. Les intrigues politiques dont il est question ici sont ainsi détaillées avec soin, et reposent sur des présupposés logiques qui plongent leurs racines dans l'histoire de chaque territoire ou de chaque famille. L'auteur a, de plus, le sens du coup de théâtre, si bien que, comme le protagoniste, on voit rarement le retournement de situation venir. La seule chose que l'on pourrait à la limite critiquer serait le schéma quelque peu répétitif qui rythme pour le moment la vie du héros (découverte d'une nouvelle vie et d'un nouveau milieu / phase d'acclimatation / arrivée d'une catastrophe qui vient tout remettre en question), mais le tout reste cohérent et cela n'enlève rien à l'intérêt que l'on porte à l'intrigue. Cette densité propre à l'univers de l'auteur tient aussi à toutes les petites anecdotes ou trouvailles folkloriques imaginées ici et qui permettent de donner davantage de corps et de réalisme au différents décors arpentés (les lures de la forêt de Vaux, les pérégrins et leurs masques...). L'immersion naît aussi, évidemment, de la plume de l'auteur qui séduit tant par son élégance que par sa fluidité, mais aussi par la profondeur de ses réflexions sur la vie, la liberté ou la politique.



Reste à aborder la question des personnages qui font, heureusement, preuve du même soin que l'intrigue ou le décor. Syffe est typiquement le genre de personnage pour lequel on se prend immédiatement d'affection et qui est amené à marquer durablement l'imaginaire du lecteur. Cet attachement, il naît dans un premier temps en grande partie du contraste saisissant entre le jeune âge du personnage et la dureté des épreuves qui lui sont infligées. N'allez en effet pas croire que le fait qu'il s'agisse d'un enfant ait incité l'auteur à édulcorer son récit : il n'en est rien. Le monde dans lequel évolue le personne est dur, violent, et les adultes qui gravitent autour de lui ne sont pas des enfants de chœurs. Mais l'empathie que l'on éprouve pour le narrateur tient aussi à sa personnalité et à sa formidable capacité d'adaptation face aux drames et aux trahisons dont il est victime. Le mode de narration choisit par l'auteur incite évidemment beaucoup à l'introspection, sans que celle-ci soit pour autant synonyme de sempiternelles complaintes ou d'auto-apitoiement de la part du narrateur. De même, on aurait pu croire que le point de vue unique adopté ici allait nécessairement se traduire par un soin moins marqué accordé aux autres personnages. Or, là encore, Patrick Dewdney parvient à nous surprendre. Qu'il s'agisse du première-lame Hesse, du guerrier var Uldrick, ou des compagnons d'enfance de Syffe, tous bénéficient d'un traitement soigné, laissant entrevoir leurs failles, leurs défauts et leur complexité. Tous ont également un passé qui leur est propre (dont on ne connaît parfois presque rien) et qui transparaît dans leurs actes, participant ainsi à les rendre plus humains. L'auteur n'a également pas son pareil pour dresser le portrait de personnages hauts-en-couleurs qui, tout comme l'univers, sonnent incontestablement vrais, qu'ils s'agisse de mercenaires, de marchands, de nobles arrogants ou de compagnons de jeux du héros.



Vous l'aurez compris, ce premier tome qui marque le début d'une nouvelle de fantasy « made in France » a été un énorme coup de cœur. Tout y est absolument parfait : de l'intrigue aux personnages, en passant par l'univers et la plume de l'auteur. Bref, « L'Enfant de poussière », c'est six cents pages de pur bonheur que vous dévorerez avec frénésie et qui vous laisseront totalement ébahi. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il ne faudrait pas attendre longtemps avant d'avoir la suite, puisque le deuxième tome (« La peste et la vigne ») est prévu pour septembre de cette année (merci Au Diable Vauvert !).
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Écume

Après "mauvaise graisse" je continue ma découverte de Patrick K Dewdney avec "écume" Je suis vraiment séduite par son écriture qui est bien particulière, belle, tranchante, dure et hypnotique. Les descriptions sont extrêmement bien travaillées, elles le sont à tel point que l'on ressent presque la gêne de la mer qui se déchaîne, que l'on sent l'odeur du poisson ou encore le vent marin qui apporte ce parfum si particulier et enfin que l'on ressent la tension qui règne sur ce bateau "la gueuse",

tension qui ne cesse de s'amplifier au cours des pages.

Le fils et le père sont tous deux emprisonnés dans un silence pesant étouffant.

Afin de survivre, ils vont devenir passeurs.

Le huis-clos dans lequel nous embarque Patrick K Dewdney est noir, très noir et met en exergue les violences et l'absurdité de l'homme.

C'est un livre engagé qui aborde les thèmes des migrants mais aussi de la responsabilité de l'être humain quant à la disparition des ressources naturelles.
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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Syffe, l'orphelin de Corne-Brune nous fait découvrir son univers. Un monde rude et pourtant beau, un monde où les divers clans s'affrontent, manipulés par les plus influents.



Ici on ne rencontre pas de magie ni de héros sans taches. Ici le monde est brut, froid, boueux, avec parfois quelques éclats de vérité lumineux.



Avec les différents maîtres qui vont entrer dans la vie du jeune Syffe, on médite sur la vie, la folie de la guerre, la notion de liberté, de courage, de loyauté.

L'apprentissage de Syffe , en grande partie avec le guerrier-var Uldrick, se fait dans la douleur, comme pour effacer plus efficacement son passé d'enfant perdu, d'enfant de rien. Syffe peut devenir quelqu'un de libre, libre de penser par lui-même, libre d'aller où il veut, libre et courageux.

Cet enfant vit avec la peur au ventre, il est faible et plutôt gringalet et doit s'affirmer dans ce monde de guerriers, de soudards, de traitres.

Il doute la plupart du temps, trop habitué à ce qu'on ne lui tende pas la main, à ce qu'on chercherait plutôt à la lui couper. Il n'est qu'un enfant à qui on fait jouer un rôle trop adulte. Il reçoit rarement des compliments, il n'effectue aucune prouesse, à part celle de survivre, d'être quelque peu astucieux, observateur, et de ne compter que sur son propre courage, sa propre ténacité.



L'écriture de Patrick K. Dewdney a quelque chose d'envoutant, sans pour autant employer des tours de passe-passe comme on peut en trouver trop souvent dans les romans de fantasy. Il en ressort une poésie, comme pour adoucir la brutalité du récit. Les personnages sont bien creusés, on vit l'émotion et les paysages en plein cœur. Il reste une part de mystère à élucider à la fin de ce tome, laissant l'histoire suspendue à l'imagination du lecteur, avec l'envie absolue de lire la suite.



Je remercie Babelio et les Éditions Au Diable Vauvert pour ce récit d'aventure si dense, à la plume ciselée et poétique. Je le conseille absolument à tout lecteur, même celui qui se dit allergique aux romans de fantasy, car ici, c'est presque la vie, tout simplement, avec quelques détours dans l'imaginaire grandiose de l'auteur.

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Le cycle de Syffe, tome 2 : La peste et la ..

Suite à une opération Masse critique de Babelio, J'avais découvert il y a quelques temps ( il y a à peine deux mois, pour être plus précise ), le très bon « Enfant de poussière » de Patrick K. Dewdney. J'avais beaucoup apprécié cette lecture, séduite à la fois par l'histoire et par la qualité de l'écriture de l'auteur, et je m'étais promis de le suivre de près, histoire de pouvoir continuer à découvrir la suite des aventures de Syffe . Je ne pensais pas tenir ma parole aussi vite, mais quand je suis passé chez mon libraire, la semaine dernière, mon oeil acéré a tout de suite repéré « La peste et la vigne » dans le coin littératures imaginaires.

Difficile d'ailleurs de le rater, ce livre, tant la couverture ressemble au premier tome. Même si les nuances tirent plus vers les gris bleu, on a de nouveau ces silhouettes d'arbres qui se détachent et qui frappent l'imagination du lecteur.

Comme en plus je suis en congés, il a été facile pour moi de me plonger avec délectation-il faut bien le dire – dans la suite des aventures de Syffe. Apres tout, on le laissait en fort mauvais posture à la fin du premier tome, puisque prisonnier des Carmides, il allait être envoyé aux mines.

On va le retrouver dans les sinistres mines d' Iphos dans des conditions plus que misérables et précaires. Il va réussir à en sortir au bout de quelques années, marqué par son séjour et les conditions de vie de cet endroit où la vie humaine n'a aucune signification ni aucune valeur.

Il n'a plus qu'un but dans sa vie : retrouver son amour d'enfance, Brindille. Pour cela, il va devoir affronter bien des épreuves à l'issue d'un périple qui va se révéler bien difficile.

L'épique traversée des montagnes qui suit son évasion m'a beaucoup plu, ainsi que sa rencontre avec le mystérieux peuple des Arces.

Évidemment, j'ai retrouvé avec plaisir le style très soutenu de l'auteur, qui lui permet de créer un monde vraiment particulier.



Challenge Pavés 2018

Challenge ABC 2018/2019
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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Pourquoi je l’ai choisi:

J’avais repéré cette lecture, chez une autre copinaute passionnée Dealer de lignes et elle m’a convaincue de découvrir cet auteur, puis quand ma binôme préférée adorée, Belette ET Cannibale, a accepté ma demande de LC, j’étais encore plus motivée! Clairement cette couverture sublime, est la raison de mon attirance vers cette lecture! Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Le diable Vauvert qui m’ont permis de découvrir ce livre, via l’opération Masse critique!







Ce que j’ai ressenti:…Naître Poussière, et devenir Lumière….



Lune Tranquille: Syffe, L’enfant de Poussière vivote dans les rues de Corne-Brune, avec l’insouciance de l’enfance, accompagné de sa fratrie d’infortune: Cardou, Brindille et Merle. D’amitiés sincères en amour naissant, il grandit chichement, mais relativement heureux au sein de la ferme Tarron. Mais le temps de l’innocence va bientôt se finir et, à force de courir les rues et afficher une curiosité sans vergogne: les Lunes vont changer…



« L’espoir de jours meilleurs n’étaient pas une chose intangible, lorsqu’on attendait, comme nous, après de minuscules bonheurs. »



Lune des neiges: 4 livres/ 4 lunes changeantes, et autant d’étapes de vie difficile pour cet enfant syffelin un peu trop malin pour son propre bien…. Il va tour à tour, être sous l’influence de trois hommes charismatiques, (Hesse, Nahirsipal et Uldrick) qui vont tantôt l’initier, le former, le manipuler, mais l’aimer aussi, un peu, malgré les coups (durs) qui pleuvent…C’est un très beau roman d’apprentissage qui nous raconte avec une plume magnifique, le parcours d’un enfant miséreux. D’espion en apprenti chirurgien, à graine de guerrier, Syffe est un gamin attachant, au destin étrange, dans un Moyen-âge revisité où les conditions de vies sont rudes, mais pire encore, est cette atmosphère permanente de violences dans lequel, il essaye de se faire une place…



« Il y avait l’odeur aussi, l’odeur âcre de la civilisation, qui reniflait le feu et l’ordure et la merde moisie. »



Lune des labours: Dans ce premier tome de Fantasy, l’enseignement de Syffe est riche d’expériences et de savoirs, mais surtout il ouvre la voie sur la perspective de penser par soi-même. Il y a des graines lancées au vent, qui fleurissent dans son esprit, et il grandit, avide de leçons et de lectures, avec plus de perspicacité sur la religion, la politique, la notion de liberté. Malgré cette vie de rien, faite de trahisons blessantes et de pertes effroyables, l’intérêt de cette lecture se situe bel et bien, dans le lent cheminement du héros de pouvoir s’affranchir de la haine, de la servitude, de l’ignorance.



« Un bel esprit ne sert à rien, si on ne s’en sert pas. »



Lune glanante: S’il est vrai que ce livre recèle de richesses indéniables, on peut y sentir aussi quelques longueurs. Il y a une beauté exceptionnelle, des scènes de vies époustouflantes, des émotions bouleversantes, mais quelques fois, cela manque de dynamisme. Pour autant, je me suis attaché à cet enfant et il y a beaucoup de mystères encore à découvrir, (j’ai hâte d’en savoir plus sur Elle),alors je serai très curieuse de lire la suite de ce Cycle de Syffe…



« C’est une chose étrange, la vie. »(…). « Les certitudes changent. Même celles pour lesquelles on a donné le plus. »



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Nos futurs désirables

Douze nouvelles qui tranchent avec un passé et un présent morose et plein de fureur.



Ce recueil de nouvelles juxtapose des textes d’auteur-e-s établis et connus comme Rim Battal, Laurent Petitmangin, Bertrand Vergely, Patrick K. Dewdney,... et de jeunes étudiant-e-s tels René Tamin, 20 ans, qui fait sciences politiques, Pauline Lachèvre, qui est en troisième année de lettres modernes et Lucille Petit, 17 ans, sortie première au concours d’écriture de l’AMOPA (Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques).



L’initiative de ce recueil s’inscrit dans le cadre du projet ECOPOSS, lancé par l’Université Catholique de Lille. Ce projet relie des acteurs de la "transition écologique de demain" : étudiants, enseignants, chercheurs et entreprises.



ECOPOSS part du principe qu’il ne suffit pas d’alerter le monde sur les menaces écologiques futures, mais qu’il faut, au contraire, chercher des réponses concrètes pour y faire face, stipuler des actions positives pour pouvoir y arriver.



Dans les nouvelles retenues il est question des futurs dans lesquels seraient possibles "des relations plus saines aux autres, à la nature, à l’humanité, à la technologie, à l’économie...des futurs imaginés et sources d’une joie profonde "...



Ainsi, dans sa nouvelle "L’envolée", Laurent Petitmangin parle d’un "air nouveau", vers lequel les gouvernements, qui avant avaient aidé les marchés, imposeraient règles et interdictions.



Rémi Tamin dans "L’ours et l’enfant" insiste pour retrouver la nature perdue, tandis que Yohann Natale situe son conte "Dar-win" carrément dans le futur, au début de l’année scolaire 2025, où le jeune Yanco espère devenir médecin pour sauver sa belle Margot d’un cancer.



Rachel Corenblit dans "Soufflait un vent léger" nous confronte avec des records de chaleur, de sécheresse, des orages destructeurs et incendies mortels... et la guerre en Europe : ce "mépris des gens, de ce à quoi nous aspirions, la paix, la tranquillité".

"Vous êtes abîmée par la vie, Camille. Un peu d’espoir. C’est important l’espoir, c’est ce qui nous sauvera."



L’historienne Pauline Rouge nous explique dans "Guerre propre" comment éviter des guerres sanglantes et mortelles et Lucie Rico de Perpignan dans "Quand tu as voulu revenir" aimerait retrouver "les vœux que j’avais écrits pour le futur", son dernier devoir d’école.



La contribution qui m’a émerveillé le plus est la nouvelle de la jeune Pauline Lachèvre "Bientôt-vécu", comme l’opposé du "déjà-vu", que je vous laisse découvrir, car "il serait dommage de passer à côté d’un si bel avenir."



Le récit du théologien et essayiste Bertrand Vergely, intitulé "Le futur" constitue un tour de sagesse auprès de quelques éminents penseurs, tels Leibniz, Bergson, Paul Ricœur, Michel Foucault.



L’auteur franco-britannique Patrick K. Dewdney dans "Le futur, c’est maintenant" aurait voulu qu’on lui dise de beaucoup de choses pourquoi elles sont comme cela...



La poétesse et journaliste d’origine marocaine, Rim Battal, veut dans sa nouvelle "L’anniversaire" des réponses claires de sa chère maman sur son passé et le sens de l’existence.



Ces 12 nouvelles fort différentes de contenu et de style forment un ensemble harmonieux pour la bonne cause, un avenir radieux pour nous et nos descendants.

Si je peux me permettre de vous suggérer de ne pas les lire d’affilée, afin d’en mieux saisir leur signification profonde et leur portée.

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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Un joli titre que cet Enfant de poussière je trouve. Quand j’ai cette proposition de Masse Critique Privilégiée, j’avoue avoir été alléchée rien que par ce titre. Encore merci à Babelio et aux Editions Au Diable Vauvert pour l’envoi de ce livre et qui m’ont permis de faire cette belle découverte.

Oui, le titre est beau, oui, le livre est beau, et oui, la lecture de ce dit livre a été belle.



Ce pavé consistant qui comporte 600 et quelques pages m’a permis de découvrir un nouveau personnage dans l’univers de la fantasy, le jeune Syffe.

Syffe, jeune orphelin, élevé dans des conditions assez précaires va commencer à perdre ses illusions d’enfant en étant de plus en plus confronté au monde des adultes. Quand on est un jeune orphelin démuni financièrement, on se trouve bien bas dans l’échelle sociale, surtout qu’en plus ses origines semblent douteuses… Il va faire des rencontres déterminantes pour lui avec des adultes qui lui transmettront certaines de leurs connaissances et valeurs. J’avoue avoir eu un petit faible pour Uldrick, le guerrier var bourru mais si attachant.

J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur qui non seulement est un excellent raconteur d’histoires, mais en plus une très belle plume. Il arrive à retranscrire avec beaucoup de talent les émotions et les ressentis de ses personnages et en particulier ceux de Syffe. Ses descriptions sont vraiment belles et bien imagées et il a su planter le décor et l’ambiance de cette histoire.



Seul petit (j’ai bien dis petit) bémol : par moments, une petite impression de longueur, vite estompée par la qualité de l’écriture et de l’histoire.



La fin de ce premier tome donne évidemment envie de lire la suite, mais je pense qu’il va falloir encore un peu s’armer de patience, une vertu dont je suis absolument dépourvu, mais bon, pas le choix….

En fouinant un peu sur le net, j’ai découvert que ce livre était le premier d’une série qui va comporter 7 volumes. Waouh, cela laisse présager une très belle saga…





Challenge Pavés 2018

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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

On a beau être haut comme trois pommes, la vie est dure à Corne-Brune pour le jeune Syffe, orphelin élevé à la ferme Taron, avec trois autres mômes comme lui… Et encore, sa vie sous l’aile pas tant protectrice de la veuve Taron, sera sans doute la plus sereine, au regard de ce qui l’attend dans ce premier tome d’une série qui commence on ne peut mieux.



Tous les ingrédients sont là pour ne pas nous laisser souffler un seul instant :



– un univers bien développé qui nous permet de nous approprier très vite les lieux de ce décor médiéval et les querelles de pouvoir qui vont bien vite désorganisés autant la région de Brune, que la modeste vie de notre jeune orphelin. Syffe va se retrouver au cœur d’une intrigue qu’il ne maîtrise pas et ne comprend pas toujours ;



– des personnages haut en couleurs que Patrick K. Dewdney ne ménage pas : on tue, on assassine, on meurt dans L’enfant de poussière, mais tous ont ce coffre, cette épaisseur et cette nuance qui fait qu’on s’attache à eux, malgré cette dureté et ce manque d’empathie qui les caractérisent. Corne-Brune est une cité rude, où les faiblesses se payent cher ;



"L’homme que l’on tuait était encore vivant au moment où la lame quittait son corps. Il avait mal et peur, et bien souvent le temps de comprendre qu’il allait mourir."



– beaucoup d’actions et de batailles – ce qui n’est pas pour me déplaire – et tout autant de dialogues jouissifs et de réparties savoureuses ;



"Il y avait quelque chose dans son regard mutin qui racontait comment elle voulait encore combattre. « Je suis debout », disait son œil sombre. « Je frissonne, parce que j’ai sué toute la nuit, mais j’ai le poitrail large et les sabots acérés, et je n’en ai pas fini ici. Tout ça n’est pas terminé ». Le nez collé dans son cou fauve, je réaffirmai doucement prise sur moi-même, parce qu’à ce moment et à cet endroit il n’y avait plus que cela à faire. Sous le regard féroce de la jument de guerre, mes sanglots s’espacèrent d’eux-mêmes, pour se transformer en respirations assurées. Je décidai que je n’allais pas crever ici, ou du moins pas de cette manière, pas terré dans les bois comme un lapin peureux."



– un style énergique et agréable qui agit comme un moteur : vous n’arrêterez pas de tourner les pages jusqu’à la fin de ce tome et malheur ! Il va nous falloir attendre la suite pour découvrir ce que l’avenir réserve à notre Syffe, qui semble avoir entre les mains, plus d’une arme pour affronter la suite…



"Nous ne rentrons jamais vraiment chez nous. Nous nous battons pour une idée changeante, qui fluctue pendant que nous sommes loin. Puis nous mourons, à l’écart, respectés mais incompris. Étrangers à tous ces gens pour lesquels on a donné sa vie. Certains même ne nous approuvent pas et je crois que je les comprends, de plus en plus".



Un livre et un auteur que j’ai découvert grâce à Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert, qu’il n’est plus besoin de présenter. Merci à eux et vivement la suite !
Lien : https://page39web.wordpress...
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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Bon, je vais être succincte, avec 100 avis le mien n'apportera pas grand chose de plus.



C'est très bien écrit, plutôt réaliste et immersif.

Le personnage principal, garçon orphelin de 8 ans (au début), est très bien traité, cohérent, il fait des choses de son âge et pas délirantes outre mesure (ce qui est quand même un reproche qu'on peut faire assez souvent aux bouquins de fantasy d'apprentissage, quand même, quand le héros de 8 ans a des réactions et des actes de jeune homme d'au moins le double, lol...). Il a une psychologie affirmée et sa croissance passe par des phases assez "justes".

Rien que pour cela, l'auteur mérite amplement ses prix.



Il y a cependant quelques défauts, notamment des longueurs languissantes, certains passages qui n'apportent pas grand chose, car "répétitifs". Mais on sent le travail derrière dans la construction du monde, la critique sociale et politique également, il y a comme un parfum d'anarchie (la vraie, celui qui prône la responsabilité individuelle de ses actes et la coopération, à la Le Guin...) , dans les personnages des guerriers-var, notamment.

Un autre défaut (ou pas, je ne sais pas trop, puisque le lecteur voit bien le problème, à la fin, là où les Vars ne le voient pas), cette fin de tome laisse un goût assez amer. Je sais qu'il faut avoir envie de lire le tome suivant, mais bon, j'avoue, terminer comme ça, ça m'a un peu gâché le toutim...



Mais cela reste quand même un bon roman, agréable à lire, et qu'on peut qualifier de "page-turner", malgré quelques passages ralentissant un peu trop le rythme.
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Le cycle de Syffe, tome 1 : L'enfant de pou..

Ce roman de fantasy m'intriguait. Il a obtenu des prix français spécialisés dans ce genre. Ce qui est tout à fait justifié car le pari d'écrire en français m'a semblé ici tout à fait réussi. Si l'auteur emploie un vocabulaire bien à lui dans sa narration, celui-ci n'est toutefois pas gênant au point de freiner la lecture. Ses trouvailles de langage ont souvent une parenté évidente avec des mots existant en français, donc on évite une certaine forme d'affectation, qui personnellement m'horripile quand elle est trop «fleurie».



Ce premier volume retrace l'enfance de Syffe, de huit ans à treize ans. Orphelin, il survit avec trois autres gosses abandonnés aux bons de soins d'une veuve qui ne peut trop grand-chose pour eux. Il est très débrouillard, visiblement intelligent. Il aura besoin de toutes ses ressources pour faire face à tout ce qui va lui arriver. La narration de Patrick K. Dewdney est extrêmement prenante, les chapitres s'enchaînent quasiment sans temps mort.



Je dois reconnaître qu'il y a tout de même beaucoup de noirceur dans ces pages, de sang, de larmes et de souffrances. Souvent trop pour mon goût, compte-tenu de la jeunesse de ses personnages principaux. Mais je ne suis qu'un lecteur occasionnel de fantasy, dont le livre de référence dans ce domaine reste « le Seigneur des Anneaux ». Mon seuil de tolérance à la violence gratuite et décomplexée est donc assez bas…



Reste que ce roman puissant a de grandes qualités d'écriture. Je ne sais pas trop vers où les volumes à venir se dirigeront mais je pense bien poursuivre la lecture de ce cycle.

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Mauvaise graisse

Patrick Dewdney m'était inconnu jusqu'il y a peu de temps, par ailleurs, le titre "mauvaise graisse" ne m'attirait pas particulièrement, ce livre n'avait donc pas beaucoup de chance de se retrouver entre mes mains mais c'était sans compter sur la critique de Marina, alors un grand merci à toi Marina !!! Grâce à toi, j'ai fais connaissance avec Fabien mais aussi François et j'en suis très contente.

En lisant les autres critiques, je suis étonnée de constater le manque d'enthousiasme alors que moi, j'ai vraiment été séduite.

C'est un livre qui , bien que sombre, donne de l'espoir sur l'humanité. Il existe encore des personnes véritablement altruistes et il est encore, pour certains, possible de s'améliorer... Je suis un peu moins fan de la fin mais tant pis, mon impression d'ensemble reste très positive.
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Le cycle de Syffe, tome 3 : Les chiens et l..

Il était attendu, ce troisième tome du cycle de Syffe ! Et, même si le deuxième, La Peste et la vigne, m’avait laissé un sentiment mitigé, j’ai attaqué sans hésiter Les Chiens et la charrue. Et bien m’en a pris ! Quel souffle ! Quelle force ! Patrick K. Dewdney, tout en conservant les qualités de ses précédents volumes, ajoute une dimension politique entraperçue dans L’Enfant de poussière, mais davantage développée ici. Et le résultat est au-delà de mes espérances : j’ai dévoré ces plus de six cents pages et j’attends fiévreusement la suite.



Au début, Syffe se retrouve dans un état déplorable. Comme souvent, d’ailleurs, puisque Patrick K. Dewdney se fait un plaisir de le plonger, en fin de volume, dans une situation détestable. Pour ceux qui auraient oublié, je rappelle (attention, spoil en vue pour ceux qui n’ont pas lu les deux premiers romans) que Syffe a tué une créature aux pouvoirs quasi divins (ou extraterrestres), sans le vouloir et,dans le même mouvement, a causé la mort prématurée de Brindille (qui était de toute façon condamnée, car malade). Il se retrouve donc avec quelques cadavres de plus sur la conscience et, surtout, sans le moindre but. Puisque c’est la figure de Brindille qui lui avait permis de tenir tout au long de La Peste et la vigne. Il est donc plus bas que terre et voit, misérable épave imbibée d’alcool, la mort comme une solution de plus en plus désirable.

Mais une fois de plus, le hasard, le destin, comme l’on veut, va lui permettre de rebondir. La rencontre d’une contrebandière, l’Écailleuse, lui donne l’occasion de sortir de son marasme et de retrouver goût au monde qui l’entoure. Et vous connaissez l’auteur, vous savez combien il peut donner de l’importance au décor. Ici aussi, le ciel, l’eau, les arbres, les animaux jouent un rôle de premier plan. Ils envahissent les pages de leurs cris,de leur souffle, de leurs couleurs. Ils imprègnent l’histoire de leurs teintes, donnant le ton aux aventures de Syffe.



Ce troisième roman est très lié aux précédents. En effet, tout d’abord, (mais aussi comme avant) Syffe est toujours plongé dans ses souvenirs. Les personnages croisées, les cadavres de ceux qu’il a aimés le hantent et reviennent surtout la nuit. Ils l’entrainent dans ses doutes et ses tergiversations. Ensuite, l’auteur, qui avait placé des pièces sur son gigantesque puzzle, en utilise certaines : Syffe avait sauvé, presque malgré lui, Aidan, un noble éminemment sympathique qui lui avait confié une bague en retour. Cette bague, à son tour, va sauver Syffe. Et amener un sacré changement dans l’existence de notre jeune héros. Et, par conséquent, un changement de rythme et de décor dans ce troisième volume. Car, si la nature et la contemplation obtenaient les premières places jusqu’ici, la politique, la diplomatie et la gestion des groupes humains vont prendre l’essentiel de la place dans cet opus. Syffe va se retrouver au centre de manœuvres plus ou moins claires dont il sera en partie acteur (et cela fait du bien qu’il parvienne enfin à sembler avoir du poids sur sa propre existence) et en partie pion. Il va apporter sa marque en faisant appel à un autre élément de La Peste et la vigne, le peuple des Arces, qui lui avaient laissé une chance de les revoir.

Mais ce n’est pas tout, d’autres personnages qui datent de L’Enfant de poussière vont faire leur réapparition dans ces pages. Je ne donnerai pas leurs noms, mais je signale juste que j’ai été ravi de les retrouver. Surpris pour l’une, moins pour l’autre. Mais, dans les deux cas, tout à fait convaincu par le rôle que Patrick K. Dewdney leur a trouvé. Cela coule de source et semble parfaitement naturel. L’auteur a la gentillesse (et l’habileté) de distiller juste ce qu’il faut de rappels pour ne pas lasser le lecteur qui vient de lire les précédents tomes, mais pour réveiller des souvenirs suffisants pour celui qui a lu les livres à leur sortie, voilà trois ans. Cela renforce la puissance de ce cycle que de tisser des liens très forts entre toutes les étapes de la vie de Syffe, tous les personnages qui l’ont fréquenté, qui l’ont changé.



Un petit mot pour finir sur la couverture, encore superbe. Je parle, bien sûr, de celle de la version grand format, réalisée, comme les illustrations intérieures, par Fanny Etienne-Artur. Elle parvient à renouveler l’image, tout en gardant une architecture commune, avec l’arrivée du reflet de l’arbre cette fois-ci. Sur une étagère, les trois côte à côte donnent une impression de saisons qui s’écoulent, un petit coin de nature échappé du livre pour s’offrir à nos yeux. Superbe !



À ceux qui ont lu et aimé le début de ce cycle, n’hésitez pas : Les Chiens et la charrue, c’est du bon, de l’excellent même ! Un bon cru qu’on aime garder en bouche, afin d’en sentir tous les arômes, d’en découvrir la moindre subtilité. À ceux qui n’ont pas encore entamé la lecture du cycle, n’hésitez pas : foncez découvrir L’Enfant de poussière. Vous ne le regretterez pas !
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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